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Une juge britannique condamne Assange à la prison indéfiniment, en dépit de la fin de sa peine de prison

Publié le par S. Sellami

Lors d’une audience au tribunal de première instance de Westminster vendredi matin, la juge de district britannique Vanessa Baraitser a décidé que Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, restera en prison. Ceci, malgré le fait que sa peine d’emprisonnement pour s’être « soustrait à la justice » expire le 22 septembre.

Cette décision est la dernière d’une série d’atteintes aux droits juridiques et démocratiques d’Assange par le pouvoir judiciaire britannique. Cela signifie que l’éditeur et journaliste sera détenu jusqu’au mois de février prochain pour son extradition vers les États-Unis, où il risque 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre américains.

Étant donné que la procédure d’extradition entraînera probablement une longue bataille juridique, la décision de Baraitser confine potentiellement Assange à la prison de haute sécurité de Belmarsh pour les années à venir.

L’affaire a été largement présentée dans les médias bourgeois comme une audience sur le cautionnement d’Assange. Un communiqué publié par le compte Twitter officiel de WikiLeaks ce vendredi a rejeté ces affirmations, expliquant que : « L’audience de ce matin n’était pas pour la liberté sous caution, c’était une audience technique. Malgré cela, le magistrat a refusé à titre préventif la libération sous caution avant que la défense ne la demande. »

WikiLeaks a déclaré : « Le magistrat dit qu’Assange restera en prison indéfiniment. Il est de plus en plus privé de liberté depuis son arrestation il y a 9 ans, une semaine après avoir commencé à publier Cablegate. » « Cablegate » fait référence à la publication par WikiLeaks en 2010 de centaines de milliers de câbles diplomatiques étasuniens, exposant les intrigues sordides du gouvernement américain et de ses alliés dans le monde.

Dans des remarques adressées à Assange, Baraitser aurait déclaré : « Vous avez été amené à cette audience aujourd’hui parce que votre peine d’emprisonnement est sur le point de prendre fin. Quand cela se produira, votre statut de prévenu passera de prisonnier en service à personne menacée d’extradition. »

Elle a continué : « J’ai donc donné à votre avocate l’occasion de présenter une demande de libération sous caution en votre nom et elle a refusé de le faire. Peut-être cela n’est pas surprenant étant donné votre habitude à vous soustraire à la justice dans cette procédure. » La déclaration de WikiLeaks contredit cette affirmation. Elle accuse la juge d’empêcher toute demande de libération sous caution par les avocats d’Assange.

Baratiner a déclaré : « À mon avis, j’ai de bonnes raisons de croire que si je vous relâche, vous vous échapperez à nouveau ».

Une autre audience administrative est prévue pour le 11 octobre, suivie d’une audience de gestion de cas le 21 octobre.

La décision de Baratiner était fondée sur l’affirmation frauduleuse selon laquelle Assange s’était illégitimement « soustrait à la justice » en étant en liberté sous caution en 2012. En réalité, Assange a exercé son droit, protégé par le droit international, de demander l’asile politique à l’ambassade de l’Équateur à Londres. Il l’a fait après que les tribunaux britanniques eurent décidé de le faire extrader vers la Suède pour « répondre à des questions » sur des allégations d’inconduite sexuelle fabriquées et politiquement motivées.

Les autorités britanniques et suédoises ont refusé d’expliquer pourquoi l’extradition était nécessaire pour qu’une « enquête préliminaire » puisse avoir lieu. Ils n’ont pas expliqué non plus pourquoi les procureurs n’accepteraient pas l’offre répétée d’Assange de répondre aux questions de Londres. Les procureurs suédois ont finalement interrogé Assange, en décembre 2016, après quoi ils ont abandonné leur « enquête » frauduleuse en avril 2017.

Le problème pour Assange était que les autorités suédoises refusaient de garantir qu’elles ne l’extraderaient pas vers les États-Unis s’il était sous leur garde.

Le fait que la demande d’asile était nécessaire pour protéger Assange d’un procès-spectacle à motivation politique aux États-Unis a été pleinement confirmé en avril de cette année. Le département de la Justice de l’administration Trump a dévoilé 17 accusations d’espionnage contre lui. S’il est reconnu coupable des accusations d’espionnage et d’une infraction moindre, Assange serait passible d’une peine d’emprisonnement à perpétuité pouvant atteindre 175 ans.

Assange a été reconnu coupable de s’être soustrait à la justice, à la suite de sa demande d’asile politique quelques heures à peine après son expulsion illégale de l’ambassade de l’Équateur à Londres et son arrestation par la police britannique le 11 avril.

La juge britannique qui présidait l’audience n’a pas tenu compte du fait qu’Assange avait renoncé à la caution que ses partisans avaient payée, qu’il avait passé près de sept ans comme un véritable détenu des autorités britanniques dans le petit bâtiment de l’ambassade, et que les organes des Nations Unies avaient confirmé son droit de demander l’asile politique à plusieurs reprises.

On a condamné Assange à 50 semaines de prison. En vertu de la législation britannique, la peine maximale pour une violation de la liberté sous caution est de 52 semaines. Toutefois, les personnes reconnues coupables d’une telle infraction sont admissibles à la mise en liberté après la moitié de la période de détention.

Le refus de Baraitser de libérer Assange démontre le mépris vindicatif de l’establishment britannique pour les avertissements concernant sa santé physique et mentale.

