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Macron va donner un gros chèque des deniers publiques à l'ONG pro djhadiste Syria Charity

Publié le par S. Sellami

Mohammad Alolaiwy, président de Syria
 Charity, participe aux colloques de l'UOIF
Après Hollande qui avait déroulé le tapis rouge aux Casques Blancs (qui travaillent activement avec les terroristes), Macron lui emboîte le pas en invitant à l'Élysée l'ONG islamiste proche des Frères Musulmans Syia Charity. Cette invitation fait suite à l'annonce du gouvernement du déblocage de 50 millions d'euros pour des projets en Syrie

Plus d'une vingtaine de représentants d'ONG - dont Médecins du Monde, l'UOSSM, Care, la Croix Rouge, Handicap International, Action contre la Faim, étaient présentes.


Mais la présence qui choque c'est clairement celle de Syria Charity qui devrait logiquement bénéficier de quelques millions gracieusement offerts par les contribuables français (les 50 millions seront à répartir entre les différentes ONG). Voyons un peu de qui on parle.

Non content d'être liée aux Frères Musulmans, cette ONG collabore activement, comme son homologue les Casques Blancs, avec les groupes djihadistes en Syrie. L'humanitaire (un vrai) Pierre Le Corf avait d'ailleurs visité un QG délaissé de cette organisation suite à la libération d'Alep Est et ce qu'il y a découvert ne laisse aucune place au doute quand à leurs réelles motivations et objectifs en Syrie:
 

Dans le même temps, le président de SOS Chrétiens d'Orient a annoncé, visiblement décontenancé, que son ONG n'avait pas été convié à l'Élysée (ils n'obtiendront donc probablement aucun fonds).


 
L'un des fondateurs de SOS Chrétiens d'Orient, Benjamin Blanchard donne son point de vue sur Syria Charity:
 
"«Visiblement, Syria Charity a un agenda politique et travaille en étroite collaboration avec les groupes qui contrôlent la province d'Idlib. C'est assez troublant. Il faut se réjouir que la France s'engage pour aider la Syrie, sous réserve que ces fonds n'aillent pas pour des organisations dévoyées, qui sont au service de causes religieuses fondamentalistes.»"

On remarquera que Syria Charity a activement participé dans la propagande médiatique en relayant les mensonges sur la mise en scène à Douma (notamment la vidéo ou l'on retrouve le petit Hassan):
http://www.fawkes-news.com/2018/04/macron-accueille-lelysee-et-va-donner.html
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Syrie. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni jouent avec le feu et la guerre

Publié le par S. Sellami

                                                                                                                                                        Une photo partagée par l'armée syrienne montre une explosion aux abords de Damas (Syrie) ce samedi 14 avril. Photo Armée Gouvernementale Syrienne / AFP.                                                                                                                                                                                           Une photo partagée par l'armée syrienne montre une explosion aux abords de Damas (Syrie) ce samedi 14 avril. Photo Armée Gouvernementale Syrienne / AFP.

Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont déclenché dans la nuit de vendredi à samedi des frappes contre le régime de Bachar al-Assad. La Russie condamne un acte qui sera suivi de conséquences. Amnesty internationale demande que "Toutes les précautions doivent être prises pour minimiser le tort causé aux civils dans les actions militaires.

Les frappes militaires occidentales en Syrie reviennent à "insulter le président russe", un acte qui sera suivi de conséquences, a averti vendredi l'ambassadeur de Russie à Washington, Anatoli Antonov. "Nous avions averti que de tels actions appelleraient des conséquences", a écrit le diplomate dans un communiqué. "Nos mises en garde ont été ignorées", a-t-il déploré, peu après que les Etats-Unis, la France et le Royaume Uni ont déclenché des frappes contre le régime de Bachar al-Assad, accusé d'avoir utilisé des armes chimiques contre des civils.
 
 
Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont déclenché dans la nuit de vendredi à samedi des frappes concertées en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad.  L'état-major français a confié la mission de bombardement à plusieurs chasseurs Rafale. Londres a utilisé quatre avions de chasse Tornado GR4 de la Royal Air Force, équipés de missiles Storm Shadow. Les Etats-Unis ont tiré des "types de munitions divers", dont des missiles de croisière Tomahawk. D'après Fox News, des bombardiers à long rayon d'action B-1 ont aussi été engagés. Le ministre américain de la défense Jim Mattis a précisé que les forces américaines avaient employé deux fois plus de munitions que pour la frappe américaine d'avril 2017 sur la base militaire d'Al-Chaayrate, près de Homs. La défense anti-aérienne syrienne est elle entrée en action mais aucune perte humaine n'a été à déplorer côté américain, selon le Pentagone.
 
Les Britanniques ont indiqué avoir frappé un complexe militaire - une ancienne base de missiles - à 24 kilomètres à l'ouest de Homs, "où le régime est supposé conserver des armes chimiques". Le président français Emmanuel Macron a souligné que les frappes françaises étaient "circonscrites aux capacités du régime syrien permettant la production et l'emploi d'armes chimiques". Selon le général Joe Dunford, chef d'état-major américain, les forces occidentales ont visé trois cibles liées au programme d'armement chimique syrien, l'une près de Damas et les deux autres dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie.
 
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des centres de recherche scientifique, "plusieurs bases militaires" et des locaux de la garde républicaine à Damas et ses environs ont été pris pour cibles. La télévision d'Etat syrienne a rapporté des "informations" selon lesquelles un "centre de recherches" dans le quartier de Barzé, dans le nord-est de Damas, avait été visé. La télévision d'Etat syrienne a affirmé que des missiles avaient été "interceptés" à Homs.
Les États-Unis, la France et la Grande Bretagne amé ont selon le Pentagone pris soin d'éviter de toucher les forces russes, massivement présentes dans le pays. Ce que les autorités ont confirmé.
 
Le communiqué publié samedi par l'Elysée précise que "la France et ses partenaires reprendront, dès aujourd'hui, leurs efforts aux Nations unies pour permettre la mise en place d'un mécanisme international d'établissement des responsabilités, prévenir l'impunité et empêcher toute velléité de récidive du régime syrien".
 
"Depuis mai 2017, les priorités de la France en Syrie sont constantes : terminer la lutte contre Daech, permettre l'accès de l'aide humanitaire aux populations civiles, enclencher une dynamique collective pour parvenir à un règlement politique du conflit, afin que la Syrie retrouve enfin la paix, et veiller à la stabilité de la région", insiste-t-il avant d'ajouter: "je poursuivrai ces priorités avec détermination dans les jours et les semaines à venir".
 
Le chef de l'Etat annonce aussi que, conformément à la Constitution, "le Parlement sera informé et un débat parlementaire sera organisé, suite à cette décision d'intervention de nos forces armées à l'étranger".
"Un coup a été porté contre la capitale d'un Etat souverain qui a tenté pendant de nombreuses années de survivre au milieu d'une agression terroriste", a écrit sur Facebook la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Les frappes occidentales contre la Syrie interviennent "au moment où elle avait une chance d'avoir un avenir pacifique", a-t-elle déclaré. Elle se référait au fait que les forces gouvernementales syriennes soutenues par la Russie ont repris ces derniers mois une grande partie des territoires qui étaient tenus par les groupes rebelles.
L'opération conjointe a eu lieu une semaine après l'annonce d'une attaque chimique à Douma, près de Damas, attribuée par les Occidentaux aux forces gouvernementales et qui aurait fait plus de 40 morts. Maria Zakharova a déclaré que des médias occidentaux portaient une certaine responsabilité dans les frappes, dans la mesure où la Maison Blanche a déclaré s'appuyer notamment sur "de nombreuses sources dans les médias" pour justifier sa conviction de la culpabilité du pouvoir syrien. "Les médias américains et d'autres médias occidentaux doivent comprendre leur responsabilité dans ce qui vient de se passer", a dit la porte-parole russe.
L'Iran, principal allié régionale de Damas, a mis en garde samedi contre les "conséquences régionales" des frappes ciblées menées par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni contre la Syrie tout en les condamnant "fermement".

"Les Etats-Unis et leurs alliés, sans aucune preuve et avant même une prise de position de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont menée cette action militaire (...) contre la Syrie et sont responsables des conséquences régionales de cette action aventuriste", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires, selon son canal Telegram.

 
Tout en reconnaissant que l'attaque chimique présumée attribuée au régime de Damas était une "abomination", certains élus démocrates, comme le sénateur Tim Kaine, considèrent que les frappes lancées dans la nuit de vendredi à samedi sont illégales. "La dernière chose que le Congrès devrait faire est de donner un chèque en blanc à ce président pour guerroyer contre n'importe qui, n'importe quand. Nous devons mettre des limites claires avant qu'il ne commence une autre guerre", a dit M. Kaine, qui fut candidat à la vice-présidence des Etats-Unis en 2016, en "ticket" avec Hillary Clinton. "Aujourd'hui, c'est une frappe contre la Syrie - qu'est-ce qui l'empêchera ensuite de bombarder l'Iran ou la Corée du Nord ?", a-t-il ajouté. À l'inverse, des élus républicains se sont félicités de la décision d'engager des frappes.
LORENZO CLÉMENT AVEC AFP
SAMEDI, 14 AVRIL, 2018

https://www.humanite.fr/syrie-les-etats-unis-la-france-et-le-royaume-uni-jouent-avec-le-feu-et-la-guerre-653722

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GAZA : les raisons de la colère.

Publié le par S. Sellami

GAZA:les raisons de la colére.

GAZA:les raisons de la colére.

Publiée par Pensée Libre sur vendredi 13 avril 2018

https://www.facebook.com/lelibrepenseuranonyme/videos/1552977214828417/

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Le traumatisme psychiatrique algérien à Marseille

Publié le par S. Sellami

«A force de nous entre-tuer, nous finirons un jour par ne parler qu’aux morts». Propos d’Ammy Simane, dont le portrait orne la couverture de l’ouvrage de Kamar Idir sur le traumatisme psychiatrique algérien de Marseille.

Ce papier est publié à l’occasion du 56me anniversaire des accords d’Evian, le 18 mars 1962, qui mirent fin à sept ans de guerre coloniale française en Algérie et débouchèrent sur l’indépendance de ce pays, après 130 ans de colonisation. Retour sur un aspect méconnu de ce drame.

1 – 80 % des patients des établissements psychiatriques de Marseille sont des Algériens

Un chiffre résume à lui seul le traumatisme psychiatrique des Algériens de Marseille et dispense de tout commentaire : Quatre-vingt pour cent (80 %) des patients qui fréquentent les établissements psychiatriques de la cité phocéenne sont des Algériens, conséquence des convulsions de l’histoire, de la conquête coloniale, des troubles post indépendance, de l’acculturation, de la de-personnalisation, des remugles de la vie, de la fragilité humaine et de la loi d’airain du capitalisme sauvage.

