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J’ai lutté pour « l’indépendance » d’Israël. Je l’avoue : moi aussi, je suis un “terroriste palestinien”

Publié le par S. Sellami

Les premiers ministres israéliens, la Haganah et les combattants clandestins juifs  étaient  aussi des «terroristes»

Lettre de lecteur en réponse à Netanyahou qui dit que « le tueur Palestinien de trois Israéliens devrait être exécuté » (Haaretz, 28 juillet)

Je suis un terroriste palestinien

Yehuda Kedar

Moi, votre humble serviteur, j’admets que moi et tous mes contemporains, le «sel de la terre», qui sommes maintenant nonagénaires, sommes des «terroristes palestiniens». Et il n’est pas agréable de se rappeler comment nous avons combattu l’occupation du Mandat Britannique – nous, combattants de la Haganah,du  Palmach, de l’Irgun et du Lehi – à la vie à  la mort. Nous sommes toujours des « terroristes palestiniens ».

Nous avons reçu nos ordres de commandants ayant une autorité nationale, politique et idéologique : David Ben-Gourion, Menachem Begin et Yitzhak Shamir, qui, à ma connaissance, étaient des «archi- terroristes palestiniens» qui sont ensuite devenus premiers ministres d’Israël.

Les secouristes fouillent les décombres de l’hôtel « King David » à Jérusalem, siège des autorités britanniques de Palestine, après l’attentat commis par l’Irgun le 22 juillet 1946, qui fit 91 morts et 46 blessées. Photo Hugo Mendelsohn / GPO

Autre souvenir  pas trop agréable: comment je croupissais dans la prison d’Acre, dans l’aile des condamnés à mort, et comment un matin ils ont attaché les mains de Dov Gruner, que sa mémoire soit bénie, et j’ai pu entendre les mots de la chanson qu’il chantait , « Hatikva » – « Notre espoir n’est pas encore perdu » – et ceux de 10 autres « terroristes palestiniens ». Il est agréable de se rappeler que nous avons finalement triomphé, malgré la peine de mort cruelle et inhumaine.

Les «terroristes palestiniens» sont des combattants de la liberté et, dans le futur,  ils seront les premiers ministres du peuple palestinien dans les «États-Unis d’Israël et de Palestine» ou dans «l’Union israélo-palestinienne».

Et ils trouveront agréable de se rappeler, comme cela l’est pour moi de me rappeler comment j’ai été honoré pour ma « contribution à la fondation et à la sécurité d’Israël ». Et comment il y a des rues et des places à travers le pays nommées en mémoire des   » Terroristes palestiniens « Ben-Gourion, Begin, Shamir et autres. Que leur mémoire soit bénie!

Une brochure publiée par l’ingénieur en chef de l’État-Major de l’armée britannique. Classée «réservée», énumère les types de mines et d’explosifs utilisés par les mouvements sionistes clandestins, avec des croquis des mines et des photos des zones où elles ont été utilisées.

Yehuda Kedar | 28 juillet 2017 | Haaretz

Yehuda Kedar est né en 1925 à Budapest dans une famille sioniste (sa mère était parente de Theodor Herzl). Ils ont émigré en Palestine en 1935. Ils se sont installés à Beit Vagan (Bat Yam). En 1941, à l’âge de 17 ans, il a rejoint le groupe clandestin armé Palmach. Emprisonné dans la prison d’Acre, il a été torturé et condamné à mort, mais a finalement été gracié. Il a pris part à la bataille de Jérusalem où il a été blessé. Après la création de Tsahal, il a été responsable des premiers cours de renseignement pour officiers. En tant que géographe, il a fondé les Facultés de géographie des universités de Tel-Aviv et Haïfa.

Lien de l’article vers Haaretz:  http://minu.me/e967/p

Traduit de l’anglais par Tlaxcala

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دول الحصار تتحاشى غضب “ترامب” وتستثني الشركات الأميركية المتعاملة مع قطر من عقوباتها

Publié le par S. Sellami

وزراء خارجية دول الحصار

وزراء خارجية دول الحصار

كشفت مصادر مطلعة تابعة لدول الحصار، بأن الدول الأربع التي تحاصر  أبلغت الولايات المتحدة بأنها لن تمارس التمييز ضد الشركات الأميركية التي تعمل معها ومع  في آن واحد.

 

وأكدت المصادر بأن  والإمارات والبحرين ومصر بعثت خطابات إلى وزير الخارجية الأميركي ريكس تيلرسون في يوليو/تموز الماضي تطمئنه فيه بأن الشركات الأميركية لن تتعرض للتمييز بسبب حصار قطر.

 

وقال أحد المصادر التي تحدثت لوكالة “رويترز” إن الدول الأربع قالت في خطاباتها إنها تثمن علاقاتها مع الشركات الأميركية وتنوي المحافظة عليها، وإن تلك العلاقات لن تتأثر بالحصار.

 

في السياق نفسه، قالت بعثة الاتحاد الأوروبي إلى الإمارات لوكالة رويترز إن الاتحاد تلقى “تطمينات شفهية رسمية” مماثلة من أبو ظبي.

