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LORSQUE L’HISTOIRE DES HOMMES SE RÉPÈTE

Publié le par S. Sellami

Abdelhafid OSSOUKINE

Chercheur en bioéthique

 

« Le passé est toujours présent. »
Maurice Maeterlinck (1862-1949)

 

En 1852, dans une formule grinçante, Karl Marx écrivait qu’ « Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois (pas) comme farce ».

Ce qui se passe actuellement à la résidence médicalisée de Zéralda rappelle étonnamment l’ambiance à la Maison Blanche dans ce début des années 20 du XXe siècle. Des répétitions à l’identique d’événements qui ont bouleversé la vie de deux hommes et des analogies quant à la gestion de leur AVC par leurs familles respectives. Coïncidences ou loi universelles ; d’étonnantes similitudes sont à relever dans le vécu de la maladie des présidents Bouteflika et Wilson, et des attitudes d’Edith l’épouse de ce dernier et Saïd, le frère cadet du premier. Voyons cela de près :

Après plusieurs défaites consécutives, les démocrates commencèrent à chercher l’homme providentiel. Ils pensaient que Wilson ferait une bonne « marionnette » même s’ils ne croiraient pas trop en lui. Avec son CV d’universitaire, il s’est avéré un homme loin d’être naïf. Une fois aux commandes, il défie la machine du parti des Démocrates qui l’avait fait élire. Son parcours était si peu probable. Wilson n’avait jamais combattu dans une guerre, jamais servi dans une législature et jamais eu de succès comme homme d’affaires à l’image de la majeure partie des politiques américains. Hormis ses rendez-vous académiques, ses penchants pour l’histoire et les sciences politiques, l’homme sera pourtant le premier sudiste à être élu président depuis la guerre de Sécession et le premier avec les démocrates à reconquérir la Maison Blanche depuis deux décennies. Il sera aussi l’homme qui envoya des troupes au Mexique, en Haïti et en République dominicaine, prolongea la politique ségrégationniste et résista aux revendications des mouvements féministes pour obtenir le droit de vote.

Le président Bouteflika, est né selon sa biographie officielle le 2 mars 1937. Il rejoint l’armée de Libération Nationale (ALN) en 1956 et depuis, il n’a connu de répit, même durant sa traversée du désert. A 80 ans, il est encore au Pouvoir. De lui, les journalistes se perdent de descriptions. Ils donnent souvent le portrait d’un homme difficile à cerner. Parfois c’est un coléreux, mégalo, impulsif comme l’a prouvé dans un épisode où il allait en venir aux mains avec un enseignant protestataire. Ce jour-là, à Oran, emporté par la colère, il s’approcha presque au corps à corps d’un universitaire de même taille que lui, et de sa bouche qui écumait, il proféra des menaces dans un geste qui rendit l’homme hideusement déformé. Parfois il est présenté comme un homme affable, versé dans les choses de l’esprit qui apprécie les plaisanteries et aime lire.

En 2005, le président Bouteflika est opéré en France d’un ulcère hémorragique. Le professeur Bernard Debré évoque un cancer d’estomac et ne lui donna pas plus de six mois. En 2013, il sera victime d’un AVC et son état de santé ne cesse d’occuper les débats politiques depuis. Il effectuera plusieurs séjours à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, ensuite aux Invalides à Paris et autant de visites de « contrôle routinier ». Près de sept mois après sa réélection pour un 4e mandat il sera évacué d’urgence vers un service de cardiologie à Grenoble, là où exerce son cardiologue Jacques Monségu, spécialiste de la cardiologie interventionnelle. Depuis il est astreint à un régime strict et ses apparitions publiques deviennent rares. Son dernier discours remonte à 2012. Au peuple, il ne communique qu’à travers ses conseillers, chargés de rédiger et lire « ses » lettres à sa place. Il ne préside que rarement les conseils de ministres, ne reçoit aucun ministre, ne voyage plus sauf pour des contrôles médicaux. Lorsqu’il reçut malgré lui en 2016, le premier ministre français, Manuel Valls, ce dernier créa le scandale en publiant sur sa page Twitter une photographie d’un président méconnaissable.

Quelques mois avant son malaise cardiaque, le président apparaissait encore débordant d’activités, courir à droite à gauche sur tous les chantiers qu’il a ouvert, assistant en personne à des congrès dans des contrés lointaines où la présence d’un ministre suffit. Le président Wilson menait, lui aussi une activité intense et sans relâche. Ce dernier, ignorant les conseils de son médecin, le Dr Grayson, décida de parcourir le pays pour promouvoir la paix et faire cesser les critiques acerbes des sénateurs opposés à sa diplomatie. Il quitte Washington le 3 septembre 1919 en train pour une tournée de dix-sept États. Il traversa l’immense territoire des Etats-Unis, de long en large (le Midwest, les États des Grandes Plaines, le Pacifique Nord-Ouest et la Côte Ouest) avant de revenir vers l’Est. Combinant ses compétences considérables de professeur d’histoire, de science politique et d’orateur à l’éloquence puissante, il s’est donné pour mission de convaincre les sceptiques de l’importance du Traité de Paris et l’adhésion à la Société des Nations. « Je suis sorti pour me battre pour une cause », a-t-il dit. « Une cause plus grande que le Sénat et le gouvernement. C’est la cause de toute l’humanité». Sur le chemin de Reno, son visage commença à se contracter de manière incontrôlable avec un relâchement du côté gauche de la bouche. Dans l’Utah, il a parlé pendant plus de quatre-vingt-dix minutes, transpirant dans son costume. Dans le Wyoming, il est devenu incohérent. Il a refusé de se reposer. Au Colorado, le 25 septembre 1919, il trébucha en montant sur la scène. Des signes avant-coureurs, qui annonçaient la survenance d’un accident ischémique transitoire, terme médical désignant une brève perte de débit sanguin vers le cerveau, ou «mini-accident vasculaire cérébral», qui peut être le signe d’un AVC beaucoup plus grave.

On ne sait pas si Bouteflika a des antécédents médicaux, mis à part ses traits de caractères qui ont fait dire à certains qu’ils dévoileraient un syndrome d’hubris. Avec Boumediene, il faisait partie de ceux que Larbi Ben M’hidi soupçonnait leur concupiscence pour le pouvoir. En effet, si le charisme, le charme, la capacité d’inspirer, la persuasion, la vision lointaine, la volonté de prendre des risques, la confiance en soi, sont ces qualités qu’on associe au succès, il y’ en a d’autres qui peuvent altérer ce profil ; le refus d’écouter ou prendre conseil chez l’autre, l’impulsivité, l’insouciance… Cette personne n’aura de compte à rendre qu’à un tribunal supérieur (l’histoire ou Dieu) pas celui des hommes. Les hubristiquesutilisent le «Nous» divin ou royal et perdent ainsi tout contact avec la réalité. Ils confondent leurs personnes avec celle de l’Etat.

Le président Wilson présentait aussi ces troubles de la personnalité, mais il en avait d’autres, si nombreuses et si compliquées qu’il est difficile de les démêler toutes. Il avait une anxiété chronique préexistante et des problèmes dépressifs, puis a développé des épisodes neurologiques, probablement d’origine vasculaire. L’hypertension était omniprésente chez lui, mais jamais elle ne l’avait empêché d’assurer la bonne conduite de l’Etat. Son premier mandat été pourtant jugé satisfaisant par les spécialistes.

Wilson accéda au pouvoir en 1917 avec moins de difficulté que Roosevelt. Vers la fin de l’année 1918, sa mémoire devenait défaillante. Lors de la conférence de Paris, il surprendra les européens en parlant comme Jésus-Christ. Il développa sa théorie providentielle de l’histoire s’étendant à sa compréhension de la paix. « La main de Dieu est posée sur les nations« , a-t-il dit. «Il leur montrera la faveur, je le crois avec dévotion, seulement s’ils atteignent les hauteurs de sa propre justice et miséricorde». On dira de lui alors qu’il souffre d’une «névrose religieuse». À ce stade, il présentait déjà des caractéristiques de la démence intensifié par des traits hubristiques.

Le 2 octobre, Wilson est victime d’un accident vasculaire cérébral majeur qui l’a rendu inapte à diriger le pays pour plusieurs mois. Edith, convaincue que le rétablissement de Woodrow dépendait de son maintien à la présidence, gardait secrète la nature exacte de sa maladie et s’assurait qu’il ne verra que son médecin personnel, le Dr. Grayson et quelques amis de confiance. Son état de santé était inconnu du grand public et même de son propre Cabinet. Et comme l’écrivait A. Scott Berg dans «Wilson» (Putnam), le Président avait passé les dix-sept derniers mois de sa présidence presque entièrement confinés dans son lit.

Edith, s’activa à protéger à la fois la réputation et le pouvoir de son mari. Elle protégea Woodrow contre les intrus et se lança contre vents et marées dans une gestion la crise, pour laquelle elle n’y était guère préparée. Elle improvisa des réunions de pure forme où apparaitra le président hagard, totalement absent avec une paralysie qu’une couverture posée sur son côté gauche ne pouvait cacher.

Si l’on ne sait presque rien de Saïd Bouteflika à part son parcours d’enseignant à USTHB et son militantisme syndical, sur Mme Edith Wilson beaucoup de choses ont été écrites. Officieusement, elle est souvent présentée comme ce que l’on pourrait appeler une première dame mais néanmoins présidente – au moins selon certains historiens et biographes. Edith Bolling Galt Wilson née Wytheville est née le 15 octobre 1872, d’un père, juriste de formation, William Holcombe Bolling (1837-1899) et de Sally White Bolling (1843-1925). Elle est la septième de onze enfants. Saïd est le dernier d’une fratrie de cinq frères, une sœur et trois demi-sœurs.

Lorsque Wilson gagna l’autre mandat en avril 1917, il entraina les États-Unis dans la première guerre mondiale. À ce moment-là, Edith Wilson ne le quittait jamais, travaillant à ses côtés à partir d’un bureau privé à l’étage de la Maison Blanche et également dans le bureau ovale où elle prit place. Elle était souvent là à écouter silencieusement alors qu’il dirigeait ses réunions avec les dirigeants politiques et les représentants étrangers. Comme les pressions devenues insupportables pour le faire entrer dans la Première Guerre mondiale, elle commença à filtrer son courrier et limiter ses entrevues. Elle aura accès au classeur des documents classifiés et au code secret en temps de guerre. Elle assista aux réunions les plus sensibles et procéda à des évaluations de profils qu’elle présenta le soir venu à son mari. Saïd Bouteflika eut le même rôle. On lui prête des pouvoirs extraconstitutionnels, lui qui n’est qu’un conseiller chargé des questions informatiques à la présidence de la République, nommé par décret non publié au J.O – ce qui met à mal la théorie signaturiste, chère aux constitutionnalistes -. Il aurait une influence considérable sur les décisions du président. Il est derrière l’éviction du faiseur des rois, le puissant général Larbi Belkheir. La presse affirme même qu’il a signé lui-même sept décrets de nomination en lieu et place de son frère, et qu’il a bloqué certaines nominations (Le Matin). « Il tient l´agenda du chef de l´État, intervient dans les nominations de ministres, de diplomates, de walis, de patrons d´organismes publics, et influe sur la vie interne du FLN. Devenu incontournable pour accéder au président, le conseiller spécial prend de facto la direction des affaires à El-Mouradia.». (Jeune Afrique, 8 mai 2013). A la Claude Chirac, Saïd participe à promouvoir l’image de son frère et mobilise pour ses réélections tout ce que compte l’Algérie comme anciens et nouveaux oligarques. Ce spectre de prérogatives disait Farid Alilat, est suffisamment large pour que certains qualifient Saïd Bouteflika de président bis, de régent ou de proconsul de Zéralda.

