France-Rwanda : 22 ans après, 22 officiers français mis en accusation

Publié le par S. Sellami

IMPLICATION FRANÇAISE DANS LE GÉNOCIDE 
DES RESPONSABLES MILITAIRES FRANÇAIS MIS EN ACCUSATION

22 ans après, 22 inculpés. 22 officiers français.

Pourraient s’y ajouter les ambassadeurs de France successifs, Martres et Marlaud, en place avant et pendant le génocide, également mis en cause par la CNLG.

 

 

Photographies de victimes du génocide au Kigali Genocide Memorial Centre à Kigali (Rwanda).

Photographies de victimes du génocide au Kigali Genocide Memorial Centre à Kigali (Rwanda).

Les responsables politiques encore vivants (tous sauf Mitterrand) sont pour l’heure épargnés. L’un d’entre eux, Alain Juppé, alors ministre des affaires étrangères. Un autre : Nicolas Sarkozy, ministre du Budget. L’un aura assuré la diplomatie, l’autre les finances du génocide. Deux fonctions principales.

Parmi les militaires, les responsables principaux sont également identifiés : l’amiral Lanxade, chef d’état-major des armées, et le général Quesnot, chef d’état major particulier de Mitterrand.

Sont également identifiés les officiers en charge de la direction des opérations sur le terrain, comme Grégoire de Saint-Quentin, responsable au camp de Kanombe – d’où sont partis les missiles sur l’avion d’Habyarimana, déclencheurs du génocide –, ou le lieutenant-colonel Jean-Jacques Maurin, véritable patron de l’armée rwandaise dont il « conseillait » le chef d’état major.

Il reste à la justice d’établir si ces messieurs sont bien restés là tout le long du génocide, et leurs éventuelles responsabilités directes dans des massacres comme celui du 13 mai à Bisesero où plus de 50 000 Tutsi ont été exterminés, principalement à l’arme lourde – des armes tenues par des militaires blancs francophones ou français selon de très nombreux témoignages, mercenaires ou pas, mais bel et bien engagés dans le contexte du soutien français au camp génocidaire.

Il reste à déterminer ce que faisait également Paul Barril, envoyé spécial du président Mitterrand, que ce soit dans l’affaire de l’attentat ou lors du massacre de Bissessero. Et mettre à plat « toute la vérité, toute », ainsi que la réclamait il y a des années Sharon Courtoux, de l’association Survie, regardant en face l’envoyé spécial du ministre de Sarkozy, Bernard Kouchner, lequel apportait une gerbe enrobée de tricolore à la cérémonie annuelle de mémoire du génocide se tenant à Paris dans le deuxième sous-sol d’une église du XIIème arrondissement.

« Toute la vérité » qui reste à assumer.

D’ores et déjà, sans attendre que soient condamnés, éventuellement par contumace, les génocidaires français, la République s’honorerait à reconnaître le principe des réparations dues aux rescapés qui attendent depuis trop longtemps dans un extrême dénuement – rescapés dont il faut bien dire qu’ils n’auront que très mal été pris en charge par l’Etat rwandais lequel pourrait aussi, tardivement il est vrai, reconnaître les torts de l’Etat rwandais, certes d’un précédent régime mais bien prédécesseur de l’actuel, comme Jacques Chirac pouvait reconnaître les torts de l’Etat français dans la rafle du Vel d’hiv, un demi-siècle après.

L’heure de la justice a sonné.                                                                                                                                                                                                        Mis en ligne par :   Michel Sitbon

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