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♦ Que devient la France ?

Publié le par S. Sellami

Emmanuel Macron est le président de la République Française en 2022, avec 58,5% des voix exprimées.

Lorsqu’on sait que Marine Le Pen a fait 41,5% des voix exprimées, que les abstentions ont battu un record en plafonnant à 28,01% des inscrits sur les listes électorales, que les bulletins blancs représentent 4,57% des votants, que les bulletins nuls totalisent 1,62%, nous avons au final, dans la stricte réalité de la France, 75,70% des Français inscrits sur les listes électorales qui ne veulent pas de Macron comme président !

Ce sont 24,30% des Français qui ont en réalité placé Macron à l’Elysée en 2022 !

(Cf., détails des élections sur : resultats-elections.interieur.gouv.fr)

La population votante française est de 48 752 500 citoyens et ce sont 18 779 641 citoyens Français qui soutiennent Macron ! C’est un énorme problème et il faut bien le dire, la preuve incontestable que la France n’est certainement pas une démocratie ! Il est inutile de souligner que les médias inféodés habituels annonçaient déjà le triomphe de Macron avant 20h00, alors que tous les Français n’avaient pas encore fini de voter ! Tout était déjà plié, classé, prévu avant même d’entendre l’avis des Français et on sabrait déjà le champagne à la banque Rothschild en servant les p’tits fours. 

Que dire d’autre ? 

Que ces élections ont été assurément une plaisanterie de mauvais goût et que le mépris pour le peuple souffrant ou non représenté continue à prospérer de la part de ces 24,30% de Français qui ne se sentent pas concernés par la détresse ou l’insatisfaction des 75,70% laissés pour compte dans cette farce électorale…

Pourquoi le bilan de Macron serait-il meilleur dans les cinq ans qui viennent, alors qu’il a été plus que désastreux sur les cinq années passées ?

Avec Macron et toutes ses incohérences, la France a bradé ses meilleurs atouts industriels, perdu tout ce qui était l’essentiel de sa souveraineté économique, cumulé 616 milliards de dettes supplémentaires ! La France est en réalité ruinée, en faillite totale (à la fin du troisième trimestre 2021, la dette publique s’établissait à 2 834,3 milliards d’euros) et va encore creuser son abîme, compte tenu du projet eugéniste macronien passant par de nouveaux milliards gaspillés dans des injections expérimentales sur le peuple français et ses enfants, sans aucun but sanitaire, puisque nous savons clairement désormais que ces injections ne protègent pas de la Covid-19 ni de ses variants et ne permettent pas non plus aux injectés de ne pas contaminer leur entourage…

Nous allons donc tambour battant et mèche allumée vers un Etat Nation piqué aux différents poisons expérimentaux, dont nous commençons à voir les effets désastreux, et brutalement jeté dans une dépendance chronique à Une Union Européenne belliqueuse, aux ordres des USA et de ses Léo Straussiens du Nouvel Ordre Mondial, organisant le désordre mondial pour un « piratage » final des « animaux humains », enfin exterminés en grand nombre, et pour les restants, dressés au contrôle infaillible du transhumanisme…

Qu’on se le dise clairement, avec Macron c’est le pass vaccinal qui va être rendu obligatoire, c’est la « vaccination » forcée y compris des enfants et c’est le retour aux confinements et au couvre-feu, dès que la résistance se fera trop forte ! Dans le débat d’entre deux tours, il avait le culot de dire à Marine Le Pen, sur la question du voile islamique, qu’elle allait provoquer une guerre civile en France ! En réalité, ce programme nous conduit tout droit vers une guerre civile probable que Macron aura provoquée par ce comportement irresponsable au nom de sa vocation transcendante de génocidaire acharné !

Pour ceux qui sont informés, nous savons quel est le vrai désastre des effets secondaires de ces injections à ARNm truffées de parasites inconnus et d’oxyde de graphène, et pourtant Macron persiste et signe, il veut piquer les enfants même en bas âge ! Il y a des armées de médecins et de soignants qui jouent ce jeu pervers, qui acceptent cette aberration scientifique, qui n’hésitent pas à entrer dans cette gigantesque criminalité, soit par conflits d’intérêts, soit par peur de sanctions sur leurs petites carrières égocentriques !

On ne peut pas non plus oublier le chapitre des casseroles accumulées par Macron au temps du premier mandat : l’affaire Benalla, les Gilets jaunes et la répression spectaculaire entraînant des éborgnements, des mains arrachées, des estropiés, des condamnations de justice arbitraire, des familles détruites, des carrières massacrées, des arrestations abusives, la violence d’Etat déchaînée comme jamais on ne l’avait vu en France depuis la Commune de Paris, des morts, la condamnation de la France par Michelle Bachelet, HauteCommissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, le scandale McKinsey, les mises en examen, les gardes à vue et cerise sur le gâteau, les condamnations pour corruption de ministres, députés, sénateurs, hauts fonctionnaires de la LREM…

Concernant ces élections présidentielles 2022, il est clair que le choix était inexistant, on était bien face au « bonnet blanc, blanc bonnet » ! Cette réalité de farce électorale ne nous permet pas de justifier un acte démocratique quelconque, simplement le constat d’une date de péremption du suffrage universel français !

Nous sommes donc à nouveau dans le monde macronien du mensonge, de la corruption, de la falsification, de la tyrannie idéologique du fascisme de l’extrême droite mondialiste, d’un programme eugéniste non affiché mais qui explique ce délire collectif et le résultat final qui sera bientôt obtenu.

L’engagement de l’Union Européenne dans la guerre contre la Russie

L’engagement farouche de l’Union Européenne dans la guerre contre la Russie fait partie de ce programme, puisque les pervers mondialistes ne supportent pas que la Russie se rebelle et refuse la soumission à ce programme d’extermination de l’humanité ayant prévu, pour les rescapés, leur domination sans partage ! Macron, celui qui prétendait faire « barrage à l’extrême droite » est celui qui soutient les néo-nazis en Ukraine… Il y a assez de croix gammées tatouées sur les corps des soldats de Mariupol et d’ailleurs, pour se rendre compte que l’Ukraine façonnée par le « Deep State » américain est un Etat d’extrême droite, contrôlé par des conseillers néo-nazis. 

Rappelons-nous à cet effet, qu’en 2014, un agent bien connu de l’OTAN, Dmytro Yarosh, membre d’une organisation néo-nazie, avait organisé le coup d’Etat de la place Maidan à Kiev, armé, financé et appuyé par les Etats Unis. C’est ce même homme qui avait organisé à Mariupol en Ukraine, l’union des organisations néo-nazis européennes avec les djihadistes recyclés pour combattre les Russes en Tchétchénie, en 2007.

Victoria Nuland, la secrétaire d’Etat des USA, s’était rendue en octobre 2021 au Kremlin, pour y menacer les Russes d’écraser leur économie et pour exiger la démission du président russe, Vladimir Poutine ! 

Après cette visite en Russie, Victoria Nuland s’était rendue en Ukraine où elle allait introduire Dmytro Yarosh comme conseiller spécial auprès du commandant en chef des armées ukrainiennes.

A l’heure où nous sommes, une quarantaine d’ukronazis de l’armée ukrainienne sont en France au camp de Canjuers dans le Var où ils s’entraînent, aux frais du peuple Français, à l’utilisation des canons Caesar sur son polygone de tir de 35 000 hectares, ce camp de Canjuers étant le plus grand champ de tir d’Europe occidentale. Le canon Caesar, vendu par la France à l’Arabie Saoudite, contre les réglementations qui interdisent la vente d’armes à des pays en guerre, s’est rendu célèbre par son utilisation massive sur les populations pauvres du Yémen, martyrisées grâce à l’aide de la France des droits de l’homme !

Le monde ordurier de la macronie poursuit donc déjà son chemin criminel en déclarant indirectement la guerre à la Russie, puisqu’elle forme sur son territoire, des gens qui ont l’intention de continuer plus efficacement le martyre des populations du Donbass !