 

وكانت  “فايننشال تايمز” قد ذكرت الأسبوع الماضي أن إمارة أبو ظبي قاطعت بشكل غير رسمي البنوك الغربية التي تملك الدوحة حصصا كبيرة فيها، وأنها لن تمنحها عقودا وأعمالا داخل تلك الإمارة.

 

وأشارت الصحيفة أيضا إلى أن بعض المسؤولين بالدول الأربع ألمحوا إلى أن حصار قطر قد يتسع ليشمل الشركات التي تتعامل مع الدوحة، غير أن مسؤولين غربيين يقولون إنهم حذروا تلك الدول من التوسع في فرض القيود.

http://www.watanserb.com/
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La France, championne du monde de la censure sur Internet

Publié le par France Révolution

Cet article est reposté depuis une source devenue inaccessible.

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Mémoire d’info : Edwy Plenel, le discours de Grenoble en 2010 est "une rupture, un tournant, une brisure, une déchirure”

Publié le par S. Sellami

Edwy Plenel, ex-directeur de la rédaction du Monde et fondateur de Mediapart, explique à Guy Birenbaum pourquoi le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy l’a particulièrement marqué. "Nous sommes tout à la fin de juillet 2010. Après un fait divers pourrait-on dire. Et là, le président de la République en place, Nicolas Sarkozy, tient un discours qui, pour moi, est une rupture, un tournant, une brisure, une déchirure."

"Il dit que la nationalité doit pouvoir être retirée à toute personne d’origine étrangère dans le cadre d’attaques faites aux dépositaires de l’autorité publique, explique le journaliste. Pourquoi c’est une rupture ? Parce que notre Constitution, depuis la catastrophe européenne, depuis les génocides, depuis les crimes, depuis les montagnes de cadavres, énonce que notre République démocratique et sociale assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine !"

 

Edwy Plenel à Paris le 17 février 2016.
Edwy Plenel à Paris le 17 février 2016. (JOEL SAGET / AFP)

"Et là, tout d’un coup, par un homme issu de la droite dite 'républicaine', celle qui est issue du gaullisme, celle qui est issue du Conseil national de la Résistance, de tous ceux qui se sont dressés contre ces extrêmes droites, l’interdit est levé, le tabou est libéré. C’est-à-dire que l’on désigne au cœur de notre peuple ceux qui sont d’origine étrangère comme la figure du danger, la figure du mal, la figure de la déviance, la figure de la délinquance."

Jusqu'à François Hollande

Pour Edwy Plenel, la déchéance de nationalité voulue par François Hollande  en 2016, est la continuité de ce discours de Grenoble. Pourtant, à l’époque, en 2010, la gauche toute entière et les Républicains tout entier se dressent” , se souvient le journaliste qui rappelle que “la toute première mesure” du régime de Vichy, le 17 juillet 1940, “est de promulguée une fausse loi - parce qu’elle n’est pas votée - relative à la procédure de déchéance de la qualité de Français. C’est l’idée qu’il y a une hiérarchie dans l’humanité. Qu’il y a ceux qui seraient plus en droit d’être des hommes et des citoyens que d’autres. Et là, ne nous cachons pas : quand on libère ce symbole, on libère le meurtre !”

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Statue controversée à Charlottesville: qui était le général Lee?

Publié le par S. Sellami

Statue controversée à Charlottesville: qui était le général Lee?

Des affrontements entre partisans d’extrême droite et militants antiracistes ont dégénéré, hier, àCharlottesville dans l'État de Virginie, lorsqu’un suprémaciste blanc a foncé dans un groupe de contre-manifestants avec sa voiture, tuant une personne et blessant 19 autres.

Derrière toute cette agitation: la volonté de Charlottesville de déboulonner une statue du controversé général sudiste Robert Lee.

Mais qui était cet homme?

Statue controversée à Charlottesville: qui était le général Lee?
D'ABORD FIDÈLE À L'UNION

Lorsque les États esclavagistes commencent à faire sécession en 1861, le général Lee reste fidèle au président Abraham Lincoln. Ce n’est que lorsque son État d’origine, la Virginie, quitte l’Union, qu’il rejoint à son tour les États confédérés.

UN HÉROS DE GUERRE?

Il dirigera finalement les troupes confédérées de 1862 jusqu’à la fin de la Guerre de Sécession, en 1865. Le général Lee mènera son armée à quelques victoires avant de devoir capituler.  

Pour les nostalgiques du sud esclavagiste, Lee est un héros de guerre. Or, certains historiens remettent aujourd’hui en doute ses talents de stratèges militaires.

UN ABOLITIONNISTE?

Certains de ses admirateurs affirment que le général Lee était en réalité opposé à l’esclavage, bien qu’il ait dirigé l’armée sudiste. En effet, en 1856, Robert Lee écrivait à sa femme que l’esclavage «est un mal moral et politique.»

Cependant, ce qu’ils omettent de dire, c’est qu’il poursuit sa lettre en y mentionnant que «les noirs sont incommensurablement meilleurs [aux Etats-Unis] qu’en Afrique, moralement, socialement et physiquement» et que «l’instruction douloureuse qu’ils subissent est nécessaire pour leur éducation et leur race.»

Le général Lee possédait lui-même une dizaine d’esclaves.

RÉHABILITÉ DANS L’HISTOIRE

Le général Lee a été réhabilité dans l’histoire par le président Gerald Ford en 1975 pour souligner son rôle dans la réunification du pays après la Guerre de Sécession.