Depuis leur maladie, il est devient clair que ni Edith Wilson, ni Saïd Bouteflika ne deviennent que de simples « intendants ». Mme Wilson sera de fait une cheffe de l’exécutif de la Nation jusqu’en mars 1921. C’est peut-être la première fois dans l’histoire américaine qu’une femme devienne de facto présidente des États-Unis, même si elle n’a jamais officiellement tenu ce poste.

Lorsque le président n’arrivait plus à assumer ses fonctions présidentielles, elle refusait à ses conseillers de l’approcher, et prétextait à chaque fois qu’il est fatigué. Elle s’engagea alors dans un processus périlleux : prendre des décisions et les faire passer pour celles de son mari. A aucun moment elle ne songea à le faire démissionner malgré l’insistance des médecins, notamment l’ami de la famille Dr Grayson qui était à l’origine de leur rencontre. Pour elle, cela déprimera davantage le président, car l’exercice du pouvoir même dans des conditions catastrophiques est une forme de thérapie. Son dévouement affectueux pour le protéger par tous les moyens était peut-être admirable pour une belle histoire d’amour, mais en déclarant qu’elle se souciait de lui en tant que personne et non en tant que président, Mme Wilson a révélé un trait de caractère qui dénote un égoïsme et un amour hubris-ienextraordinaire pour le pouvoir.

Le premier mouvement dans l’établissement de ce qu’elle a appelé son «intendance» était d’induire en erreur la Nation toute entière, du Cabinet au Congrès, à la presse et au peuple. En vérifiant les bulletins médicaux soigneusement conçus avant leurs publications, elle affirmait que le président n’avait vraiment besoin que d’un peu de repos et qu’il travaille à partir de sa chambre. Lorsqu’il y’a lieu de jeter un œil sur des documents d’orientation ou des décrets, c’est elle qui les examina et les approuva ou non, et c’est seulement lorsqu’elle estime que l’affaire est assez pressante ou importante qu’elle prenne les dossiers et va rejoindre son mari dans la chambre pour lui exposer le contenu de manière laconique.

C’était une façon insolite de diriger un Etat aussi puissant que les Etats-Unis, notaient à l’époque les observateurs. Les biographes racontent que lorsque les ministres et autres conseillers attendaient dans le couloir du salon Ouest, elle revenait vers eux et leur retourna leurs documents gribouillés de notes à la marge, indéchiffrables qui, selon elle, étaient les réponses transcrites du président. Pour certains, l’écriture tremblante ressemblait moins à celle écrite par un malade que par un ange-gardien zélé. Par chance, disent les politologues américains, la Nation n’avait pas connue à cette époque de grandes crises internationales. Et la «régence» d’Edith a duré un an et cinq mois, d’octobre 1919 à mars 1921. Sur le plan interne, la situation a failli un jour dégénérer lorsqu’un secrétaire d’État osa convoquer un conseil des ministres sans la permission de (s) Wilson. Il fut aussitôt congédié.

En février de 1920, les nouvelles de la maladie du président et son incapacité à gérer l’Etat commencent à être rapportées dans la presse. L’avènement d’Edith dans le fonctionnement de la Maison Blanche inquiéta sérieusement l’opinion publique, car à l’époque, le principe de l’état l’empêchement n’était pas encore prévu par la constitution. Ce n’est que plus tard que le 25ème amendement, l’équivalent de l’article 102, fut introduit.

Tout comme Bouteflika, Wilson ne voulait pas démissionner pour cause d’incapacité. En conséquence, le vice-président Thomas Marshall ne pouvait assumer la présidence à moins que le Congrès n’ait adopté une résolution déclarative de la vacance du poste et seulement après que Mme Wilson et le Dr Grayson l’eussent certifié par écrit. De telles résolutions ne sont jamais venues.

Mme Edith Wilson avait fermement et toujours insisté sur le fait que son mari remplissait toutes ses fonctions présidentielles, comme elle le notait plus tard dans son autobiographie (My Memoir, 1938). Les membres de l’entourage du président Bouteflika n’ont de cesse de répéter à l’unisson que « Bouteflika se porte correctement, et dirige le pays ».

http://lequotidienalgerie.org
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Une héroïne de la guerre d’Algérie

Publié le par S. Sellami

Malika Gaïd

Par Hassina AMROUNI
Publié le 25 oct 2017
Née dans une famille de lettrés de la Petite-Kabylie, Malika Gaïd aurait pu mener une vie d’insouciance mais elle fera le choix de sacrifier le petit confort matériel qui était le sien pour monter au maquis et offrir sa vie en sacrifice pour l’idéal de liberté et de dignité.
 

Issue d’une famille de révolutionnaires, Malika s’est abreuvée aux sources du nationalisme dès le jeune âge. Ses deux frères Tahar – militant au sein du PPA/ MTLD, emprisonné en 1956 – et Mouloud – grand militant syndicaliste, adjoint de Aïssat Idir–,seront pour elle, des modèles dont l’engagement pour la Révolution de novembre 1954 se soldera par un ultime sacrifice : le sien.

Enfance à Belcourt

Benjamine d’une nombreuse fratrie de sept filles et garçons, Malika voit le jour le 24 août 1933. Contrairement à ses frères et sœurs, tous nés à Thimenkache, village adossé aux montagnes des Ath Yaâla (Guenzet), en Petite-Kabylie, dans le nord de Sétif, la petite dernière de la famille Gaïd verra le jour dans le quartier populaire de Belcourt à Alger où ses parents venaient de s’installer. Son père Mohand Amokrane avait quitté son poste d’enseignant au village – il eut comme élève un certain Fodhil El Ouartilani – pour être embauché à la CRFA de Belcourt, actuelle Etusa de Belouizdad. 
Après l’obtention du certificat d’études primaires (CEP), en 1945, elle est admise à l’école paramédicale de Sétif, en 1948, elle en ressort en 1951 avec un diplôme d’infirmière sage-femme et travaille à l’hôpital de Kherrata durant quelques mois. Elle est ensuite mutée à Lafayette (Bougaâ), puis à Guenzet où elle est maintenue jusqu’à l’été 1956.

Durant cette période, la jeune fille, animée par une foi patriotique sans bornes, voit grandir son sentiment d’engagement contre l’injustice qu’elle côtoie au quotidien, dans cette Algérie pré-révolutionnaire. Son frère Tahar témoigne de cette hargne qui animait sa sœur et de la volonté de cette dernière de militer pour ne pas rester en marge de ce mouvement en marche pour la liberté : «En 1953, nous habitions Bordj-Bou-Arréridj. Comme nous étions des militants du PPA, nos responsables nous avaient chargés de coller des affiches exigeant la libération de Messali Hadj. Au centre-ville, il y avait tant de policiers que nous n’avions pas osé faire notre travail. C’est elle qui est sortie, toute seule, à une heure du matin pour coller les affichettes. Elle n’avait que 20 ans. » Et d’ajouter: «En octobre 1955, elle fait, toute seule, le voyage de Guenzet vers Alger. Comme je travaillais avec Abane Ramdane, elle m’a demandé de solliciter pour elle l’autorisation de monter au maquis. Seulement, Abane était réticent parce que, selon lui, la société algérienne n’était pas encore prête à voir une femme au maquis ».
Téméraire et résolument décidée à jouer un rôle effectif dans cette page d’Histoire qui est en train de s’écrire avec le sang des martyrs algériens, Malika attendra patiemment que son heure de gloire arrive.

Rencontre avec le colonel Amirouche

Alors qu’elle travaille comme infirmière à Guenzet, Malika se met au service de la population avec beaucoup de dévouement et d’altruisme mais elle ne perd pas de vue son objectif de rejoindrele maquis, pour elle, ce n’est qu’une question de temps. 
En 1956, les moudjahidine investissent la région de Guenzet pour venir à bout du maquis du tristement célèbre Bellounis, installé au mont de Thilla. Une fois ce dernier chassé de là, les troupes françaises s’y déploient pour maintenir la région sous vigilance. C’est à ce moment que le colonel Amirouche conseille à Malika de monter au maquis, elle qui s’était déjà fait remarquer auprès des autorités coloniales, en détournannt des médicaments de la structure de santé dans laquelle elle travaillait au profit des moudjahidine. Si elle n’hésite pas à rallier le front, elle émet tout de même une condition, à savoir «ne pas se limiter au seul rôle de simple infirmière : avoir sa tenue militaire et son arme de guerre», confiera à ce sujet son frère Tahar. 
Au front, Malika Gaid jouit du respect et de la considération de tous ses collègues moudjahidine mais aussi de ses supérieurs hiérarchiques. Ces derniers l’autorisent en août 1956 à assister au congrès de la Soummam, en tant qu’infirmière des participants. Un privilège qui ne sera accordé à aucune autre femme. 
A peine, un an plus tard, le 28 juin 1957, elle tombe au champ d’honneur, les armes à la main. 
Alors qu’elle se trouvait près du hameau d’Iwaqouren sur le versant sud du Djurdjura, où était installée une unité d’infirmerie de l’ALN, Malika est, en effet, repérée par les paras du sinistre Bigeard, auxquels elle oppose une résistance farouche. Une fois à court de munitions, elle sait que désormais son destin est scellé, elle crie alors « Tahya El Djazair », comme dans un ultime désir de défier ses adversaires. A sa capture, elle administre à un harki une gifle magistrale et ce dernier n’hésitera pas à lui tirer dessus, lâchement, à bout portant de trois balles à l’abdomen et deux balles à la poitrine. 
A la mort de Malika Gaid, le colonel Amirouche adresse une lettre à sa famille dans laquelle il leur témoigne de sa bravoure et de son courage mais surtout de son engagement jusqu’à son dernier souffle pour la cause nationale. 

Hassina Amrouni

Sources : 

http://lequotidienalgerie.org/2017/07/06/malika-gaid-une-icone-de-la-gue...
*Articles de la presse nationale 

http://www.memoria.dz
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Fondé par un enfant de Bordj Bou Arréridj

Publié le par S. Sellami

Cirque Amar

Par Hassina AMROUNI
Publié le 25 oct 2017
Plus vieux cirque du monde arabe, le cirque Amar a été fondé par un natif de Bordj Bou Arreridj : Ahmed Ben Amar El Gaid.
 
 

Né en 1860 à Bordj Bou Arreridj, Ahmed Ben Amar El Gaïd choisit de mener une vie de saltimbanque. Passionné d’animaux, surtout de chevaux, il a la brillante idée de présenter des  numéros de dressage à travers toute la Kabylie. Face au succès rencontré, il décide de perfectionner son art, ajoutant d’autres numéros. Plantant d’abord son chapiteau rouge et vert à Sétif, il sillonne ensuite d’autres villes d’Algérie, le public toujours heureux d’assister à ces spectacles d’un genre nouveau. 
A l’occasion d’un premier voyage à l’étranger, il enrichit ses représentations par un numéro de danse naïlie. Avec ce spectacle baptisé « la grotte algérienne », il part sillonner la France, touchant ainsi un plus large public. 
Face à l’engouement du public, Ahmed Ben Amar rêve d’un plus grand chapiteau et de numéros éclectiques pour satisfaire petits et grands. En parcourant les foires de France à la recherche d’animaux, il rencontre M. Bonnefoux, directeur de la « Ménagerie Lozérienne » de Mende qui lui vend un loup qu’il venait de capturer. C’est là qu’il fait la connaissance de Marie, la sœur du directeur qu’il épousera et qui lui donnera six garçons qui perpétueront la tradition familiale du cirque. 
Ahmed, Abdallah et Mustapha concevront avec leur père un spectacle inédit avec une fosse aux lions et à cette occasion, Mustapha sera désigné comme « le plus jeune dompteur au monde ». 