Tout cela annonce quoi ?

Que la France engagée contre la Russie aura sans tarder la réponse brutale promise par Monsieur Poutine. On apprendra peut-être prochainement qu’un missile russe 3M-54 Kalibr, également connu sous la désignation 3M14 Biryuza, ou une autre arme supersonique avec ogive nucléaire tactique aura pulvérisé le camp de Canjuers avec tous ses canons Caesar ! Si Macron le « Foutriquet » tout-puissant persiste dans ce délire belliqueux, ce scénario n’est pas impossible, il pourrait même être plus violent encore si les Russes ne se limitaient pas à des objectifs militaires !

Avec ce retour de Macron à l’Elysée où il était « entré par effraction » en 2017, selon ses propres déclarations, aimant jouer au provocateur,  nous voilà maintenant à la veille d’une déclaration de guerre effective contre la Russie, main dans la main avec la présidente de la Commission Européenne, l’autre criminelle avérée, Ursula Von Der Leyen qui, non élue, s’est permise sans l’avis des peuples européens, d’envoyer des armes en Ukraine et de débloquer des fonds énormes européens pour alimenter la guerre contre le Donbass et la Russie ! 13 milliards d’euros : c’est le montant total de l’aide humanitaire, militaire et financière, fournie par l’Union européenne à l’Ukraine depuis le début de l’opération russe de démilitarisation et de dénazification de l’Ukraine, selon les données du Kiel Institute for the World Economy relayées par Bloomberg. Les USA de leur côté, inondent de milliards de dollars l’organisation fasciste de l’Etat ukrainien dirigé, manipulé, commandé par Washington : c’est dire les fortunes qui arrivent massivement sur l’Ukraine et qui ne sont pas destinées, pour l’essentiel, au peuple ukrainien maltraité, mais à la guerre contre la Russie et le Donbass.

Si aujourd’hui, il y a encore la guerre en Ukraine, c’est grâce à l’Union Européenne et aux USA qui ensemble ont envoyé de l’armement, des munitions, de nombreux experts militaires de l’OTAN déguisés en soldats ukrainiens et des milliers de mercenaires néo-nazis sur le terrain, pour jeter de l’huile sur le feu et ainsi transformer l’opération légitime de la Russie en un bourbier de ruines, de fer, de feu et de sang des innocents…

https://reseauinternational.net/plus-que-quelques-sem..

https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/04/la-fui..

Conclusion

L’Union Européenne a été arbitrairement imposée au Français comme aux Hollandais – ayant refusé ce projet le 29 mai 2005, pour la France et le 1er juin 2005 pour les Pays-Bas – afin de garantir la paix en Europe : c’était le principal motif de la création de cette Union Européenne : avouez que nous sommes servis !

C’est justement l’Union Européenne avec l’OTAN qui nous précipitent dans la guerre contre la Russie ! Autant dire la formidable supercherie de cette institution, fondée sur Maastricht et le Traité de Lisbonne, contraire aux desiderata des peuples européens et qui ne nous apporte aujourd’hui que le désastre et le malheur …

Voilà ce qu’est devenue la France qui a voté pour le « Foutriquet » Macron : une écervelée faite d’une minorité d’inconscients, fourchelant joyeusement avec les pervers et les fanatiques de l’extrême droite mondialiste, collaborant sans remords avec les transhumanistes eugénistes et les criminels néo-nazis de l’Ukraine spécialisée dans les laboratoires d’armes biologiques pour l’extermination des rebelles et insoumis au programme du « Great Reset » des gourous de Davos !

Pauvre France, encore une fois défigurée par la lâcheté, la corruption et l’inconscience ! 

Quel nouveau prodige faudra-t-il au ciel pour la sauvée du désastre ? Qui pourra combler Esméralda, lui redonner l’amour de Phoebus lâchement poignardé par Frollo ?

Jean-Yves Jézéquel

Le 25 avril 2022

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♦ Interview du ministre des Affaires étrangères Russe Sergey Lavrov

Publié le par S. Sellami

Interview du ministre des Affaires étrangères Russe Sergey Lavrov avec Mediaset, réseau de télévision italien, Moscou, 1er mai 2022

Question : Après votre déclaration sur la possibilité d’une guerre nucléaire, de la troisième guerre mondiale, le monde entier se demande : y a-t-il un risque réel que cela se produise ?

Sergueï Lavrov : Il semble que par le monde entier, vous entendez les médias et les politiciens occidentaux. Ce n’est pas la première fois que je constate avec quelle habileté l’Occident déforme les propos des représentants de la Russie. On m’a interrogé sur les menaces qui se multiplient actuellement et sur la réalité du risque d’une troisième guerre mondiale. J’ai répondu littéralement ce qui suit : La Russie n’a jamais cessé ses efforts pour parvenir à des accords qui garantiraient la prévention d’une guerre nucléaire. Ces dernières années, c’est la Russie qui a proposé avec persistance à ses collègues américains de répéter ce que Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan ont fait en 1987 : adopter une déclaration réaffirmant qu’il ne peut y avoir de gagnants dans une guerre nucléaire, et qu’elle ne doit donc jamais être déclenchée.

Nous n’avons pas réussi à convaincre l’administration Trump, car elle avait ses propres idées sur cette question. Toutefois, l’administration Biden a accepté notre proposition. En juin 2021, lors d’une réunion entre le président russe Vladimir Poutine et le président américain Joseph Biden à Genève, une déclaration a été adoptée sur l’inadmissibilité d’une guerre nucléaire. Permettez-moi d’insister : cela a été fait à notre initiative.

En janvier 2022, cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies ont adopté une déclaration similaire au plus haut niveau, également à notre initiative : il ne peut y avoir de gagnants dans une guerre nucléaire. Elle ne doit jamais être déclenchée. Afin d’atteindre cet objectif, le président Vladimir Poutine a proposé de convoquer un sommet des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette proposition a été soutenue par nos collègues chinois et la France. Les États-Unis et le Royaume-Uni, qui s’en remettent toujours à eux, retardent pour l’instant cet événement important.

Après avoir dit cela, j’ai exhorté chacun à faire preuve de la plus grande prudence pour ne pas aggraver les menaces existantes. Je faisais référence à la déclaration faite par le président Vladimir Zelensky en février, selon laquelle l’Ukraine avait commis une erreur en renonçant à ses armes nucléaires et qu’il était nécessaire de les acquérir à nouveau. Les dirigeants polonais ont également déclaré qu’ils étaient prêts à déployer des armes nucléaires américaines sur leur territoire, et bien d’autres choses encore.

D’une manière ou d’une autre, les médias n’ont posé aucune question sur les déclarations de Vladimir Zelensky et de la Pologne. Ou après la déclaration du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a dit soudainement : N’oublions pas que la France a aussi des armes nucléaires. Voilà ce dont je parlais. Lorsque les journalistes occidentaux sortent les mots de leur contexte et déforment le sens de ce que moi ou d’autres représentants russes avons réellement dit, cela ne leur donne aucun crédit.

Question : Il y a plusieurs jours, le président Vladimir Poutine a déclaré que la Russie disposait "d’armes sans équivalent". Que voulait-il dire ?

Sergey Lavrov : Tout le monde le sait bien. Il y a trois ans, lors de son discours à l’Assemblée fédérale, le président Vladimir Poutine a présenté les dernières innovations russes. Il s’agissait tout d’abord des armes hypersoniques. Il a expliqué de manière franche et détaillée que la Russie avait commencé à les développer après que les États-Unis se soient retirés du traité sur les missiles antibalistiques. À l’époque, le président George W. Bush, répondant à la question de savoir pourquoi son pays détruisait ce document essentiel, qui garantissait dans une large mesure la stabilité mondiale, a déclaré au président Vladimir Poutine qu’ils allaient se retirer du traité pour créer un système antimissile qui ne serait pas dirigé contre la Russie. Il a ajouté qu’ils étaient préoccupés par la Corée du Nord et l’Iran, et que "vous pouvez faire ce que vous voulez en réponse". Ils considéreront également que ce système n’est pas dirigé contre les États-Unis.

