De Bouteflika à Gaid, ou de Lucky Luciano à Salvatore Marenzano ! Par Ferhat Ait Ali

Publié le par S. Sellami

Alors que la Mafia New-yorkaise est passée de la bande criminelle archaïque de Salvatore Marenzano, au Syndicat du crime organisé et sophistiqué de Lucky Luciano, le Régime Mafieux Algérien prend le chemin inverse : De la mafia sophistiquée des Bouteflika à celle archaïque de Gaid Salah !

Brillante analyse que nous fait l’expert financier Ferhat Ait Ali qui constate, comme beaucoup, la renaissance du Système. Le même que celui de Bouteflika et de l’anté-Bouteflika. Un Système de 57 ans d’âge, l’archaïsme en plus !

La bonne nouvelle : Il ne donne pas cher de sa peau !

MA REVUE DE PRESSE DZ
De Bouteflika à Gaid Salah, ou de Lucky Luciano à Salvatore Marenzano !

Il est manifeste que ce qui est reproché aux trois lascars arrêtés à Blida, n’est pas leurs forfaitures passées, ni la prise d’otage sur une nation avec le consentement de tous les segments du régime sans aucune exception pour le troisième. Ni encore moins la rapine et la protection de toutes les rapines depuis les années 90, ainsi que la casse méthodique de l’idée même d’état, au profit de leaderships crapuleux, personnalisés et erratiques, qui manifestement continuent à ce jour sous d’autres habillages et discours encore plus voyants qu’avant. Mais le fait, de s’être alliés pour évincer un ennemi commun, devenu une menace existentielle pour les trois, en l’occurrence l’actuel chef d’état major.

Ils paient donc le fait d’avoir raté leur coup, et pas celui de l’avoir tenté, et un peu plus le fait d’avoir mis au parfum d’autres parties qui manifestement ne sont pas du même avis ni du même camp.

Et ceci est une très bonne chose, pour le pays, non pas parce que ce qu’ils ont fait est moralement condamnable, car rien ne l’est dans une guerre de gangs ou toutes les parties usent des mêmes techniques, et abusent de l’état à des fins autres que celle de pérenniser l’état. Mais tout simplement, parce que j’estime que ces trois là, leurs combines, leurs hommes et surtout leurs réseaux et techniques, sont autrement plus aptes à pérenniser le système et même à le revendre aux occidentaux, que leurs vainqueurs actuels.

Ils sont à la mafia, ce que Lucky Luciano, est à Salvatore Marenzano, soit la variante la plus moderne, et la plus planificatrice, qui a permis à toute la baraque de tenir des décennies, par le crime, l’esbroufe et la vente des faux semblants, avec quelques doses de criminalité au besoin.

Et je doute que leurs vainqueurs, soient de cette nature, ni capables de continuer leur œuvre de squat de la volonté nationale avec autant d’efficacité.

Même si les résultats du match actuel sont en faveur de l’autre équipe, du moins dans leurs querelles internes, ils ne sont annonciateurs de rien de bon pour le système.

La preuve Etant que ces trois là, on réussi à gouverner sans rien assumer, ni signer y compris leurs instructions les plus dangereuses, en les faisant assumer par d’autres, et que deux d’entre eux, n’ont pu être vus physiquement qu’à la fin de leurs carrières officielles, comme des sortes de princes des ténèbres qui officiaient dans le noir absolu, et étaient craints sans être vus.

Alors que leurs pourfendeurs, et accessoirement vainqueurs, font exactement l’inverse, en assumant tout, y compris ce qui n’est pas de leur ressort, et en étant plus visibles que les institutions qu’ils commandent et même que le président officiel qu’ils sont sensés suivre dans ses décisions.

Et entre un Général qui a utilisé l’armée sans jamais être vu de 1990 à 2015, et un autre qui est plus visible que l’armée, le choix est vite fait pour moi.

 

Pas en terme de bonne gouvernance ce qui n’est pas dans le rayon de toute la clique, mais en terme de bonne gestion de la mauvaise gouvernance, ou les trois ont une longueur d’avance, sur tous les Algériens.

Et même chez les reptiles, les pythons sont plus impressionnants que les cobras vus de loin, mais dans les faits, le venin compte plus que la taille, et je dors mieux en sachant qu’un gros serpent visible de loin est dans les parages, qu’en pensant à un cobra lové dans le noir.

Nous sommes en 2019, et les dictatures ont besoin de se vendre sous un emballage pseudo moderne, pour exister, et surtout de se trouver un ennemi même virtuel qui déplaît aux occidentaux, quitte à le fabriquer. Et pas de s’offrir un habillage primitif, digne des années 60, et de se trouver des ennemis en déclarant qu’ils sont ennemis du pays à tort ou à raison.

Et en ces sens, s’il y a bien quelqu’un qui va démanteler ce système pièce par pièce, sans même s’en rendre compte, c’est bien le dernier rescapé d’un siècle avec lequel tout ce beau monde aurait du disparaître des écrans radars.

Et la présence des trois autres oiseaux en liberté, était de fait plus un danger pour les citoyens que pour lui qui ne pourra même plus trouver quelqu’un à qui coller la contestation en cours. A moins de chercher plus bas dans le couffin jusqu’à y inclure toute la population moins quelques supplétifs, trouvés dans les bas fonds de la politique et parfois même de la société.

De ce fait il ne reste au système qu’à abdiquer en gros, ou se trouver des têtes d’affiches autrement plus convaincants ce dont je doute très fort, vu sa composante actuelle,

Il est vrais qu’à la fin d’un système despotique et prédateur, la tache ingrate de le déshabiller et de le montrer sous son visage primitif, incombe aux moins futés de sa composante, qui cumulent en quelque jours, ses tares cachées de plusieurs décennies.

Il est vrai aussi, que les décantations dans la société se font plus rapidement et plus clairement entre les tenants d’un despotisme plus brut et plus voyant, et ceux d’une république dévoyée par les faux semblants.

Ainsi nous aurons à la clé, ou une république digne de ce nom, ou personne n’aura rien parce que la dictature tiers mondiste, il faudra oublier une bonne fois pour toutes pour ceux qui en rêvent.

Et pour le peuple, je n’en reconnais que celui qui se conçoit comme tel, et défends les droits de tous, à l’exclusion de ceux prêts à s’inscrire en supplétifs d’une nouvelle dictature, et surtout l’encourager à être dans la nuisance.

Les despotismes tombent sous les coups des hommes et femmes libres, pas d’esclaves patentés, qui sont tout sauf un peuple. Ceux là naviguent entre la horde quand ils se croient forts, et le troupeau quand ils sont bien encadrés et attirés par la pitance. Et ne sont dangereux que pour celui qui les croit amis.

Ferhat Ait Ali, Le 9 Mai 2019


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