Malgré tout, il demeure associé au racisme et à l’esclavagisme. Depuis quelques années, beaucoup réclament que les statues à son effigie, qui sont toujours érigées dans plusieurs villes du sud du pays, soient effacées du paysage.

Charlottesville deviendrait la deuxième grande ville américaine à renier la mémoire du controversé général après la Nouvelle-Orléans, qui a démoli son monument en mai dernier.

http://www.journaldemontreal.com/
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Statue controversée à Charlottesville: qui était le général Lee?

Publié le par S. Sellami

Statue controversée à Charlottesville: qui était le général Lee?

Des affrontements entre partisans d’extrême droite et militants antiracistes ont dégénéré, hier, àCharlottesville dans l'État de Virginie, lorsqu’un suprémaciste blanc a foncé dans un groupe de contre-manifestants avec sa voiture, tuant une personne et blessant 19 autres.

Derrière toute cette agitation: la volonté de Charlottesville de déboulonner une statue du controversé général sudiste Robert Lee.

Mais qui était cet homme?

Statue controversée à Charlottesville: qui était le général Lee?
D'ABORD FIDÈLE À L'UNION

Lorsque les États esclavagistes commencent à faire sécession en 1861, le général Lee reste fidèle au président Abraham Lincoln. Ce n’est que lorsque son État d’origine, la Virginie, quitte l’Union, qu’il rejoint à son tour les États confédérés.

UN HÉROS DE GUERRE?

Il dirigera finalement les troupes confédérées de 1862 jusqu’à la fin de la Guerre de Sécession, en 1865. Le général Lee mènera son armée à quelques victoires avant de devoir capituler.  

Pour les nostalgiques du sud esclavagiste, Lee est un héros de guerre. Or, certains historiens remettent aujourd’hui en doute ses talents de stratèges militaires.

UN ABOLITIONNISTE?

Certains de ses admirateurs affirment que le général Lee était en réalité opposé à l’esclavage, bien qu’il ait dirigé l’armée sudiste. En effet, en 1856, Robert Lee écrivait à sa femme que l’esclavage «est un mal moral et politique.»

Cependant, ce qu’ils omettent de dire, c’est qu’il poursuit sa lettre en y mentionnant que «les noirs sont incommensurablement meilleurs [aux Etats-Unis] qu’en Afrique, moralement, socialement et physiquement» et que «l’instruction douloureuse qu’ils subissent est nécessaire pour leur éducation et leur race.»

Le général Lee possédait lui-même une dizaine d’esclaves.

RÉHABILITÉ DANS L’HISTOIRE

Le général Lee a été réhabilité dans l’histoire par le président Gerald Ford en 1975 pour souligner son rôle dans la réunification du pays après la Guerre de Sécession.

Malgré tout, il demeure associé au racisme et à l’esclavagisme. Depuis quelques années, beaucoup réclament que les statues à son effigie, qui sont toujours érigées dans plusieurs villes du sud du pays, soient effacées du paysage.

Charlottesville deviendrait la deuxième grande ville américaine à renier la mémoire du controversé général après la Nouvelle-Orléans, qui a démoli son monument en mai dernier.

http://www.journaldemontreal.com/
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Venezuela: découragée, frustrée, l’opposition déserte les rues

Publié le par S. Sellami

PHOTO AFP

PHOTO AFP

Après avoir manifesté sans relâche pendant quatre mois, Amé fait désormais une pause: comme elle, beaucoup d’opposants au président vénézuélien Nicolas Maduro ont déserté les rues ces derniers jours, frustrés et découragés alors que la crise politique n’en finit pas.

Samedi, elle a refusé de participer à la manifestation convoquée par les dirigeants de l’opposition, qui n’a rassemblé qu’un millier de personnes.

«On se moque de nous», soupire cette mère célibataire de 24 ans, qui se présente uniquement sous le pseudonyme Amé.

Membre de la «résistance», l’aile la plus radicale parmi les adversaires du président Maduro, elle faisait partie de ces jeunes qui, visages masqués et bouclier à la main, affrontent les forces de l’ordre avec des pierres et des cocktails Molotov.

Le vaste mouvement de protestation, qui exige le départ du chef de l’État, rendu responsable du naufrage économique du pays, affiche un triste bilan: 125 morts depuis début avril et des milliers de blessés et d’opposants emprisonnés.

Le dirigeant socialiste, élu en 2013, est toujours au pouvoir.

Il a même réussi, malgré l’indignation de l’opposition et d’une partie de la communauté internationale, à faire élire une toute-puissante Assemblée constituante, dont les 545 membres, tous chavistes (du nom du défunt Hugo Chavez, président de 1999 à 2013), siègeront pendant deux ans.

«Ils nous ont abandonnés»

Furieuse, mais découragée, Amé a rangé à la maison le drapeau vénézuélien, le bouclier et les gants, son arsenal de manifestante.

«C’est la faute des dirigeants de l’opposition, nous avons commencé ça avec eux et ils nous ont pratiquement abandonnés», accuse-t-elle.

Amé critique surtout la décision de la coalition de la Table pour l’unité démocratique (MUD, centre droit) de participer aux élections régionales d’octobre.