Nous n’avions pas d’autre choix que de travailler sur les armes hypersoniques, car nous savions parfaitement que le système de défense antimissile américain ne serait pas dirigé contre la Corée du Nord et l’Iran, mais contre la Russie, puis la Chine. Nous avions besoin d’armes qui soient garanties de pouvoir vaincre les défenses antimissiles. Sinon, un pays qui dispose de systèmes de défense antimissile et d’armes offensives peut être tenté de lancer la première frappe en pensant que la réponse sera étouffée par ses systèmes de défense antimissile.

C’est ainsi que nous avons développé ces armes. Elles sont décrites en détail dans des publications spécialisées. Nous ne cachons pas que nous les possédons. Nous étions même prêts à discuter avec les Etats-Unis pour inclure une discussion sur les nouveaux systèmes qui ont déjà été développés ou qui le seront dans le futur dans le traité sur la stabilité stratégique qui remplacerait l’actuel New START. Aujourd’hui, les Américains ont suspendu toutes ces discussions. Nous allons compter sur nos propres ressources.

Question : Lors de la visite du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, la ville de Kiev a été frappée par des missiles. Que répondez-vous aux médias occidentaux et au président Vladimir Zelensky qui considèrent ces frappes comme une provocation contre l’ONU ?

Sergey Lavrov : Nous avons adressé des avertissements constants. Lorsqu’il a annoncé le lancement de l’opération militaire spéciale, le président Vladimir Poutine a déclaré qu’elle viserait l’infrastructure militaire en Ukraine utilisée pour opprimer les civils dans l’est du pays et créer une menace pour la sécurité de la Russie. Ils savent très bien que nous attaquons des cibles militaires afin de priver les radicaux ukrainiens et le régime de Kiev de la possibilité de recevoir des renforts sous forme d’armes et de munitions.

D’autre part, je n’ai pas entendu le président Vladimir Zelensky dire un mot sur une situation qui n’est en aucun cas liée à une usine militaire (quel que soit son nom) ou à toute autre installation militaire. Je veux parler des frappes de missiles Tochka-U au centre de Donetsk ces dernières semaines, ou de la gare civile de Kramatorsk et de plusieurs autres endroits, dont Kherson (avant-hier). La raison de ces frappes était clairement de terroriser les civils et d’empêcher les habitants de ces régions de décider de leur sort. La majorité des habitants de ces régions sont fatigués de l’oppression qu’ils subissent depuis toutes ces années de la part du régime de Kiev, qui devient de plus en plus un outil aux mains des néonazis, des États-Unis et de leurs alliés les plus proches.

Ceux qui sont arrivés au pouvoir après un coup d’État anticonstitutionnel sanglant ont lancé une guerre contre leur propre peuple et contre tout ce qui est russe, interdisant la langue, l’éducation et les médias russes. Ils ont adopté des lois promouvant les théories et les pratiques nazies. Nous les avons mis en garde. Tous nos avertissements se sont heurté à un mur de silence. Comme nous le comprenons maintenant, à l’époque, l’Occident dirigé par les États-Unis avait déjà l’intention d’encourager par tous les moyens les dirigeants ukrainiens (Petr Porochenko et Vladimir Zelensky, qui lui a succédé) dans leur volonté de créer des menaces pour la Russie.

Nos avertissements émis en novembre et décembre 2021 sur la nécessité d’arrêter l’expansion irréfléchie de l’OTAN à l’est et de convenir de garanties de sécurité qui ne seront pas liées à l’adhésion de nouveaux pays au bloc militaro-politique ont été rejetés. Je dirais même que la réponse que nous avons reçue n’était pas très polie : "Ce ne sont pas vos affaires", "nous allons étendre l’OTAN comme nous le souhaitons" et "nous ne demanderons pas votre permission."

Dans le même temps, le régime ukrainien a rassemblé environ 100 000 soldats le long de la ligne de conflit avec le Donbass et a intensifié les frappes violant ainsi les accords de Minsk et le cessez-le-feu. Nous n’avions pas d’autre choix que de reconnaître ces deux républiques, de signer avec elles un accord d’assistance mutuelle et, à leur demande, de les défendre contre les militaristes et les nazis qui fleurissent dans l’Ukraine d’aujourd’hui.

Question : C’est ainsi que vous voyez les choses, alors que Vladimir Zelensky les voit différemment. Il pense que la dénazification n’a aucun sens. Il est juif. Les nazis, Azov - il y en a très peu (quelques milliers). Vladimir Zelensky réfute votre vision de la situation. Pensez-vous que Vladimir Zelensky soit un obstacle à la paix ?

Sergey Lavrov : Ce que le président Vladimir Zelensky réfute ou ne réfute pas m’importe peu. Il est aussi inconstant que le vent, comme on dit. Il peut changer de position plusieurs fois par jour.

Je l’ai entendu dire qu’ils ne discuteraient même pas de démilitarisation et de dénazification lors des pourparlers de paix. Premièrement, ils torpillent les pourparlers comme ils l’ont fait pour les accords de Minsk pendant huit ans. Deuxièmement, la nazification est une réalité : les militants capturés ainsi que les membres des bataillons Azov et Aidar et d’autres unités portent des croix gammées ou des symboles des bataillons nazis Waffen-SS sur leurs vêtements ou se les font tatouer sur le corps ; ils lisent ouvertement Mein Kampf et en font la promotion. Son argument est le suivant : Comment peut-il y avoir du nazisme en Ukraine s’il est juif ? Je peux me tromper, mais Adolf Hitler avait aussi du sang juif. Cela ne veut absolument rien dire. Les sages juifs disent que les antisémites les plus ardents sont généralement des juifs. "Chaque famille a son mouton noir", comme on dit.

Quant à Azov, des preuves sont publiées aujourd’hui qui confirment que les Américains et surtout les Canadiens ont joué un rôle de premier plan dans la formation des unités ultra-radicales et clairement néo-nazies en Ukraine. Pendant toutes ces années, l’objectif était d’insérer des néo-nazis dans les troupes ukrainiennes régulières. Ainsi, les combattants d’Azov joueraient un rôle de premier plan dans chaque unité (bataillon ou régiment). J’ai lu de tels rapports dans les médias occidentaux. Le fait que le bataillon Azov soit clairement une unité néonazie a été reconnu par l’Occident sans aucune hésitation jusqu’à la situation du début de l’année 2022, lorsqu’ils ont commencé à changer d’avis comme de juste. Le Japon a même présenté récemment ses excuses à Azov pour l’avoir inscrit sur la liste des organisations terroristes il y a quelques années en raison de son idéologie néonazie.

Des journalistes (d’un certain média occidental) ont interviewé Vladimir Zelensky et lui ont demandé ce qu’il pensait d’Azov et des idées qu’il prêche et met en pratique. Il a répondu qu’il existait de nombreux bataillons de ce type et qu’"ils sont ce qu’ils sont". Je tiens à souligner que cette phrase - "ils sont ce qu’ils sont" - a été coupée par le journaliste et n’a pas été incluse dans l’interview qui a été diffusée. Cela signifie que le journaliste comprend ce que cette personne dit et pense. Il pense à la façon dont les néo-nazis peuvent être utilisés pour combattre la Russie.

Question : Il y a plusieurs milliers ou peut-être des dizaines de milliers de militants néo-nazis. Leur présence peut-elle justifier la dénazification d’un pays de 40 millions d’habitants ? Il existe des bataillons tels que le Groupe Wagner, qui s’inspirent également des idées néo-nazies, servant avec les troupes russes.