Le nom du cirque Amar commence à devenir incontournable dans les foires et le succès sera au rendez-vous lors de la Foire aux Pains d’épices, en 1909 à Paris. 
Après la mort du patriarche, survenue en 1913, les garçons et leur mère reprennent l’affaire familiale qui deviendra dès 1926 « Le Grand Cirque Ménagerie Amar Frères ». 
Quelques années plus tard, les frères reviennent en Algérie pour une tournée qui les mènera à travers tout le pays, avant de l’étendre à la Tunisie, au Maroc puis à l’Egypte, la Grèce, la Turquie, la Hongrie, la Bulgarie, l’Autriche, l’Italie et enfin retour à Paris. 
Dès lors, l’aîné de la fratrie, prénommé Ahmed comme son père, sera chargé de la direction du cirque en tournée, son cadet, Mustapha, surnommé « le colonel », contribuera, pour sa part, à conférer au cirque sa belle réputation internationale.Ali s’occupera des finances, quant à Chérif, le benjamin, il sera désigné administrateur de la troupe. 
Dès 1929, le cirque avec sa double piste deviendra le « Cirque géant », une deuxième troupe  – « Cirque des cirques »– sera engagée pour faire face au succès public. 
En 1960 et pour fêter le centenaire de l’entreprise familiale, une grande tournée sera organisée à travers l’Algérie. Une centaine d’artistes présentera 23 numéros. Ce sera l’une des dernières grandes tournées de la saga Amar, à la suite de la mort successive des frères. 
En 1968, Mustapha quittera la direction du cirque. Remplacé jusqu’en 1972 par Jean Roche, puis par Jacob qui prendra le relais durant un an, l’enseigne du cirque étant reprise par la famille Bouglione dès 1973.
En 1991, la famille Bouglione louera l’enseigne « Amar » à la famille Rech-Brand. Cinq ans plus tard et face au succès rencontré par le cirque « Amar », sous la direction de Rech-Brand, un deuxième cirque « Amar » dirigé par la famille Falck verra le jour en 1996, contraignant les Rech-Brand à transformer leur enseigne en Cirque « Kino’S-Amar » puis  « Cirque Kino’s ».
Le cirque Amar est aujourd’hui dirigé par la famille Falck, qui loue l’enseigne aux Bouglione. 

Hassina Amrouni
Sources : 
http://www.oran-memoire.fr/Monsite/cirque%20amar.html
* Divers articles de presse

http://www.memoria.dz
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Plus jeune victime de Papon

Publié le par S. Sellami

Fatima Bedar

Par Hassina AMROUNI
Publié le 25 oct 2017
Mourir à 15 ans pour l’Algérie. Sacrifice suprême et ô combien emblématique. Fatima Bedar avait l’âge de l’insouciance, des rêves éveillés et des cœurs qui palpitent. Mais son cœur à elle ne battait que pour l’Algérie.
 

Native de Bejaïa, Fatima y voit le jour par une chaude journée de l’été 1946, le 5 août plus précisément. Elle y passe les 5 premières années de son enfance, avant d’aller rejoindre son père à Sarcelles, avec sa mère et le reste de la famille. 
Aînée d’une nombreuse fratrie, Fatima est, dès son jeune âge, animée d’un grand sens des responsabilités vis-à-vis de ses quatre frères et sœurs. Elle seconde sa maman dans les tâches domestiques, aide sa jeune sœur Louisa dans sa scolarité, accompagne son petit frère Djoudi à l’école maternelle, tout en continuant à poursuivre, elle-même, sa scolarité au collège commercial et industriel féminin, rue des Boucheries, à Saint-Denis, où elle est une élève assidue et sans problème.

Ancien tirailleur algérien, mobilisé durant la Seconde guerre mondiale, son père Hocine, a dû quitter son Algérie natale pour chercher du travail en métropole. Employé à Gaz de France, il a préféré faire venir sa famille auprès de lui en France, plutôt que d’en être éloigné et priver ses enfants de la présence mais surtout de l’affection paternelle. 
Mais à l’instar des nombreuses familles algériennes vivant dans les bidonvilles de la banlieue parisienne, Hocine Bedar parvient difficilement à joindre les deux bouts. Une situation précaire à laquelle viennent s’ajouter toutes formes d’injustices auxquelles doit faire face la communauté algérienne dans son quotidien. 
Au lendemain du déclenchement de la guerre de libération nationale, les Algériens de France s’organisent eux aussi. L’appel de la Fédération de France du FLN en 1955 finira par rallier bon nombre d’entre eux – dont le père de Fatima – à l’organisation pour apporter leur soutien, sinon jouer les premiers rôles dans cette guerre d’Algérie, qui va aussi s’installer sur le sol français.

17 octobre 1961

Avec ses deux grandes nattes, son joli minois et son sourire juvénile, Fatima renvoyait l’image d’une adolescente sage mais lorsque l’on est la fille d’un militant actif du FLN, comment peut-on ne pas en subir l’influence ?
En ce matin du 17 octobre 1961, la jeune adolescente qui a eu vent de cet appel lancé par la Fédération de France du Front de Libération Nationale (FLN) de se rendre à la marche pacifique pour manifester contre le couvre-feu inique et raciste imposé par le préfet de Paris, Maurice Papon, aux Algériens puis à tous les Maghrébins, veut y prendre part. Sa mère refuse catégoriquement et lui demande de rester à la maison pour garder ses frères et sœurs. Son frère Djoudi qui avait 5 ans et demi à l’époque des faits raconte : « Mes parents y étaient opposés puisque c’était elle qui devait nous garder à la maison. Nous étions sept frères et sœurs. Mes parents devaient se rendre à cette manifestation pacifique. Elle n’en a fait qu’à sa tête, et le 17 au soir, elle n’est pas rentrée à la maison ». 
En cette journée du mardi, Fatima a classe, elle prend donc son cartable et sort de la maison en courant. Ce sera la dernière fois que sa famille la verra vivante. 
Le soir, les 30 000 manifestants algériens déferlant sur les rues de Paris sont lâchement réprimés par quelque 7000 policiers, mobilisés par le préfet de la ville. Bilan de cette nuit sanglante : plus de 300 morts, quelque 400 disparus et plus de 11500 interpellations. 
Fatima ne rentre pas à la maison. Djoudi se souvient encore : « Mes parents ont commencé à s’affoler. Ils se sont d’abord rendus dans les différents lieux qu’elle fréquentait, notamment chez les cousines et cousins. Mais impossible de savoir où elle était ». Ne pouvant se rendre au commissariat dans la soirée, le père attend le lever du jour, tout en espérant que sa fille rentrerait dans la nuit. Une nuit interminable. Au matin, Hocine Bedar se rend au commissariat de Stains et Saint-Denis pour signaler la disparition de Fatima. « Mon père a été très mal reçu par la police avec des insultes, des bousculades ainsi que des coups. La police lui a dit qu’elle n’avait pas de nouvelles. Le 18 octobre 1961, mon père a déposé une déclaration de disparition de ma sœur », évoque Djoudi.
Durant deux semaines, le père, aidé d’un cousin et de son épouse, vont taper à toutes les portes des commissariats, demandant qu’une recherche nationale soit lancée pour retrouver la jeune fille. « Pendant quinze jours, ma mère me prenait par la main. Je me souviens, comme si c’était hier, des rues qu’on arpentait dans les villes de Saint-Denis mais surtout celles de Stains : rue des Hucailles, Aristide-Briand, Jean-Jaurès et rue du Repos…  Je me demandais pourquoi ma mère me ramenait tous les jours comme cela et je la voyais pleurer et prier durant ces deux semaines. Mais le 31 octobre, mon père est arrivé à la maison avec le cartable de Fatima à la main en annonçant la nouvelle : ma sœur avait été retrouvée noyée dans le canal de Saint-Denis », confie Djoudi et d’ajouter : « On lui a signalé que le corps d’une femme avait été découvert et qu’il pouvait s’agir de sa fille ».

Identification du corps de Fatima

Hocine Bedar se rend alors à l’institut médico-légal de Paris pour identifier le corps de sa fille. « Arrivé là-bas, il a eu droit à une fouille au corps. Puis, on l’a fait entrer dans une grande salle où il y avait entre une quinzaine et une vingtaine de corps allongés à même le sol dans des sacs plastiques. C’étaient des corps d’Algériens qui ont été repêchés dans le canal. Mon père a été invité à regarder l’ensemble des corps pour reconnaître celui de ma sœur. Il a regardé les corps un par un pour arriver sur celui de Fatima. Elle était méconnaissable. Elle était gonflée et de couleur violette. Il a reconnu sa fille grâce à ses longs cheveux noirs ». 
Bien évidemment, les policiers nieront leur crime abject contre une pauvre innocente et mentionneront sur leur rapport qu’il s’agit d’un suicide. « Ce n’était pas le cas, ma sœur n’avait aucune raison de se suicider. Elle était pleine de vie. A l’époque, c’était l’omerta ! Mon père était sous la pression de la police, ils ont fini par lui faire signer un procès-verbal dans lequel une petite histoire a été racontée », explique Djoudi.
Rendue à sa famille, la petite Fatima a été enterrée le 3 novembre 1961 au cimetière communal de la ville de Stains en présence de camarades de classe, de professeurs ainsi que de la directrice de son école. « A partir de ce jour-là, ça a été le black-out total. Une chape de plomb s’est posée sur ma famille et sur les événements du 17 octobre 1961 », raconte Djoudi. 
45 ans après la disparition de leur fille, les Bedar décident d’exhumer ses ossements pour les rapatrier en Algérie. Fatima repose depuis le 17 octobre 2006, au carré des martyrs de sa ville natale, Bejaïa. 

Hassina Amrouni

Sources :
https://mouqawamet.wordpress.com/2015/10/17/hommage-a-fatima-bedar-assas...
http://www.micheldandelot1.com/saint-denis-le-16-decembre-2015-en-memoir...
El Watan, 16 octobre 2006 
APS - Béjaia.info

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LA VIOLENCE D’UN ETAT COLONIAL 17 OCTOBRE 1961

Publié le par S. Sellami

17 OCTOBRE 1961

Par Boualem TOUARIGT
Publié le 25 oct 2017
En mars 1958, Maurice Papon est nommé préfet de police de Paris. Le 5 octobre 1961, il impose un couvre-feu aux Algériens résidant dans la capitale française. Il publia un communiqué officiel dans lequel il demandait aux Algériens de ne pas sortir de leur domicile entre 20h30 et 5 heures du matin. Les cafés fréquentés par des Algériens devaient fermer dès 19 heures. Les militants de la Fédération de France du FLN avaient compris l’objectif recherché par la police française. Depuis les années 1920, l’émigration algérienne a toujours fait l’objet de mesures sévères de contrôle et de répression de la part de la police parisienne. La décision prise par le gouvernement français et appliquée par le préfet de police de Paris ne représentait qu’une étape de plus dans la répression des immigrés algériens. En fait, le gouvernement français n’avait fait qu’étendre au territoire français la politique de contrôle et de répression des populations appliquée par les autorités coloniales françaises en Algérie.
 