En dix-sept portraits, Kamar Idir, auteur de l’ouvrage «D’une vie à l’autre: Des vies fragiles» (Édition La FRACHI) (1), nous offre un saisissant panorama de la misère de ces «damnés de l’exil», «venus s’échouer sur les trottoirs, les dortoirs ou les mouroirs de la cité phocéenne; des hommes qui n’ont comme foyer que la rue, le refuge pour sans-abris, le squat, ou au mieux l’hôtel miteux», pour reprendre l’expression de Fathi Bouaroua, Directeur régional PACA de la Fondation Abbé Pierre, co-éditeur de l’ouvrage.

De l’enfumage des grottes au moment de la conquête coloniale, au massacre de 40.000 Algériens à Sétif, cent ans après, le 8 Mai 1945, le jour de la victoire alliée de la 2me guerre Mondiale; Des «chairs à canon», à «faire suer le burnous», de la déportation en Nouvelle Calédonie, aux déportations durant la guerre d’Algérie de l’ordre de deux millions de personnes (2) aux ratonnades et à la torture, rares sont les Algériens sortis indemnes de ce processus centenaire d’acculturation et de dépersonnalisation.

Touche supplémentaire à ce sombre tableau: la discrimination ethnico religieuse du fait du Décret Crémieux qui accorda la citoyenneté française aux indigènes juifs d’Algérie et le refusa aux autochtones musulmans, de même que le terrorisme de l’OAS en guise de bouquet final à l’Indépendance qui explique indirectement le fort exode des Français d’Algérie.

Le terrorisme de l’Organisation de l’Armée Secrète, commandée alors par le Général Raoul Salan, ancien commandant en chef en Algérie, a provoqué la mort de plus de 2.200 morts, civils ou militaires. Les « nuits bleues », les opérations à explosion multiples aux quatre coins de d’Alger, ont atteint leur paroxysme en janvier et février 1962, visant en premier lieu des personnalités ou des journaux communistes.

En Algérie, à partir de mai 1961, c’est parfois jusqu’à 350 explosions mensuelles qui secouaient la capitale algérienne. L’assassinat le 15 mars 1962, quelques jours avant le cessez-le-feu, de six dirigeants de centres sociaux éducatifs, restera un des exemples de ce terrorisme aveugle, dont l’action était approuvée par la majorité de la population européenne d’Algérie.

Un comportement qui ira grossir le flot des rapatriés vers le sud de la France au point de constituer un fort «lobby pieds noirs», unique pays au Monde parmi les anciennes puissances coloniales européennes à disposer d’un groupe de pression d’anciens colons, le terreau de l’extrême droite française.

L’important taux psychiatrique algérien – quadruple du taux des patients des autres nationalités, particulièrement des patients originaires du Maghreb – s’explique aisément par la durée de la colonisation française de l’Algérie (130 ans) et par la dureté de cette colonisation avec le code de l’indigénat doublée d’une guerre de Libération de six ans; avec en superposition l’ostracisme soft qui frappe la communauté algérienne de Marseille, -de l’ordre de 250.000, soit le quart de la population de la métropole phocéenne-, mais dont la présence massive demeure néanmoins invisible, en dépit d’un important lot d’universitaires, d’entrepreneurs, d’artistes et d’acteurs de la société civile.

Se superposant à leur surexploitation, en un sort comparable aux Chibanis, -ces vieux travailleurs immigrés sous-payés, sans protection sociale, sans abri-, cette perte de repères a été fatale à bon nombre d’émigrés algériens de France. Un phénomène amplifiée par leur précarité et leur exclusion sociale pour aboutir finalement à leur déstructuration et leur aliénation.
Peu de gens de par le monde auront vécu pareilles épreuves dans la sérénité et la bonhomie. Rares sauront «raison garder» de ce parcours chaotique rempli de bruits de fureurs.
Facteur aggravant, la précarité de la condition psychiatrique à Marseille. Parent pauvre de la santé en France, cette spécialité paie depuis des années un lourd tribut aux réductions des dépenses de santé.

«Tout simplement parce que la psychiatrie est le secteur où les économies sont le plus faciles à réaliser », analyse le Pr Christophe Lançon, chef du pôle psychiatrie Sud à Marseille, qui pointe, par ailleurs, l’absence de choix politique.
Car si, depuis la décennie soixante, pour rompre avec l’enfermement et la psychiatrie « asilaire », les alternatives à l’hospitalisation doivent être encouragées, les moyens manquent. Il faut souvent plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous en accueil de jour.

Curieux rapport que celui qui lie Marseille à l’immigration algérienne fonctionnant selon le couple attraction-répulsion, accréditant par moments l’idée de Marseille comme étant la 49 me Wilayas de l’Algérie.
Pour s’en convaincre, il suffit de recenser le nombre de postulants à des mandats politiques. Hormis Samia Hallali, sénatrice PS de Marseille, tous les compétiteurs au suffrage universel dans ce département assuraient jusqu’aux élections législatives de 2017 un rôle de suppléance, dragueurs de voix de l’électorat maghrébin dans une fonction supplétive, lointaine réminiscence des supplétifs harkis de l’armée française en Algérie.
Non une fonction décisive, une fonction décisionnaire, mais une fonction subalterne, figurative. Comme si un plafond de verre frappait d’ailleurs tous les postulants à des fonctions électives originaires de l’émigration bariolée (Arabes, Africains, Antillais), malgré la vitalité et la créativité de la population basanée.

2 – Les victimes du colonialisme traitées par des praticiens néo colonialistes.

Dans le cas de la psychiatrie, fait aggravant, la grande majorité des cliniciens des établissements psychiatriques de Marseille étaient, au départ, des praticiens originaires de l’Algérie Française, des « pieds noirs » transplantés à Marseille du fait de l’exode post indépendance algérienne, voués à la thérapie des Algériens.
Bon nombre d’entre eux opéraient déjà à Blida, la plus importante clinique psychiatrique d’Algérie, immortalisée par le psychiatre martiniquais Frantz Fanon, compagnon de route de la Révolution algérienne et auteur du mémorable ouvrage « Les Damnés de la Terre ».
Une situation surréaliste qui conduira un observateur avisé à relever cette incongruité par cette formule désabusée selon laquelle «les victimes du colonialisme traitées par des praticiens néo colonialistes».

Les cliniciens ont mis d’ailleurs à profit cet afflux pour approfondir leur connaissance de la traumatologie mentale au point que l’expertise thérapeutique acquise en ce domaine a servi de produit d’appel à de nombreux patients du Maghreb qui n’ont pas hésité à braver la mer pour tenter d’héberger leurs souffrances ou plus simplement de soulager leurs tourments réels ou supposés.
Un motif de fierté pour les nostalgiques de l’Empire français, un sujet de désolation pour de nombreux algériens contraints de confier leur psychisme à leurs anciens colonisateurs. Une perversion absolue.

3- «Des mots pour guérir les maux» ou le lent cheminement de l’exil à la psychiatrie

L’ouvrage se présente comme une description du lent cheminement qui conduit de l’exil à la psychiatrie. En 17 tableaux et autant de témoignages sur un total d’une centaine, l’auteur se propose de «guérir les maux par les mots», articulant son œuvre sur trois périodes charnières de l’histoire de l’Algérie : La guerre d’Indépendance (1954-1962), la décennie noire (1989-2000), l’époque contemporaine.
Le signataire de cette recension a retenu trois cas emblématiques de cette dérive. Le reliquat des témoignages figurera dans le documentaire qui complétera la sortie du livre, à l’automne 2017.

A – Ammy Slimane (Oncle Slimane).

Membre du groupe du Général Bellounis (3), partisan vigoureux de Messali Hadj, le pionnier de la revendication indépendantiste algérienne, hostile à la fois au FNL (Front de Libération Nationale) et à l’Armée française, Ammy Slimane refusera à l’indépendance tant la nationalité française, « la nationalité du colonisateur », que la nationalité algérienne, « la nationalité de l’État FLN ».
Apatride, il rompra les amarres avec son pays natal et échouera à Marseille, porte d’entrée de l’Europe mais aussi, pour beaucoup, lieu d’échouage des épaves de la vie. D’errance en déviance, cet homme pieux mais psycho rigide et intraitable, sans ressources, se retrouvera, en 2010, à l’UHE de Marseille (Unité d’hébergement en urgence), une antenne chargée d’héberger les personnes en grande détresse. Le gîte assuré de 18H00 au lendemain 08H00. Dans la journée, Ammy Slimane bivouaque dans le périmètre ensoleillé du Vieux Port et du Mucem.
Une aubaine les jours ensoleillés ; une malédiction les jours de grand mistral. Désormais octogénaire, l’homme n’a plus comme compagnon unique, que ses souvenirs qu’il égrène ad vitam et le soliloque éternel. A coups de drogues dures et d’alcools forts, fortement consommés et absorbés en quarante ans de vie nomade dans la métropole phocéenne,

B- Ammy Ahmad

Ancien combattant de la zone d’Oujda, opérant sous le commandement d’Abdel Aziz Bouteflika, l’actuel président algérien, à l’époque commandant si Abdel Kader, Ammy Ahmad rompra, lui aussi, les amarres à la suite d’un différend avec sa hiérarchie. Il sera affecté à un poste diplomatique dans le Nord de la France avant de se retrouver sur les quais du Vieux Port de Marseille et les rigueurs de la vie de rue.

C- H’Mida.

Un «grand alcoolisé», selon le jargon médical, qui cherchera à noyer dans l’alcool et l’oubli et les blessures de son âme et de son corps.
A journées faites, à grandes rasades d’alcool, entrecoupées de bouffées velouteuses d’herbes de tous horizons, cet ancien cadre d’une entreprise algérienne habitué des cycles de formation professionnelle en France se retrouvera en suivi médicalisé à Marseille, bénéficiaire du Cotorep, l’allocation aux adultes handicapés, avec obligation de soins hebdomadaires. D’un montant de 810, 89 euros par mois, l’allocation n’est pas soumise à l’impôt sur le revenu. Un viatique qui lui permet de tenir entre deux consultations psychiatriques et de trouver clémente la loi de la jungle dictée dans les ruelles de Marseille. A la Merci des grands caïds de la drogue.