Sergey Lavrov : Nous avons discuté du Groupe Wagner à plusieurs reprises avec ceux qui sont intéressés par ce sujet. Wagner est une société militaire privée qui n’a rien à voir avec l’État russe. Nous l’avons également expliqué à nos collègues français ; ils ont commencé à être nerveux lorsque le groupe Wagner a convenu avec le gouvernement malien de fournir des services de sécurité. En septembre 2021, mon estimé collègue Jean-Yves Le Drian, ainsi que Josep Borrell, ont déclaré directement que la Russie n’avait rien à faire en Afrique, ni en tant qu’État ni avec des sociétés militaires privées, car l’Afrique est la zone de l’UE et de la France. C’est ce qu’ils m’ont dit presque mot pour mot.

Nous avons également expliqué la situation en Libye, dont les autorités ont invité cette société militaire privée dans la ville de Tobrouk, où se trouve le parlement libyen. L’Italie connaît très bien la situation libyenne. Ils sont là pour des raisons commerciales, comme au Mali. Il n’y a rien de tel en Ukraine, qui compte un grand nombre de mercenaires des pays occidentaux. Je pense que le discours sur la présence du Groupe Wagner en Ukraine n’est qu’une astuce pour détourner l’attention de ce que font nos collègues occidentaux. La situation autour de la confrontation à l’usine Azovstal de Mariupol, ainsi que le désir obstiné, voire hystérique, de Vladimir Zelensky, de son équipe et de leurs mécènes occidentaux d’évacuer toutes ces personnes et de les envoyer en Ukraine peuvent s’expliquer par le fait que de nombreuses personnes sur place confirmeraient la présence de mercenaires et peut-être même d’officiers en exercice des armées occidentales aux côtés des radicaux ukrainiens.

Vous avez demandé si l’élimination de l’influence de quelques dizaines (voire milliers) de nazis vaut la peine de mettre en danger un pays de 40 millions d’habitants. Cette question n’est pas tout à fait correcte. Il s’agit d’une question d’intérêts fondamentaux de la Russie en matière de sécurité. Nous en parlons depuis plusieurs décennies. Bien avant le coup d’État, l’Occident est venu en Ukraine (c’était il y a 20 ans) et a commencé à leur dire qu’à la veille de chaque élection, ils doivent décider de quel côté ils sont : celui de l’Europe ou celui de la Russie. Plus tard, ils ont commencé à encourager les initiatives que les dirigeants ukrainiens ont promues pour être aussi différents que possible de la Fédération de Russie. J’ai mentionné la persécution de la langue russe et des médias russes, la fermeture des chaînes de télévision russophones, l’interdiction de la vente de tout produit imprimé en russe (tant en provenance de Russie que de ceux publiés en Ukraine), l’Église orthodoxe russe, qui est une institution sacrée dans notre État et notre société, et l’adoption de lois visant à promouvoir les théories et les pratiques nazies. Ces lois ne sont pas adoptées pour quelques dizaines de milliers de militants dans les bataillons radicaux, mais pour l’ensemble du pays.

L’Ukraine occidentale a cessé de célébrer la victoire de la Grande Guerre patriotique. C’est arrivé il y a longtemps. Les derniers développements n’ont rien à voir avec cela. Ils ont commencé à détruire les monuments à la mémoire de ceux qui ont libéré l’Ukraine des nazis lorsqu’ils ont commencé à célébrer les anniversaires de ceux qui ont collaboré avec Hitler comme fêtes nationales (Shukhevich, Bandera et autres, combattants de la Waffen-SS). Ils ont commencé à célébrer comme fête nationale le jour de la création de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne, qui a été reconnue coupable de collaboration avec les nazis au tribunal de Nuremberg. Cela ne s’est pas produit au cours des deux ou trois derniers mois, mais a commencé il y a de nombreuses années. Même avant le coup d’État.

Le coup d’État a eu lieu le lendemain du jour où les ministres des affaires étrangères français et polonais ont garanti un règlement pacifique en février 2014. Le lendemain matin, lorsque l’opposition a renversé le gouvernement, déclaré une chasse au président et occupé le bâtiment administratif, nous leur avons demandé pourquoi ils ne pouvaient pas utiliser le pouvoir, l’influence et l’autorité de l’UE pour forcer l’opposition à coopérer. La réponse fut incompréhensible : Viktor Yanukovych avait quitté Kiev. De nombreuses personnes ont quitté leurs capitales. La même année, en 2014, un coup d’État a eu lieu au Yémen. Le président Abdrabbuh Mansur Hadi a également quitté la capitale. La différence était que Viktor Ianoukovitch a quitté Kiev pour une autre ville [en Ukraine], tandis qu’Abdrabbuh Mansur Hadi a fui en Arabie saoudite. Depuis lors et jusqu’à récemment, pendant huit longues années, l’ensemble de l’humanité progressiste dirigée par nos libéraux européens a exigé le retour du président Abdrabbuh Mansur Hadi en tant que dirigeant légitime du Yémen. Mais en Ukraine, lorsque le Président s’est rendu dans une autre ville, il était inutile de faire quoi que ce soit. Nous avons noté que la première déclaration faite par ceux qui ont organisé le coup d’État concernait l’abolition du statut régional de la langue russe. Ils ont appelé des militants armés (également des ultra-radicaux) à prendre d’assaut le Conseil suprême de Crimée. C’est ainsi que tout a commencé. Personne ne veut s’en souvenir maintenant. L’UE a été humiliée par les voyous qui ont pris le pouvoir à Kiev après le coup d’État, tout comme l’UE est aujourd’hui humiliée par son incapacité à faire appliquer sa décision de créer une communauté de municipalités serbes au Kosovo. Avec la médiation de l’UE, Pristina et Belgrade se sont mis d’accord sur ce point en 2013, mais l’UE a montré son incompétence une fois de plus.

Question : Quel est, selon vous, le rôle de l’Italie aujourd’hui ?

Sergueï Lavrov : L’Italie est à l’avant-garde de ceux qui non seulement adoptent des sanctions anti-russes, mais proposent aussi toutes sortes d’initiatives. C’était vraiment étrange pour moi de le voir, mais maintenant nous nous sommes habitués au fait que l’Italie puisse être comme ça. Je pensais que l’Italie et le peuple italien avaient une vision légèrement différente de leur histoire et de la justice dans le monde, qu’ils pouvaient faire la différence entre le noir et le blanc. Je ne veux pas être inexact, mais en tout cas, certaines déclarations d’hommes politiques, sans parler des articles dans les médias, vont au-delà de toute convenance diplomatique et politique et bien au-delà de l’éthique journalistique.

Question : Pouvez-vous nous dire à quoi et à qui vous faites référence ?

Sergey Lavrov : Notre ambassade nous a envoyé de tels documents et a même intenté un procès parce qu’il y avait une violation de la loi italienne. Je ne veux pas entrer dans les détails maintenant ou répéter les choses désagréables qui sont discutées. En tout cas, je ne l’associe pas au peuple italien, pour lequel j’ai les sentiments les plus chaleureux.

Question : Parlons du rôle des États-Unis. Joe Biden continue de soutenir ouvertement l’Ukraine, de lui fournir de l’argent et des armes ; il affirme qu’il y a un agresseur et que l’Ukraine est attaquée.

Sergey Lavrov : J’ai lu beaucoup de choses dans les médias américains et européens sur les liens entre la famille de Joe Biden et l’Ukraine, donc son attention à la situation actuelle n’est pas une surprise. Toutefois, outre son intérêt personnel, je ne peux exclure qu’il s’agisse également du fait que Washington est conscient de l’échec de sa stratégie à long terme visant à faire de l’Ukraine une véritable menace pour la Fédération de Russie et à faire en sorte que l’Ukraine et la Russie ne soient pas unies et que leurs relations ne soient pas amicales.