 

L’objectif recherché par ces mesures de la préfecture de police était de gêner les activités de la fédération de France du FLN qui était arrivée à mobiliser les immigrés algériens autour de la revendication d’indépendance et qui réussissait à récolter des sommes considérables servant à soutenir l’effort de guerre du FLN. La police française a été chargée de casser l’activité des militants du FLN et le cessez-le-feu imposé aux immigrés algériens devait rendre impossibles les réunions des militants, et gêner la collecte des cotisations.
 Ces mesures de la police parisienne n’avaient aucun caractère exceptionnel et s’inscrivaient dans la continuité des mesures de contrôle, d’intimidation et de répression des immigrés algériens, appliquées dès les années 1920. Les militants du FLN ont réagi en appelant les populations immigrées à des marches pacifiques de protestation le 17 octobre 1961. La police parisienne répondit par une répression violente ; de nombreux marcheurs furent frappés, emprisonnés, et assassinés. La police jeta des manifestants dans la Seine, et procéda à de nombreuses expulsions et reconductions en Algérie. Les policiers ayant mené ces agressions ont été couverts par leur hiérarchie. Les brutalités policières durèrent bien après la journée du 17 octobre, en particulier dans les commissariats de police parisiens et dans les centres d’internement où furent conduits les Algériens arrêtés.
 Maurice Papon avait adressé aux chefs du Service de coordination des affaires algériennes (SCAA) et à la police municipale une directive qui prévoyait de 
« reprendre fermement l’offensive dans tous les secteurs, et harceler l’organisation politico-administrative » du FLN. Il s’agissait d’expulser les Algériens « indésirables », de redéployer la FPA constituée de policiers supplétifs algériens, considérés comme les « harkis de Paris » dans les zones qui connaissaient un fort élan de sympathie pour l’indépendance et de mener des opérations violentes de harcèlement et de représailles dans les bidonvilles, qui connaissaient une importante activité militante. 
 La décision d’imposer un couvre-feu aux immigrés algériens est prise lors d’un conseil interministériel tenu le 5 octobre. La préfecture de police est chargée de le faire respecter.

« la bête hideuse du racisme est lâchée »

Le nombre de victimes de la répression policière a fait l’objet de nombreuses controverses auprès des historiens français. Un communiqué du GPRA daté du 20 octobre parlait « d’une cinquantaine de morts et de plusieurs centaines de blessés ». Jean-Paul Brunet parlait de 30 à 50 morts pour le 17 octobre et les journées suivantes. Les historiens britanniques House et Mac Master ont estimé les bilans de Brunet minimalistes. L’historien français Jean-Luc Einaudi parlait de 396 morts recensés. Selon les deux historiens britanniques, la répression aurait fait plus de 120 morts pendant les deux mois incriminés. Le quotidien Le Monde parlait, lors de la commémoration du cinquantenaire des événements, de l’exécution « de dizaines d’Algériens, peut-être entre 150 et 200 ». Des journalistes de divers horizons avaient relaté des témoignages recueillis auprès des populations algériennes des bidonvilles qui faisaient état d’exécutions sommaires ordonnées par les policiers. Un communiqué de la préfecture de police parlait de la riposte de forces de l’ordre, prétendant que celles-ci auraient répliqué à une attaque par armes à feu menée par des « terroristes », cherchant à incriminer les militants du FLN. Des politiciens d’extrême droite, cherchant à couvrir les assassinats, avaient prétendu que les victimes étaient des Algériens ayant refusé de se joindre au FLN. Maurice Papon a vertement répondu aux critiques de quelques élus qui parlaient de sévices au sein des locaux de la police et annonçaient que 150 cadavres auraient été repêchés dans la Seine : « La police a fait ce qu’elle devait faire ». Le député Claudius-Petit aurait déclaré au parlement : « La bête hideuse du racisme est lâchée ». Par ailleurs, on parlera d’un nombre considérable d’immigrés algériens arrêtés par la police parisienne et refoulés en Algérie (plus de 1700 dans les semaines qui suivirent le 17 octobre).

Un début de reconnaissance à partir de 2001

Le 17 octobre 2001 le maire de Paris, Bertrand Delanoë inaugurait une plaque commémorative sur le pont Saint-Michel et le 17 octobre 2012, le président François Hollande publiait un communiqué confirmant que « le 17 octobre 1961 des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. »
La reconnaissance des faits butte encore sur les manœuvres politiciennes de ceux qui cherchent à justifier l’action des policiers, et à condamner les actes des militants du FLN, même après l’indépendance de l’Algérie. Pour les extrémistes de droite, nostalgiques de la période coloniale, reconnaître des manquements de la police, même des crimes signifierait donner raison, à postériori, aux partisans de l’indépendance, ce qui, même cinquante après, serait inacceptable.

Des décennies de répression policière et d’intimidation contre une population officiellement  jugée indésirable

La journée du 17 octobre s’inscrit dans la longue histoire de répression des populations immigrées algériennes qui a été permanente depuis les années 1920. En effet, de tout temps, la police parisienne a été chargée de la surveillance des populations immigrées algériennes présentes en nombre sur le sol français dès la fin de la Première Guerre mondiale. Le raisonnement du gouvernement français était simple : la volonté d’indépendance gagnait du terrain au sein des immigrés algériens, les militants du FLN étendaient leur influence sur cette population, il fallait donc éliminer ces militants considérés comme terroristes. Pour ce faire, il fallait appliquer à la population immigrée les méthodes pratiquées par l’armée française sur le territoire algérien. C’était aux policiers de Paris de s’en charger et l’autorité politique devait les couvrir en cas de dépassements. C’est à ce prix qu’on pouvait réduire l’influence des militants du FLN sur les populations algériennes immigrées et ainsi placer le gouvernement français en position de force lors des négociations qui allaient s’ouvrir avec le FLN. La gestion administrative des populations algériennes immigrées a toujours relevé des services de la préfecture de police. La surveillance de ces populations signifiait le contrôle policier et l’intimidation afin de repérer les militants nationalistes, les arrêter et utiliser contre eux une panoplie de mesures de dénonciation. Avec le recours à l’intimidation, les services de police parisiens ont généralisé sur le territoire de la capitale française la gestion coloniale de la revendication nationale. L’objectif recherché était d’intimider les populations immigrées en vue de dénoncer les partisans de l’indépendance. Les individus étaient soumis à des chantages divers sous couvert d’assistance dans les démarches administratives : dossiers administratifs, accès aux soins, recrutements, scolarisation des enfants quand c’était le cas, recrutements, etc. Le travailleur était obligé de fournir des renseignements sur des individus considérés comme suspects, en fait les militants et sympathisants du FLN. Ces derniers devaient être fichés et étaient ensuite soumis à toutes sortes de pressions ; interrogatoires, arrestations, souvent violences physiques et même expulsions vers l’Algérie. Comme cela fut appliqué en Algérie, l’assistance aux populations algériennes, en particulier l’aide dans les démarches à caractère social : accès aux soins, scolarisation des enfants, démarches administratives multiples, relevait des services de police. C’était le moyen de repérer les individus jugés « indésirables » (en fait acquis aux idées indépendantistes et accusés de sympathie envers le FLN), de les dénoncer avant de les confier à la police. Aussi bien dans les milieux ruraux qu’urbains, les autorités coloniales avaient généralisé en Algérie le contrôle policier des populations algériennes, favorisant la délation, la surveillance par des citoyens qui devenaient malgré eux des agents auxiliaires des forces de police. Maurice Papon appliqua les instructions décidées par le gouvernement français dans la lutte contre le FLN et alla plus loin dans l’utilisation des moyens de répression contre les populations immigrées : arrestations en dehors de toute procédure légale, enfermement et bannissement, emprisonnement, expulsion vers l’Algérie. L’imposition d’un couvre-feu faisait partie de ces mesures décidées au plus haut niveau et dont une bonne partie était déjà appliquée depuis les années 1920.

Dès 1919, les immigrés algériens sont officiellement indésirables

Dès la fin de la Première Guerre mondiale à laquelle des soldats algériens avaient participé, on vit se déclencher une campagne contre les immigrés algériens pour lesquels pourtant une loi avait levé les mesures de limitation des déplacements vers la France imposées par le code de l’indigénat. Le 10 mai 1919, le Premier ministre Georges Clemenceau écrivait au commandant du dépôt des travailleurs coloniaux à Marseille (regroupés ici avant l’embarquement pour l’Algérie) : « à partir du 15 mai 1919, […] les travailleurs nord-africains […] seront tous rapatriés sans exception et ne seront plus autorisés à renouveler leur contrat » (cité par Yves Frey).

Les élus de Paris créent une force de police pour surveiller les immigrés algériens

En 1925 est constitué le Service de surveillance et de protection des immigrés nord africains (SSPINA), à la suite d’une décision du conseil municipal de Paris. L‘encadrement administratif et la gestion des questions sociales des immigrés algériens sont confiés à la préfecture de police de Paris. A la rue Lecomte, siège de ce service est également localisée la BNA (Brigade nord africaine), force de police officiellement chargée de la surveillance générale des immigrés algériens, renseignant les autorités françaises sur tout ce qui concernait ces populations, en particulier leur état d’esprit, la pénétration des idées nationalistes et l’activité des éléments partisans de l’indépendance. Les immigrés convaincus de sympathie pour les organisations nationalistes sont repérés et soumis à des représailles de la part des services sociaux, et des employeurs (blocage des salaires, rejet des demandes d’aides sociales, licenciements et même expulsions vers l’Algérie.) Un membre du gouvernement populaire dénonça en 1938 ce qu’il appela « un véritable service d’espionnage » (Raoul Aubaud). Disposant d’une large autonomie, la BNA a compté jusqu’à 32 agents au début des années 1930, souvent ayant déjà exercé dans la police coloniale en Algérie. En 1956, après le déclenchement de la guerre de libération nationale, les agents de la brigade reprennent du service, après la dissolution de la structure en 1945, pour faits de collaboration. Les mesures préconisées par Maurice Papon, dès sa nomination à la préfecture de police, n’ont donc été que la poursuite du rôle des services de police dans la surveillance et la répression des immigrés algériens.

Les harkis de Paris

En 1959, on installa à Nanterre un bureau du service d’assistance technique aux Français musulmans d’Algérie (SAT-FMA).C’est le 1er décembre 1959 que fut constituée la force de police auxiliaire sous la direction du capitaine Raymond Montaner, originaire de Boufarik et ancien chef d’un bureau SAS en Algérie. Cette force de police fut un véritable instrument de répression, agissant selon les méthodes des forces coloniales exerçant en Algérie. Elle était composée de supplétifs algériens, appelés « harkis de Paris » qui avaient utilisé la violence et la répression en dehors de tout cadre judiciaire pour traquer les immigrés algériens soupçonnés d’être favorables au FLN. Ces agents de la police se distinguèrent en poursuivant les sympathisants FLN, en les pourchassant dans leurs lieux de résidence, en les dénonçant à la police régulière, en les internant et parfois en les expulsant vers l’Algérie. Ils firent régner la terreur dans les quartiers parisiens où résidaient les immigrés algériens : agressions, arrestations, bastonnades,… 

Une dynamique de guerre face à des populations jugées indésirables

Le massacre du 17 octobre est bien l’accomplissement d’une dynamique plus ancienne de répression et de guerre face à des populations qualifiées d’indésirables. Le 17 octobre 1961 n’est qu’un événement dans la longue histoire des relations entre une police spécialisée dans l’intimidation et la répression et les populations algériennes, présentes à Paris depuis les années 1920.