Des personnes qui ont récemment rendu visite à Assange, dont John Pilger et Gabriel Barber-Shipton, le frère du fondateur de WikiLeaks, ont déclaré qu’il avait perdu beaucoup de poids. Barber-Shipton a dit publiquement, après sa visite à Assange le mois dernier, qu’il craignait de « ne jamais revoir » son frère.

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Nils Melzer a condamné à plusieurs reprises les autorités britanniques pour l’avoir mis en détention dans une prison de haute sécurité. En le visitant en prison plus tôt cette année, il a découvert qu’Assange avait été victime d’une longue campagne de « torture psychologique ».

Dans une lettre adressée au gouvernement britannique en mai, Melzer a déclaré que les conditions de détention d’Assange lui avaient valu « une exposition continue à des souffrances psychologiques de plus en plus graves et l’exacerbation continue de son traumatisme préexistant ».

Au cours des cinq derniers mois, on a souvent détenu Assange dans des conditions de quasi-isolement cellulaire. On a fortement restreint son droit de recevoir des visiteurs et on lui a refusé l’accès à un ordinateur, à la bibliothèque de la prison et aux documents juridiques pertinents aux fins de sa défense contre l’extradition américaine.

La décision de vendredi démontre la détermination de l’establishment juridique et politique britannique à fouler aux pieds les droits démocratiques d’Assange et à faciliter son extradition. Une poursuite américaine contre Assange pour les activités licites d’édition de WikiLeaks constituerait une attaque généralisée contre les droits démocratiques fondamentaux, y compris la liberté d’expression et la liberté de la presse.

Ce jugement brutal souligne la nécessité urgente de transformer la compassion de masse pour Assange parmi les travailleurs, les étudiants et les jeunes du monde entier, en un mouvement politique conscient qui lutte pour sa liberté immédiate.

En Australie, une pression maximale doit être exercée sur le gouvernement fédéral libéral-national pour l’obliger à faire respecter les droits d’Assange en tant que citoyen et journaliste australien. La communauté internationale doit exiger que le gouvernement australien intervienne avec tout son poids diplomatique et sa discrétion juridique pour obtenir la libération immédiate d’Assange de la prison de Belmarsh. Le gouvernement doit aussi assurer son droit de retourner en Australie, s’il le souhaite, avec une garantie contre son extradition vers les États-Unis.

(Article paru en anglais le 14 septembre 2019)

  Oscar GRENFELL                                                                                                                                                                                          »» https://www.wsws.org/fr/articles/2019/09/16/assa-s16.html++cs_INTERRO++fbclid=IwAR2...

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La santé en Palestine : une affaire coloniale.

Publié le par S. Sellami

Dans cette partie du monde, la santé semble être à l’image du conflit colonial qui sévit depuis 70 ans. Lors d’un voyage syndical en avril 2019, nous avons tenté d’en comprendre les enjeux. Nous avons rencontré et interviewé Mustafa Muhammad, un palestinien de Jérusalem.

Pendant notre voyage, nous avons pu percevoir la situation d’apartheid dans cette partie du monde. En quoi la colonisation israélienne est-elle un frein à l’accès aux soins et à la santé dans les territoires palestiniens ?

Concernant la santé en Palestine, des restrictions ont été mises en place par le gouvernement sioniste pour empêcher l’installation des institutions de santé, en particulier à Jérusalem. Du coup ce sont les institutions coloniales de charité laissées en place par les colons français, britanniques ou allemandes qui assurent les soins, comme les hôpitaux chrétiens Augusta Victoria, Saint-Jean et Saint-Joseph ou les hôpitaux musulmans. Malheureusement ces institutions pratiquent plus la charité que le droit ; la charité qu’on te donne et non pas un droit égalitaire acquis par la lutte politique.

En parallèle, les israéliens ont développé en Cisjordanie leur marché médical, pharmaceutique et les expérimentations sur les palestiniens. Ils font les recherches, ils documentent et ensuite ils vont vendre. Les rats de laboratoires sont les arabes depuis la colonisation européenne jusqu’à aujourd’hui ! Les palestiniens sont devenus les cobayes de l’industrie pharmaceutique comme le groupe TEVA. Qui demanderait des comptes sur les médicaments utilisés sur les palestiniens en Cisjordanie ? Sans compter les armes, les gaz lacrymogènes, tout a été expérimenté sur les palestiniens.

Après la création de l’autorité palestinienne (AP) en 1994 (accords d’Oslo), une certaine institutionnalisation a été mise en place avec le soutien de l’aide internationale et par des donateurs qui essaient d’acheter une certaine stabilité. Ainsi, des hôpitaux publics et privés de charité ont été créés, en complément des structures de l’ONU. (l’UNRWA,United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East, créée le 08/12/1949, s’occupe de la santé des réfugiés depuis cette date)

Où est le problème ?

"Je te donne cinquante millions de dollars pour construire et après démerde-toi " Il n’y a pas de plan de suivi, un plan d’autofinancement et l’autorité palestinienne joue aussi son jeu en laissant à l’abandon ces institutions.

Ce qui aboutit au commerce dans ces hôpitaux publics. Il y a des médicaments qui sont vendus directement par l’infirmière et le médecin à des patients, parce que l’infirmière touche un salaire de 350 euros par mois avec un niveau de vie de 1500 euros par mois, donc si elle ne fait pas ça, elle ne va pas vivre.