En fait, il ne s’agit pas seulement de Joe Biden. Lorsque l’Union soviétique a éclaté, l’ensemble de l’élite américaine a été guidée par "l’héritage" de Zbigniew Brzezinski, qui a déclaré que la Russie sans l’Ukraine n’était qu’une puissance régionale, rien de sérieux. C’est cette logique qui les a guidés lorsqu’ils ont approvisionné l’Ukraine en armes offensives, en encourageant sa militarisation avec une orientation clairement anti-russe par tous les moyens possibles, et en l’entraînant dans des dizaines d’exercices militaires annuels sous les auspices de l’OTAN. Nombre de ces exercices ont eu lieu en Ukraine. Dans 90 % des cas, ils étaient dirigés contre la Russie. Nous pouvons également constater aujourd’hui que les États-Unis veulent mener à bien leur projet "anti-Russie" (comme l’a dit le président Vladimir Poutine). Nous entendons de plus en plus de déclarations selon lesquelles "la Russie doit être vaincue", "nous devons vaincre la Russie", "l’Ukraine doit gagner" et "la Russie doit perdre".

Nous avons accepté les pourparlers à la demande de Vladimir Zelensky, et ils ont commencé à prendre de l’ampleur. En mars, des accords ont été esquissés lors d’une réunion des négociateurs à Istanbul, sur la base des déclarations publiques de Vladimir Zelensky. Il a déclaré que l’Ukraine était prête à devenir un pays neutre, sans bloc et sans armes nucléaires, à condition qu’on lui fournisse des garanties de sécurité. Nous étions prêts à travailler sur cette base, étant entendu que l’accord prévoirait que les garanties de sécurité ne s’appliquent pas à la Crimée et au Donbass, comme les Ukrainiens l’avaient eux-mêmes suggéré. Immédiatement après cette proposition, qu’ils ont signée et nous ont remise, ils ont changé de position. Ils essaient maintenant de mener des pourparlers d’une manière différente. En particulier, ils veulent d’abord recevoir des garanties de sécurité de la part de l’Occident, alors qu’au départ, ces garanties auraient dû être convenues par tous ensemble, y compris la Russie.

Lorsque Vladimir Zelensky a déclaré qu’il était prêt à accorder à l’Ukraine un statut neutre de non-bloc, il a fait un sérieux pas en avant, que nous avons salué. Toutefois, par la suite, ses ministres et le président du Parlement ukrainien ont commencé à dire qu’ils devraient recevoir des garanties de sécurité, mais que l’objectif d’adhérer à l’OTAN (comme le stipule leur constitution) resterait inchangé. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, et les Britanniques ont commencé à dire que si les Ukrainiens veulent préserver cet objectif, ils ont le droit de le faire. C’est de cela que je parle.

Maintenant, même l’OTAN ne convient pas aux Américains. Ils n’ont pas tenu leurs dernières réunions dans le cadre de l’OTAN (une réunion sur le soutien à l’Ukraine), mais ont simplement réuni des délégations, car les décisions de l’OTAN sont prises par consensus, et ils ont besoin de décider de toutes les questions rapidement et seuls.

Question : Peut-être que leur comportement a été affecté par ce qui s’est passé à Mariupol et à Boutcha. Dans les deux cas, vous avez parlé d’une mise en scène, d’une performance. Mais, par exemple, il y a quelques jours, CNN a diffusé une vidéo enregistrée par un drone le 13 mars, qui montre qu’il y avait des troupes russes dans ces rues avec les corps. Cela aurait-il pu provoquer un changement dans leur approche ? Où est la vérité concernant ces crimes de guerre ?

Sergey Lavrov : Il n’y a qu’une seule vérité ici. Le 30 mars, les troupes russes ont quitté Buca. Le jour suivant, le 31 mars, le maire de Boutcha, Anatoly Fedoruk, a proclamé la victoire devant les caméras de télévision en disant que la ville avait retrouvé une vie normale. Ce n’est que trois jours plus tard qu’ils ont commencé à montrer des photographies de ces corps. Je ne veux même pas entrer dans les détails, car c’est si manifestement faux que n’importe quel observateur sérieux peut le voir au premier coup d’œil.

Je ne sais pas ce qui a affecté les États-Unis. Lorsque les États-Unis déclarent solennellement et dramatiquement qu’il est impossible de supporter "tout cela", personne ne se souvient comment ils ont décidé qu’il y avait une menace pour leur sécurité à 10 000 kilomètres de leurs frontières : en Irak, en Afghanistan, en Libye ou en Yougoslavie en 1999. Personne ne doute que les États-Unis ont le droit de neutraliser ces menaces inventées (comme en Irak, où elles se sont avérées fausses) comme bon leur semble.

Nous avons averti à de nombreuses reprises au fil des ans qu’ils représentaient une menace pour les frontières russes, qu’il s’agissait d’une ligne rouge ; nous le répétons depuis de nombreuses années. Ils ont simplement acquiescé. Mais maintenant, je crois qu’ils ont pensé que le monde ne devait écouter que les États-Unis, parce que l’OTAN et l’ensemble de l’Union européenne ont accepté que leur maître siège à Washington. Et Washington a décidé que le monde devait être unipolaire. Si vous lisez les déclarations de leur secrétaire au Trésor, par exemple, ils le disent directement.

Question : Il y a quelques jours, votre ministère a publié une photo de votre prédécesseur, Andrey Gromyko, rencontrant le pape Paul VI. S’agit-il d’un appel au pape François pour qu’il joue le rôle de médiateur ?

Sergey Lavrov : Je pense qu’il s’agissait simplement de l’anniversaire de leur rencontre. Le ministère des Affaires étrangères publie des photos d’événements d’il y a 20, 30 ou 40 ans sur ses comptes de médias sociaux.

Question : Qui peut apporter la paix ? Existe-t-il une telle personne, un tel institut ou un tel pays ? Le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président français Emmanuel Macron et le premier ministre italien Mario Draghi ont essayé. Qui peut faire démarrer un processus de paix qui aboutira à la signature d’un traité entre la Russie, l’Occident et l’Ukraine ?

Sergey Lavrov : C’est une bonne question, mais elle aurait dû être posée depuis longtemps. Tous les problèmes auraient pu être résolus pacifiquement par Petr Porochenko qui a été élu en 2014 sous le slogan "Paix dans le Donbass." Puis il a déclenché la guerre. Le problème aurait pu être résolu par Vladimir Zelensky. Pendant sa campagne électorale, il s’est présenté comme le "président de la paix". En décembre 2019, il a promis de respecter les accords de Minsk et d’adopter une loi accordant un statut spécial au Donbass au sein de l’intégrité territoriale ininterrompue de l’Ukraine. Il avait toutes les chances. Toutes les cartes et même les atouts étaient entre ses mains.

Vladimir Zelensky a choisi de dire publiquement et avec arrogance qu’il ne respectera jamais les accords de Minsk, car cela signifierait la chute de la nation et de l’État ukrainiens. Tous ceux qui ont rédigé et approuvé les accords de Minsk au Conseil de sécurité de l’ONU ont gardé le silence. Ils ont dit qu’il pouvait arrêter de les appliquer s’il le voulait, mais que la Russie devait continuer à le faire. C’est lui qui aurait pu apporter la paix.

Vladimir Zelensky peut également apporter la paix maintenant s’il cesse de donner des ordres illégaux à ses bataillons néonazis et les oblige à libérer tous les civils et à cesser de résister.

Question : Voulez-vous que Vladimir Zelensky se rende ? Est-ce la condition de la paix ?

Sergey Lavrov : Nous n’exigeons pas qu’il se rende. Nous exigeons qu’il donne l’ordre de libérer tous les civils et d’arrêter de résister. Notre objectif n’inclut pas le changement de régime en Ukraine. C’est la spécialité des États-Unis. Ils le font partout dans le monde.

Nous voulons assurer la sécurité des personnes dans l’est de l’Ukraine, afin qu’elles ne soient pas menacées par la militarisation et la nazification et qu’aucune menace contre la Fédération de Russie n’émane du territoire ukrainien.