Lier l’action sociale à la surveillance policière pour contrecarrer l’influence du FLN

Avec la création à Paris en 1923, de la Brigade Nord Africaine (BNA) se constitua ce qui allait devenir le Service des affaires indigènes nord-africaines (SAINA), rattaché à la préfecture de police et qui comprenait deux sections « surveillance et police » et « protection et assistance ».Ainsi les Algériens résidant en France relevaient d’une administration policière qui se chargeait notamment de lier l’action sociale à la surveillance policière et également à la lutte contre les idées nationalistes qui se propageaient à cette époque. Des SAINA furent constitués à Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux et Saint Etienne. En fait on reproduisit les structures mises en place en Algérie pour surveiller les populations algériennes, notamment les SAS (sections administratives spécialisées) qui exerçaient un véritable contrôle policier pour repérer et isoler les défenseurs des idées nationalistes d’indépendance. Les suspects étaient repérés puis fichés et remis aux services de police. Assez souvent, ils faisaient l’objet de mesures policières à caractère illégal, en dehors de toute procédure judiciaire : violences physiques, arrestations arbitraires, tracasseries administratives, blocage de dossiers d’aides, privation de libertés, expulsions vers l’Algérie.
Les SAINA s’occupaient de mener différentes démarches pour le compte des immigrés et de leurs familles, sous couvert d’aides sociales : accès aux soins, scolarisation des enfants, dossiers de logements, demandes d’emplois, etc.… La brigade comprenait plus de 30 inspecteurs en 1932. 
Le gouvernement français s’était très tôt officiellement prononcé pour une limitation du recrutement des travailleurs immigrés algériens. Le SSPINA (service de surveillance et de protection des indigènes nord africains) est une création du conseil municipal de Paris. Placé sous la responsabilité du préfet de police de Paris, il a été constitué en 1925.On imputa la création de ce service à l’action de Pierre Godin conseiller municipal qui présida le conseil en 1925 et qui avait été auparavant préfet à Médéa, en Algérie.
 Mais dès la fin de la Première guerre mondiale, le gouvernement français avait montré ses réticences à recruter des travailleurs venus d’Algérie, alors pourtant territoire français. Cependant, comme après la première guerre, la France allait engager de préférence, par l’intermédiaire de l’ONI (Office national de l’immigration) de la main-d’œuvre étrangère, espagnole et portugaise notamment.

Les travailleurs algériens indésirables sur le sol français

Très vite, les travailleurs algériens devinrent indésirables sur le sol français. Laurent Bonnevay, député du Rhône et rapporteur d’une commission parlementaire sur ce sujet, l’exprimait très clairement le 25 novembre 1920 : « Faire appel à la main-d’œuvre d’origine européenne, de préférence à la main-d’œuvre coloniale ou exotique, en raison des difficultés d’ordre social ou technique que pourrait faire naître la présence sur le sol français d’éléments ethnographiques [sic] trop nettement distincts du reste de la population…( cité par Yves Frey)

Sonacotral : d’anciens fonctionnaires coloniaux pour gérer les foyers de travailleurs algériens

Au déclenchement de la guerre de libération nationale, le ministère de l’Intérieur renforce son contrôle sur les populations immigrées. En 1956, est créée la Société nationale de construction de logements de travailleurs algériens (Sonacotral, première appellation de la Sonacotra) Cette société a été conçue place Beauvau, au ministère de l’Intérieur durant l’année 1956 par le cabinet du ministre de l’époque Bourgès-Maunoury. La création de la société répondait autant à des impératifs d’ordre public qu’au souci de résorption des bidonvilles. « La construction et la gestion de logements pour les immigrés algériens sont le résultat d’une politique qui cherche à mieux connaître ces populations, visant à la connaissance et au contrôle politique, administratif et social d’une population aux contours flous », affirme le sociologue Marc Bernardot. Si le premier président de la Sonacotra est Eugène Claudius Petit, ancien résistant, le premier directeur général a été Jean Vaujour, qui fut directeur de la sûreté algérienne. D’ailleurs, la Sonacotra encadrera ses foyers par d’anciens officiers des affaires indigènes ayant exercé en Algérie dans les anciens « bureaux arabes » de la colonisation.

Nouveaux «  bureaux arabes » : des services d’assistance pour rendre les immigrés algériens plus dociles

Les SAINA se sont multipliés avec l’aide des sections policières avec toujours comme objectif de rendre les immigrés algériens plus dociles. A Lyon, on favorisa des embauches au dessous des tarifs officiels et on poussa les immigrés algériens à rejoindre des organisations de droite. On voulait détacher les immigrés algériens des syndicats ouvriers, du parti communiste et de l’Étoile Nord-Africaine de Messali Hadj. En réalité, les SAINA furent une copie des Bureaux arabes installés en Algérie, isolant volontairement les travailleurs immigrés algériens du reste de la population, les arrachant à l’influence d’organisations jugées « dangereuses » (syndicats ouvriers, partis de gauche, mouvements nationalistes algériens) rendant volontairement très difficile leur éventuelle intégration dans la société française. 
 Durant l’entre-deux-guerres, la préfecture de police de Paris renforça son emprise dans la gestion des travailleurs algériens immigrés. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les structures montées par la préfecture de police parisienne, notamment SAINA et BNA sont dissoutes et leurs missions transférées au ministère du Travail. En plus, la loi organique du 20 septembre 1947 accordait la libre circulation entre la métropole et sa colonie. Mais on continua à privilégier le recrutement par les entreprises françaises, par l’intermédiaire de l’ONI, des ouvriers européens, espagnols et portugais notamment.
La préfecture de police de Paris qui avait officiellement la mission de surveiller les travailleurs algériens immigrés, ne se contenta pas des mesures d’intimidation administrative pour obtenir des informations. Son action se développa également à travers la politique d’accès au logement social, notamment la création et la gestion des foyers destinés à loger les immigrés algériens. L’action contre la diffusion des idées nationalistes s’exprima également sur le terrain exclusivement policier et répressif.
 En 1949, le ministère du travail avait constitué un corps spécial, les « contrôleurs sociaux de la main d’œuvre nord africaine », CSMONA. On installa une commission nationale consultative pour l’étude des questions nord-africaines ainsi que des commissions départementales dont l’organisation et le fonctionnement sont précisés en juillet 1949. Dans le Haut-Rhin, cette commission fut formée en septembre 1950 par le sous-préfet de Mulhouse, Jean Vaujour, ancien directeur de la sûreté en Algérie. Elle prit le nom de CASNAHR. (Comité d’action sociale nord-africaine du Haut-Rhin). En matière de logement des travailleurs immigrés algériens, cette structure privilégia la construction de foyers Dès 1950, le gouvernement français s’inquiétait des progrès des idées nationalistes au sein des immigrés algériens. Le contrôle politique de ces populations relevait du ministère de l’Intérieur qui cherchait à les surveiller sous couvert de l’aide sociale.

Contrecarrer l’influence des idées nationalistes

Les progrès de l’implantation du mouvement nationaliste en métropole et son influence grandissante sur les immigrés, inquiètent le gouvernement français. Le compte-rendu d’une réunion tenue le 24 mai 1951 sous la présidence du préfet Damelon, directeur des services de l’Algérie, et regroupant des IGAME (inspecteurs généraux de l’administration) et des préfets des départements de la métropole où résidait une importante population musulmane originaire d’Algérie, indiquait qu’il incombait aux IGAME de « contrecarrer l’influence grandissante du MTLD et du PC sur les FMA ». On a senti un ton nouveau, plus modéré, avec une volonté de gagner les immigrés algériens, devenus électeurs, puisque le rapport parlait « d’agir avec beaucoup de doigté pour éviter de rejeter vers les mouvements séparatistes les Nord-Africains que nous devons absolument nous efforcer d’intégrer à la communauté nationale », en évitant surtout « de donner à la propagande séparatiste des arguments pour faire croire à une reconstitution de la brigade NA ». Le compte-rendu note que « cette action n’aura du reste d’efficacité que si elle est épaulée par une action sociale en profondeur et un encadrement professionnel et politique qui exige de grands efforts, mais pour lesquels nous sommes maintenant armés ».

Eduquer les populations immigrées à la vie urbaine

C’est dans ces conditions que fut constituée en décembre 1956, une société d’économie mixte la Société nationale de construction de logements pour les travailleurs algériens en métropole (Sonacotral) dont le président était Eugène Claudius-Petit, ancien résistant, et le directeur Jean Vaujour, ancien sous-préfet de Mulhouse et ancien directeur des services de police en Algérie et qui avait fondé le CASNAHR. Il s’agissait de favoriser l’adaptation des Algériens à la société française. On voulait éduquer à l’individualisme et à la vie urbaine des populations immigrées essentiellement d’origine rurale. Cette mission devait être assurée par les services publics, par le moyen du logement social. Elle s’accompagnait des mesures de surveillance et de contrôle politiques sur les activités de ces populations. Se posait aussi la question de la gestion de ces foyers. Très rapidement elle fut confiée à des gérants, anciens militaires (sous-officiers) de carrière. A. Bouteille, l’ancien directeur des études et des programmes de la Sonacotra expliquait : « Il est exact que, dans la grande majorité des cas, ce recrutement se faisait auprès d’anciens sous-officiers ou officiers subalternes qui avaient servi en Algérie et souvent en Indochine. Aussi, au tournant des années 1950/1960, la Sonacotral créa-t-elle des filiales HLM (LOgirep, Logirel, Logirem) qui pouvaient emprunter à des taux plus favorables. Après l’indépendance de l’Algérie, la Sonacotral s’ouvrit à d’autres populations, et se transforma en Sonacotra (Société nationale de construction pour les travailleurs). 
 La force de police auxiliaire décidée par le premier ministre de l’époque menait des opérations de maintien de l’ordre et de répression des immigrés algériens de la région parisienne. Les « harkis de Paris » obligèrent par la violence les immigrés algériens à s’établir dans des quartiers éloignés. Les récalcitrants pouvaient être internés pendant un temps plus ou moins long au Centre d’identification de Vincennes (CIV).Au début de 1959, le SAT suggéra au préfet de police de préférer le refoulement en Algérie. 
 La première compagnie de FPA a été implantée dans un quartier du XIIIe arrondissement. Une seconde est constituée dans le quartier de la Goutte d’Or. Les patrouilles des auxiliaires, appelés aussi les « calots bleus » en calots bleus firent partie du décor des quartiers d’immigrés. Dans la lutte que menait la préfecture de police de Paris contre le FLN, les FPA étaient en première ligne.
 Selon Jean-Paul Brunet, l’efficacité de la FPA venait de l’utilisation à grande échelle par les auxiliaires de police de moyens illégaux et moralement condamnables comme les arrestations et détentions arbitraires et la pratique systématique de la torture. En 1961, les compagnies de la FPA sont regroupées au fort de Noisy à Romainville. Les négociations entre le gouvernement français et le GPRA entrent dans leur phase finale en juin 1961 et les forces de police auxiliaire sont alors moins systématiquement utilisées.
 Il faut préciser que la FPA qui était opérationnelle à partir de mars 1960 dépendait directement du Premier ministre Michel Debré qui l’avait mise à la disposition de la préfecture de police de Paris pour les problèmes opérationnels. 
 Le 12 février 1962, le Premier ministre Michel Debré se rend dans les locaux de la police parisienne, pour « apporter le témoignage de sa confiance et de son admiration » ; puis, le 13 avril de la même année, il écrit une lettre à Maurice Papon, rendant « un particulier hommage à [ses] qualités de chef et d’organisateur, ainsi qu’à la façon dont [il a] su exécuter une mission souvent délicate et difficile ».     
 La FPA fut dissoute le 30 juin 1962, à la veille de l’indépendance de l’Algérie.