Donc tu as des médecins qui commencent à faire du business et à s’engager avec tel et tel hôpital privé. Il dit au malade : « voilà dans notre hôpital public, on ne peut pas soigner telle maladie, par contre je te conseille tel et tel médecin dans telle et telle clinique privée ».

Il y a aussi un gros problème de iatrogénie avec des patients qui rentrent dans l’hôpital avec une maladie respiratoire et qui sortent soit avec un lourd handicap, soit ils meurent, c’est très fréquent à Bethléhem. Il y a beaucoup de palestiniens qui portent plainte contre les hôpitaux publics palestiniens à cause de la surmortalité : erreurs médicales, essais de nouveaux médicaments. Il n’y a pas d’autopsie, on ne peut pas connaître la cause de la mort.

Donc, l’autorité palestinienne joue le jeu d’un système public de santé défaillant et envoie des malades vers les hôpitaux israéliens. Là commence le business. Un accord permet à l’autorité palestinienne d’envoyer des centaines de malades palestiniens se faire soigner en Israël, ce qui coûte très cher, 5000, 8000, 10 000 dollars dans les hôpitaux israéliens. Qui finance ? Soit l’autorité palestinienne, soit la charité européenne ou américaine. « Oh le pauvre petit, il a un cancer qui ne se soigne pas en Cisjordanie, on va l’envoyer dans les hôpitaux israéliens. Ca va coûter 120 0000 euros. On va appeler à la solidarité internationale, on va appeler l’Arabie Saoudite ». On fait la pièce de théâtre médiatique, par les réseaux sociaux et tu as tes 120 000 euros. Et le directeur de l’hôpital israélien est très content, il va toucher une somme considérable. Donc la santé de la population ici, c’est un commerce corrompu, sans contrôle.

Gaza, c’est à part. Depuis 2006, le blocus israëlien interdit aux palestiniens de sortir se soigner ailleurs. Et il y a des pièces médiatiques orchestrées dans les rares cas où des Gazaouis sont autorisés à sortir se soigner en Israël. Mais c’est juste de la com’, ça n’a rien à voir avec la morale ou l’éthique. Il y a des très rares cas où des familles israéliennes vont voir des malades palestiniens dans les hôpitaux israéliens devant les caméras. Il y a le cas d’Ahmed Dawabsheh en 2015, brûlé vif, ainsi que toute sa famille, lors d’un attentat par un colon israélien. Le seul enfant rescapé de cet attentat a été soigné dans un hôpital israélien devant les caméras et finalement il a trouvé la mort comme la reste de sa famille. Les Israéliens brûlent vifs les Palestiniens et ils disent qu’ils les soignent ensuite !

En plus, depuis une dizaine d’années, l’autorité palestinienne fait un blocus contre Gaza en empêchant des médicaments fabriqués à Ramallah d’arriver à Gaza ou en refusant de payer les soins des gazaouis. Le Hamas refuse de se soumettre aux colons et l’autorité palestinienne sanctionne les 2 millions de Gazaouis. Dans le même temps, l’Egypte, obéissant à Israël, refuse de laisser les Palestiniens aller se soigner à l’étranger.

Nous avons rencontré pas mal de personnes travaillant pour des ONG en Palestine. Quel est leur rôle ici dans la santé ?

Toutes les institutions internationales qui aident les Palestiniens à travers des projets de santé ont des agendas politiques et émettent leurs conditions pour donner de l’argent.

Les ONG achètent les consciences, pour montrer que les EU et les pays européens coloniaux (France, Grande Bretagne, etc...) ont des valeurs morales et éthiques. Les membres des ONG ne nous regardent pas comme des gens qui ont des droits, notamment celui d’être soignés. Ils nous regardent comme des gens potentiellement terroristes qu’il faut calmer. Cette politique humanitaire et coloniale a été intensifiée dans les pays arabes après ce qu’on a appelé « le printemps arabe ».

Par exemple, Médecins Sans Frontières (MSF) a imposé que le formateur des psychologues palestiniens dans MSF soit israélien. Les psychologues palestiniens ont refusé et ont été licenciés ! C’est comme si on obligeait la femme violée à être soignée par son violeur. 

Et les Nations Unies dans tout ça ? 

Depuis 1949, l’UNRWA fournit des médicaments et des consultations médicales dans la plus part des camps de réfugiés palestiniens. Le problème c’est que la situation est bloquée aussi parce que les salariés de l’ONU ont tous un travail (certains très privilégiés) et n’ont pas intérêt à ce que ça change. Par exemple, le directeur de l’UNRWA à Gaza, un Européen, touche un salaire équivalent à 15 fois le Smic français alors, il n’est pas près de laisser tomber sa place. Donc, cette organisation ne sera pas restructurée parce qu’il y a des gens qui n’y ont pas intérêt. Exactement comme les préoccupations des ONG en Cisjordanie. D’abord on planifie pour assurer les salaires de l’organisation chaque année et après on voit.

Tu as parlé d’un projet de sécurité sociale en Palestine, est ce que tu peux préciser ?

En Cisjordanie, on n’a pas de sécurité sociale, sauf pour les fonctionnaires de l’autorité palestinienne. La meilleure sécurité sociale c’est pour les « militaires », les 70 000 membres de la police palestinienne. Pour les travailleurs du privé, il y a des assurances d’entreprise et des mutuelles. Au bas de l’échelle, les plus pauvres n’ont rien et meurent, sans savoir de quoi ils souffrent.

Comment résoudre ce problème ? L’an dernier, l’autorité palestinienne a promis une caisse de sécurité sociale.