Question : L’Italie s’inquiète de la suspension des livraisons de gaz par la Russie. Que se passe-t-il ?

Sergey Lavrov : Une chose simple dont tous les détracteurs de nos actions et tous ceux qui nous condamnent ces jours-ci ne veulent pas parler pour une raison quelconque. De l’argent nous a été volé (plus de 300 milliards de dollars). Tout simplement volé. Une grande partie de cette somme correspondait au paiement de fournitures de gaz et de pétrole. Cela n’a été possible que parce que Gazprom a dû garder l’argent sur des comptes dans des banques occidentales (selon vos règles). Ils voulaient punir la Russie, alors ils l’ont volé.

Maintenant, ils suggèrent que nous continuions à commercer comme avant, et que l’argent reste sur leurs comptes. Ils le voleront à nouveau quand ils le voudront. Voilà la raison. D’une manière ou d’une autre, personne n’en parle. Qu’est-il arrivé au journalisme honnête ?

Ce que nous proposons maintenant, c’est que les fournitures soient considérées comme payées non pas lorsque Gazprombank reçoit des euros ou des dollars, mais lorsqu’ils sont convertis en roubles, qui ne peuvent pas être volés. Voilà toute l’histoire. Nos partenaires le savent très bien. Notez que rien ne change pour les acheteurs. Ils paient toujours les sommes prévues dans le contrat en euros et en dollars. Qui sont ensuite convertis.

Nous n’avons pas le droit de laisser tomber notre propre peuple et de permettre à l’Occident de continuer à voler.

Question : Il y a beaucoup de spéculations en Occident sur la santé du président Vladimir Poutine.

Sergey Lavrov : Demandez aux dirigeants étrangers qui se sont entretenus récemment avec le président Poutine, y compris le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres. Je pense que vous verrez ce que je veux dire.

Question : Le 9 mai approche. Vous allez célébrer la libération du nazisme en 1945. Moscou organise un défilé. Que se passera-t-il à cette date ? La fin de la "guerre" est-elle proche ?

Sergey Lavrov : Il y avait une tradition en Union soviétique, celle de faire quelque chose de grand et de fort pour une fête quelconque. Nos actions en Ukraine sont axées uniquement sur les objectifs que j’ai mentionnés. Ils ont été énoncés par le président russe Vladimir Poutine : protéger les civils et assurer leur sécurité, et neutraliser les menaces pour eux et pour la Russie liées aux armes offensives et à la nazification, que l’Occident s’efforce de minimiser.

J’ai vu des reportages sur NBC et lu le magazine américain National Interest. Des articles sérieux commencent à y apparaître, mettant en garde et prévenant contre le fait de flirter avec les nazis comme en 1935-1938.

Question : Le conflit prendra-t-il fin le 9 mai ? Y a-t-il des raisons de l’espérer ?

Sergueï Lavrov : Nos militaires ne vont pas artificiellement caler leurs actions sur une date quelconque, y compris le jour de la Victoire.

Nous observerons solennellement le 9 mai, comme nous le faisons toujours. Nous nous souviendrons de tous ceux qui sont morts pour libérer la Russie et les autres anciennes républiques de l’URSS, pour libérer l’Europe du fléau nazi.

Le rythme de l’opération en Ukraine dépend avant tout de la nécessité de minimiser les risques pour les civils et les militaires russes.

Traduction "pour servir votre droit de savoir" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

»» https://www.mid.ru/en/foreign_policy/news/1811569/
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♦ Jonathan Cook : Pourquoi le rêve du président Volodymyr Zelensky de voir l’Ukraine devenir le « grand Israël » rend Moscou nerveux ?

Publié le par S. Sellami

Jonathan Cook : Pourquoi le rêve du président Volodymyr Zelensky de voir l’Ukraine devenir le « grand Israël » rend Moscou nerveux ?

Je retranscris ci-dessous la traduction en français d'un article de Jonathan Cook, publié à l'origine dans le “Middle East Eye”, le 12 avril 2022. Jonathan Cook est l'auteur de trois livres sur le conflit israélo-palestinien et lauréat du prix spécial Martha Gellhorn pour le journalisme. Son site web et son blog se trouvent à : www.jonathan-cook.net.

Selon Jonathan Cook, la comparaison du président ukrainien à un « grand Israël » renforce l'affirmation de Moscou selon laquelle Kiev a l'intention de mettre en place un programme de « dé-russification » violent. Je laisse tout ceci à votre seule appréciation.

Le gouvernement israélien a essayé de garder un profil aussi bas que possible sur la guerre en Ukraine, mais Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, semble déterminé à traîner Israël sur le devant de la scène. Zelensky a lancé un appel direct au parlement israélien le mois dernier, demandant ostensiblement des armes, en particulier le système d’interception Iron Dome qu’Israël utilise pour arrêter les roquettes à courte portée tirées depuis Gaza par des Palestiniens essayant d’attirer l’attention sur le siège de l’enclave par Israël depuis 15 ans. Mais plutôt que d’être flattés par l’attention, de nombreux politiciens israéliens se sont opposés au discours de Zelensky. Dans ce document, il a comparé le traitement de l’Ukraine par la Russie à la “solution finale” des nazis pour les Juifs européens.

Zelensky, qui est juif, espérait que le parallèle ferait mouche. Pour la plupart des oreilles israéliennes, cela semblait offensant. Jusqu’à présent, Israël a refusé de fournir des armes à l’Ukraine ou de se joindre à l’Occident pour mener une guerre économique contre la Russie.

Cela n’aide pas que les principaux partis politiques et communautés religieuses israéliens aient des liens géographiques et émotionnels forts avec la Russie. Ou que Moscou est un acteur majeur au Moyen-Orient, notamment en Syrie voisine. Israël coordonne étroitement avec la Russie les frappes aériennes régulières en Syrie — elles-mêmes en violation du droit international.

Israël a fait de son mieux pour emprunter une voie diplomatique difficile à propos de l’Ukraine. D’une part, Israël est un État client régional des États-Unis, sous la protection de Washington, et souhaite garder son patron heureux. Et d’autre part, les intérêts militaires d’Israël sont de maintenir de bonnes relations avec Moscou. En outre, les dirigeants israéliens craignent de renforcer le consensus selon lequel ce que fait l’armée russe en Ukraine équivaut à des crimes de guerre, créant ainsi un précédent très public qui pourrait être retourné contre Israël pour ses propres abus dans les territoires occupés.

Adoptant un rôle précoce de médiateur, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a même exhorté Zelensky à accepter une proposition de cessez-le-feu russe.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky fustige les législateurs israéliens pour avoir refusé d’envoyer des armes à son pays pour aider à combattre la Russie. Les commentaires de Zelensky sont intervenus lors de son discours à la Knesset israélienne le 20 mars 2022. [Middle East Eye, Youtube, 21 mars 2022]

Cadavres de masse

Néanmoins, Zelensky a l’intention de faire pencher la balance en faveur de l’Ukraine face à Israël. Il comprend que le sort de son pays a attiré la sympathie des médias occidentaux et du public occidental. Il a tout intérêt à armer ce sentiment pour pousser Israël à soutenir plus ouvertement l’Ukraine.

Dans son discours au parlement, il s’est approprié une citation d’un ancien premier ministre israélien, Golda Meir, qui a affirmé que « nos ennemis veulent que nous cessions d’exister ». La Russie prévoyait de faire de même avec l’Ukraine, a averti Zelensky. La semaine dernière, après l’apparition des premières images de cadavres en masse à Bucha, près de Kiev, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, a changé de ton. Il a commenté sur Twitter: « Porter intentionnellement atteinte à une population civile est un crime de guerre et je le condamne fermement. » Vraisemblablement, Israël espère pouvoir échapper lui-même à ces critiques en affirmant qu’il n’a aucune « intention » de nuire aux civils palestiniens, bien qu’il fasse si souvent du mal aux civils.