«Maintenant ils vont nous dire que la sortie (à cette crise) est électorale? Cela n’a aucun sens».

Pour l’analyste Colette Capriles, l’opposition a commis une erreur, en faisant des manifestations «une routine». «La rue est une tactique qu’il faut savoir gérer», estime-t-elle.

Mi-juillet, les adversaires de Maduro avaient fait de la lutte contre l’Assemblée constituante une priorité, les dirigeants de la MUD appelant à une stratégie d’occupation de la «rue sans retour».

S’en est suivi un véritable chaos, avec des blocages de rues à l’aide de troncs d’arbres, de gravats et de poubelles incendiées. Lors d’une de ces manifestations, dispersées par les forces de sécurité, Amé a failli se faire arrêter.

Mais cette stratégie fut peine perdue: le 30 juillet, la Constituante a été élue comme prévu, sans la participation de l’opposition qui dénonçait une fraude et malgré le rejet international.

Dans le camp des anti-Maduro, cela a été vécu comme une défaite.

Sortie électorale?

La décision de la MUD de participer aux élections régionales a également déconcerté.

«Nous avons appelé les Vénézuéliens à manifester avec un objectif, le départ du dictateur», et maintenant les habitants «exigent de la cohérence», déclare à l’AFP Maria Machado, dirigeante de l’aile radicale de l’opposition.

En présentant des candidats au scrutin d’octobre, « on serait en train de valider le coup d’État, de reconnaître une Assemblée constituante frauduleuse et de style cubain, et de légitimer un Conseil national électoral (CNE) que le monde entier considère comme frauduleux », estime Mme Machado, dont le parti Vente refuse de participer à ces élections, tout comme la petite formation ABP.

Tous ne sont pas du même avis.

«L’unique sortie (à la crise) que nous avons est électorale», assure à l’AFP le député Henry Ramos Allup, du parti social-démocrate Accion Democratica.

Malgré les accusations de fraude contre le CNE, la MUD l’avait emporté haut la main lors des élections législatives de décembre 2015, mettant fin à plus d’une décennie d’hégémonie chaviste, rappelle le député.

S’il reconnaît que « certains sont fatigués, déçus» après des mois de manifestations sans résultat concret, il se dit persuadé qu’une large victoire de l’opposition aux élections régionales assènerait un «coup terrible» à Maduro et ferait pression pour une élection présidentielle anticipée.

Amé, qui a vu son ami Neomar Lander mourir lors d’un de ces rassemblements, n’est guère convaincue par cet argument: «Il n’est pas mort pour qu’un autre soit candidat aux régionales», dit-elle.

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Affaire du décès de la parturiente de Djelfa/ L’époux aurait refusé que sa femme soit examinée par un homme

Publié le par S. Sellami

La présidente de l’Union nationale des sages-femmes algériennes, Akila Guerrouche, a fait des révélations fracassantes concernant l’affaire de la parturiente décédée de Djelfa. Mme Guerrouche soutient que c’est le mari de la défunte qui a choisi de la faire accoucher à la maison, refusant qu’un praticien de sexe masculin ne la prenne en charge.  

 

Mme Guerrouche éclaire d’un jour l’affaire du décès, fin juillet, de la parturiente de Djelfa. Selon elle, la famille de la victime, notamment son époux, ont une part importante de responsabilité dans la mort tragique et que les nouveaux éléments démontrent que la victime a tenté un accouchement à son domicile, rapporte le journal Sud Horizons.

La présidente de l’Union des sages-femmes affirme que la défunte a été examinée par trois sages-femmes au niveau de trois structures hospitalières différentes à Hassi Bahbah et Aïn Oussara. «La victime a été examinée par une première sage-femme au niveau du service des urgences de l’hôpital d’Aïn Oussara. Sur le registre des consultations, il est mentionné que la sage-femme a estimé que le col de l’utérus de la patiente décédée était à deux doigts seulement. Elle lui a, de ce fait, conseillé de revenir le lendemain car le médecin spécialiste sera présent. Elle n’a à aucun moment demandé à ses accompagnateurs de l’évacuer vers une structure hospitalière», a-t-elle affirmé.

En menant son enquête, l’Union des sages-femmes a pu apprendre de la part du voisinage de la famille de la défunte que celle-ci avait tenté d’accoucher en son domicile. Suite à la survenue de complications, notamment une hémorragie interne, elle a été évacuée en urgence vers l’hôpital.

L’Union des sages-femmes s’interroge sur les raisons qui l’ont conduite à déclencher l’accouchement alors qu’il restait six à huit heures pour que le processus arrive à terme. L’organisation a découvert que c’est le mari, en l’occurrence un imam, qui a décidé que sa femme allait accoucher à la maison après avoir appris que la gynécologue qui devait examiner son épouse était en congé maladie et que c’était un médecin spécialiste cubain qui devait la prendre en charge.

Concernant l’accouchement sur la voie publique, Mme Guerrouche affirme que le témoignage du voisinage et les résultats de l’autopsie corroborent la thèse de son organisation et de celle de l’Union nationale des structures hospitalières. Selon elle, l’absence de sang à l’intérieur de la voiture dans laquelle la victime a prétendument accouché et la constatation d’un cordon ombilical sectionné par le médecin légiste laissent croire qu’il est question d’un accouchement  traditionnel qui a mal tourné.