4 – Kamar Idir

A Marseille depuis 1993, où il a atterri propulsé par la violence de la «décennie noire» algérienne, en fonction depuis cette date à Radio Galère, dont il a fait un poste d’observation privilégié du malaise algérien, Kamar Idir, photographe par ailleurs animateur radio, est un homme de terrain et d’écoute.
Pour la réalisation de son 4 me ouvrage «D’une rive à l’autre : Des vies fragiles», l’auteur a passé un an avec «Les entendeurs de voix», en compagnie d’un psychiatre Thomas Bossetti. Les séances se sont déroulées tous les mercredis de 14 à 16 heures où l’animateur initie les «patients psychiatriques au Slam, avec passage à la radio une fos par mois, le dernier jeudi. Les vendredis, il anime un atelier avec les «femmes alcoolisés et toxicomanes», qu’il veille à responsabiliser en les initiant à divers métiers.
Jeudi, il anime l’émission «Harragas» sur les candidats à l’exil, sur Radio Galère; Un programme au sein duquel le signataire de ce texte anime une revue de presse de trente minutes intitulée «Revue de presse Halal sur des sujets Haram», consacrée à traiter les angles morts de l’actualité internationale.
Récidiviste, Kamar Idir est l’auteur de deux ouvrages édités par ART Tribales et réalisés à quatre mains: Kamar Idir, pour la photo, et Dominique Carpentier, pour le texte :
«Présence invisible : Une histoire de l’émigration algérienne à Marseille dans la période post-coloniale».
-«Brûlez moi, comme ça je peux chanter» Fantasmes et réalités autour d’une immigration comme les autres» (un livre anthologie sur les Roms).
«Les dames de l’exil», éditions la Franchi.

Pour aller plus loin sur ce sujet

5- Négation des principes fondateurs de la République française, le colonialisme est un crime contre l’humanité.

Les faits affligeants précités ne sauraient occulter le débat. Loin d’être un exercice de flagellation, le propos ne relève pas de l’appétence polémique, mais répond à un devoir de vérité historique.
Osons l’affirmation: La colonisation a constitué un cas parfait de «Crime contre l’humanité», particulièrement la colonisation française en Afrique, plus spécialement la colonisation française en Algérie, dont les ravages se font sentir encore de nos jours par les effets corrosifs à long terme du Code de l’Indigénat et le phénomène d’acculturation qu’il a généré sur la population algérienne.
L’exercice ne relève ni de la démagogie, ni d’un populisme de bon aloi, de bonne guerre il est vrai, dans ce genre de démonstration. Il vise à apporter une contribution à la clarification sémantique et psychologique du débat post-colonial par le pistage des non-dits de la conscience nationale à travers un voyage dans les méandres de l’imaginaire français. Ni populisme, ni démagogie, ni dénigrement non plus.
Mais l’application de l’analyse de contenu à de constats qui bien que lapidaires ne sont nullement sommaires, ni rudimentaires. Une thérapie par électrochocs en somme. Un voyage révélateur des présupposés d’un peuple, des ressorts psychologiques d’une nation et de la complexion mentale de ses dirigeants.
– Le triptyque républicain (Liberté, Égalité, Fraternité), le mythe fondateur de l’exception française à l’épreuve de la colonisation.

A) – La liberté :

La Colonisation est la négation de la Liberté. La Colonisation n’est pas, loin s’en faut, « la mise en valeur des richesses d’un pays transformé en colonie » selon la plus récente définition du dictionnaire «Le Petit Robert» Édition -2007
La liberté et La colonisation sont proprement antinomiques. Car la colonisation est l’exploitation d’un pays, la spoliation de ses richesses, l’asservissement de sa population au bénéfice d’une Métropole dont elle est, en fait, un marché captif, le réservoir de ses matières premières et le déversoir de son surplus démographique, de sa main d’œuvre et de sa surpopulation, le volant régulateur de son chômage.

Contraire aux idéaux de Liberté, d’Égalité et de Fraternité, -les principes fondateurs de la Révolution Française-, la colonisation est le fossoyeur de l’idéal républicain. Elle l’aura été quand bien même d’illustres figures françaises, telles Léon Blum, la conscience morale du socialisme, auront voulu – déjà- en célébrer les bienfaits comme un devoir de faire accéder à la civilisation les peuples primitifs. La célèbre « charge d’aînesse » de la France à l’égard des peuples qu’elle avait décrété « mineurs ».

Par transposition au débat contemporain, la rhétorique de Léon Blum est comparable à celle de l’ancienne conscience de la nouvelle gauche française, le philosophe André Glucksman, présentant l’invasion américaine de l’Irak en 2003 comme une contribution occidentale à l’instauration de la démocratie en terre arabe et non comme la mainmise américaine sur les gisements pétroliers de ce pays. Une posture reprise à son compte par son fils et son successeur dans l’imposture Raphaël Glucksman à propos de la Syrie.
«Le fardeau de l’homme blanc», théorisé par l’anglais Kipling, est un alibi commode, le thème récurrent à toutes les équipées prédatrices du Monde occidental.

B) – L’Égalité :

L’exception française est une singularité : Premier pays à avoir institutionnalisé la terreur comme mode de gouvernement, avec Maximilien de Robespierre, sous la Révolution française (1794), la France sera aussi le premier pays à inaugurer la piraterie aérienne, en 1955, avec le déroutement de l’avion des chefs historiques du mouvement indépendantiste algérien Ahmad Ben Bella, Mohamad Khider, Mohamad Boudiaf et Krim Belkacem), donnant ainsi l’exemple aux militants du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

La récidive dans la singularité est aussi un trait de l’exception française: En effet, ce pays jacobin, égalisateur et égalitaire se singularisera, aussi, en étant le seul pays au monde à avoir officialisé le « gobino-darwinisme juridique », à avoir codifié en Droit « la théorie de l’inégalité des races », une codification opérée sans discernement, pour promouvoir non l’égalité, mais la ségrégation.

La «Patrie des Droits de L’Homme» et des compilations juridiques modernes -le code civil et le code pénal- est aussi le pays de la codification discriminatoire, le pays de la codification de l’abomination: le pays du «Code Noir» de l’esclavage, sous la Monarchie, du «Code de l’indigénat» en Algérie, sous la République, qu’il mettra en pratique avec les «expositions ethnologiques», ces «zoos humains» dressés pour ancrer dans l’imaginaire collectif des peuples du tiers monde l’idée d’une infériorité durable des «peuples de couleur», et, par contrecoup, la supériorité de la race blanche comme si le blanc n’était pas une couleur, même si elle est immaculée, ce qui est loin d’être le cas.

Ce principe d’égalité est pourtant l’un des principes fondateurs de la République, entériné comme bien commun de la nation depuis deux siècles. Que n’a-t-on songé à le mettre en œuvre auparavant ? A croire que la laïcité ce concept unique au monde ne s’est forgé que pour servir de cache-misère à un chauvinisme récurrent de la société française.

Les hochets offerts épisodiquement non aux plus méritants mais aux plus dociles, en guise de lot de consolation, loin d’atténuer cette politique discriminatoire, en soulignent la parfaite contradiction avec le message universaliste de la France. Ils l’exposent à de douloureux retours de bâtons.

C) – Fraternité :

Le Bougnoule, la marque de stigmatisation absolue, le symbole de l’ingratitude absolue.

La fraternisation sur les champs de bataille a bien eu lieu mais la fraternité jamais. Jamais pays au monde n’a autant été redevable de sa liberté aux peuples basanés et pourtant jamais pays au monde n’a autant compulsivement réprimé ses alliés coloniaux, dont il a été lourdement redevable de sa survie en tant que grande nation.

De Fraternité point, mais en guise de substitut, la stigmatisation, la discrimination, la répression à profusion, enfin dernière mais non la moindre des trouvailles, la « cristallisation des pensions des anciens combattants », qui constitue à proprement parler, en dépit des circonvolutions du langage, un salaire ethnique, inique et cynique.

Par deux fois en un même siècle, phénomène rarissime dans l’histoire, ces soldats de l’avant, les avant-gardes de la mort et de la victoire auront été embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, dans une «querelle de blancs», avant d’être rejetés, dans une sorte de catharsis, dans les ténèbres de l’infériorité, renvoyés à leur condition subalterne, sérieusement réprimés aussitôt leur devoir accompli, comme ce fut le cas d’une manière suffisamment répétitive pour ne pas être un hasard, à Sétif (Algérie), en 1945, cruellement le jour de la victoire alliée de la seconde Guerre Mondiale, au camp de Thiaroye (Sénégal) en 1946, et, à Madagascar, en 1947, sans doute à titre de rétribution pour leur concours à l’effort de guerre français.

Pour aller plus loin sur ce thème :

A noter qu’en Grande Bretagne, cont

A noter qu’en Grande Bretagne, contrairement à la France, la contribution ultramarine à l’effort de guerre anglais a été de nature paritaire, le groupe des pays anglo-saxons relevant de la population Wasp (White Anglo Saxon Protestant), -Canada, Australie, Nouvelle Zélande-, a fourni des effectifs sensiblement égaux aux peuples basanés de l’empire britannique (indiens, pakistanais etc.).
Il s’en est suivi la proclamation de l’Indépendance de l’Inde et du Pakistan en 1948, au sortir de la guerre, contrairement, là aussi, à la France qui s’engagera dans dix ans de ruineuses guerres coloniales (Indochine, Algérie).

L’affirmation peut paraître péremptoire, n’y voyons aucune malice, mais correspond néanmoins à la réalité historique : Le clivage communautaire a préexisté en France dans l’esprit des autorités et des citoyens du pays d’accueil bien avant qu’il ne prenne corps dans l’esprit des migrants.
Par transposition du schéma colonial à l’espace métropolitain, l’immigré en France a longtemps été perçu comme un indigène, ce qui faisait paradoxalement de l’immigré, l’indigène de celui qui est étymologiquement l’indigène, une main-d’œuvre relevant de la domesticité de convenance, dont l’expatriation assurait sa subsistance et l’obligeait par voie de conséquence à un devoir de gratitude envers le pays hôte.

6- La France, la « Partie de la déclaration des Droits de l’Homme » et non « la Patrie des Droits de l’Homme ».

Loin d’être la «Patrie des Droits de l’Homme», la France est tout au plus la «Patrie de la Déclaration des droits de l’Homme», selon l’expression de l’ancien ministre socialiste de la Justice, Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort.
Le titre de «Patrie des Droits de l’Homme» reviendrait à des pays plus méritants en la matière, la Suède par exemple.
Quant à la France, elle porte, elle, les stigmates des abus des Droits de l’homme qu’elle a commis au nom des Droits de l’Homme. Les pensionnaires des établissements psychiatriques de la région de Marseille en portent un témoigne silencieux et douloureux.
«La France n’aime pas qu’on lui présente la facture de son histoire. Elle préfère se présenter comme l’oie blanche innocente qu’elle n’a jamais été. Ce n’est pas ainsi que perdure une grande nation, mais en respectant ses valeurs. Le dire, c’est servir son pays. Le nier, c’est l’offenser». Noël Mamère, ancien député écologiste. Cf. « Pas à un paradoxe près, la France reconnaît le génocide des . CF blogs.rue89.nouvelobs.com› Rue89 › Noël toute l’année.