Puis, le 7 avril dernier, Israël a cédé du terrain en se joignant aux États-Unis et à l’Europe pour voter la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Moscou avait averti les pays qu’il traiterait cette décision comme un « geste hostile », avec des répercussions sur les relations diplomatiques.

Un « grand Israël »

Le vote israélien à l’ONU a suivi de près la déclaration de Zelensky faisant la promotion d’Israël comme modèle pour l’Ukraine d’après-guerre. Il a déclaré que son pays deviendrait un « grand Israël », les forces armées étant fortement présentes dans tous les aspects de la société ukrainienne. Il a observé que dans « tous les établissements, supermarchés, cinémas, il y aura des gens avec des armes ».

Dans un avenir prévisible, l’Ukraine se développerait comme une société hautement militarisée comme Israël plutôt que d’être « absolument libérale, européenne ». Presque après coup, il a ajouté que l’Ukraine éviterait de devenir « autoritaire ».

Le rapprochement avec Israël a commencé il y a quelque temps sous Zelensky. En 2020, il a ravi Israël en retirant l’Ukraine d’un comité de l’ONU créé en 1975 « pour permettre au peuple palestinien d’exercer… le droit à l’autodétermination… le droit à l’indépendance et à la souveraineté nationales, et le droit de revenir à leurs maisons et leurs biens d’où ils ont été chassés ».

Mais l’importance de modeler une future Ukraine sur Israël est largement ignorée. Israël est fortement militarisé parce qu’en tant qu’État colonial essayant de déposséder et de remplacer la population indigène, il doit traiter les Palestiniens comme un ennemi qui doit soit être soumis, soit expulsé.

Pendant des décennies, l’armée israélienne et les milices de colons ont travaillé main dans la main pour chasser les Palestiniens de leur terre (nettoyage ethnique) et les maintenir dans des ghettoïsations et à l’écart des communautés exclusivement juives construites à leur place (apartheid). Est-ce ce que Zelensky veut pour l’Ukraine : une société profondément ségréguée où l’armée et les milices ukrainiennes chassent ceux qui ne sont pas vraiment ukrainiens ?

Région du Donbass

Paradoxalement, cela se rapproche de l’accusation que Vladimir Poutine a portée contre le gouvernement ukrainien alors qu’il justifiait l’invasion russe fin février. Il a affirmé que l’Ukraine devait être « dénazifiée » — une allégation qui a suscité la répulsion dans les capitales occidentales.

Mais le vœu de Zelensky de créer une Ukraine sur le modèle d’Israël, pourrait-on dire, valide l’argument du dirigeant russe.

Kiev n’aura pas besoin de stationner des soldats et des milices dans chaque cinéma et supermarché si Zelensky tient son vœu de chasser l’armée russe d’Ukraine. Il aura besoin d’une armée nombreuse et bien équipée pour défendre ses frontières nord et est. Mais le président ukrainien, semble-t-il, ne considère pas la Russie comme le seul ennemi de l’Ukraine.

Alors, pour qui d’autre s’inquiète-t-il ? Pour comprendre cela, nous devons analyser les discours hyperboliques de Poutine.

L’allégation de « dénazification » du président russe, justifiant l’invasion de l’Ukraine, reposait sur l’idée que des éléments fascistes de l’armée ukrainienne avaient mené des pogroms et un nettoyage ethnique contre une grande population de Russes de souche à l’intérieur de l’Ukraine, dans la région du Donbass à la frontière avec la Russie. La Russie a affirmé que, en partie, des troupes étaient là pour empêcher l’Ukraine de mener de tels pogroms — souvent qualifiés de « dé-russification » — dans l’est du pays. Poutine a même utilisé le terme « génocide ».

Une conversation téléphonique apparemment mise sur écoute dans laquelle la diplomate américaine, Victoria Nuland, discute avec l’ambassadeur des États-Unis en Ukraine de qui devrait être installé comme le nouveau président de l’Ukraine.

Fêtes interdites

On peut contester l’affirmation de Poutine, tout en reconnaissant qu’elle n’a pas été inventée de toutes pièces — bien que vous puissiez l’imaginer en écoutant les médias occidentaux. L’Ukraine est plongée dans ce qui équivaut à une guerre civile dans son est depuis que des manifestations à grande échelle à Kiev en 2014 ont renversé un gouvernement favorable à la Russie et l’ont remplacé par un autre désireux de s’intégrer à l’OTAN. Pour certains observateurs, ce qui s’est passé il y a huit ans ressemblait étrangement à un « coup d’État en douceur » soutenu par les États-Unis, avec une haute responsable de la Maison Blanche qui avait été envoyée à Kiev à l’époque, Victoria Nuland, filmée en train de discuter de qui devrait être installé comme le nouveau président.

Les actions ultérieures du nouveau gouvernement nationaliste ne consistaient pas seulement à contrarier la Russie en faisant pression pour une plus grande intégration dans l’OTAN et l’Union européenne. Kiev a également adopté une législation dégradant sévèrement le statut de la langue russe, parlée par une grande partie de la population, et fusionnant des milices néonazies et ouvertement anti-russes comme le bataillon Azov dans l’armée ukrainienne.

Depuis l’invasion, Zelensky a également interdit 11 partis d’opposition parce qu’ils sont considérés comme soutenant la Russie ou les communautés russes d’Ukraine.

L’allégation de « dénazification » de Poutine a été exploitée par les médias occidentaux pour qualifier de « désinformation russe » toute mention d’un problème néonazi de longue date en Ukraine — même si tous ces médias ont largement rendu compte de ce problème il y a quelques années.

Mais le point — du moins du point de vue de Moscou — à propos du bataillon Azov et de groupes similaires est qu’ils représentent une puissante souche d’ultra-nationalisme ukrainien qui non seulement célèbre la collaboration ukrainienne historique avec l’Allemagne nazie, mais considère les Russes ethniques en Ukraine comme une menace.

Dans un rare exemple où Zelensky a récemment été interpellé à ce sujet par les médias occidentaux, il a admis qu’il y avait des milices néo-nazies qui « défendaient notre pays ». Il semblait imaginer que le public occidental serait rassuré par le fait que ces groupes d’extrême droite avaient été intégrés à l’armée ukrainienne et opéraient sous le drapeau national.

En Ukraine, la milice d’extrême droite Azov se bat en première ligne et organise un camp d’été pour enfants. The Guardian a visité le camp et a suivi Anton, 16 ans, à travers ses expériences. Le bataillon Azov crée-t-il vraiment une organisation moderne des Jeunesses hitlériennes, ou essaie-t-il de préparer les jeunes Ukrainiens à la dure réalité qui les attend ?

Cinquième colonne

Depuis le changement de gouvernement en 2014, des groupes comme Azov ont été à l’avant-garde d’une guerre civile dans la région du Donbass, où les Russes de souche sont concentrés. Les combats ont fait au moins 14 000 morts et chassé plusieurs centaines de milliers d’Ukrainiens supplémentaires de leurs foyers. Cela peut expliquer pourquoi, lors d’une visite dans l’une de ces villes de l’Est, même le correspondant de la BBC pour la défense a dû admettre — bien qu’à contrecœur — que certains Ukrainiens qu’il a interrogés semblaient considérer leur propre gouvernement, sous Zelensky, comme plus problématique que Poutine ou le Kremlin.

Cela nous ramène à la question de savoir pourquoi Zelensky pourrait être si désireux de modeler l’Ukraine sur Israël et pourquoi un tel développement rendrait Moscou nerveux.

Israël considère tous les Palestiniens sous son règne, qu’ils soient citoyens à l’intérieur d’Israël ou sujets sous occupation militaire, comme une cinquième colonne potentielle, travaillant à détruire le Grand Israël de l’intérieur au nom de millions de Palestiniens supplémentaires de la diaspora et du monde arabe au sens large. Ce récit ultra-nationaliste a sous-tendu le développement d’Israël en tant que forteresse ethnique hautement militarisée engagée à opprimer tous les Palestiniens restés à l’intérieur de ses murs, dans le but ultime de les chasser.