Massi M.

http://www.algerie-focus.com/
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L’ALGÉRIE PLONGÉE DANS UNE GRANDE ABERRATION INSTITUTIONNELLE

Publié le par S. Sellami

L’ALGÉRIE PLONGÉE DANS UNE GRANDE ABERRATION INSTITUTIONNELLE : MONSIEUR FRÈRE ET LE PREMIER DES MINISTRES

PAR SAAD ZIANE

Retour sur les bruits et caquetages de la «haute cour » du roi dans une Algérie où les aberrations institutionnelles accompagnant le 4ème mandat prennent un tour hallucinant et caricatural.

 « Monsieur le président vous a instruit de faire ceci et de ne pas faire ceci et d’arrêter immédiatement de casser les pieds à Ali Haddad… » Dans le dernier rebondissement des futilités de la « haute cour », on a une certitude : il y a bien eu un compte rendu comminatoire dont l’auteur est Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet à la présidence de la république, qui a été fuité dans des journaux.

Il ne sert à rien de se crisper sur les privilèges en «info-sérail » accordés au peu ragoutant groupe Ennahar, cela devient secondaire. Ce n’est qu’un instrument qui peut aussi bien durer que disparaître, selon l’évolution de la cartographie clanique au sein du régime.

Le président communique avec son premier ministre par des «fuites » ?

L’affaire des «instructions du président transmises par Ouyahia » au Premier ministre est un signe éloquent de l’aggravation du délitement institutionnel qui s’est fortement accentué avec le quatrième mandat. On sait donc que des «instructions présidentielles » – qui ne s’expriment pas dans un texte signé officiellement par Abdelaziz Bouteflika et dont l’agence officielle de presse ne fait toujours pas état – ont été fuitées dans la presse privée.

Ces instructions ont-elles été transmises à M.Tebboune qui se trouvait au moment des fuites en « vacances » en France et faisait l’objet d’une campagne de presse vindicative ? Est-ce que la «transmission » du message du président de la RADP au Premier Ministre de la RADP, c’est justement et uniquement les fuites dans les médias

Une présidence qui attend qu’un Premier ministre parte en vacance en France pour lui transmettre via des fuites de presse un message «lourd » ? On serait dans ce cas près du stade suprême du cocasse. Le  président de la république a tous les pouvoirs et il peut donc  convoquer son premier ministre (y compris de la plage française où il prend du repos), lui tirer les oreilles, lui ordonner d’arrêter de s’attaquer aux affairistes et de publier des mises en demeures pour les « chouchous ». Or, il  ne le fait pas.

Dans l’organisation formelle de l’exécutif, le Premier ministre est en « lien direct » avec le président de la république, la fonction de directeur de cabinet est celle d’une gestion de l’intendanceLe «recadrage » ou le «désaveu » d’un premier ministre par le chef de l’État n’a donc pas besoin d’une médiation. Or, c’est ce qui s’est passé. L’Algérie est soumise à une extraordinaire aberration institutionnelle.

Tebboune comme les 19 ?

Qui ouvre largement le champ à l’interprétation et aux rumeurs : une instruction présidentielle dont l’APS ne fait même pas état émane-t-elle vraiment de Bouteflika ?  Tebboune se retrouve-t-il dans la même situation que les amis du président du groupe dit des « 19 » qui n’avaient plus accès direct au président et se sont pris à douter si c’est lui qui décide de la politique menée ou « d’autres » ?

Le quatrième mandat d’un président disposant de tous les pouvoirs mais à la santé délicate a complètement faussé le fonctionnement basique de l’État.  Et ce ne sont pas des questions du «pure forme» car dans un État comme dans une loi la forme porte le fond.  

Toutes les suspicions se retrouvent renforcées dans ce remarquable charivari dans la haute cour du roi. Est-ce que le président décide vraiment de «tout » comme le martelait le très léger Abdelmalek Sellal ?

Quand un Premier Ministre qui dit appliquer la politique du président visant « à séparer l’argent et l’État » se voit rabroué par voie de presse – à l’heure actuelle rien ne dit que M.Tebboune a été réellement rendu destinataire des «instructions » – on prend pleinement la mesure du poids exorbitant de l’informel. L’État, au sommet, est devenu le théâtre de l’exercice d’un pouvoir informel.

Mais Tebboune n’a rien dit et aucune instance officielle – pas même Ouyahia- n’a contesté l’existence des ces instructions, le décryptage n’est guère compliqué.

Les hommes d’affaires et monsieur frère  

Le poids politique grandissant des hommes d’affaires dont le point d’appui névralgique au sein du pouvoir est Saïd Bouteflika, formellement conseiller du chef de l’État mais «informellement » beaucoup plus, s’affiche de manière ostensible. Au détriment de la bureaucratie d’État qui a créé les affairistes et qui découvre – du moins une partie de cette bureaucratie – qu’elle lui conteste aujourd’hui ses prérogatives et ses pouvoirs.   

Les grands éclats de rire de Saïd Bouteflika avec Ali Haddad lors de l’enterrement de Réda Malek – la scène n’était pas improvisée mais bien destinée à être filmée et photographiée et à transmettre un message – annonçaient clairement que « l’institutionnel » Tebboune  était sur le chemin de la disgrâce.