Pourquoi l’autorité palestinienne voudrait créer une sécu ? Deux raisons à ça. D’abord, cette autorité est de plus en plus "éjectable". Bientôt ils ne serviront plus à rien pour les Israéliens. Ils ont accompli leur mission de facilitation de l’annexion de la Cisjordanie par Israël et l’isolement de Gaza. Ils ont accompli une politique néolibérale qui a rendu le peuple palestinien couvert de dettes et prêts bancaires. L’armée d’occupation israélienne est prête à annexer et prendre directement le contrôle de toute la Palestine. Se voyant proche de la fin, l’AP veut créer une sécu et capter toutes les cotisations des travailleurs du privé puis partir avec le magot récolté une fois éjectée ! Plusieurs milliards de dollars à prendre avant de disparaître !

La deuxième raison, c’est que les ouvriers palestiniens qui sont autorisés travailler dans les entreprises de l’occupation israélienne subissent un prélèvement israélien d’une partie de leur paye. On parle de six milliards de dollars de prélèvement. Donc l’autorité palestinienne cherchent a les récupérer sous forme d’une caisse de sécurité sociale.

Les palestiniens ne sont pas dupes. Ils ont manifesté toute l’année, allant jusqu’à dormir dans le rues. Mahmoud Abbas a suspendu le projet sans l’annuler. Pour vendre leur projet illusoire de sécurité sociale, l’autorité palestinienne a crée un slogan : « Ne donne pas l’argent à ta femme, elle va faire du shopping. Donne le nous ! »

Pourrais-tu nous parler de la formation des soignants en Palestine ?

On a deux corps universitaires qui forment une centaine d’infirmières et une centaine de médecins. Il y a l’université d’Al Quds, l’université de Jérusalem qui a été créée par l’autorité palestinienne en 1996 mais qui n’est pas à Jérusalem parce que l’armée d’occupation israélienne interdit que les institutions palestiniennes s’installent dans Jérusalem ; une manière de brouiller l’histoire et les cartes. Il y a aussi l’université d’Al Najah à Naplouse. La main d’œuvre qui sort de ces universités, pour partie reste travailler en Palestine, par engagement ou parce qu’elle n’a pas le droit d’entrer en Israël (parce qu’elle a fait de la prison, qu’elle est considérée comme pouvant basculer dans le « terrorisme », ou qu’elle s’est syndiquée pendant ses études...). Pour une autre partie, elle va travailler dans les hôpitaux israéliens. Mais les personnes sont triés. Elles doivent passer des examens, être mariées, avoir des enfants et avoir un besoin d’argent pour être sûr qu’elles ne vont pas commettre des actes de résistance contre les forces d’occupation.

Il faut savoir aussi qu’Israël, c’est l’Europe, la population est très vieillissante et a besoin de médecins, d’infirmières et d’aides à domicile. Il y a énormément de besoins. On voit venir énormément de médecins russes (immigrés juifs), mais ça ne suffit pas. Donc l’occupation israélienne cherchent a séduire les diplômés des universités jordaniennes et palestiniennes.

5 000 étudiants palestiniens-israéliens vont se former à l’université de Najah de Naplouse et des milliers autres en Jordanie, dont les frais d’inscriptions sont moins élevés que les université israéliennes. 

Extrait de l’entretien avec Mustafa Muhammad, universitaire palestinien arabe de Jérusalem, docteur en urbanisme et aménagement diplômé de l’Université Paris 4 Panthéon-Sorbonne.

Réalisé le 21 avril 2019, à Jérusalem, par Guillaume Getz et Patrick Dubreil, membres du Syndicat de la Médecine Générale et par Philippe Gasser et Anne Michel, membres de l’Union Syndicale de la Psychiatrie.

Mustafa MUHAMMAD                                                                                  »» http://interviewdirect                                                                                                              URL de cet article 35220

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La vérité politique est amère

Publié le par S. Sellami

A la fin des années quatre-vingts, au moment où l’Algérie s’engageait progressivement dans un processus de démocratisation, les relations franco-algériennes se sont considérablement réchauffées, comme en témoigne la photo où François Mitterrand et le président Chadli s’entretiennent à Tipasa en mars 1989. A partir de 1990 et surtout 1991, les relations avec l’Algérie prennent une autre tournure, ce pays entrant alors dans une période de guerre civile.... Je retiens dans ma mémoire ce que ma mère me disait : « Tel ce bouffon, ce clown, ce guignol de Polichinelle, les orateurs politiques semblent mentir, user professionnellement de la langue de bois, fabriquer des phrases qui travestissent les réalités, pour séduire le chef en l’escroquant. Refusant d’être de grands naïfs déresponsabilisés, la majorité des Algériens fouine sans cesse dans son histoire de libération pour décrypter le vrai visage derrière le masque politique. »

Le titre de ce texte me fait penser aux paroles de Florence Fourez : « Les politiques préfèrent la communication et ses règles de travestissement au discours informatif et argumenté. Les lecteurs, très souvent, refusent de jouer les marionnettes. L’image d’un Polichinelle indépendant du roi leur convient ».