Pour quiconque n’est pas sous l’emprise du récit du choc des civilisations et de la guerre sans fin du sionisme, ce qu’Israël a fait aux Palestiniens ressemble beaucoup à l’apartheid — la raison pour laquelle tant de droits de l’homme et de groupes juridiques ont récemment commencé à le dire à haute voix.

Mais alors qu’une grande partie du monde déplore de plus en plus le traitement des Palestiniens par Israël, les dirigeants ukrainiens donnent l’impression de croire que ce modèle d’apartheid extrême, ethno-nationaliste, est idéal pour l’Ukraine.

Ce qui, s’il est vrai, insufflerait de la crédibilité — mais ne justifierait pas — certains des raisonnements de Poutine pour lancer une invasion : anticiper l’expulsion des communautés ethniques russes historiques d’Ukraine et leur remplacement aux portes de la Russie de ceux qui sympathisent avec l’idéologie néonazie du bataillon Azov.

Marée montante de sang

Les experts occidentaux ont fait grand cas du fait que Zelensky était juif pour balayer les allégations d’un problème néonazi en Ukraine. Mais on ne sait pas quel contrôle le président ukrainien exerce sur ces milices, ni dans quelle mesure un ultra-nationalisme exprimé principalement en termes de haine véhémente de tout ce qui est russe se répand parmi les Ukrainiens alors que la guerre fait des ravages.

Les cadavres qui jonchent les rues dans des endroits comme Bucha, et les vidéos montrant apparemment des Ukrainiens exécutant des prisonniers de guerre russes, sont des signes de la rapidité avec laquelle ces divisions deviennent encore plus toxiques, approfondissant le traumatisme existant de huit années de guerre civile.

Dans de telles circonstances, l’Occident devrait faire de son mieux pour imposer un cessez-le-feu des deux côtés le plus rapidement possible. Au lieu de cela, les États occidentaux attisent les flammes en inondant l’Ukraine d’armes pour intensifier les combats et augmenter le nombre de morts.

Même si l’Ukraine parvient finalement à chasser l’armée russe, les armes occidentales resteront entre les mains des Ukrainiens, y compris des milices comme le bataillon Azov.

Si le rêve de Zelensky de voir l’Ukraine devenir un « grand Israël » se réalise avec le départ des soldats russes, cela ne marquera probablement pas la fin de l’effusion de sang mais simplement un nouveau chapitre dans le traumatisme de l’Ukraine.

Le billet de 500 hryvnias (₴) d’Ukraine, échantillon 2006, numéro 2006. Couleur non naturelle – image surexposée avec un contraste très élevé. La vraie couleur du billet est douce. Au recto, un symbole maçonnique est représenté : l’œil du « Grand Architecte de l’Univers » et l’Académie Kiev-Mohyla à Kiev.

ADDENDA DE GUY BOULIANNE
« Roi de Khazarie », l’opéra de Abraham Kefeli
Le tamga Khazar (emblème d’une tribu)

Si je peux me permettre, le compositeur israélien d’origine ukrainienne, Abraham Kefeli, a su faire le lien entre le peuple nomade turco-mongol, les Khazars, et sa conversion au judaîsme vers 750 apr. J. ⁠-⁠C., lors du règne de son roi Bulan. Les Khazars sont un peuple dont l’existence est attestée entre le VIe et le XIIIe siècle apr. J.-C. Au VIIe siècle les Khazars s’établissent en Ciscaucasie aux abords de la mer Caspienne où ils fondent leur pays ; une partie d’entre eux se convertit alors au judaïsme, qu’ils établissent comme religion d’État. À leur apogée, les Khazars, ainsi que leurs vassaux, contrôlent un vaste territoire qui pourrait correspondre à ce que sont aujourd’hui le sud de la Russie, le Kazakhstan occidental, l’Ukraine orientale, la Crimée, l’est des Carpates, ainsi que plusieurs autres régions de Transcaucasie telles l’Azerbaïdjan et la Géorgie.

Pièce de monnaie du prince Vladimir de Kiev

Les Khazars remportent plusieurs séries de succès militaires sur les Sassanides, dynastie zoroastrienne. Ils luttent aussi victorieusement contre le Califat, établi en deçà de la Ciscaucasie, empêchant ainsi toute invasion arabo-islamique du sud de la Russie. Ils s’allient à l’Empire byzantin contre les Sassanides et la Rus’ de Kiev. Le Khaganat devenant une des principales puissances régionales, les Byzantins rompent leur alliance et se rallient aux Rus’ et Petchénègues contre les Khazars.

Vers la fin du Xe siècle, l’Empire khazar s’éteint progressivement et devient l’un des sujets de la Rus’ de Kiev. S’ensuivent des déplacements de populations rythmées par les invasions successives des Rus’, des Coumans et probablement de la Horde d’or mongole.

En 2005, le compositeur israélien d’origine ukrainienne, Abraham Kefeli, a raconté un chapitre de l’histoire des Khazars dans un opéra en huit actes intitulé, « Roi de Khazarie » (Meleh Kuzar). Le livret est basé sur la Bible, la correspondance du roi Joseph de Khazarie avec le rabbin Hasdaï ibn Shaprut dans les années 950 et 960, le livre « Kuzari » du rabbin Juda Halevi, le « Piyyout » et la « Liturgie » karaïte, ainsi que le « Dictionnaire Khazar » de l’écrivain serbe Milorad Pavić.

Abraham Kefeli (hébreu אברהם כפלי – Avraham Kefeli ; Crimée Karaim : Аврагъам Кефели – Avragham Kefeli) se distingue dans plusieurs domaines, notamment l’érudition culturelle Qaray (Crimée Karaïte), la théologie karaïte, le piano, la voix et la composition musicale. Compositeur de musique classique, jazz et folklorique dont l’œuvre a été interprétée dans plusieurs pays, il joue également du piano à un niveau professionnel et est un chanteur accompli. Il a remporté plusieurs prix, dont un prix de musique folklorique en 1992 au concours Russian Jazz Performers et un premier prix en 1997 au concours du festival Meta-Art de Kiev.

De nombreuses compositions de Kefeli portent sur son héritage culturel karaïte, et il a également écrit de nombreux articles et plusieurs volumes sur ce sujet. Ses livres incluent “Catalogue of Tombstone Monuments in the Halich Karaim Cemetery” (2000, Ukrainian Ministry of Culture) et la traduction russe de “Fairy Tales of the Crimean Karaim” (2002, State Publishing House for National Minorities of Ukraine).

Né à Simferopol, en Ukraine, il vit en Israël depuis la fin des années 1990. Depuis 2000, il est Hazzan (chanteur des prières) à la synagogue karaïte d’Ashdod (Israël). Kefeli est également considéré comme un karaïte Hakham (érudit religieux). Ses compositions sont régulièrement diffusées sur les stations américaines KKUP et KUSF.

Vous pouvez télécharger le livret incluant les paroles de l’opéra de Abraham Kefeli, « Roi de Khazarie », que j’ai spécialement traduites en français pour mes lecteurs et lectrices. Cliquez ici. Vous pouvez écouter ci-dessous la version orchestrale complète, générée par ordinateur, et dont l’enregistrement fut réalisé en 2018. (Numéro de série : 4631. Durée : 94:00 minutes). The Israel Composers’ League.

RÉFÉRENCES :

Guy Boulianne, auteur, éditeur et journaliste indépendant, membre de la General News Service Network Association (GNS Press) et de l’International Association of Press Photographers (IAPP) Il est aussi membre de la Society of Professional Journalists (SPJ). Il est le fondateur et l’éditeur en chef des Éditions Dédicaces LLC : http://www.dedicaces.ca.

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