 Mais comme Tebboune a surfé sur un réel dégout au sein de l’opinion de l’étalage bling-bling indécent des riches sur commandite publique à qui l’on ne demande aucun compte, les traditionnels articles bouledogues ont été immédiatement commandés et exécutés.

«L’écrit » d’Ahmed Ouyahia sur le mode du président «vous ordonne » est en quelque sorte l’épilogue de cette charge médiatique contre Tebboune. Résumé des courses de ce charivari au sommet : un Premier ministre sous quatrième mandat n’est rien, un conseiller est tout. L’Algérie n’est officiellement plus en état d’urgence, mais elle est bien en état de régence.

Le monopole de l’interprétation de la parole présidentielle

Le président ne parle plus,  c’est le frère, qui dit sa parole. Ou du moins qui a le monopole de l’interprétation. Tout ceux qui prétendent appliquer le «programme du président » sont désormais avertis.

Dans la situation présente où les institutions sont effacées, celui qui détient le pouvoir d’interpréter la parole inaudible du président a le pouvoir. Tebboune aurait ainsi commis «l’impair » de faire une interprétation non validée par la régence informelle de la parole présidentielle en s’engageant dans une politique de recadrage des oligarques. Il vient d’être recadré brutalement. Par le président ? Peut-être.

Et tout le problème est dans ce « peut-être » qui fait la différence entre fonctionnement institutionnel et jeux de réseaux informels qui squattent l’État. C’est ce « peut-être » qui entretient les doutes et les spéculations que les pouvoirs du roi sont exercés de manière anormale.

Le contenu des instructions est une victoire des oligarques qui ne se cachent plus pour grandir. Ils sont une partie du pouvoir et ils tentent, dans cet intermède triste dans lequel le pays est plongé, de ramasser la mise pour être le pouvoir. Avant que la fin de l’intermède ne rebatte les cartes.

Le seul ennui que provoque Tebboune au clan des oligarques est que sa tentative éclaire bien l’opinion sur le pouvoir grandissant des affairistes et sur leur appétitLes mesures décidées par Tebboune, décriées comme d’habitude par les économistes libéraux, relèvent d’une tentative de gérer une situation de baisse sensible des recettes hydrocarbures.

Séparer « l’argent et l’État » voulait dire au moins que le gouvernement allait cesser de faire des largesses aux affairistes.  La riposte est venue à travers une campagne de presse – aux accents parfois inénarrables et ridicules – suivie d’un désaveu « officiel informel » du chef de l’État.

Sur le fond, cela indique que face à la crise financière, la variable d’ajustement ne viendra pas par une limitation des appétits des affairistes, mais par des politiques antisociales ciblant les classes populaires. C’est l’enjeu fondamental : qu’elle sera la variable d’ajustement face à la crise ? Le charivari de la haute-cour nous en donne une indication.

Tebboune, en solo ?

Il reste une question fondamentale : sur qui comptait Tebboune en s’attaquant aux privilèges exorbitants accordés aux oligarques agréés du clan dominant ?Croyait-il que la crise et les errements du gouvernement Sellal étaient suffisants pour imprimer une petite bifurcation pour endiguer la curée et la course au partage des restes des biens publics ?

S’il a agi juste sur la base de ces impressions, cela relève d’une incroyable naïveté.  Si cela n’est pas le cas et qu’il s’est engagé sur la base de soutiens à l’intérieur du régime, cela veut dire qu’au-delà de son sort (sera-t-il débarqué, démissionnera-t-il ?) la bagarre dans la « haute cour » est loin d’être terminée. 

http://lequotidienalgerie.org/
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LA « FOIRE » AUX SOUTENANCES

Publié le par S. Sellami

Abdelhafid OSSOUKINE

Peut-on imaginer un Pr. Bousoumah, spécialiste du droit de l’entreprise, diriger une thèse sur la dissolution du mariage, ou un Doyen Mahiou, publiciste de renom, assurer le suivi d’un mémoire de magister sur l’informatique et le droit? La réponse est évidemment non, parce que ces honorables personnes, quoique capables de prendre en charge n’importe quel thème juridique, respectent leurs profils scientifiques à l’intérieur de la spécialité juridique dans laquelle ils ont investi leur carrière. Ils ne s’engagent dans la direction d’un travail de recherche que s’ils estiment être en mesure d’assurer un encadrement digne en fournissant l’aide pédagogique et méthodologiques nécessaires à l’apprenant.

Qu’en est- il dans nos facultés? Pour répondre à cette question et tenter d’expliquer le phénomène de la ruée vers la direction de thèses, quelques règles doivent être préalablement présentées.

Partout dans le monde, lorsque l’étudiant de troisième cycle arrive au choix de son sujet, il doit s’adresser à un directeur de thèse. Pas n’importe lequel. Les us, commandent que l’encadreur ait traité le sujet soit dans ses cours, soit dans ses écrits. En somme, il faudra que le sujet constitue un centre d’intérêt pour le directeur de recherche. Etre professeur, ne donne pas directement droit d’apposer sa signature sur toutes les demandes d’encadrement. Il y’ a des spécialités, des profils, des sensibilités scientifiques à respecter.