Malheureusement, ce tableau s’accroche chez nous. Je ne prétends pas détenir la vérité, mais je sais que la sincérité dans la parole est essentielle pour mon pays, pour sa démocratie et sa sécurité. Je vous informe à ma manière et je commence ce texte par une information un peu bizarre qui rend compte de l’Algérie d’aujourd’hui : « A la fin des années quatre-vingts, au moment où l’Algérie s’engageait progressivement dans un processus de démocratisation, les relations franco-algériennes se sont considérablement réchauffées, comme en témoigne la photo où François Mitterrand et le président Chadli s’entretiennent à Tipasa en mars 1989. A partir de 1990 et surtout 1991, les relations avec l’Algérie prennent une autre tournure, ce pays entrant alors dans une période de guerre civile ».

Je continue par une question très simple : est-ce que nos politiciens ont une hauteur de vue et une vision de respect pour ceux qui sont morts pour que l’Algérie soit libre et indépendante ? Non, puisque les fronts des dirigeants politiques ne reflètent plus le Front de libération nationale. Cette idée est bien dite par Honoré de Balzac dans son œuvre La Maison du chat-qui-pelote. « Son front, ridé par une contrariété violente, avait quelque chose de fatal. Le front n’est-il pas ce qui se trouve de plus prophétique en l’homme ? » L’homme de la rue n’est pas naïf. Il sait de quel front je parle.

Après trente ans, je ne reconnais plus ma chère patrie. Nous sommes en août 1984 au quartier « in ». L’année 1984 était une année relativement calme et sans attentats terroristes en France. Par contraste, l’Algérie était un eldorado calme et paisible. A cette époque, certains responsables du FLN fréquentaient ce lieu. Ils couraient les ruelles étroites de ce beau quartier derrière les petites Françaises qui embellissaient cet endroit par leur éclat. Avec leur vision politique très courte, ils n’ont jamais pensé que les échos des attentats en France peuvent se répercuter sur notre pays.

Je suis attablé en terrasse au café Le Départ, à quelques mètres de la bouche de métro Saint-Michel. Je prends un café expresso. A côté de moi se tient un Français pas comme les autres. Il m’adresse la parole. Etes-vous algérien ? Je lui réponds calmement par un oui. Il se présente. Je m’appelle Dr Yves et j’habite en face. J’aimerais bien faire votre connaissance. Nous avons discuté pendant un bon bout de temps. Avant de nous séparer, il m’invite le week-end pour dîner chez lui. Ce Français était politiquement très cultivé. Il était ami du président de l’Ecole nationale supérieure des mines de Paris (Mines Paris Tech) à l’époque. Il m’a fait faire la connaissance de cet homme de science. Le Dr Yves connaissait presque tous les Français qui étaient dans le « Who’s who » en France.

Je ne voulais pas être seul, j’ai emmené un témoin. Le week-end, je me présente chez lui accompagné de mon ami, un haut fonctionnaire de l’OMS. Il est 19 heures et le soleil éclairait son petit appartement. L’appartement était décoré à l’algérienne. Des tapis du type Laghouat et des ustensiles en cuivre de type Tlemcen ou Constantine. Il nous dit : « Vous êtes chez vous puisque le décor vous est familier ». Cet appartement était un coin de rencontre. Chez lui, nous avons rencontré le directeur des transports de Bouira ou Blida et d’autres jeunes Algériens en mode vestimentaire islamiste qui naviguaient entre Paris et Alger.

Ce Français venait souvent en Algérie. Il connaissait mon pays mieux que moi. D’après ses dires, il est resté plus de 8 mois en Algérie. Il était invité par des familles algériennes. Il a visité toute l’Algérie sans passer une nuit à l’hôtel. Il était hébergé par des Algériens. Les Algériens ne sont pas bien expérimentés dans le business du tourisme. L’hospitalité algérienne, la bonté et l’innocence de l’Algérien sont la source de nos problèmes. Il a fait le tour de l’Algérie. D’Annaba à Tlemcen. D’Alger à Tamanrasset. Son album photos comptait plus de mille photos prises en Algérie.

A travers la discussion, j’ai compris que ce Français avait une mission bien précise en Algérie. Il prévoyait un soulèvement en Algérie en 1988. Il appelait ce soulèvement « une explosion sociale ». Les photos de son album appuyaient ses paroles. Son but était d’écrire un livre sur l’Algérie. Je lui ai dit en toute clarté : « Ecrire un livre sur l’Algérie est une bonne action quand l’intention est sincère. Ce que vous dites n’est pas la réalité algérienne. Vos idées sont obsolètes et elles sont le résultat de 132 ans de colonialisme sauvage. Vous vous êtes rendu en Algérie et vous avez fait ce que vos services ont voulu ». En 1984, aucun Algérien ne pensait au soulèvement. Je suppose que les années rouges en Algérie sont le résultat direct les attentats qui ont secoué la France. Pour résoudre ses problèmes de sécurité, Mitterrand a enfoncé l’Algérie dans une guerre civile.

Je le dis sans mâcher mes mots : « La France est la source de tous nos maux. La France est le mal qui ravage notre pays et l’Afrique toute entière. C’est la France qui a fait de l’Algérie des révolutionnaires un bled de malfaiteurs ». Tout le monde sait que le papillon qui bouge ses ailes à Paris cause la tempête à Alger. Pour expliquer cette idée, je continue ce texte par quelques faits historiques en France entre 1982 et 1986. Durant ces quatre années, l’Algérie était un pays paisible mais la France ne l’était pas. Elle était secouée par une série d’attentats terroristes. En quatre ans, le bilan des attentats en France est très lourd, 30 morts et plus de 500 blessés dans 15 attentats à peu près.