Références

1 -«D’une rive à l’autre, des vies fragiles» Photographies et recueil de paroles. Edité par La Frachi. Ouvrage réalisé avec le soutien financier de la Direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale et de la Fondation de l’Abbé Pierre, ainsi que l’AMPIL, action méditerranéenne pour l’insertion par le logement. ISBN 978- 2- 9546- 761 1, Prix 18,00 euros

2- Les déportés d’Algérie en Nouvelle Calédonie : Près de deux milles algériens ont été déportés en Nouvelle Calédonie. Très exactement 1822 déportés, condamnés de droit commun dont une partie importante sont des condamnés pour des actes de rébellion réprimés par le Code de l’indigénat ou pour leur participation aux insurrections successives connues par l’Algérie lorsqu’elle a été conquise par la France. Les plus célèbres, parmi lesquels 76 notables, sont les déportés qui ont mené et participé aux insurrections de 1870 et 1871 en Algérie, qui ont débuté à Souk Ahras et qui se sont propagées à Borj Bou Arreridj et ont ainsi fini par la révolte des Mokrani en Kabylie. Cette révolte mena à la déportation de tous les instigateurs du soulèvement, notamment les familles Rezgui et Mokrani.
Pour les déportés durant la guerre d’Algérie, cf sur ce lien
http://www.les-crises.fr/quand-la-france-deportait-2-millions-d-algeriens/

3- Bellounis, militant messaliste de la première heure, ce chef d’un groupe MNA passera, entre avril 1957 et mars 1958, un accord avec l’armée française pour «pacifier » l’Algérie c’est-à-dire débarrasser le pays de l’ALN. Cconfronté à la fois à une offensive du FLN et à des actions répétées de l’armée française, est au pied du mur. Seules deux portes de sorties se présentaient alors : se rallier à l’armée française ou se rallier au FLN. Hostile -pour nombre de militants et maquisards messalistes il s’agit d’un euphémisme -aux «frontistes» et à leurs desseins hégémoniques, il propose aux autorités militaires ce n’est pas un ralliement mais une sorte de trêve. Et voilà donc Bellounis et son armée, -l’ANPA- qui reçoit des autorités françaises armes, munitions, argents, médicaments. En contrepartie l’autoproclamé général s’engage à lutter contre le FLN mais aussi à ne déposer les armes « u’après la solution du problème algérien».
Dans sa stratégie qui consiste à mettre en place des contre-maquis aux maquis de l’ALN, l’armée française réussira avec Bellounis autrement mieux qu’avec l’épisode kabyle des Iflissens qui s’est soldé en 1956, pour les autorités coloniales par un désastre (voir Camille Lacoste-Dujardin, Opération oiseau bleu, La Découverte, 1997).
Certes, d’une centaine d’hommes en mai 1957, l’armée de Bellounis comptera au début de l’année 1958 près de 8 000 hommes, armés, encadrés et, si l’on en croit le rédacteur de ce document, convaincus qu’un jour ou l’autre il faudra bien «remonter au djebel» et reprendre la lutte pour l’indépendance, c’est à dire mettre un terme à cet accord qui n’est qu’ «une mise en veilleuse» de la lutte contre la France.
L’armée de Bellounis respectera – en partie seulement – les termes de l’accord. Ses rapports avec les autorités militaires seront marqués par la méfiance et une tension, perceptible dès septembre 1957. Les pressions de l’armée française seront continuelles et croissantes, au point qu’en mars 1958 Bellounis ordonne à ses hommes de reprendre le maquis.
Il semble que l’échec de Bellounis – qui trouvera la mort en juillet 1958 au cours d’un accrochage avec une unité française – soit moins liée à la réaction française qui passe à l’offensive le 21 mai 1958 contre un groupe de Bellounis, qu’à l’incapacité du «général» messaliste à gérer politiquement les fruits d’un montage militaire qui dans un premier temps et sur le terrain sert ses intérêts. Il ne saura jamais faire valoir l’intérêt de son «bluff» à la direction du MNA et à Messali Hadj.

By  , in Actualités Algérie International Société on .

http://www.renenaba.com/le-traumatisme-psychiatrique-algerien-a-marseille/

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Caroline Galactéros: «Pourquoi la France ne doit pas s'associer aux frappes en Syrie»

Publié le par S. Sellami

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que la France s'apprête vraisemblablement à frapper la Syrie, en représailles aux attaques chimiques supposées, Caroline Galactéros plaide pour un sursaut d'indépendance nationale. Selon elle, la France ne doit pas s'aventurer dans une nouvelle coalition.

 


Docteur en science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros est présidente du think tank Geopragma. Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a notamment publié Guerre, Technologie et société (éd. Nuvis, 2014).


La messe semble dite et une atmosphère de veillée d'armes plane sur Paris, tandis que le jeune prince d'Arabie Saoudite quitte la capitale et que notre président est en étroit dialogue avec son homologue américain. La France pourrait, en coordination avec Washington, frapper de manière imminente les forces du régime syrien en représailles d'une nouvelle attaque chimique imputée de manière «très probable» mais en amont de toute enquête, aux forces de l'abominable tyran Assad soutenu par les non moins affreux régimes russe et iranien.

Il faudrait agir vite, se montrer ferme, intraitable, juste! Il s'agirait là d'un «devoir moral»! On a bien entendu et lu. Le discours moralisateur sur la sauvegarde des civils innocents, pourtant inaudible après sept ans de guerre et de déstabilisation de la Syrie, est toujours le même. C'est là le comble du cynisme en relations internationales, que nous pratiquons pourtant sans états d'âme depuis des décennies. Pendant ce temps, la guerre silencieuse du Yémen continue. Ces civils-là n'existent pas, ne comptent pas.

Mais certaines images de guerre et de civils otages d'une sauvagerie généralisée irritent plus que d'autres nos consciences lasses d'Européens déshabitués de la violence et gonflés d'une prétention à connaître, dire et faire le Bien. Soit.

Mais agir contre qui? Qui faut-il punir? Le régime de «l'animal Assad», comme l'a appelé Trump? L'Iran? La Russie? Vraiment? Et si ce trio noir que l'on désigne exclusivement depuis des mois à la vindicte populaire internationale n'était qu'un leurre, proposé à notre indignation sélective pour ne pas réfléchir à nos propres incohérences?

Quel serait l'intérêt de la Russie de laisser perpétrer une telle attaque ?

Personne ne se demande pourquoi cette nouvelle attaque chimique arrive maintenant, au moment même où la Ghouta orientale repasse sous contrôle gouvernemental syrien et parachève sa reconquête territoriale, face à des groupuscules rebelles rivaux globalement en déroute et plus que jamais prêts à se vendre au plus offrant pour survivre et espérer compter? Personne ne s'autorise à douter un instant, quand le ministre russe des affaires étrangères rapporte que les observateurs du Croissant rouge syrien envoyés sur place n'ont rien vu ressemblant à une attaque? Serguei Lavrov ment-il carrément au Conseil de Sécurité des Nations unies ou bien faut-il penser que Moscou ne contrôle pas tout ce qui se fait au plan militaire sur le théâtre? Ou que des éléments de l'armée syrienne elle-même agiraient en électrons libres ou auraient été «retournés»? À qui profite le crime? C'est cette vieille question, mais toujours pertinente, qui paraît désormais indécente.

Quel serait pourtant l'intérêt de la Russie de laisser perpétrer une telle attaque, alors que, ne nous en déplaise, bien davantage que notre «Coalition internationale», elle cherche la paix, l'organise pragmatiquement, et est la seule depuis sept ans à engranger quelques résultats qui évidemment contreviennent à nos intérêts et à ceux de nos alliés régionaux?

On semble aussi avoir totalement oublié une donnée fondamentale du conflit: les malheureux civils de la Ghouta, comme ceux des ultimes portions du territoire syrien encore aux mains des «rebelles» djihadistes ou de Daech, sont des boucliers humains, peut-être même, en l'espèce, sacrifiés par ces mêmes apprentis démocrates suppôts d'al-Qaïda et consorts pour entraîner l'Occident dans une guerre ouverte avec Moscou et Téhéran.

Car si l'on quitte le microscope pour la longue-vue, il est permis de décrire à partir de cette dernière séquence syrienne un contexte stratégique global infiniment préoccupant pour l'Europe, et singulièrement pour la France, qui risque de prendre les avant-postes d'une guerre qui n'est pas la sienne, dont elle fera les frais et qui neutralisera durablement l'ambition présidentielle affirmée de prendre le leadership politique et moral de l'Union européenne. Nos amis allemands ou italiens sont d'ailleurs moins cynico-idéalistes, mais plus prosaïques que nous. Ils avancent prudemment, vont et viennent entre Beyrouth et Damas pour pousser leurs pions en cette phase douloureuse et recueilleront les fruits de notre marginalisation radicale quand la reconstruction syrienne arrivera.

La guerre en Syrie a été gagnée militairement par l'armée gouvernementale. Militairement, mais pas politiquement.

La ficelle est si grosse et la pelote si bien déroulée depuis des mois qu'on ne la voit plus en effet. On punit la Russie. On la punit d'être la Russie, déjà, et d'avoir réussi son retour sur la scène mondiale. On la punit de vouloir la paix en Syrie et de chercher à la mettre en musique politiquement à Astana ou à Sotchi. On la punit d'avoir sauvé Damas et son régime diabolisé du dépècement qu'on leur promettait et qui s'est fracassé sur la résilience populaire et gouvernementale syrienne et a déjoué partiellement au moins la confessionnalisation des affrontements politiques et sociaux que l'Occident encourage, sans en comprendre le danger insigne pour ses propres sociétés, et notamment en Europe.

La guerre en Syrie a été gagnée militairement par l'armée gouvernementale. Militairement, mais pas politiquement. Cette victoire sur le terrain au prix d'une guerre brutale (comme toutes les guerres, même celles menées depuis les airs et qui n'ont de chirurgicales que le nom), nous est proprement insupportable car cela nous force à faire la paix, ce que nul ne veut mis à part… Moscou. Ah, Moscou! L'impudent Vladimir Poutine trop bien réélu qui nous nargue avec sa coupe du monde, où des millions de gens vont découvrir un visage de la Russie qui ne les terrifiera pas.

Et puis derrière Moscou, on vise évidemment Téhéran, dont Israël, en pleine idylle officielle avec le centre mondial du salafisme - l'Arabie saoudite - qui a toutefois opportunément décidé de faire peau neuve, ne peut tolérer l'émergence régionale, tant le niveau sociétal, culturel, technologique et commercial de ce pays lui fait de l'ombre bien au-delà de la seule crainte d'un (dés)équilibre stratégique modifié par sa nucléarisation ultime.