Une structure officielle pour infiltrer les milieux algériens


Il faut rappeler que le préfet de police de Paris avait ratifié le 23 août 1958 l’arrêté de création du Service de coordination des affaires algériennes (SCAA). Sous la direction du cabinet du préfet, le SCAA coordonnait à partir de cette date l’action des services – existants et nouveaux – spécialisés dans la lutte contre le nationalisme algérien. Outre le SAT-FMA et la section de renseignement, le SCAA supervise les opérations d’unités actives : la BAV (brigade agression et violence) et ses deux sections (enquêtes et voie publique), la 8e brigade territoriale (8e BT), unité territoriale de police judiciaire, les équipes spéciales de district (composée d’éléments en civil chargés de la surveillance des milieux musulmans), et à partir du 1er décembre 1959, la Force de police auxiliaire (FPA), La FPA exploitait immédiatement les renseignements obtenus et procédait à l’interpellation des suspects.. Les interrogatoires faisaient usage de la torture comme l’a dénoncé dès 1961 Paulette Péju dans son livre Les harkis à Paris. Cette force supplétive était la concentration de la presque totalité des procédés opérationnels de son service de tutelle. Outil de renseignement et d’action psychologique, elle infiltrait les réseaux du FLN et organisait des réunions de propagande dans les cafés fréquentés par les Algériens. Outil répressif, elle avait mis sur pied des opérations de police dans la capitale (patrouilles et rafles). Elle assurait en outre le transfert des interpellés au centre d’internement de Vincennes, et veillait à la protection des individus menacés et des ralliés. Néanmoins, cette unité avait été conçue pour opérer en toute légalité dans le cadre du SCAA (Service de coordination des affaires algériennes). Lors des perquisitions opérées par la FPA assistaient des agents des brigades de la police judiciaire et de la brigade territoriale ce qui permettait de donner un semblant de couverture légale.
 Les dépassements de la FPA ont même été à l’origine d’un différend ayant opposé le ministre de la Justice Edmond Michelet au préfet de police. Ce dernier reçut l’appui du Premier ministre. Michelet est renvoyé le 24 août 1961. Au moment de l’indépendance, « par la volonté expresse du Préfet Maurice Papon », selon le colonel Pierre de Buxeuil de Roujoux, ancien Commandant en second de la FPA, tous les hommes se sont vus confirmer leur nationalité française et offrir de rester dans les rangs de la préfecture de Police. 304 sont intégrés dans la police et 150 y ont atteint la retraite, dont certains comme Commissaires de police ou Commandants d’unités opérationnelles.

Boualem Touarigt

Par Boualem TOUARIGT
Publié le 25 oct 2017
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TEMOIGNAGE

Publié le par S. Sellami

A la veille du glorieux mois de Novembre et après soixante années écoulées, il est important pour la mémoire des uns et des  autres de se souvenir de nos combattantes " Mères ,Épouses, Sœurs et Filles ".   A l'orée de mes douze ans, alors que je devais rejoindre le lycée, l'ordre de " grève du cartable" me fit rejoindre le douar des Bendhiab , lieu de résidence de mes proches parents les "Kharchi" où j'élis domicile chez ma tante.   C'est en cette ferme isolée où habitaient Aamti " tante paternelle" Khadidja, veuve avant ses quarante ans et ses six enfants dont le plus jeune Zahar avait mon age. N'ayant pas eu la chance d'étudier,ils s'occupaient besogneusement à entretenir l'héritage familial. Le premier soir déja ,dans une ambiance crépusculaire, je vis arriver de la clairière jouxtant le djebel Youcef et se dirigeant versla ferme, une demi douzaine de silhouettes à l'allure bien discrète. il s'agissait de combattants, membres du commando Mohamed Kharchi alias "Mohamed l'istiqlal ", composé de quatre homme set deux jeunes filles.passés prendre un peu de repos et goûter à un repas chaud. 

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Avec mes cousins les plus jeunes, nous faisions les "choufs" et à la moindre lueur  de lumière, il fallait donner l'alerte. C'est là que j'ai compris le peu de sommeil quye s'accordaient ma tante et son unique fille Keltoum, lesquelles dés l'aube commençaient déja leur rituel et incompréhensible manège de faire à bouffer pour plus qu'il n'en faut. Mieux que ça,et depuis la mort de leur frère Amor au maquis de "Boutaleb", leur maman dont  les deux fils "Mekki et Saad" se trouvaient en prison  au camp militaire de Saint-Arnauld  "El-Eulma" , s'était affairée à creuser de ses propres mains pendant que ses fils se trouvaient au champ deux caches dont elle seule et sa fille en connaissaient l'endroit, c'est qu'elle craignait que sous la torture, les garçons en viennent à révéler les lieux. KHARCHI Aicha, épouse de Mohamed l'istiqlal venait souvent nous rendre visite et nous allions également chez elle , les deux fermes étant éloignées l'une de l'autre. Un peu plus tard, nous avons appris la mort en Martyr de Khali " Oncle " Mohamed traqué durant son  repli dans une casemate à oued Echouk. Le refuge où il se trouvait a été transformé en déluge de feu deversé par des lances grenades.Son fils Abdelkader " décédé récemment " a échappé de justesse à la tuerie. 

Au terme de ce douloureux épisode, Khalti Aicha s'en retourna chez elle, pris possession de l'arme de réserve  "un MAT 49 "que le Chahid détenait cachée dans la  z'riba . Suite à une opportune rencontre avec son fils Abdelkader, elle la lui remet entre les mains l'obligeant à poursuivre le combat du père, salué par un tendre au revoir et des youyous.                                 Je voudrais terminer mon témoignage par cet épisode qui m'avait fait  retourner au lycée .Sept mois  s'étaient  écoulés et alors que je commençais à m’accommoder avec mon destin de cultivateur, je fus interpellé curieusement par un membre du commando de passage comme à l'accoutumée à la ferme pour m'apprendre que l'ordre de grève était levé et que je pouvais déguerpir comme il avait aimé à me le dire à la manière sétifienne " welli takra ya wlidi " mon fils". Nous étions le 23 Mai 1957.                                                                                                              profite de cette occasion pour faire un sympathique coucou à mon meilleur ami Abdelkader TOUATI qqui se trouve à paris pour des soins, victime lui aussi des conséquences du boycott  du lycée. Il a terminé malgré tout ,Docteur en pharmacie.... RABBI ICHAFIH.

Photo de profil de Said Bendris, L’image contient peut-être : 1 personne, sourit Témoignagne narré et publié par Said Bendriss sur sa page facebook le 27/10/2017
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Israël sera notre banque

Publié le par S. Sellami

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Par 

L’indépendance catalane – un outil du capital contre le salariat

Deuxième partie

Chers lecteurs anti-antisémites, prenez garde que les faits suivants, aussi outrageusement bigots et odieux soient-ils, ne vous brûlent les yeux!

Une grande partie des élites financières les plus fortunées au monde est juive. Elles possèdent un état rien qu’à elles; celui-ci s’appelle Israël. Ce n’est pas un état ordinaire. Ses agents contrôlent les plus grandes puissances mondiales et les esprits des masses populaires par le biais de médias monopolistes. C’est une réalité que peu osent reconnaître, mais les faits sont les faits. Et comme dit la maxime, les faits sont têtus!

 

Quel est donc l’intérêt d’Israël pour la Catalogne?

Selon l’article rapporté par le Jerusalem Post le 24 novembre 2014, « Israël et l’Allemagne sont peut-être la clé du financement initial d’un état catalan, indépendant de l’Espagne ». Satiago Vidal, Juge de la Haute-Cour à Barcelone, a dit au journal israélien: « un autre état (Israël) nous servira temporairement de banque. » Pour ceux qui veulent une exégèse plus poussée, de l’argent juif, c’est-à-dire de la Haute Finance internationale, garantira la survie d’une Catalogne « indépendante ».

Nul doute, il y a beaucoup de révolutionnaires catalans à capuche dans les rues de Barcelone, qui arborent des écharpes palestiniennes et entonnent des chansons gauchistes qui remontent à la Guerre Civile espagnole. Même l’ancien Ministre des Finances grec Yánis Varoufákis a fait son apparition, afin de rassurer tout le monde que toute cette affaire est bien « de gauche » et « progressiste ». Il a fait la même chose durant le mouvement Nuit Debout à Paris, avant de filer comme Che Guevara pour aller rencontrer… hum… Emmanuel Macron!

Ce qu’ont du mal à comprendre les gauchistes palestinophiles des classes moyennes, c’est que le Sionisme n’est que partiellement un projet d’occupation du Moyen-Orient. Le Sionisme représente en fait beaucoup plus; il s’agit d’un projet de domination mondiale. Le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahou en a rendu les intentions limpides et claires: « Israël doit devenir une puissance mondiale. »

Israël doit devenir, comme le dit Sheikh Imran Hosein, « le nouvel état dirigeant du monde ». Des frontières ouvertes; une immigration massive; la destruction de l’état-nation, la destruction de la famille; en bref, la mondialisation est le processus par lequel tous les états du monde s’effondrent devant les institutions de l’état mondial présidé par les « élus » sacerdotaux. Ce n’est pas si difficile à réaliser quand vous pouvez vous vanter, comme l’a fait Netanyahou, que « nous possédons l’Amérique« .

Pax Judaïca

Un article de Haaretz de 2014 titrait: « Viva Catalonia, Viva Israël ». l’article fait référence à Lopez Tena, l’un des meneurs du mouvement pour la « siono-dépendance » catalane qui est un loyaliste envers Israël. L’extrait suivant fait l’ébauche du glorieux tableau de l’avenir de la mondialisation dominé par Israël:

L’Espagne n’abandonnera pas facilement le joyau de sa couronne, mais Lopez Tena ne perd pas de temps à faire la promesse que le nouvel état membre de l’Europe sera très amical envers Israël. En cela aussi, il se distinguera de son rival à Madrid. Et voici un autre message. Tout comme la Catalogne deviendra bientôt l’état du peuple catalan, Israël est d’abord et avant tout l’état du peuple juif. Il n’y a aucun avenir pour un état binational. La plus récente victoire des séparatistes du Québec au Canada, les efforts toujours en cours pour démanteler le royaume belge, et le référendum national qui doit avoir lieu en Écosse en 2014 ne sont que quelques exemples qui le prouvent. Ni une fédération ni une confédération, ni autonomie, ni cantons. Le binationalisme est mort. Visca (Viva en catalan) Israël, Visca Catalonia.

Les Juifs expulsent l’Espagne!

L’Espagne Catholique n’a jamais été un lieu favorable aux Juifs – sauf peut-être alors qu’ils en ouvraient les portes aux conquêtes islamiques en Andalousie, au huitième siècle!

Pendant l’Inquisition espagnole, de faux convertis juifs (conversos ou Maranos – les « Marranes ») corrompaient l’Église Catholique de l’intérieur, menaçant de faire s’effondrer l’ensemble de la Chrétienté. Dans son livre Une Histoire des Marranes, l’érudit juif Cecil Roth plaide que l’Église Catholique était fondée dans sa méfiance envers les conversos. L’Inquisition Espagnole, loin d’avoir été un « règne de la terreur », était en réalité une tentative authentique par l’Église Catholique pour éradiquer la corruption et l’hérésie.

D’une façon similaire à la prétendue « terreur rouge » en Union Soviétique, l’Église Catholique et le Royaume d’Espagne avaient été infiltrés par des adversaires invétérés opérant aux plus hauts niveaux de l’Église et de l’État. Comme l’Union Soviétique, l’Église Catholique cherchait à limiter les exécutions de ses ennemis, pas à les maximiser.

Les Juifs furent finalement expulsés d’Espagne en 1492 suite au Décret de l’Alhambra, d’abord vers le Portugal puis vers la Hollande. De puissants Juifs tel le diplomate international Joseph Nassi, le père du Sionisme (ou peut-être du Nassisme!), ont été accessoires dans la provocation de la Révolte Néerlandaise de 1568 à 1648, qui fit s’effondrer l’Empire Espagnol.

Quand des Marranes (crypto-)juifs des Pays-Bas ont commencé à contribuer au développement de la banque moderne en émettant des billets à ordre favorisant l’usure à grande échelle, l’économie  de l’Empire Espagnol fondée sur l’or et l’argent a rapidement décliné.

Dans son livre de 1911 Die Juden und das Wirtschaftsleben, traduit en Les Juifs et le Capitalisme Moderne, le sociologue allemand Werner Sombart a démontré comment les Juifs étaient les cerveaux derrière le mode de production capitaliste.

La capitalisme a tué l’Empire Espagnol; il tue maintenant le peuple espagnol.

L’Espagne néolibérale post-catholique est une entité moribonde. Le gouvernement espagnol commence à avoir l’air pathétique, reprochant ses misères aux médias du Kremlin. C’est sûr, Julian Assange de WikiLeaks a fait des déclarations extrêmement incendiaires et irresponsables à propos d’une guerre civile en Espagne si l’agenda de l’indépendance devait échouer, et les médias russes lui ont offert une plateforme.