Pour mettre le lecteur dans cette période de terrorisme en France, je cite quelques attentats. Le 29 mars 1982, une bombe explose dans le train TEE « le Capitole » reliant Paris à Toulouse, tuant 5 personnes et faisant 27 blessés. Trois semaines après, le 22 avril 1982, une voiture piégée explose devant le siège du magazine Al Watan Al Arabi, rue Marbeuf à Paris, laissant un mort et 63 blessés. Le 31 décembre 1983, deux attentats à la gare Saint-Charles de Marseille et dans le TGV Marseille-Paris font 5 morts et 45 blessés. Le 3 février 1986, une explosion détruit totalement le rez-de-chaussée de la galerie marchande de l’hôtel Claridge, sur les Champs-Elysées (un mort). Le 4 février 1986 une explosion au sous-sol de la librairie Gibert-Jeune, place Saint-Michel laisse 5 personnes gravement blessées. Deux jours après, le 5 février 1986, une nouvelle explosion détruit le magasin Fnac-Sport du Forum des Halles (22 blessés,).

Pour bien comprendre le travail en profondeur du docteur Yves et ses résultats, je laisse le lecteur lire les pensées d’un jeune étudiant. Après avoir terminé son mystère en sciences politiques à Paris, il a choisi d’émigrer au Canada. Voici comment il raconta son aventure durant ses vacances en Algérie cet hiver. Je dis, comme Rodrigue de Corneille, « je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ».

Je ne suis pas vraiment du genre à écrire, mais là, j’ai décidé de le faire pour me vider un peu le cœur et partager avec vous ce qui m’est arrivé lors de mon séjour à Alger. Bien que l’Algérie donne l’impression de se développer, j’ai eu à constater malheureusement une dégradation accentuée dans la mentalité et les comportements des gens. Nous sommes devenus, en fait, un peuple corrompu. Le sac de lait et le sac poubelle perturbent la politique algérienne et le quotidien du citoyen. Le sac de lait contient un litre d’eau des barrages mélangé à 100 grammes de lait en poudre importé de France ou de Hollande. Peut-on dire que nous avons une industrie du lait ? Mieux vaut vendre les 100 grammes de lait sec directement au citoyen ; il ferait le mélange chez lui. Il choisira la bonne eau et sera surement très satisfait. Le sac poubelle contient nos déchets. Il se trouve partout. Nous sommes incapables de le gérer. Entre ces deux sacs, nous avons vendu nos âmes pour de l’argent, et cela s’est répercuté sur notre vie sociale. L’Algérien est à vendre. Son prix ? Quelques dizaines de dinars ou quelques grammes de drogue.

Les filles, en Algérie, sont devenues tellement bêtes que le plus important pour elles, c’est de trouver un mec avec une belle voiture et beaucoup d’argent. Finis les critères d’éducation, de niveau d’instruction. Elles ne se soucient plus de ça ! A Alger on ne les appelle plus, comme au bon vieux temps, « b’ante familial » (filles de bonne famille), désormais c’est « bene l’Ibiza ou Leon ». La fille des belles voitures. Les mecs ont compris le jeu et ils y trouvent leur compte face à des dirigeants, en panne d’idées et attachés à leurs méthodes de bricolage : ouvrir le portefeuille (chkara) et arroser tout le monde avec l’argent de la rente pétrolière, Ansej, Angem, CNAC et j’en passe, tout le monde y trouve son compte.

Donc, nous sommes devenus un peuple corrompu. Pas seulement : indiscipliné aussi. Pour vous dire, je me suis blessé au foot, le 18 décembre dernier, on m’a emmené à l’hôpital de Ben Aknoun pour des soins. Je peux vous dire que j’étais très surpris par la propreté et la beauté de l’hôpital, malheureusement choqué par l’incivisme des gens, c’était fou ! Aucun respect, même pour les personnes âgées, personne ne respectait son tour, la bagarre, l’anarchie totale. C’est vrai que tout le monde n’est pas parfait, j’en conviens. Mais, bon sang, il y a un minimum quand même.

Ce cas n’est pas isolé, je peux vous en citer un autre pareil, voire plus grave celui-là, qui illustre bien le couple corruption-indiscipline. Cela s’est passé le 4 janvier dernier, je rentrais de Blida vers Alger, j’étais sur l’autoroute à 100 km/h et puis soudain, dans un cortège de mariage « un voyou », dans une belle voiture (certainement achetée via un crédit Ansej) s’amusait à faire un jeu de dérapage, et puis à un moment donné, il s’est arrêté en plein milieu de l’autoroute, nous bloquant le passage, mettant sa vie ainsi que la nôtre en danger. Moi, comme « un bon Algérien », j’ai pris sa plaque d’immatriculation en photo et je l’ai dépassé pour le dénoncer au prochain barrage de police. Barrage de police sur la Côte (non loin du rond-point la Concorde à Bir Mourad Raïs). Ces derniers, très coopératifs, arrêtèrent tout le monde pour un contrôle mais, les pauvres, ce qu’ils ne savaient pas et moi non plus d’ailleurs, c’est qu’au cortège il y avait que des voyous « laâraya » comme on dit dans le jargon algérois, et le pire, tous avec des armes blanches. Ils sont descendus de leur voitures et ils ont semé la pagaille au barrage ! Les policiers, ne pouvant rien faire face à ces énergumènes, ont lâché prise et libéré tout le monde... Dieu merci, rien ne m’est arrivé. Malheureusement, j’ai vu la vraie image de l’Algérie. La question qu’on peut se poser tous à présent est de savoir à qui est la faute. Le gouvernement ? Le peuple ?