Bref, nous sommes en train de tomber dans un vaste piège qui se joue sur plusieurs fronts, et de nous ruer, en croyant ainsi exister, sur le premier os qu'on nous jette. De ce point de vue, l'affaire Skripal pourrait bien n'avoir été que le hors-d'œuvre de la séquence actuelle. Elle a posé le premier étage d'une repolarisation politique et sécuritaire de l'Europe autour de Londres, et surtout sous la bannière de l'OTAN. Car c'est là l'ultime manœuvre: remettre au garde-à-vous les Européens qui, depuis l'arrivée de Donald Trump et le Brexit, s'étaient pris à rêver d'une autonomie européenne en matière de politique et de défense… Péril suprême pour le leadership américain sur le Vieux Continent, heureusement contrebalancé par les rodomontades de quelques nouveaux européens qui refusent leur arasement identitaire et mettent à mal tout projet d'affranchissement sécuritaire collectif. Le Secrétaire américain à la défense, le général Mattis, a d'ailleurs été très clair: les Européens doivent en effet consacrer 2 % de leur PIB à la défense, mais pour acheter des armes américaines et demeurer dans l'orbite otanienne évidemment, l'Alliance constituant le cadre naturel et nécessaire de la défense de l'Europe. Fermez le ban!

Nous sommes en train de tomber dans un vaste piège qui se joue sur plusieurs fronts.

Nous sommes donc en train d'être clairement repris en main par l'OTAN, mais on ne s'en rend pas compte car on nous vend la nécessité d'une solidarité sans failles, donc manichéenne, face à une «offensive russe» pour diviser l'Europe (comme si nous n'étions pas assez grands pour nous diviser nous-mêmes) et dominer le Levant. C'était probablement l'objet de l'affaire Skripal comme de la présente montée au front sur la Syrie. La volte-face aujourd'hui même d'Angela Merkel sur le projet Northstream-2 ne fait qu'amplifier cette polarisation. Moscou est poussé à se crisper donc à s'isoler par tous les moyens. Par les sanctions, par les vrais faux empoisonnements d'espions en plein Londres et jusqu'à cette décision allemande qui ne peut que durcir la position russe en Syrie et assurer la montée des tensions, le Kremlin n'ayant plus d'autre alternative que de jouer le tracé Qatari qui passe par la Syrie… Redoutable manœuvre anglo-américaine donc, à laquelle Paris et Berlin semblent ne voir que du feu.

Il faut donc s'y résoudre: l'Amérique d'Obama a vécu. Celle de Trump et de ceux - néoconservateurs de toutes obédiences - qui l'environnent très fermement désormais, a radicalement changé de posture. Certes le président américain annonce son souhait de quitter la Syrie, mais il avoue pouvoir changer d'avis si l'Arabie saoudite payait le coût de cette présence! On ne peut être plus clair et c'était aussi tout le sens de son premier voyage à Riyad au printemps dernier: réassurer l'allié du Quincy (dont le Pacte éponyme était rendu caduc par la nouvelle indépendance énergétique américaine) contre 400 milliards de dollars de contrats pour l'économie américaine. Et puis, tandis qu'il déclare au grand dam de ses généraux et pour tromper son monde qu'il veut partir, il se consolide une vaste zone d'influence américaine à l'est de l'Euphrate avec les FDS arabo-kurdes.

Washington, dans le vaste mouvement de repolarisation du monde, entend en tout état de cause demeurer le môle principal d'arrimage d'un Occident qui doute face à une Chine qui structure à son rythme et via un affrontement de basse intensité mais tous azimuts, un véritable «contre-monde». L'Amérique, fébrile, joue son va-tout pour renverser la vapeur d'un ordre international qu'elle ne contrôle plus mais qu'elle veut encore dominer coûte que coûte. Elle veut l'affrontement pour réinstaller sa préséance face à Moscou, Téhéran et Pékin, cible ultime de l'intimidation. C'est là pourtant un combat profondément à contresens de l'évolution du monde. Affligés du syndrome postmoderne de la vue basse et celui de l'hybris technologique, nous oublions que la vie est longue.

Au-delà, cette affaire, comme d'innombrables autres, met en évidence une évolution dangereuse: la substitution à la réalité non d'une image déformée, mais carrément d'une autre réalité et le retour de la tentation de la guerre préventive préemptive, qui évite d'enquêter. La question est vraiment très grave pour l'essence même de la politique internationale. Préfère-t-on l'image au réel, les fake news à l'analyse, le sensationnalisme à la rigueur?

Alors que voulons-nous? Ce sera bientôt clair: si nous voulons sauver la Syrie, il nous faut surtout ne pas nous joindre à une coalition qui agira hors de tout mandat de l'ONU et qui portera le poids d'une guerre dont le peuple syrien est la dernière roue du carrosse et sera la victime immédiate. La grande question est donc: mais que vient faire Paris dans cette galère? On se trompe comme souvent d'ennemi, d'allié, de posture, de tout en somme. Et si l'on essayait l'audace, le courage et la singularité? Notre siège au Conseil de Sécurité, que guigne l'Allemagne de plus en plus ouvertement, en serait relégitimé. Nous posons-nous seulement la question de notre intérêt national (qui ne se réduit pas à des contrats d'armement) et des raisons pour lesquelles on nous sert ainsi l'injonction d'un alignement sur le thème du Bien contre le Mal et de la guerre préventive?

Dans ce nouveau grand jeu, la France a encore l'opportunité inespérée de compter plus que son poids démographique ou même économique ne le lui permet.

La France est désormais, en Syrie comme ailleurs, au pied du mur. Elle a l'occasion inespérée de faire valoir une approche prudente et rigoureuse, une voix pour la paix, une singularité. Nous avons déjà une influence au plus bas dans la région. Si nous voulons compter de nouveau, nous devons regarder la réalité dans les yeux et admettre que «nous avons eu tout faux» depuis 2011. Il n'est jamais trop tard et notre président peut encore choisir de compter véritablement au regard de l'Histoire et dans le cœur des peuples

Une guerre contre l'Iran et la Russie n'est pas la nôtre. Elle ne correspond nullement aux intérêts stratégiques français, ni à ceux de l'Europe. Nous avons déjà si naïvement collé aux Britanniques qui veulent quitter l'Union, sans preuve et par principe, dans l'affaire Skripal. Pourquoi cette fuite en avant?

Dans ce nouveau grand jeu, la France a encore l'opportunité inespérée de compter plus que son poids démographique ou même économique ne le lui permet, en affirmant une singularité et une cohérence. Plus que jamais le réalisme, aux antipodes du cynisme, doit être le bouclier et la lance de notre nouvelle posture internationale. Il nous rapproche non d'une justice abstraite mais de l'équité et de la clairvoyance. La France n'a pas le droit et aucun intérêt à être malhonnête dans son interprétation des faits. Elle a tout à gagner à la lucidité et elle doit d'urgence montrer au monde comme aux peuples et pouvoirs du Moyen-Orient qu'on ne l'égare ni ne la soumet si facilement.

http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2018/04/10/31002-20180410ARTFIG00277-pourquoi-la-france-ne-doit-pas-s-associer-aux-frappes-en-syrie.php

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Israël, la démocratie nazifiée.

Publié le par S. Sellami

 

israel zeev sternhell

 

Zeev Sternhell raconte n’importe quoi sur la réalité de l’Etat juif.

« Tout ce qui est excessif est insignifiant » : le mot de Talleyrandconserve toute sa pertinence y compris pour tout ce qui touche à Israël, tant l’excès en la matière est la règle première. L’excès était déjà inscrit dans les gènes de cette terre trop promise où devait couler « le lait et le miel » et qui bien plus tard fut promise à « des rivières de sang » de la part de ceux qui ne conçoivent leur avenir radieux que dans l’anéantissement de l’Autre. La vérité d’Israël se trouve probablement entre ces deux pôles extrêmes. Ce pays d’Israël dont le père fondateur,David Ben Gourion, estimait qu’il deviendrait normal quand on y trouverait des voleurs et des prostituées, serait-il donc devenu normal ? Il y a bien dans cette Terre sainte, des voleurs, des escrocs et des prostituées. Par contre, ce qu’on ne rencontre pas (encore) ce sont des SA armés de longs couteaux, pourchassant des arabes. Personne n’y a écrit de Mein Kampf juif, il n’y a pas de texte sacré prônant la « guerre sainte » et les camps d’extermination pour les malades mentaux (pourtant nombreux dans la région) ne font pas partie des projets du gouvernement Netanyahu.

 

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Une accusation stupide et diffamatoire

La tribune de Zeev Sternhell, publiée dans Le Monde du 19 février, présente des prophéties de malheur dont l’outrance les détruisent sitôt énoncées. Employer les mots de nazisme ou de prénazisme pour qualifier des évolutions idéologiques à l’intérieur d’Israël est aussi stupide que diffamatoire. Il y a sans nul doute en Israël des racistes anti-arabes, des racistes anti-chrétiens et des suprémacistes Juifs illuminés. Il y a eu des terroristes juifs ayant attaqué des arabes, des maires de villes arabes ou bien ayant attaqué des pacifistes juifs. Il y a surtout eu, et c’est le plus grand drame d’Israël, un terroriste juif, un fanatique nationaliste religieux ayant assassiné dans le dos, le Premier ministre Yitzhak Rabin en 1995. Tout ceci est vrai, mais tout ceci ne représente pas des hordes en chemise brune prêtes à prendre le pouvoir. La société israélienne reste une société démocratique où un juge arabe, membre de la cour suprême, envoie en prison un président de l’Etat condamné pour viol. C’est dans ce même Etat qu’un Premier ministre est obligé de démissionner pour avoir omis de déclarer un vieux compte en banque à l’étranger. On aimerait pouvoir en dire autant dans nos démocraties libérales qui vivent en paix.

 

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Libre comme BDS en Israël

Mais, selon Sternhell, l’Etat juif serait sur une très dangereuse pente le menant à terme à sa perte. C’est en effet dans cet Etat d’apartheid qu’une députée arabe, Haneen Zoabi, membre de la Knesset, ayant participé à la « flottille de la paix » en mai 2010, sitôt débarquée en Israël, se précipite à la tribune du Parlement dont elle est membre, pour dire toute la haine que lui inspire le pays dont elle est élue. Un autre exemple vient confirmer la relégation raciste dont serait victime la population arabe : M. Barghouti, créateur et animateur du mouvement BDS, est diplômé de l’université de Tel Aviv. Lorsqu’un soldat ne respecte pas les consignes de guerre et abat un terroriste blessé, il est condamné et va en prison. Cependant, pour certains, ce pays d’apartheid, inspire une telle répulsion à leurs esprits lucides qu’ils y publient en toute liberté, la manière dont ce peuple juif a été inventé, comment la terre d’Israël fut aussi inventée et comment, résolument dégoûtés par tant de mensonges, ils ont décidé de cesser d’être juifs.

A lire aussi: Zeev Sternhell, savant utile de l’antisionisme – Par Elisabeth Lévy

Dans l’histoire des mythes politiques émancipateurs, nombreux sont ceux qui conditionnent leurs succès à l’anéantissement de l’ennemi : croisades, Terreur révolutionnaire, table rase communiste, djihad islamique, génocide turc des Arméniens, génocide nazi des Juifs, génocide polpotien du Cambodge, génocide Hutu du Rwanda, etc. Nous devons faire remarquer que de tous les mythes politiques émancipateurs nés au XIXe siècle, le seul qui ne se soit pas (encore) transformé en barbarie au XXe ou au XXIe reste (à ce jour) le sionisme.