En 2016 seulement que la tutelle s’est rendu compte du mélange des genres, et qu’il a fallu l’intervention d’un texte pour faire le ménage ! L’article 6 de l’arrêté n°933 du 28 juillet 2016 dispose ce qui suit :

Les établissements de l’enseignement supérieur… sont tenus de prendre les mesures de contrôle suivantes :

Institution d’une base de données numérique dans chaque établissement supérieur… contenant les noms des enseignants chercheurs… classés selon leurs filières et spécialités et leurs curriculum vitae et leurs domaines d’intérêts scientifique et de recherche…

Dans la discipline juridique, il y’a le droit public et le droit privée. Bien que cette distinction ne tienne plus la route pédagogiquement, elle continue toutefois à délimiter les frontières entre les sous-spécialités. Grosso modo, le centre d’intérêt pour un domaine ou un autre n’est pas inscrit sur le front de chaque enseignant-chercheur. On ne le devine pas. Il ressort du nombre de publications produites par cet enseignant, du thème traité dans sa thèse, de ses participations dans les divers colloques. Cependant, lorsque la majorité des enseignants sont des avocats, et donc spécialistes en tout et en rien, il n’est pas étonnant de trouver certains d’entre eux sur le chemin de toutes les soutenances toutes, spécialités confondues. Sans scrupule, ils acceptent tout ce qu’on leur propose. La consultation du registre où sont consignés les procès-verbaux donne un aperçu sur cette entorse à l’éthique universitaire.

Les soutenances sont réduites à un spectacle honteux dont les responsables ne sont que ces pseudos encadreurs, devenus maître du «tout encadrer », submergés de propos louangeurs que les apprentis docteurs es-plagiat arrosent dans leurs remerciements. N’a-t-on pas décelé dans les dédicaces dithyrambiques d’une candidate envers son «directeur de thèse », non pas une déclaration d’amour, mais bien plus, une prosternation envers le gourou, devenu par on ne sait quel miracle «un érudit, dont le savoir encyclopédique dans le domaine juridique est reconnu par tout le monde. ». Le summum de l’emphase et les circonvolutions ;

La réalisation d’une thèse est un partenariat entre un chercheur confirmé et un « chercheur-apprenti », que chacun va dépendre et bénéficier de l’autre au cours des années de thèse (Le guide du parfait encadrant Préparé par la direction de l’Ecole Doctorale Terre Univers Environnement de l’Université de Grenoble).

A partir donc de la consultation dudit registre on peut mesurer l’étendue des prouesses encyclopédiquesde certains encadreurs s’immisçant sans honte bue, dans des thématiques qu’ils ne maîtrisent guère, en passant allègrement du droit pénal au droit administratif, du droit international au droit de procédures civiles, de la bioéthique au droit constitutionnel, du droit du foncier aux sciences politiques, du droit fiscal à la philosophie du droit et ainsi de suite. Certains de ces encadreurs avaient réussi par le passé l’exploit de réaliser leurs propres thèses en deux temps trois mouvements. Ils avaient franchi les murs du son !

La participation dans les soutenances, comme rapporteur (directeur de thèse), président de jury ou simple examinateur est non seulement rémunéré (18 DA, la page), mais elle permet aussi d’amasser quelques notes qui seront comptabilisées pour la promotion dans les différents grades. Lorsque le candidat est incapable d’avancer avec des travaux de recherche digne de ce nom, le procédé, de surcroit rémunéré, permet de grignoter quelques points qui seront non négligeables au moment venu.

Il n’est pas rare que des souteneurs expérimentés et non spécialistes arrivent jusqu’à comptabiliser des dizaines de soutenances (doctorat, magistères) en une année, soit en tant que rapporteurs, examinateurs ou présidents de jury. A supposé que l’un deux, -et ce n’est pas une simple vue de l’esprit-, ait lu une moyenne de 300 pages par document, il aurait, seulement à Oran, parcouru et corrigé 8100 pages (148000 DA), Comment est-ce possible si on rajoute à cette énorme tâche de lecture soutenue, la correction des copies des différents examens, les affaires à plaider devant les tribunaux, les présidences de divers conseils et divers comités…

Quelle lecture doit-on faire de cette mainmise de quelques personnes qui monopolisent « le Souk des soutenances » ?

Vaut mieux tard que jamais, l’arrêté n°933 du 28 juillet 2016 est venu mettre fin à cette pratique qui n’a que trop duré. Désormais, les conseils scientifiques doivent veiller à l’application de l’article 5 dudit arrêté, en n’autorisant pas plus de neuf thèses et mémoires dans le domaine des sciences humaines et sociales tout en respectant les spécialités et les profils des directeurs de recherche.

En France, pour diriger une thèse de doctorat, un encadrant doit posséder une habilitation à diriger des recherches (HDR). Cette capacité est acquise au bout de plusieurs années d’expérience après la soutenance du doctorat (entre 5 et 10 ans). Aussi, cette capacité ne s’acquiert pas par l’ancienneté, ou par la fraude. Elle n’est pas non plus un grade comme le croit la majorité de nos enseignants-chercheurs. L’habilitation est au contraire une maîtrise de conceptualisation, une  aptitude acquise après un long parcours dans la recherche, un couronnement et un aboutissement que le maître transmettra à son étudiant.