Les médias russes, si pleins de vérité à beaucoup d’égards, ont tout simplement ignoré la criminalité qui pousse à l’indépendance de la Catalogne. Bien qu’à leur crédit, leurs émissions en langue espagnole ont mentionné M. Soros et ses révolutionnaires de couleur.

La plupart des gens à gauche ont, ENCORE UNE FOIS, été dupés par la guerre psychologique sioniste. Des observateurs (organisateurs) israéliens des élections catalanes ont déclaré être « choqués » par la brutalité de la police espagnole. Et bien entendu, les Israéliens sont extrêmement pacifistes!

Jordi Pujol et los cabalistas!

Le politicien milliardaire véreux Jordi Pujol est le père du mouvement pour l’indépendance catalane. Il a été impliqué dans d’énormes scandales financiers concernant des comptes offshore et toute une litanie de faits de corruption des services publics. Pujol est un proche collaborateur de la puissante communauté juive catalane. Il a apparemment envoyé quatre de ses enfants dans un Kibboutz israélien. Il affirme être un Catholique, mais Dieu seul le sait!

En 1985 il a fondé l’Assemblée des Régions d’Europe (ARE) avec l’historien et politicien français Edgar Faure, qui professait l’éclatement des nations européennes en régions, sous le contrôle d’un état fédéral européen. La politique de division pour régner a déjà été appliquée avec une impitoyable détermination au Moyen-Orient, où le pouvoir et le territoire d’Israël n’ont cessé de s’étendre. Les agences israéliennes encouragent l’immigration massive en Europe mais appellent les immigrants en Israël des « infiltrateurs ».

Ces dernières années, la Catalogne est devenue une espèce d’Eldorado pour les Juifs fortunés, des synagogues et d’anciens quartiers juifs ayant été restaurés. C’est assurément une chose positive que de voir la culture juive être célébrée et respectée, mais le Sionisme fanatique des dirigeants catalans est une réelle source d’inquiétude.

Si la Catalogne parvient à faire sécession de l’Espagne, davantage de micro-états émergeront et ils seront tous probablement caractérisés par une dévotion zélée envers l’État Juif. Il n’y a besoin que de lire la littérature séparatiste en Bretagne française, où Israël est constamment invoqué comme société modèle.

Alors que s’intensifie la fausse guerre contre le terrorisme, avec des vagues d’immigration massive en Europe et des agents israéliens « sécurisant » nos espaces publics, nous sommes témoins de la Gaza-fication du monde. Des micro-états deviendront des prisons pour les citoyens européens au prétexte de leur « sécurité ». La mobilité des Européens continuera d’être restreinte, tandis que des armées de Djihadistes irrigueront l’Europe en jouant la carte juive de la victime.

Une Assemblée des Régions d’Europe nous amènerait un pas plus près d’un état fédéral européen dominé par l’argent juif et son empire moyen-oriental. Les Juifs ont déjà leur propre Parlement Européen.

Le directeur de WikiLeaks Julian Assange a fait des déclarations hautement incendiaires au sujet de l’indépendance catalane. Les liens de WikiLeaks avec Israël sont profonds et complexes. Je l’ai souligne depuis des années. Assange n’est peut-être pas un agent volontaire d’Israël mais WikiLeaks, comme Wikistrat et Wikipedia sont tous manipulés par l’entité sioniste.

Le signe évident dévoilant un agent d’Israël est le rejet péremptoire de toute enquête sur le 11 septembre 2001, ou sur les origines de la « Guerre contre la Terreur ». Les chiens de garde juifs contre la dissidence ont généralement tendance à être profondément allergiques au mot « conspiration ».

La relation de Madrid avec Tel-Aviv s’est aigrie ces dernières années suite à des accusations issues de think-tanks israéliens comme quoi l’Espagne finançait des mouvements de libération de la Palestine. Les tribunaux espagnols ont également appelé à l’arrestation de généraux israéliens pour crimes de guerre et contre l’humanité.

Les relations tendues entre l’Espagne et Israël sont à prendre en compte à la lumière des récents attentats de « l’État Islamique » en Espagne, étant donné le fait qu’Israël a reconnu soutenir l’État islamique en Syrie et qu’après tout, le terrorisme sous faux drapeau est une spécialité israélienne.

Ceci dit, lorsque nous parlons d’aigreur dans les relations hispano-israéliennes, nous n’entendons pas par-là que l’Espagne refuse de se soumettre à la suprématie juive. Au contraire, depuis 2012, un Juif capable de tracer son ascendance généalogique jusqu’à l’Espagne médiévale est éligible à devenir un citoyen espagnol, automatiquement.

Il ne faut jamais tomber sous l’impression que la critique du mouvement réactionnaire d’indépendance en Catalogne signifie que le gouvernement espagnol parvient à « résister à l’impérialisme ». Le régime de Rajoy est pourri jusqu’à la moelle. En fait, de nombreux analystes les soupçonnent de collaborer secrètement avec les séparatistes catalans.

Si l’Espagne doit survivre à ce siècle elle aura besoin d’appeler à une nouvelle inquisition non-violente, politique et idéologique et d’avancer vers un Catholicisme (dans le sens grec du terme) économique non-usurier mais à cette heure tardive, nous sommes tous embarqués dans l’Arche de Noé voguant vers l’Eurotopie, dérivant sur une mer impie de conversos.

Source: http://www.gearoidocolmain.org/israel-will-bank/

Traduit par Lawrence Desforges

https://globalepresse.net/
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Le pivot US vers l’Asie et la balkanisation

Publié le par S. Sellami

Rohingya_girl_in_Sittwe_532bd Jeune fille rohingya à Sittwe, Myanmar – Image Carsten/Flickr

Par Gearóid Ó Colmáin, le 25 octobre 2017

Les Rohingyas, nouvelle cause de l’impérialisme – deuxième partie

Pendant les années 1990, les États-Unis ont planifié la destruction de la Yougoslavie puis construit la plus grande base militaire US au Kosovo (Camp Bondsteel), un lieu stratégique ouvrant l’accès à la Mer Caspienne riche en pétrole aux USA, et menaçant également les capacités de défense de la Russie. Afin d’atteindre ses objectifs, la CIA avait importé des combattants d’Afghanistan qui se sont livrés à un carnage de tueries et de destructions. Une campagne médiatique massive de désinformation imputa une partie des crimes des combattants appuyés par la CIA à leurs victimes – surtout des Serbes.

 

Entre 1992 et 1995, les terroristes de la CIA ont assassiné 2383 Serbes à Srebrenica. Quand l’armée serbe bosniaque arriva enfin dans la ville, ils combattirent les terroristes. Entre cinq cents et un millier de Musulmans locaux furent exécutés. Personne ne sait combien d’entre eux étaient des terroristes.

Les médias occidentaux ont utilisé des images d’hommes musulmans en détention pour affirmer qu’un massacre de jeunes hommes avait eu lieu. L’ignoble nettoyage ethnique de 150 villages serbes fut ignoré. L’ « Armée de Libération du Kosovo » de la CIA est accusée d’avoir massacré tout ce qui se tenait devant eux mais la « communauté internationale » a crié le mot « génocide » quand nombre d’entre eux ont été rassemblés et abattus. Les Serbes chrétiens ont été les boucs émissaires de l’Empire. Srebrenica est encore invoquée de nos jours pour justifier des « interventions humanitaires », et des activistes rohingya dans les capitales de l’Empire appellent désormais au bombardement humanitaire massif des citoyens birmans.

Les Musulmans qui refusent de confronter de telles réalités historiques devraient se rendre compte qu’ils n’ont aucun monopole sur la souffrance ou sur la victimisation. Quand l’Empire a besoin de boucs émissaires il les trouve, quelle que soit leur religion ou leur ethnicité.

Les patriotes birmans feraient bien d’étudier la destruction de la Yougoslavie car les états multi-ethniques comportant des divisions religieuses sont facilement écartelés quand l’impérialisme décide que des fiefs impotents sont plus aisément manipulés que des états-nations patriotiques.

En novembre 2011, le Président Obama a déclaré que la région Asie-Pacifique était une « haute priorité » de la politique sécuritaire US.

La politique US en Asie consiste à endiguer l’influence chinoise dans la région à travers le contrôle de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN, Association of South East Asian Nations) et l’encerclement de la Chine. Les USA possèdent déjà des bases militaires le long des côtes d’Asie du Sud-Est mais ont besoin de disposer d’une capacité de projection militaire étendue vers l’intérieur de l’Asie. L’éclatement ou la balkanisation d’états stratégiques dont la stabilité est vitale à la sécurité de la Chine servirait les intérêts géopolitiques des USA en Asie.

Depuis que le Premier Ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra s’est prononcé en faveur du gouvernement du Myanmar, aboutissant dans leur inclusion au sein de l’ASEAN, les sanctions US contre le pays se sont révélées futiles. Contraindre la junte militaire à accepter l’agent des renseignements US Aung San Suu Kyi, comme présidente de facto n’a pas « ouvert » le pays aux intérêts US au rythme ou à l’échelle jugée acceptable par Washington. En fait, Aung San Suu Kyi a jusqu’à présent prouvé qu’elle possède son propre esprit et elle a adopté une ligne de plus en plus nationaliste, au désarroi de ses flagorneurs libéraux occidentaux. L’icône des droits de l’homme semble avoir redécouvert ses racines asiatiques et son portrait a, par conséquent, chu des murs des salles impériales occidentales.

Des groupes terroristes financés par les Saoudiens et appuyés par les États-Unis entendent inventer un état distinct recouvrant des parties du Bangladesh et du nord de l’État de Rakhine – ce qu’ils appellent l’Arakanistan ou République Islamique de Rahmanland, qui adhèrerait à une stricte idéologie d’état wahhabite. Un document a fait surface en 2012 signé par Amir Ilham Kamil et Farid L. Shyiad, basés à Londres, et proclamant la création d’un tel état.

Bien que l’authenticité du document cité plus haut ne puisse être vérifiée, le concept d’un état dénommé Arakanistan a depuis quelque temps été ouvertement discuté dans les médias bangladais, ainsi que dans certains livres.

Le Premier Ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a critiqué le gouvernement britannique pour n’en avoir pas assez fait pour poursuivre en justice les terroristes islamistes recensés sur son territoire. Des critiques de la guerre contre la terreur ont mis en avant la collusion profonde et constante des services de sécurité britanniques avec des terroristes d’al-Qaeda.

Le gouvernement de Hasina est face à un cauchemar en puissance. Il existe des rapports crédibles selon lesquelles les services secrets bangladais [DGFI, Directorate General of Forces’ Intelligence, Directoire Général du Renseignement des Forces Armées, NdT] entraînent et protègent les terroristes de l’ARSA.

Cet entraînement serait administré conjointement avec l’ISI, les services secrets pakistanais [Inter-Services Intelligence, Renseignements Inter-Services, NdT].

Une enclave wahhabite au Myanmar donnerait aux USA une autre base d’opérations pour des jeux de guerre géopolitiques en Asie et troublerait la politique en expansion d’Une Ceinture, Une Route et de Nouvelles Routes de la Soie chinoise. Un tel état, semblable au Kosovo, servirait les intérêts géostratégiques étasuniens puisqu’il permettrait à Washington de contrôler le Golfe du Bengale et de faire obstacle à la voie terrestre pour l’importation chinoise de pétrole du Moyen-Orient. Les USA pourraient alors bloquer l’approvisionnement pétrolier de la Chine dans le Détroit de Malacca. L’exploitation par la Chine du champ gazier de Shwe, découvert en 2004, est un autre tracas majeur pour Washington.