 

Les partis de Dieu vouent Israël à la mort

Zeev Sternhell nous annonce le contraire, et le pire étant (dans la région) le plus sûr, le nazisme serait aux portes d’Israël. On avait déjà prédit à Israël, par un jeu mimétique avec ses voisins, une orientalisation intellectuelle nuisible à l’esprit des Lumières, peu partagé au Proche orient. Il est vrai qu’avec les divers progressismes arabes environnants, celui des Ben Bella, Nasser, Hafez Al-Assad, Kadhafi, Saddam Hussein, Mengistu, Habache , Hawatmeh, Arafat et quelques autres, il devenait difficile de garder le cap et l’esprit confiant dans un souci prioritaire de justice pour les peuples de la région. A l’échec de ces progressismes des divers FLN, Baas, FPLP, FDPLP, OLP, a donc succédé le retour à l’identité des origines inaugurée par la révolution islamique en Iran (1979). L’effet contagieux a promu ses diverses métastases FIS, GIA, Al-Qaïda, Etat islamique. Cette nouvelle étape s’est affirmée à la fois dans la surenchère identitaire concurrente (sunnite/chiite) autant que dans une surenchère de massacres contre leurs propres peuples. Cependant, cette rivalité se fond dans une haine partagée prioritaire: celle d’Israël et accessoirement celle des Juifs. Les programmes des partis de Dieu, qu’ils soient sunnites ou chiites, sont à cet égard dénués de toute ambiguïté : Israël n’est voué qu’à un seul sort, celui de sa destruction. Le djihad étant un commandement divin, personne sinon des apostats, ne saurait s’y soustraire.

Ce que les Européens refusent encore de percevoir c’est que ce qu’ils vivent aujourd’hui, Israël a à l’affronter depuis sa naissance. Ce que les européens ne comprennent pas c’est que ce qui menace Israël, les menace. Ce que les européens se refusent à voir c’est que c’est Israël qui se trouve su la ligne de front. « Si Israël tombe, nous tomberons tous » a déclaré l’ancien premier ministre espagnol José Maria Aznar. Cette déclaration est-elle dénuée de fondements ?

 

 

« L’entité sioniste », source unique du malheur arabe?

Quel peuple peut sereinement vivre son présent quand il a pour mémoire celle de sa destruction et pour perspective d’avenir une destruction programmée par ses voisins ? Quel peuple pourrait simultanément négocier avec un partenaire/ennemi qui simultanément lui dénierait tout droit à l’existence ? Cette situation c’est celle qui est faite à Israël depuis 70 ans. Ceux qui ont osé briser ce refus principiel sont excommuniés ou assassinés. Le tabou Israël constitue le facteur premier de l’aliénation arabe car il interdit à ce monde de penser sa propre régression. « L’entité sioniste » serait la source unique du malheur arabe et du malheur palestinien. Pour son malheur le peuple palestinien est prisonnier de ce que certains de ses leaders ont construit comme une rente éternelle. Aucune autre cause, aucun autre peuple souffrant d’un déni de ses droits n’est autant subventionné pour perpétuer son sort. Ni les Kurdes, ni les tibétains, ni les Yézidis n’ont droit de la part des diverses institutions, associations internationales à autant d’attention, à autant de subventions. Le sort des « réfugiés »palestiniens se perpétue de générations en générations. A la fin de la seconde guerre mondiale, des frontières ont été déplacées, des millions de personnes furent déplacées, pour pouvoir enfin donner à ces peuples des cohérences viables. L’indépendance de l’Inde, le partage avec le Pakistan, a aussi déplacé des millions de personnes. On sait ce qu’il advint de la Yougoslavie désormais détruite pour avoir saccagé ses équilibres précaires. Si le leadership palestinien avait souhaité construire son Etat, il y serait parvenu depuis les accords d’Oslo, même avec une solution bancale, mais une Palestine libre aurait existé. Ce fut le choix de Ben Gourion acceptant le plan de partage de l’ONU en 1947, refusé par toutes les parties arabes, alors que la Palestine ne figurait encore sur aucune carte. C’est bien parce que le rêve palestinien relève moins du projet de construction d’un Etat indépendant que celui de détruire Israël, que ce conflit perdure. Il faut être sourd et aveugle pour ne pas le comprendre.

Sternhell contre les Lumières et le judaïsme

La lecture d’une carte de géographie suffit pour réaliser l’étendue de cette sinistre farce : Israël a la surface de trois départements français entouré d’Etats arabes ou musulmans allant de l’Atlantique à l’océan indien et ce serait ce minuscule Etat qui voudrait dévorer les autres ?

 

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C’est à un renversement des responsabilités historiques que Sternhellnous convie aujourd’hui. Pour s’éloigner autant des Lumières que de l’esprit du judaïsme et encore plus de l’idéal sioniste des pères fondateurs, voilà Israël trainé dans une boue tellement répugnante qu’elle interdit toute critique raisonnable de la politique de son gouvernement. On peut ne pas aimer la politique de ce dernier, on peut s’injurier à la Knesseth, et les israéliens ne s’en privent pas, mais induire l’idée qu’Israël est sur la voie du nazisme, est une calomnie tellement énorme qu’elle oblige tout Juif soucieux du sort d’Israël à se solidariser avec son gouvernement. Il y a des mots imprononçables pour attaquer la politique d’Israël et l’historien Sternhell, mieux que quiconque aurait du le savoir. Ce gauchisme saura séduire les grands cœurs et les grandes âmes de Jeremy Corbin à  Edgard Morin ou  Jean Ziegler et fera ressusciter n’en doutons pas, Stéphane Hessel. Il permettra de perpétuer le malheur de tous.

 

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https://domhertz.com/2018/04/08/israel-la-democratie-nazifiee/

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Le dîner annuel du CCAF, la France sous domination arménienne

Publié le par S. Sellami

Avez-vous déja entendu parler du CCAF (conseil de coordination des organisations arméniennes de France) ????

Non ? Eh bien sachez que tous les ans se déroule le dîner du CCAF dans lequel on retrouve les représentants de la communauté arménienne de France ainsi que les personnalités politiques les plus importantes et bien évidemment le président de la République. 

En 2016 on peut y voir Anne Hidalgo et le président de la République de l'époque François Hollande.

Bien évidemment Charles Aznavour fait partie des convives, tout comme Adrianna Karembeu, par le droit de cuissage, on y trouve également Pierre Gattaz.

En 2017 c'est encore sous la présidence de François Hollande.

En 2018 le président Macron est bien évidemment aux abonnées présents tout comme le gratin de "l'élite française".

Et même Arnaud Klarsfeld.

Il y a donc un lobby qui contrôle tous les autres dans ce pays !!! Le dîner annuel du Crif était en fait un leurre, tout comme le dîner annuel de l'Humanité, n'en déplaise à certains. C'est le dîner annuel du CCAF qui révèle tout.

L'oligarchie qui dirige la France est en fait arménienne.

par childéric 
samedi 7 avril 2018                                                                                                                                                                   https://www.agoravox.tv/culture-loisirs/parodie/article/le-diner-annuel-du-ccaf-la-france-76662

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La Journée de la Terre. La résilience du peuple palestinien abandonné.

Publié le par S. Sellami

Photo : Sans abri à Gaza, source : nybooks.com

«Si cette immigration des juifs en Palestine avait eu pour but de leur permettre de vivre à nos côtés, en jouissant des mêmes droits et en ayant les mêmes devoirs, nous leur aurions ouvert les portes, dans la mesure où notre sol pouvait les accueillir. (…) Mais que le but de cette émigration soit d’usurper notre terre, de nous disperser et de faire de nous des citoyens de deuxième catégorie, c’est là une chose que nul ne peut raisonnablement exiger de nous. C’est pour cela que, dès le début, notre révolution n’a pas été motivée par des facteurs raciaux ou religieux. Elle n’a jamais été dirigée contre l’homme juif en tant que tel, mais contre le sionisme raciste et l’agression flagrante.» (Yasser Arafat)

Vendredi 30 mars un massacre de plus que celui de 17Palestiniens coupables de protester contre la condition infra-humaine dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza. Toutes factions confondues, les Palestiniens promettent de protester pacifiquement pendant un mois et demi jusqu’au 15 mai mettant à profit la journée de la Terre pour protester contre l’occupation illégale de leur territoire d’où ils furent chassés en 1948 Le 15 mai coïncide avec l’inauguration controversée de l’ambassade américaine à Jérusalem. C’est aussi la commémoration de la catastrophe (Nakba) subie par les Palestiniens lors de la création d’Israël (1948). Ils furent plus de 700 000 à fuir leur terre pour trouver refuge dans la bande de Ghaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie. Leur enfermement et la grave crise humanitaire qui sévit à Ghaza donnent plus que jamais corps à la question du «droit au retour». Cette demande dont les dirigeants israéliens n’en veulent à aucun prix, au contraire encourageant des juifs de la Diaspora au nom de la loi du Retour de revenir quand ils veulent en Palestine, prendre la place des exclus et pousser de plus en plus les Palestiniens restants à partir.

Tuer délibérément «grâce aux snipers»

Pour Ibraheem Abu Mustafa de Reuters: «Des dizaines de milliers de Palestiniens, des femmes et des enfants, ont convergé vendredi le long de la barrière frontalière qui sépare la bande de Ghaza d’Israël dans le cadre de ´´la grande marche du retour´´. Ce mouvement de protestation durera six semaines pour exiger le ´´droit au retour´´ des réfugiés palestiniens et dénoncer le strict blocus de Ghaza. Des dizaines de Palestiniens se sont approchés à quelques centaines de mètres de cette barrière ultra-sécurisée, régulièrement le théâtre de heurts sanglants contre les habitants de l’enclave par les soldats. Ces derniers ont tiré des balles réelles et fait usage de gaz lacrymogène. Selon le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza, 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1410 blessés dans les affrontements avec l’armée israélienne. La ´´grande marche du retour´´ a lieu à l’occasion de la ´´Journée de la Terre´´, qui marque chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens pendant des manifestations contre la confiscation de terres par Israël. Les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur place à la création de l’Etat d’Israël en 1948» (1).