Dans le système algérien, l’habilitation survient automatiquement une année après la soutenance lors de véritables parodies joliment orchestrées et bien rodées. Elle s’inscrit souvent dans le même processus « médiocratique » normal, dans lequel la thèse de doctorat a été soutenue.

En France pour que le candidat à la l’habilitation décroche le droit de diriger des travaux de recherche, il faut qu’il rédige un mémoire reprenant les travaux effectués depuis sa thèse, une sorte de doctorat bissur travaux. Le document est expertisé par deux rapporteurs avant d’être défendu devant un véritable jury de spécialistes, et non un jury d’amis.

Encore faut-il que le sujet soit novateur et original, comportant tout ce qu’une recherche digne de ce nom exige comme contribution à l’avancement des connaissances. A Oran, aucun candidat n’a été recalé, tout comme les doctorats et les magisters. Il ressort, que le postulant, une fois son dossier administratif jugé recevable, la soutenance n’est qu’une simple formalité. C’est devenu presque identique à un examen de permis de conduire devant un examinateur véreux avec lequel on s’est préalablement arrangé.

Sérieusement, la soutenance est la dernière étape dans le processus de validation du travail de thèse (Le guide du parfait encadrant, ibid).

Et lorsque les mises en scène des soutenances interviennent, c’est un véritable supplice, par pour le candidat, mais pour les autres membres qui attendent que le président leur donnent la parole. Chacun y va avec son étalage, parfois en commettant d’énormes bévues dans leurs observations. Ils commencent visionner le document page par page, du début jusqu’à la fin, à tergiverser sur une virgule mal placée, sur telle faute d’orthographe, sur telle phrase entamée par un substantif… Certains ignorent qu’ils sont en train de corriger les travaux de grands maîtres, car la majorité de ce qui est présenté devant les jurys n’est autre que du pur plagiat.

Le président du jury est désigné par le conseil scientifique. A Oran, une tradition s’est développée à la faveur d’un jeu de ping-pong entre le rapporteur (l’encadreur) et le président du jury. D’une simple consultation du registre des soutenances, on remarque cet ascenseur qui ne s’arrête jamais entre une poignée d’enseignants alors que la faculté en compte plus d’une centaine.

Lorsque les membres du jury ont terminé leurs examens, la parole est redonnée au candidat. Son directeur le prie d’être bref, trop bref même, juste le temps de remercier tout le monde.

Après la soutenance, le jury se retire pour délibérer non sur l’obtention du diplôme ou pas, mais sur la mention. Cette dernière s’octroie « à la tête du client ».

Un directeur de thèse est, avant tout, un mentor pour le doctorant qu’il va encadrer. Il doit l’aider à comprendre et à s’approprier son sujet de thèse (ibid). Cela signifie que ce dernier doit s’organiser de sorte à accorder plus de disponibilité pour l’apprenant. Les deux doivent se voir périodiquement, discuter sur l’avancement de la thèse. Le thésard n’est autorisé à soutenir qu’après approbation du directeur. Or, dans la pratique, le thésard ne contacte son encadreur que pour lui faire signer les documents administratifs de réinscriptions. Le professeur recevra son exemplaire au même moment que les autres membres désignés par le conseil scientifique. Une fois imprimée, reliée, c’est trop tard. Même si le plagiat est détecté, même si les sourates du Saint Coran sont malmenées, le thésard soutiendra comme même. C’est trop tard.

Vînt le jour « J » celui de la « soutenance ». Celui de Melle ou de Mme. Les places sont réservées. A l’extérieur le buffet est déjà prêt. Gerbes de fleurs, confiseries, gâteaux de toutes sortes, café, thé, sodas… On sort le grand jeu, les petits plats dans les grands. Les dames invitées sont presque habillées en tenues de soirées… Comme les mariages, on fait appel à des photographes professionnels pour immortaliser le moment. Rien à voir avec les soutenances des «gu’lalil ». Les familles se rencontrent, celles des «souteneuses » avec celles des «soutenues». Un vrai Carnaval fi dechra, où se rencontre toute la mondanité oranaise.

La candidate se tortille, bafouille, avec une voie gutturale, psalmodie maladroitement son texte dans un français approximatif où se bousculent les phrases décousues, comme une élève de terminal qui ne maîtrise pas son sujet. En face, les membres émérites d’un jury ensommeillés, font semblant d’écouter religieusement le récit d’amphigouri de la candidate.

A la fin, les éloges fussent de partout et une mention très honorable est discernée à l’heureuse lauréate.

Les soutenances, notamment en fin d’années, généralement les week-ends reproduisent le même rituel, la même mise en scène. Même les youyou, et le berkoukess dans certaines facultés font partie aujourd’hui du décor sonore et digestif. La soutenance est acquise avant même son déroulement. Chaque examinateur veut surpasser son voisin en flatterie. Les soutenances sont devenues de véritables spectacles, une démonstration au grand jour de la décadence. Avec la première cuvée de doctorants LMD (3ans), il faut s’attendre au pire lorsque les douctours bambins, désopilants arriveront. Nous sommes loin du doctorat qualitatif de jadis… et ainsi vont les soutenances.

http://lequotidienalgerie.org/2017/08/13/la-foire-aux-soutenances/
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