France/voile : Entreprendre, un pied de nez fait aux discriminations

Publié le par S. Sellami

Victimes de discriminations à l’emploi, de nombreuses femmes voilées en France deviennent entrepreneures, défiant, ainsi tous les préjugés.

Wahiba Khallouki et Sylvie Eberena, deux entrepreneures parlent à Anadolu de leur expérience.

Wahiba Khallouki est une jeune entrepreneure passionnée par la communication. Major de sa promo, son discours de remise de diplôme a été chaudement applaudi, vu près de 75000 fois sur YouTube. Et pourtant, elle a été refusée en stage par plus de 10 agences de communication à cause de son voile.

«La communication c’est souvent un métier d’image, et forcément dans ma promotion j’ai été perçue comme une tache noire en raison de mon voile » nous confie-t-elle. C’est pour « briser cette chape de verre qui semblait surplomber [sa] tête. » que Wahiba Khallouki s’est décidée à fonder sa propre agence de communication.

Wahiba a lancé son agence « W.K » en référence à ses initiales, alors qu’elle était encore étudiante. Aujourd’hui, elle dirige une équipe. Elle a même été démarchée par une célèbre agence de communication située sur les Champs-Elysée. Celle-là même qui a refusé de prendre en stage à cause de son voile.

Aujourd’hui, elle réussit à en rire, pour elle la réussite de son agence est « un pied de nez à tous les préjugés », « une sorte de revanche » sur toutes les vexations subies.

Elle assure, en outre, que toutes les difficultés rencontrées n’ont fait que renforcer sa volonté d’entreprendre. « Je n’aurais pas pensé à lancer un tel projet si je n’avais été victime de toutes ces discriminations », indique-t-elle encore.

« L’entrepreunariat est une issue pour toutes les femmes qui peinent à trouver du travail en raison des discriminations », conclue Wahiba Khallouki.

Sylvie Eberena, française convertie à l’Islam, a elle aussi été victime de discrimination à cause de son voile.

Maman de quatre enfants, Sylvie, coach sportive et nutritionniste déborde d’idées. De son premier blog « My Home Bootcamp » à son entreprise Fit Sister, Sylvie se définit comme une « boulimique de projets ». Son livre sur la nutrition, « Simple comme Paléo », est un véritable succès en librairie.

Mais pour en arriver là, Sylvie a du changer de carrière. Professionnelle du marketing, Sylvie s’est reconvertit dans le sport, parce qu’elle n’a pas pu accéder au poste de ses rêves. « Dans le marketing, à cause du voile je n’ai pas eu accès au poste qui m’aurait le plus motivée. », explique t-elle.

Loin de se décourager par les discriminations, elle décide de changer de domaine pour mieux évoluer professionnellement. « Je ne voulais pas me brider », confie-t-elle.

Sylvie s’est donc lancée dans une formation d’animation sportive dont le but proclamé est de « rendre le sport accessible à tous ». Pourtant dès le départ, elle fut la cible répétée de remarques sur son voile lui reprochant pêle-mêle prosélytisme, atteinte à la sécurité. Malgré son obtention du diplôme tant recherché, Sylvie nous confie avoir « garder quelque chose d’amer par rapport à cette discrimination» d’autant qu’elle pensait « faire preuve d’ouverture en s’inscrivant à cette formation ».

Cette ouverture, Sylvie Eberena la pratique au quotidien puisque son entreprise ne s’adresse « pas forcément aux musulmanes ». D’ailleurs ses clientes viennent d’horizons très différents et voient en elle d’abord leur coach sportive et nutritionniste et non « un équivalent voilée de ce qu’il y a ailleurs. »

« Le voile m’a poussée à accomplir mon rêve »

Pour les deux entrepreneures, le voile n’a jamais été un frein à leur entrepreneuriat. Wahiba Khallouki, qui revendique porter le voile en « pleine et totale liberté », défend l’idée que le voile « n’est pas en contradiction avec [sa] féminité et [sa] volonté d’accomplir [ses] ambitions. ». Mieux encore, son voile a été le «moteur qui [l]’a poussée à surmonter les discriminations et à renforcer [sa] persévérance pour accomplir [son] rêve.» « Veiller à entretenir la passion crée la motivation » conseille Wahi

.

Même son de cloche pour Sylvie. « Il ne faut pas se mettre de freins mais au contraire se donner toutes les possibilités » défend-elle. Cette dernière explique que son but est de « proposer quelque chose de qualitative sans que les gens fassent référence à [son] voile. ».

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