Farès Chahine qui intervient à partir des territoires occupés résume la situation: «L’armée israélienne a mis en exécution ses menaces, lancées en début de semaine, d’utiliser des balles réelles pour réprimer les manifestants. Le chef de l’état-major de l’armée d’occupation avait même déclaré à la presse israélienne qu’il allait lui-même superviser la répression de :

«La grande manifestation du retour», comme l’ont appelée les organisateurs. Les forces israéliennes, renforcées par une centaine de snipers postés tout le long de la frontière avec la bande de Gaza, n’ont ainsi pas hésité à tirer sur les manifestants désarmés qui ne portaient que des drapeaux palestiniens et lançaient des slogans réclamant le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres et dans leurs villages d’où ils ont été expulsés de force en 1948. (…) Au lieu de leur faire peur, les menaces israéliennes ont au contraire galvanisé les citoyens qui se sont rendus en masse vers la frontière pour scander leurs slogans. » (2)

« L’autre point remarquable poursuit Fares Chahine,  de cette journée historique était l’absence des bannières des différentes factions palestiniennes. Celles-ci ont laissé place au seul drapeau palestinien, symbole de l’unité du peuple palestinien. Des centaines de tentes ont donc été plantées tout le long de la frontière à une distance de 700 mètres environ de la clôture. Cette présence féminine remarquable a d’ailleurs apporté un démenti au gouvernement israélien de droite qui fournit de grands efforts pour accréditer l’idée que les Palestiniens sont des terroristes, des tueurs sanguinaires et des misogynes. «Malgré le danger, les Palestiniens de la bande de Ghaza, qui vivent dans des conditions inhumaines depuis de très longues années, promettent que ce 30 mars 2018 n’est que le début d’une insurrection civile contre les autorités de l’occupation. (…) La journée de la Terre, qui est célébrée depuis le 30 mars 1976, a toujours bénéficié d’un large consensus au sein de la population palestinienne. En ce jour du 30 mars 1976, les forces israéliennes ont froidement abattu six citoyens palestiniens communément appelés «Arabes d’Israël», Ces Palestiniens avaient pourtant la nationalité israélienne. Mais elle n’a servi à rien. Il s’agit de la preuve que ces «Arabes d’Israël» sont considérés comme des citoyens de seconde zone.» (2)

Cyrille Louis du Figaro témoigne et rapporte le contenu d’une vidéo mise en ligne:

«Une fois le fracas interrompu et la poussière retombée, les participants à cette «grande marche du retour» ont mis en ligne les vidéos tournées vendredi avec leur téléphone. L’une d’elles, filmée à l’est de Beit Lahya, a aussitôt inondé les réseaux sociaux. On y voit un jeune homme vêtu d’un jeans et d’un pull noir qui court, un pneu à la main, pour tenter d’échapper aux balles des tireurs d’élite israéliens. Une détonation claque, puis une seconde et le garçon tombe à terre. D’après ses amis, dont le témoignage a été confirmé par les secouristes palestiniens, Abdel Fattah Abdel Nabi est mort sur le coup. À en juger par ce document, l’homme âgé de 18 ans ne présentait aucun risque immédiat pour les militaires qui l’ont abattu. Pour L’ONG israélienne B’Tselem «Tirer sur des manifestants qui ne portent pas d’armes est illégal» et «tout ordre donné à cette fin l’est également». (3)

Les réactions

Dans un discours le même jour  vendredi, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu’il tenait Israël pour pleinement responsable de ces morts Les Palestiniens ainsi que la Turquie ont dénoncé un «usage disproportionné» de la force. La Ligue arabe, l’Egypte et la Jordanie ont également condamné la riposte israélienne.. L’Algérie condamne «avec force» et d’un «ton très ferme» la boucherie israélienne commise par les forces d’occupation, à Ghaza, lors de la répression, vendredi, d’une marche pacifique commémorant le quarante- deuxième anniversaire de la « Journée de la Terre», sous le slogan du «grand retour» d’après le communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE).

Le Conseil de sécurité des Nations unies, pour sa part n’a rien décidé. Réuni en urgence vendredi soir sur les affrontements dans la bande de Ghaza, a entendu les inquiétudes quant à une escalade de la violence, mais n’est pas parvenu à s’entendre sur une déclaration commune. «Le risque de l’escalade (de la violence) est réel», a estimé devant le Conseil le représentant français. «Il y a la possibilité d’un nouveau conflit dans la bande de Ghaza. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont exprimé des regrets quant au calendrier de la réunion -la Pâque juive a commencé vendredi soir- synonyme d’absence de responsables israéliens. «Il est vital que ce Conseil soit équilibré» a dit à la réunion le représentant américain..Israël a rejeté les appels internationaux à une enquête indépendante. L’usage de balles réelles par l’armée israélienne est au coeur des interrogations de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme.

Israël rejette toute enquête

Vendredi 30 mars a été la journée la plus meurtrière dans la bande de Gaza depuis la guerre de 2014: 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1400 blessés, dont 758 par des tirs à balles réelles, selon le ministère de la Santé dans l’enclave. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, ont réclamé une «enquête indépendante» sur l’usage par Israël de balles réelles, une demande rejetée par l’Etat hébreu. De son côté, le ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman a qualifié d’«hypocrites» les appels à ouvrir une enquête. «Il n’y aura pas de commission d’enquête», a-t-il déclaré à la radio publique israélienne. «Il n’y aura rien de tel ici, nous ne coopérerons avec aucune commission d’enquête.» (3)

Pour M.K.Bhadrakumar, l’horrible attaque de 17 manifestants palestiniens non armés et pacifiques vendredi par les forces de sécurité israéliennes a une fois de plus souligné que l’occupation par Israël des pays arabes demeure toujours la cause première de la crise au Moyen-Orient. La revendication des manifestants est qu’Israël devrait accorder le droit aux 1,3 million de réfugiés (selon les chiffres de l’ONU des réfugiés enregistrés) de «rentrer chez eux» d’où ils ont été chassés, (…)Trump entouré, dont l’islamophobie suinte de ses veines, il s’est maintenant entouré de personnes aux vues similaires, en particulier le nouveau secrétaire d’État Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton ainsi que l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU Nikki Haley.» (4)

La marche du désespoir des Palestiniens

 Un article du journal Le Monde nous apprend un peu plus sur cette marche pacifique:

«Des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté vendredi à quelques mètres de la clôture qui les sépare d’Israël. Au moins 16 ont été tués par l’armée israélienne. Tels des champignons de fer, les casques des tireurs d’élite israéliens se dessinent, immobiles, au sommet des collines. Des officiers assurent la liaison radio à leurs côtés. Une jeep passe dans leur dos. Les manifestants palestiniens, réunis près du camp de Bureij, contemplent ce ballet. La distance qui les sépare des soldats se compte en centaines de mètres. Soudain, une balle siffle, un corps s’effondre. On l’évacue. On continue. Ce face-à-face a duré toute la journée du vendredi 30 mars, le long de la bande de Ghaza. Cette journée marque un succès amer pour les partisans d’une résistance populaire pacifique, qui ont constaté depuis longtemps l’échec de la lutte armée. D’autant que la supériorité technologique de l’armée israélienne ne cesse de s’accroître. La manifestation de vendredi place cette armée sur la défensive, obligée de justifier des tirs à balles réelles sur des manifestants ne présentant aucun danger immédiat pour les soldats. (…) Mais contrairement aux propos calibrés des autorités israéliennes, personne n’a forcé les Ghazaouis à sortir pour réclamer le droit au retour des Palestiniens sur les terres qu’ils ont perdues en 1948, au moment de la création d’Israël. «Je n’appartiens pas à une faction, mais à mon peuple, résume Rawhi Al-Haj Ali, 48 ans, vendeur de matériaux de construction. C’est mon sang et mon coeur qui m’ont poussé à venir. (…)» (5)

Non loin de lui, dans la zone de rassemblement de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, Ghalib Koulab ne dit pas autre chose, sous le regard de son fils.

«On veut envoyer un message à l’occupant, résume cet homme de 50 ans. On est debout, on existe.» Dans le conflit israélo-palestinien, les mots aussi sont sacrifiés, vidés de leur sens. Dans chacun des cinq lieux de rassemblement prévus le long de la frontière a conflué le peuple ghazaoui dans sa diversité, et son dénuement. Vieillards et gamins, femmes voilées et jeunes étudiantes apprêtées, mais surtout jeunes hommes sans avenir (…) Mais personne ne contrôlait cette foule éclatée. Il est tentant de dire que ces jeunes défiaient la mort. En réalité, ils défiaient la vie, la leur, qui ressemble à une longue peine: celle des victimes du blocus égyptien et israélien, enfermées depuis bientôt onze ans dans ce territoire palestinien à l’agonie. (…) «On ne sera pas transférés dans le Sinaï égyptien, comme le veulent les Américains et les Israéliens! On continuera jour après jour, jusqu’à ce qu’on retrouve nos terres. Le processus de réconciliation, amorcé sous les auspices de l’Egypte en octobre 2017, est au point mort, mais personne ne veut signer l’acte de décès.»(5)

La colonisation continue: personne ne proteste

Pendant ce temps Israël accentue sa politique de colonisation des Territoires palestiniens. Selon un rapport de La Paix maintenant, le nombre de nouveaux logements a fortement augmenté en 2017. L’an I de la présidence Trump, sans surprise, a été marqué par une poursuite des activités de colonisation en Cisjordanie. Selon le rapport annuel publié lundi par l’organisation anti-occupation La Paix maintenant, 2783 nouveaux logements y ont été mis en chantier en 2017. Ce décompte marque un léger recul par rapport à l’année précédente, mais il traduit une hausse de 17% si on le compare avec la moyenne des 10 années écoulées. Le nombre d’appels d’offres passés pour de nouvelles habitations (3154) a simultanément atteint un niveau…

Au dernières nouvelles, ce vendredi 6 avril  jour de prière. De nouveaux affrontements ont éclaté ce vendredi 6 avril entre manifestants palestiniens et soldats israéliens près de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Ces heurts interviennent une semaine après des violences sans précédent depuis 2014 qui ont coûté la vie à 19 Palestiniens.

Cinq Palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés par des soldats israéliens. Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens postés à la barrière de sécurité séparant les deux territoires, selon des correspondants de l’AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles (6).

Beaucoup de commentateurs ont fait une analogie avec les massacres de Sharpeville , sauf qu’à l’époque le monde occidental avait banni l’Afrique du  Sud, qui fut par la force des choses amenée à reconsidérer sa politique d’apartheid.

Pourtant, la conscience humaine devrait retenir le bras vengeur de cette armée qui se dit «la plus morale du monde» car mettre des dizaines de snipers pour un tir aux pigeons, sauf que le pigeon est un jeune envahi par le désespoir, qui veut vivre à en mourir dans une enclave où son horizon est bouché. Il ne lui reste que la solution finale; offrir sa poitrine et mourir pour une cause de la liberté. Ce qui est encore plus inhumain, c’est ce que doit penser le sniper dont le tableau de chasse est éloquent en fin de journée. Il ôte la vie à des jeunes comme lui qui ne demandent qu’à vivre comme lui sur cette Terre de Palestine dont il est difficile de parler d’ethnie, la science ayant prouvé que les Palestiniens et Israéliens appartiennent au même peuple de Cananéens.