Le Myanmar s’est rapproché de la Chine ces dernières années avec la construction de pipe-lines devant pomper du pétrole depuis le port en eaux profondes de Kyaukphyu sur le Golfe du Bengale vers Kunming, dans la province chinoise du Yunnan. Le port en eaux profondes de Kyaukphyu doit avoir une capacité de traitement annuelle de 7,8 millions de tonnes de cargo.

Le projet de pipe-line pétrolier et gazier Teellong chinois, courant du Golfe du Bengale à la province chinoise du Yunnan, a été construit au prix de 2,46 milliards de dollars. Il appartient conjointement à la China National Petroleum Corporation et à la Myanmar Oil and Gas Enterprise. Il est estimé que les pipe-lines seront à terme en mesure de pomper jusqu’à 12 milliards de tonnes de pétrole par an.

La Zone Économique Spéciale de Kyaukphyu, qui s’étend sur plus de 1 700 hectares, est un autre projet conjoint sino-birman qui vise à industrialiser la région occidentale sous-développée du pays, en particulier l’État de Rakhine. Tel que souligné dans le récent discours de la Conseillère d’État Aung San Suu Kyi à Naypyidaw, le manque de développement économique est un facteur essentiel attisant la violence ethnique et religieuse dans l’État de Rakhine.

Naypyidaw et Moscou ont signé un accord de défense important en juin de l’année dernière. Le Ministre de la Défense du Myanmar Myint New a dit que son pays espérait renforcer ses liens militaires avec Moscou dans un avenir proche.

La coopération avec la Russie est un obstacle aux intérêts US.

La diplomatie russe a corroboré la version des militaires birmans concernant les événements, suite aux attaques terroristes du 25 août. À la récente réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU pour évoquer le Myanmar, l’Ambassadeur russe à l’ONU Vassily Nebenzia a dit:

Ces derniers jours, nous avons reçu l’illustration du fait que l’ARSA [Armée Rohingya du Salut d’Arakan, NdT] est responsable du massacre de civils. Ce qui a aussi été trouvé, ce sont des caches d’armes explosives artisanales. Il existe des informations selon lesquelles les extrémistes ont forcé des membres de la communauté hindoue à quitter leurs maisons, et à migrer vers le Bangladesh voisin avec les Musulmans. En outre, il y a des informations selon lesquelles les terroristes ont brûlé des villages entiers, et ces preuves ont été confisquées aux combattants.

Des photographies ont été confisquées aux terroristes qui devaient selon toute probabilité servir de rapports à la direction de l’ARSA ou à ses sponsors étrangers. Ces informations sont confirmées par la déclaration antérieure de Naypyidaw, qui avait dit que les instigateurs de l’éruption de violence dans l’État de Rakhine avaient pour objectif d’augmenter au maximum l’ampleur du désastre humanitaire, et d’en transférer la responsabilité au gouvernement.

Le Président US Donald Trump a appelé à une « action rapide et forte » de la part du Conseil de Sécurité de l’ONU. Le Président français Emmanuel Macron a également accusé le gouvernement birman de génocide. La Russie a averti l’Occident de ne pas s’ingérer dans les affaires internes d’autres pays. Étant donnée la position pro-Rohingya assumée par les États-Unis, on peut suspecter une forme de soutien de la CIA en faveur des terroristes. Cependant, la réaction de l’administration Trump si l’État Islamique, d’ores et déjà actif en Arakan (Rakhine) parvient à occuper le territoire n’est pas claire. Les USA « assisteront » peut-être Naypyidaw dans la gestion des terroristes de la CIA, tout en continuant à nourrir l’insurrection en catimini.

Fake news et « iceberg de désinformation »

De nombreux exemples de fake news publiées par les organisations rohingya ont été démystifiés. Les exemples les plus notoires ont été des photos des suites du séisme cataclysmique de 2010 en Chine, où des moines bouddhistes avaient aidé à l’inhumation des victimes. Ces scènes tragiques furent « photo-shoppées » par des sites Internet pro-rohingya pour prétendre que des Bouddhistes avaient massacré des Rohingyas. Toutes les instances de fake news sont trop nombreuses pour être recensées ici mais la BBC a, pour une fois, fait du bon boulot pour mettre en lumière les exemples les plus connus.

Toutefois, bien qu’ayant reconnu que des mensonges grotesques avaient été diffusés, pour étayer la théorie selon laquelle le gouvernement birman commettait un génocide contre la minorité bengalie dans l’État de Rakhine, la BBC continue d’affirmer qu’un tel génocide a vraiment lieu; mais ils n’ont produit aucune preuve pour appuyer ces allégations.

Peu de temps après les attaques terroristes du 25 août, le Vice-Premier Ministre turc Mehmet Simsek publia davantage de fake news à propos de massacres de Rohingyas par des Birmans, appelant la communauté internationale à intervenir. Après que le caractère frauduleux des informations ait été démontré par les autorités birmanes, Simsek fut contraint de reconnaître qu’il avait diffusé de la désinformation.

Peu de temps après les attaques terroristes en août, l’Agence France Presse (AFP) publia une séquence vidéo de villageois birmans bouddhistes fuyant la violence, en affirmant qu’ils étaient rohingya. L’agence de presse fut pus tard contrainte d’avouer qu’elle avait menti.

Il ne s’agissait pas du seul rapport de gens fuyant la violence et faussement étiquetés comme étant « rohingya ».

De nombreux villageois hindous ont dit à des reporters qu’eux aussi, on les avait appelés « Rohingyas ».

Il convient de préciser ici que « Rohingya » est un terme employé par des activistes liés à des agences et ONG basées hors du pays. Ce n’est pas un terme usité par les Musulmans bengalis pour se décrire eux-mêmes. Des Musulmans bengalis ont récemment expliqué à des reporters qu’ils ne se servent jamais du terme.

De nombreux témoignages oculaires, y compris de personnes dont des membres de la famille ont été massacrés par les groupes terroristes, n’ont pas fait l’objet d’enquêtes par les médias de masse occidentaux.

Une femme hindoue expliquait à des reporters birmans:

Là-bas, ils [les terroristes de l’ARSA] sont venus, vêtus de noir, seuls leurs yeux étaient visibles.

Puis ils nous ont attrapé; ils avaient des bombes, des haches, des machettes, des couteaux, des balles.

Ils nous ont maintenu d’un côté de la zone.

Ils ont massacré les membres de ma famille l’un après l’autre. Puis quelques Musulmans ont ordonné – « tuez-les aussi. »

Mon époux, mon beau-père, ma belle-mère et l’une de mes belles-sœurs furent massacrés devant mes yeux.

L’un des fils de ma belle-sœur fut kidnappé par les Musulmans [terroristes de l’ARSA].

Une fois de plus, cet atroce témoignage fut ignoré par les médias occidentaux en dépit de leurs affirmations d’empathie pour les victimes de la violence. Est-ce parce que les assassins ne s’accordaient pas au scénario de propagande éditoriale?

Une autre vidéo postée en ligne raconte l’histoire d’un Bouddhiste de Rakhine et de sa famille qui furent attaqués par une meute de terroristes bengalis. Il dit qu’il avait naguère eu des amis musulmans, mais qu’il n’a plus confiance en la communauté musulmane d’Arakan. Il est facile d’utiliser des termes péjoratifs pour décrire ces gens mais la haine commune croît avec chaque appel des communautés musulmanes à travers le monde pour « mettre fin au génocide des Rohingyas ». La vidéo montre l’horrible réalité du conflit ethnique, où la peur et la haine consument les âmes des hommes.

Le gouvernement birman a accusé les ONG occidentales de collaboration avec les terroristes. Le Programme Alimentaire Mondial de l’ONU a confirmé que leur nourriture arrive entre les mains des terroristes. Et des photos ont émergé d’ONG rencontrant ces terroristes. Les ONG occidentales se font vraiment du souci pour les civils innocents… La Conseillère d’État birmane Aung San Suu Kyi a défini la propagande occidentale contre son pays comme un « iceberg de désinformation » – peut-être les paroles les plus vraies jamais prononcées par cette Lauréate du Prix Nobel.

Source: https://ahtribune.com/world/asia-pacific/rohingya-genocide/1972-balkanisation-asia.html

Traduit par Lawrence Desforges

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! خلف الصورة بين الخلاص الفردي وتقرير المصير

Publié le par S. Sellami

وأنا أشاهد صور طوابير الجامعيين وهم يشحتون فرصة للخلاص الفردي أمام معهد فرنسا بالجزائر، شعرت بألم عميق استشرفت نتيجته منذ زمن بعيد. غير أن المشهد فرض علي استحضار صور أخرى من مراحل مختلفة من تاريخنا المعاصر .
أول مشهد هو استفتاء تقرير المصير في 1 جويلية 1962.قلت في نفسي، ماذا لو كان شعبنا اليوم هو شعب الامس؟ بماذا كان سيصوت حينها لو كان يعلم مآل استقلاله المغتصب وجزائره المغدورة؟
أما المشهد الثاني ففرحة الجزائريين بالاستقلال وكلهم أمل في مستقبل دون جرائم الاستعمار وبشاعته؟
ومن المشهدين، حاصرتني صدمات عدة:
أولها: كيف فشلنا في تحويل وعينا الفردي كما في 1830 وما بعدها إلى وعي جماعي كما في الحركة الوطنية وثورة التحرير 1954؟ لماذا يبحث كل واحد فينا عن خلاصه الفردي فقط في وقت نحن في أمس الحاجة إلى تقرير مصيرنا الجمعي بتحرير ثان وبناء دولة ومجتمع حقيقيين؟
ثانيها: كيف قبل شعب بكامله أن يتنازل عن حريته واستقلاله لنظام استبدادي فاسد مجرم بعد قرون من الحروب والمقاومات ؟
ثالثها: اذا كان هذا هو حال وموقف الجامعيين بقضهم وقضيضهم، فماذا سنقول عن بسطاء القوم الذين أجبروا على اختزال أحلامهم في قوتهم اليومي؟ لماذا يفضل هولاء خلاصهم الفردي ولا يرفعون راية التغيير بأنفسهم كما فعل أمثالهم في اندونيسيا وكوريا الجنوبية وبولونيا وحتى في بوركينا فاسو؟
رابعها: جمع الباحثين عن منافي وأوطان أخرى كبير . ويذكرني ذلك بوقفاتي واحتجاجاتي مع قلة من النشطاء المقاومين وجموع المارة والمتفرجين في الارصفة تنظر الينا باستغراب واستغراب وكان امر مصير البلد لا يهمها.
خامسها: سأكتب عنها مقالا مواليا وتعنى بسلوك وزارة الداخلية والنظام البوليسي مع النشطاء والحقوقيين من جهة ومع جموع الموالين والفارين بجلودهم من جهة أخرى.
أنا لا ألوم أحدا لكنني أتألم وأنا أشهد كيف تستنزف الجزائر في عقولها وشبابها ومقدراتها..لا ألوم أحدا لكنني ابكي وطنا صار أرض نهب ومعبر وخروج..لا ألوم أحدا لكني ارثي "نون الجماعة" فينا ونحن نرى كيف تغتال عقولنا وتكسر سواعدنا و تشوه أحلامنا ونحن عن كل ذلك "صم بكم عمي". فمتى سنفقه واقعنا ونستشرف مستقبلنا ونغير مصيرنا بأيدينا؟ 

فضيل بوماله

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Source : https://www.facebook.com/fboumala
 
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Quand Hassan II a participé à la victoire des Israéliens contre ses « frères » arabes, lors de la guerre de six jours.

Publié le par S. Sellami

Quand Hassan II a participé à la victoire des Israéliens contre ses "frères" arabes, lors de la guerre de six jours. Émission sur la chaîne israélienne Orient.

Publié par la république du Rif (1921_1927) sur mercredi 21 juin 2017
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