En fait, si on essaie d’analyser la situation, on se retrouve face au paradoxe de l’œuf et de la poule. En réalité nous sommes tous responsables et ce qui se passe en Algérie est très grave, un signal à prendre au sérieux. Nous vivons aujourd’hui dans « une anarchie organisée » où tout est « normal ». Normal,avec un R roulé ! Et justement c’est à cause de ce « normal » que nous sommes là aujourd’hui. Je ne suis pas là pour noircir le tableau, mais croyez-moi c’est la vérité, ça fait mal et c’est très dur à accepter... Je serai très heureux si quelqu’un me contredisait car j’ai peur en pensant à cette vérité. Mon séjour n’est pas encore fini et, entre temps, Dieu sait ce qui va se passer encore. El Mawlid Ennabaoui est proche, voilà une occasion pour un autre sujet de bavardage. D’ici là...

Ce jeune homme ne connait ni la révolution ni les années de la dignité algérienne. Il est né à Alger quand la France était noyée dans une marée de terrorisme. Je dis bien une France noyée dans le terrorisme. Il avait à peine deux ans en 1988. Sa jeunesse était une hallucination passagère dans le terrorisme chez nous. Il a vécu les dix premières années de sa vie sous le régime Bouteflika, dans l’attente d’un espoir, avant de choisir l’exil pour des études à Paris durant le troisième quinquennat. Je peux dire que ce jeune est un spécimen du produit d’une Algérie agitée.

Dans le monde du sérieux, tout jeu politique repose sur une armature solide. Le manque de sérieux chez nous veut que la politique algérienne se joue sur une structure née de l’improvisation. Le prévu et le planifié à long terme n’existent pas chez nous. La politique actuelle ne donnera jamais aux jeunes une bonne formation qui les laisserait indépendants de toute assistance matérielle. On distribue des aides sous forme d’argent. Des aides improvisées, mal gérées et mal contrôlées. Ces aides sont nuisibles pour nos jeunes qui cherchent un emploi stable et durable. Elles alimentent la corruption et l’inaction dans le monde du travail. Ce sont nos crèches, nos écoles, nos universités, nos collèges et nos casernes qui rendent honneur et dignité au peuple. Ce sont les gens qui habitent ces lieux, leur quotidien, leurs jours, leurs vies qui donnent l’image de la bonne gouvernance et du bien-être de notre société. C’est bien dommage, mon pays n’est plus la Mecque des révolutionnaires.

Ne pouvant plus accepter la réalité décrite par ce jeune homme. J’ai fait une fugue dans mon passé pour voyager dans ma jeunesse. Comme tous les jeunes de ma génération, je savais que mon pays fascinait Mandela, Che Guevara et Kennedy. Aujourd’hui, je ne reconnais plus mon beau pays. Je ne reconnais plus l’Algérie de la grande Révolution, la patrie des hommes libres, cette Algérie qui a longtemps été une lanterne pour de nombreux révolutionnaires dans le monde des dominés et des opprimés. Le pays de l’Emir Abdelkader, de Cheikh Ahaddad, de Ben M’hidi et Zabana. Celui d’Ali la Pointe, Djamila Bouhired, Lalla Fatma, Moufdi Zakaria et Didouche Mourad.

Je ne reconnais plus mon pays dans un monde mal conçu. Je ne reconnais plus sa grandeur, sa majesté, sa sincérité et son honneur. Les tripes des politiciens incompétents et corrompus ont remplacé les organes d’honneur, de fierté et de raisonnement chez les Algériens. La politique du sac poubelle et du sac de lait a transformé l’Algérie des braves en un lieu de mépris de soi-même. Tout est tombé à l’eau. Je ne reconnais plus l’âme de son peuple, son cœur ou même ses cerveaux.

En conclusion, notre histoire est le seul refuge quand le masque politique se trouve dans un sac de lait ou un sac poubelle. Je le dis avec la force du courage. Je le crie s’il le faut pour que l’Algérie m’entende, qu’elle se lève et ramène de la confiance dans un monde meilleur, sérieux et plus juste. C’est un devoir de dire les choses sans maquillage politique. Je crois aux paroles de ce jeune même si il a fait des études de science politique chez Fafa. Je le crois mais je retiens dans ma mémoire ce que ma mère me disait : « Tel ce bouffon, ce clown, ce guignol de Polichinelle, les orateurs politiques semblent mentir, user professionnellement de la langue de bois, fabriquer des phrases qui travestissent les réalités, pour séduire le chef en l’escroquant. Refusant d’être de grands naïfs déresponsabilisés, la majorité des Algériens fouine sans cesse dans son histoire de libération pour décrypter le vrai visage derrière le masque politique. »                  Omar Chaalal

»» https://www.elwatan.com/edition/contributions/la-verite-politique-est-...
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Un véhicule israélien visé, le commandant du front nord aurait été tué

Publié le par S. Sellami

Nouvelle attaque du Hezbollah contre les forces israéliennes.

Le commandant du front Nord israélien aurait été tué lors d’une attaque du Hezbollah.

Le Hezbollah a annoncé avoir visé un véhicule de l’armée israélienne près de la frontière avec les territoires palestiniens occupés. Tous les militaires à bord ont été soit tués soit blessés.