Que certains sionistes aient fait de la religion judaïque un fonds de commerce au nom de la race élue, ne doit pas porter préjudice à un peuple qui revendique de vivre sur les 18% de la Palestine originelle. S’il est connu que les Palestiniens n’ont rien à attendre des pays occidentaux tétanisés par la faute originelle, qui leur fait accepter toutes les impunités d’un pays qui brave une quarantaine de résolutions, ils sont encore mal barrés concernant la solidarité des pays arabes, encore plus tétanisés qui regardent ailleurs et se fendent de communiqués qui n’apportent rien de nouveau. La direction palestinienne s’est installée dans les temps morts et il n’y a pas de relève à l’horizon. Il est à craindre que la conscience internationale regarde ailleurs pendant qu’un peuple est en train de disparaître en tant que nation.

« Est-ce ainsi que les Hommes vivent »  aurait dit Aragon.

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger

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YouTube interdit à 28 pays de regarder une vidéo exposant la violence d’Israël contre les manifestants. (The Canary)

Publié le par S. Sellami

YouTube a empêché 28 pays [dont la France - NdT] de regarder une vidéo de deux journalistes qui dénoncent l’occupation israélienne. La présentatrice d’Empire FilesAbby Martin a interviewé l’auteur Max Blumenthal, qui a également critiqué la violence des militaires israéliens contre les manifestants palestiniens. L’émission a été diffusée sur le réseau latino-américain teleSUR English.

Interdit

YouTube, propriété de Google, affirme que la plate-forme Internet a interdit la vidéo dans 28 pays parce qu’elle viole les "lois locales". La plupart des pays où YouTube a bloqué l’accès à la vidéo sont européens. Ailleurs, YouTube a ajouté un avertissement à la vidéo et bloqué toutes les fonctions interactives :

En réponse à des signalements par des utilisateurs, nous avons désactivé certaines fonctions, comme les commentaires, le partage et les vidéos suggérées, parce que cette vidéo contient un contenu qui peut être inapproprié ou offensant pour certains publics.

"Il n’y avait absolument rien d’illicite"

Mais Blumenthal, auteur de The 51 Day War : Ruin and Resistance in Gaza, a déclaré :

YouTube a affirmé qu’il a supprimé mon interview sur Israël-Palestine avec Abby Martin pour se conformer aux lois de 28 pays. Cependant, dans tout ce que j’ai fait ou dit au cours de la discussion il n’y avait absolument rien d’illicite, même dans les pays qui ont les lois les plus strictes en matière de crimes de haine. Mes commentaires étaient entièrement fondés sur ma grande expérience de journaliste dans la région et mon analyse était de nature clinique. À aucun moment, je n’ai dénigré quelqu’un en raison de sa foi ou de son origine ethnique.

Le journaliste a déclaré que ses motivations étaient "une forte opposition à la discrimination systémique d’Israël à l’encontre des Palestiniens" et "l’attachement à l’égalité des droits pour tous".

Faire la lumière sur les actes récents de l’armée israélienne

La vidéo d’Empire Files, téléchargée en novembre 2015, attire l’attention sur la politique d’Israël concernant les manifestations palestiniennes.

Le 30 mars 2018, les forces armées israéliennes ont tiré sur des Palestiniens manifestant à Gaza. Au moins 17 personnes sont mortes et des centaines d’autres ont été blessées.

Dans la vidéo interdite, Blumenthal parle à l’animatrice Abby Martin au sujet d’une présumée politique de "tirer pour estropier" :

Les soldats réprimaient les manifestations en tirant dans les jambes.

Il semble qu’Israël continue d’agir de la sorte en 2018. Après la fusillade du 30 mars, l’armée israélienne a envoyé un tweet :

tout était précis et mesuré, et nous savons où chaque balle a atterri.

Le tweet a disparu depuis.

Israël a déclaré que tuer et estropier les manifestants palestiniens le 31 mars était " précis et mesuré, nous savons où chaque balle a atterri ". Maintenant, YouTube a interdit une vidéo @EmpireFiles qui met en lumière la politique présumée d’Israël de " tirer pour estropier " contre les manifestants palestiniens : pic.twitter.com/AGi8rvsi4i

James Wright (@wrightismight) 6 avril 2018

Dans la vidéo, Blumenthal dit aussi qu’Israël a utilisé :

des balles ’dum dum’, qui sont des balles explosives. Elles éclatent dans tous les sens à l’intérieur de votre corps et vous estropient pour la vie.

Lorsqu’il a été interpellé par Vice en 2013, un porte-parole de l’armée israélienne n’a pas nié l’utilisation de telles balles, qui sont interdites en vertu de la Déclaration de La Haye.

Une décision politique

Maintenant, YouTube a censuré la vidéo. Blumenthal a qualifié la décision de YouTube de "politique" et "probablement prise sous la pression de puissants intérêts pro-israéliens". Depuis l’année dernière, la Ligue pro-Israël contre la diffamation est un membre actif du programme Trusted Flagger de YouTube. La Ligue contre la diffamation associe l’opposition à la violence israélienne à " l’opposition au droit d’Israël à exister ". Blumenthal croit que la Anti-Defamation League est probablement à l’origine de la censure de son entrevue avec Martin.

Il a ajouté :

La tendance à censurer tout ce qui présente Israël sous un jour moins favorable n’a fait que s’intensifier au fur et à mesure que les attaques de l’establishment contre les voix critiques se multiplient. Ce dernier épisode confirme mon point de vue selon lequel le lobby pro-israélien et ses complices volontaires dans la Silicon Valley représentent l’une des plus grandes menaces à la liberté d’expression en Occident.

En plus de YouTube, Facebook a bloqué de nombreux comptes de militants palestiniens. Les responsables israéliens ont loué la bonne volonté de Facebook quand Israël exige la censure, affirmant que Facebook a répondu favorablement à 95% des demandes en quatre mois.

The Canary a sollicité des commentaires à Google, mais n’en avait reçu aucun au moment de la publication.

James WRIGHT

Traduction "après avoir constaté de visu la violation par Youtube de mon droit à l’information" par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles


VIDEO SUR TELESUR (parce qu’il n’y a pas que Youtube dans la vie) - en anglais :

»» https://www.thecanary.co/global/world-news/2018/04/06/youtube-bans-28-... URL de cet article 33178 https://www.legrandsoir.info/youtube-interdit-a-28-pays-de-regarder-une-video-exposant-la-violence-d-israel-contre-les-manifestants-the-canary.html
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AU SERVICE SECRET DE SA MAJESTÉ

Publié le par S. Sellami

AU SERVICE SECRET DE SA MAJESTÉ

Je ne vais pas nommer les acteurs du drame que je m’en vais aborder mais juste les désigner avec trois lettres de l’alphabet : X.Y.Z. pour que votre imagination puisse les identifier.

Question de droit : la Loi c’est la Loi… même si les faits sont réels, tant que je ne dispose pas de preuve matérielle, je ne peux prétendre qu’à un scénario imaginaire.

Il n’est pas interdit que je sache de mener l’enquête dans ma tête pour ne pas mourir bête.

Théoriquement, toutes les analyses sont permises… la raison se sent toute fière quand elle s’autorise une petite instruction policière.

Peut être parce que je vous sens à la dérive que je joue à la détective.

Je vous rassure : je ne vais pas m’inventer des indices, mais me contenter de détecter les vices cachés de toute mise en scène politico-judiciaire ou médiatico-financière.

L’enjeu étant toujours le même : le pouvoir de l’argent quand ce n’est pas l’argent du pouvoir.

C’est un véritable travail de réflexion et non un vulgaire jeu de pistes.

Pour attiser votre curiosité, j’ai choisi « l’attentat terroriste-islamiste« , susceptible d’intéresser ou… d’intriguer un scénariste de métier.

Et même si le modus operandi est toujours le même dans ce genre de coup d’éclat, on peut être surpris si on met toutes les choses à plat.

 

L’acteur du drame, de l’attentat de celui qui va tirer dans le tas, comme ce fut le cas dans je ne sais quel supermarché, l’apprenti-djihadiste qui n’a rien de sorcier, on va le nommer X qui s’apprête à devenir le plus connu des inconnus, en donnant la mort avant de se donner la mort et finir en Martyre.

Mais, parce qu’il y a toujours un « mais » pour bien comprendre ce genre de forfait… mais, ce n’est pas à son bras armé qu’on va intenter un procès mais à celui qui a armé son bras, non l’acteur mais le véritable auteur du drame qu’on va nommer Y, qui ne s’est pas sali les mains, il a opéré à sec, en amont, en donnant son aval.

Comment on l’appelle déjà ? Le commanditaire de l’attentatcelui qui l’a financé ou influencé.

Ça y est ! L’affaire est classée. Il nous suffit de reformuler un verset du Coran pour mettre Dieu et son prophète en examen… Y a pas plus facile que d’incriminer « l’absent de tous les bouquets ».

Depuis Jésus, on le sait, il ne se défend jamais.

La mauvaise nouvelle est toute brève : X est entré, il est entré… X a tiré, il a tiré… X a marqué, il a marqué… marqué les faibles d’esprit, eh oui ! Son forfait a été revendiqué…c’est Y qui l’a commandité… et le tour est joué.

Mais derrière cet écran de fumée, désolée de l’affirmer, il y a souvent presque toujours un instigateur, un premier moteur, non pas le créateur mais un fauteur de troubles qui est à l’origine de ce chaos, le rédacteur du scénario, qu’on appelle Z.

Z c’est le service secret qui a su et pu instrumentaliser X et Y pour parvenir à ses fins et réaliser ses ignobles desseins.

Comment il a fait ?

Il n’a rien fait  pour nous éviter le drame.

Il était au courant que X était candidat à la mort, avec l’intention de la donner. Il l’a laissé faire en sachant qu’il y a toujours un idiot utile pour le revendiquer, un Y qui cherche à récolter les lauriers… sans débourser le moindre centime et sans devoir la moindre prime.

Z laisse faire X et laisse dire Y sous couvert de secret d’état ou sous le couvercle d’un État adroit… Parfois avec le recours ou l’aimable concours d’un autre état que l’on peut nommer Z’.

On n’a pas besoin d’approfondir davantage notre investigation pour deviner le mobile de ce genre d’atrocités consenties par nos propres services.

J’en vois même deux, deux mobiles concomitants :

1- soumettre l’islam et les musulmans

2- tout se permettre au Proche et au Moyen Orient

En vertu du principe de précaution selon lequel : tous les coups sont permis contre les terroristes … CQFD

C’est ce qu’il faut se dire, en tout cas, pour ne plus être surpris de découvrir toujours les mêmes pochettes surprises!

Sinon, Messieurs dames, à quoi serviraient nos services secrets ?

À nous servir ? Non ! Mais à se servir de nous, à l’insu de notre plein gré.

Le terrorisme bon marché!

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