Poutine qualifie de «lâche» l'arrestation des deux militaires russes par Kiev en Crimée

Publié le par S. Sellami

Selon le président russe, les hommes ont été attirés par la ruse à la frontière avant d'être kidnappés sur le sol russe par les forces ukrainiennes. Il a qualifié l'incident de «lâche», le comparant au blocus énergétique de la Crimée en 2015.

Le président russe Vladimir Poutine s'est exprimé sur la détention de deux militaires russes par les forces de sécurité ukrainiennes (SBU) le 20 novembre dernier.

Dans un entretien à l'agence RIA Novosti, le chef d'Etat a dénoncé un acte «lâche» de la part des forces de sécurité ukrainiennes qui d'après lui, ont attiré les militaires à quelques mètres seulement de la frontière avant de les kidnapper. 

Vladimir Poutine a également plaidé que la Russie s'était toujours comporté avec respect envers le militaires ukrainiens et que c'est d'ailleurs pour cette raison que les deux militaires kidnappés avaient été admis dans l'armée russe après avoir été arrêtés. 

Moscou dénonce «une ruse lâche», Kiev parle de «désertion»

Selon Kiev, les deux anciens militaires ukrainiens, Maxime Odintsov et Alexander Baranov ont été arrêtés à la frontière entre l'Ukraine et la Crimée au checkpoint Tchongar. Ils sont accusés de désertion par Kiev en raison de leur transfert vers les forces armées russes. 

Le ministère de la Défense russe a été le premier à annoncer la détention de ses militaires. Dans sa déclaration du 20 novembre, le ministère explique que Odintsov et Baranov «ont été détenus illégalement et kidnappés du territoire de Crimée avant d'être transportés vers la région de Nikolaïevo», situé du côté ukrainien de la frontière.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a également déclaré que les militaires avaient été kidnappés par les forces de sécurité ukrainiennes du côté russe de la frontière, ce que Kiev dément, prétendant le contraire.

Les responsables du SBU ont en effet rapporté que «deux anciens militaires ukrainiens avaient été arrêtés après avoir violé le serment à la nation en passant dans l'armée russe après l'annexion illégale de la Crimée».

Le lendemain, l'agence RIA Novosti a dévoilé la version de Kiev de l'arrestation en citant une source des structures militaires ukrainiennes : 

Selon cette source, il y a une dizaine de jours, les deux militaires auraient été contactés «par des gens se présentant comme des représentants de l'université de Kharkov et qui leur ont proposé de leur fournir des diplômes officiels contre de l'argent». D'après cette version, la transaction devait se faire dans la zone neutre située entre les postes frontières russes et ukrainiens en Crimée.

Le SBU a publié sur son site une supposée vidéo de l'arrestation qui se serait passée entre le point de passage frontalier russe de Djankoï et celui ukrainien de Chongar. 

Dans la vidéo, on aperçoit des hommes en pleine transaction avant que plusieurs d'entre eux ne se saisissent d'un homme en blouson bleu. Dans la suite de la vidéo, l'homme au blouson bleu, le visage tuméfié, déclare prendre conscience de son acte de trahison et de désertion en accord avec la législation militaire ukrainienne.

Le 22 novembre, le ministère de la Défense russe avait déclaré considérer ces actes des services spéciaux ukrainiens à l'encontre de citoyens russes comme «une nouvelle provocation grossière» exigeant leur retour immédiat en Russie. Le ministère avait ajouté craindre que ces soldats ne fassent désormais l'objet d'une enquête criminelle pour de «faux crimes contre l'Ukraine».

Un «acte lâche» qui rappelle le blocus énergétique de la Crimée en 2015

«C'est une trahison qui se retournera contre tous ceux qui se livrent à ce genre d'agissement lâche qui n'est pas sans rappeler la coupure délibérée de l'électricité en Crimée à la veille du Nouvel An 2016 dans des conditions de grand froid», a tempêté le président russe cité par l'agence TASS.

Par ces déclarations, Vladimir Poutine a rappelé l'arrêt brutal de l'acheminement de courant électrique vers la Crimée décrété par Kiev durant le mois de décembre 2015, après le sabotage de lignes à haute tension par des activistes ukrainiens qui avait plongé la péninsule dans le noir à la veille du Nouvel An et par des températures glaciales.

Moscou avait à l'époque qualifié l'incident de «blocus énergétique» et au mois de décembre 2015, Vladimir Poutine avait ordonné l'instauration d'un pont énergétique devant libérer la péninsule de sa dépendance à Kiev en matière d'électricité. 

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