Pleins feux sur le général Michael Flynn

Publié le par S. Sellami

Michael Flynn est monté à la tribune de la convention républicaine de Cleveland. (Photo Getty)

Michael Flynn est monté à la tribune de la convention républicaine de Cleveland. (Photo Getty)

«Enfermez-la! Oui, c’est ça! Enfermez-la!» Sur la tribune de la convention républicaine de Cleveland, le général à la retraite Michael Flynn a repris à son compte le slogan que scandaient les délégués rassemblés devant lui, en juillet dernier. «Enfermez-la! Enfermez-la! Damn right!»

Michael Flynn n’était pas le premier ancien haut gradé militaire à appuyer un candidat à la présidence. Mais il est sans doute celui qui l’a fait avec le plus de virulence, appelant non seulement à l’emprisonnement d’Hillary Clinton mais dénonçant également la «totale incompétence» et l’«ignorance volontaire» de Barack Obama en matière de lutte au terrorisme.

Cette manière de dire les choses a sans doute joué un rôle important dans la décision de Donald Trump d’offrir à Michael Flynn le poste de conseiller à la sécurité nationale, celui qui aide le président à la Maison-Blanche à voir clair parmi les nombreux dossiers de politique étrangère et de sécurité nationale qui s’accumulent sur son bureau.

Mais elle contribue aussi à l’inquiétude de plusieurs au sujet du jugement du général retraité, qualifié de «right wight nutty» par Colin Powell.

Personne ne met en doute les faits d’armes de Michael Flynn. Aux côtés de Stanley McChrystal, général aujourd’hui retraité, ila notamment joué un rôle clé dans la transformation du corps des forces spéciales des États-Unis, fer de lance de la stratégie américaine pour combattre le terrorisme. Ses efforts lui ont valu une promotion importante en 2012 lorsqu’il est devenu chef de l’Agence de renseignement militaire américaine. Congédié deux ans plus tard, il a pris sa retraite en août 2014.

Les médias américains ont mis ce congédiement sur le compte de la personnalité de Flynn, qui aurait été incapable de faire la transition entre le champ de bataille et la bureaucratie d’une agence de renseignement. Ses collègues auraient non seulement dénoncé son manque d’organisation mais également sa propension à propager ce qu’ils ont appelé des «Flynn facts». Le général à la retraite est notamment convaincu que la charia, la loi coranique, se répand inexorablement aux États-Unis, ce qui est faux.

Aujourd’hui, Michael Flynn reproche à l’administration Obama d’avoir minimisé la menace représenté par le groupe État islamique, ce qui est un fait. Mais il continue à propager des «Flynn facts» – pendant la course à l’investiture républicaine, il a notamment retweeté de fausses nouvelles sur la participation de Marco Rubio à des orgies homosexuelles où la cocaïne circulait. Il a également publié sur Twitter des messages islamophobes, affirmant notamment que «la peur des musulmans est rationnelle».

Flynn a en outre noué des liens d’affaires avec des pays du Proche-Orient, dont la Turquie, qui soulèvent des questions. Et il a été rémunéré pour un discours organisé par Russia Today, la chaîne de télévision russe financée par le Kremlin, qui l’a en outre invité à un banquet où il était assis à la droite de Vladimir Poutine.

Flynn est convaincu que les États-Unis doivent unir leurs forces à celles de la Russie pour combattre l’islamisme radical, qui représente à ses yeux une menace existentielle pour son pays. À son avis, les Américains doivent cesser de s’inquiéter de la protection des droits civiques en Russie, des visées russes en Ukraine ou des bombardements aveugles de l’aviation russe en Syrie.

Contrairement aux membres du cabinet, les conseillers de la Maison-Blanche n’ont pas besoin d’être confirmés par le Sénat.

P.S. : Trump a offert le poste de ministre de la Justice au sénateur républicain d’Alabama Jeff Sessions, qui s’est vu refuser un poste de juge en 1986 pour racisme présumé. On lui reprochait notamment d’avoir accusé un avocat blanc d’avoir trahi sa race en représentant un noir en cour

Par  Richard Hétu - Auteur

  • Richard Hétu

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