Selon la Résistance libanaise, l’opération a été menée le dimanche 1erseptembre par deux groupes de combattants qui ont visé deux véhicules israéliens. L’un des véhicules a échappé aux tirs des combattants libanais, mais l’autre a été totalement détruit.

Les combattants du Hezbollah « ont détruit un véhicule militaire sur la route de la caserne d’Avivim [dans le nord des territoires palestiniens occupés], tuant ou blessant tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur », a déclaré le mouvement de résistance dans un communiqué diffusé par la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen.

Suite à l’attaque de dimanche, des sources militaires israéliennes ont confirmé qu’un véhicule militaire avait été pris pour cible à la frontière par des missiles antichars.

« Les sources militaires israéliennes ont affirmé que plusieurs missiles antichars avaient été tirés du Liban, infligeant des dommages, auxquels les forces israéliennes ont répondu », a rapporté Reuters.

« Un certain nombre de missiles antichars ont été tirés depuis le Liban sur une base [militaire israélienne] et des véhicules militaires », a-t-on appris d’un communiqué de l’armée israélienne, ajoutant que « plusieurs tirs ont été confirmés. Elle [l’armée israélienne] a réagi en tirant vers les sources de tirs et les cibles dans le sud du Liban ».

Un porte-parole de l’armée israélienne a appelé les habitants des territoires occupés vivant à moins de quatre kilomètres de la frontière libanaise à rester chez eux et à préparer des abris, a rapporté l’AFP.

Selon la chaîne de télévision Al-Manar, les forces israéliennes ont tiré plusieurs obus sur le village frontalier de Maroun al-Ras, dans le sud du Liban. La chaîne a retransmis en direct des images du village où se voyaient d’importants panaches de fumée s’élevant de la campagne près de la frontière avec les territoires occupés.

Al-Manar a également rapporté que l’armée israélienne utilisait des munitions au phosphore pour attaquer le sud du Liban en réponse à l’attaque du Hezbollah.

Des informations supplémentaires ont également indiqué que le commandant de la division du Nord de l’armée israélienne avait été tué lors de l’attaque du Hezbollah.

Al-Manar a en outre cité l’armée israélienne, qui aurait rapporté plusieurs tirs de missiles antichars depuis le Liban sur une base militaire, signalant que des hélicoptères transféraient les blessés à l’hôpital Zif.

Les médias israéliens ont fait part de l’état de peur et de panique qui règne chez les colons israéliens du nord des territoires occupés.

Selon Al-Manar, certains vols de l’aéroport de Ben Gourion ont changé de cap.

Des sources libanaises ont annoncé à la chaîne de télévision Al-Mayadeen que « les forces israéliennes qui voulaient transférer les blessés étaient à la portée de tir des combattants de la Résistance, mais ces derniers leur ont permis de récupérer les blessés ».

Selon un communiqué, publié par le bureau du Premier ministre libanais Saad Hariri, ce dernier s’est entretenu, lors d’une conversation téléphonique, avec le secrétaire d'État américain Mike Pompeo et le conseiller en politique étrangère du président français Emmanuel Bonne des derniers développements à la frontière entre le Liban et les territoires occupés.

Saad Hariri aurait exhorté les États-Unis et la France à passer à l’acte.

Le service de renseignement de l’armée israélienne aurait interdit la divulgation de tout détail concernant l’attaque du Hezbollah.

Les médias israéliens ont toutefois rapporté que quatre soldats israéliens avaient été blessés dans l'incident.

Parallèlement, le chef de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) a appelé à un « maximum de retenue ».

Cité par l’AFP, Andrea Tenenti, un porte-parole de la FINUL, a déclaré: « La FINUL suit de près les incidents sur la Ligne bleue. »

Le porte-parole a ajouté que le chef de la FINUL, le major-général Stefano Del Col, était en contact avec les parties impliquées, leur demandant le maximum de retenue.

Israël groggy, tente de riposter

L'armée israélienne vient d’annoncer, dans un communiqué, la fin des affrontements avec le Hezbollah le long de la frontière libanaise, prétendant que l'attaque n’aurait fait aucune victime.

« Le Hezbollah a lancé une attaque en tirant trois missiles antichars sur un véhicule militaire et une base militaire à Avivim sans faire aucune perte », a déclaré Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne, ajoutant que l'armée israélienne resterait en état d’alerte.

Interviewé par BBC, Avichay Adraee a déclaré que l’armée israélienne avait tiré 100 missiles vers la localité d’où l’attaque du Hezbollah a été lancée. « Tel-Aviv ne cherche pas une escalade de la tension avec le Hezbollah », indique le communiqué de l’armée israélienne.

Ali Chamkhani réagit à l’attaque de représailles du Hezbollah 

Dans la foulée, le représentant du Leader de la Révolution islamique et secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale de la République islamique d’Iran, Ali Chamkhani, a déclaré que la région du golfe Persique et le Levant étaient le théâtre des actes perfides des États-Unis et du régime israélien.

« La destruction du drone américain par l’Iran et la punition du régime israélien par le Hezbollah libanais mettent en évidence la volonté du front de la Résistance de contrer les menaces et les mesures belliqueuses du front des déstabilisateurs dans la région », a souligné Ali Chamkhani en réaction à la toute récente attaque de représailles du Hezbollah contre le régime israélien.

Il a qualifié le Hezbollah d’un mouvement « original », « intelligent » et « populaire », ajoutant qu’il considérait les intérêts du peuple libanais avant de prendre toute décision sur le plan politique et défensif.

À suivre...

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