Shampoings "Ushuaïa": la machine à cash de Hulot dans le viseur du Canard Enchaîné

Publié le par S. Sellami

Shampoings "Ushuaïa": la machine à cash de Nicolas Hulot dans le viseur du Canard Enchaîné

L'hebdomadaire satyrique épingle le nouveau ministre de la Transition écologique et sa lucrative fondation Eole.

STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Et si, à peine nommé au gouvernement, Nicolas Hulot avait dû quitter son poste? L'hypothèse est soulevée par le Canard Enchaîné, ce mercredi, qui a enquêté sur les business lucratifs du tout nouveau ministre de la Transition écologique. Jusqu'à son arrivée aux affaires, Nicolas Hulot présidait encore "Eole", une société alimentée par les royalties des ventes des produits estampillés "Ushuaïa" (gels douches, shampoings...). La marque détenue par TF1 a cédé sa licence à des grandes entreprises comme les opticiens Atoll ou L'Oréal. Avec à la clé des contrats juteux pour la chaîne de télévision et son ancien animateur vedette. De 113.000 en 1992, "Eole" a vu ses gains grimper à plusieurs centaines de milliers d'euros dans les années 2000. Une véritable machine à cash pour le principal bénéficiaire de l'entreprise: Nicolas Hulot qui en est le seul salarié et en possède 99.9% des parts.

Au total, c'est près de 3 millions d'euros que la société aurait accumulé en fonds propres. Un pactole auquel il faut encore ajouter le salaire que se verse Nicolas Hulot -290.000 euros en 2013- et les dividendes qu'il perçoit (66.000 euros). Au-delà de l'argent, la réactualisation des statuts de la société en juin dernier interroge: Eole a désormais pour objet "la promotion (...) de l'image de Nicolas Hulot", mais également le "conseil en relations publiques et en communication sous toutes ses formes" ou "l'animation de conférences". Un potentiel conflit d'intérêts? Le ministre dément: "Je n'ai jamais donné de conférences rémunérées ni joué les consultants. Toutes les recettes d'Eole proviennent des produits Ushuaïa et de droits d'auteurs sur des livres". Nicolas Hulot a tout de même du démissionner de la tête de sa société sur conseil de l'Elysée, d'après le Canard Enchaîné. Le 16 mai dernier, il a abandonné la gérance d'Eole et transformé la SARL en société par actions simplifiées. Mais il continue d'en percevoir les dividendes.

Des shampoings pas vraiment écolos...

Ironie du sort, les produits "Ushuaïa", qui font la fortune du ministre de la Transition écologique, ne sont pas particulièrement recommandables pour la planète. Au contraire. Comme le rappelle Le Canard Enchaîné, Greenpeace a placé en 2006 les produits de la marque Ushuaïa sur la "liste rouge" des produits chimiques dangereux. Il y a un mois, c'était le magazine "60 millions de consommateurs" qui épinglait trois produits de la marque, dont un gel douche contenant "un grand nombre de colorants susceptibles de provoquer des allergies" et un déodorant renfermant du benzyl salicylate, une substance soupçonnée d'être... un perturbateur endocrinien.

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