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♦ Sur la Libye, Sarkozy continue de mentir comme il respire

Publié le par S. Sellami

Sur la Libye, Sarkozy continue de mentir comme il respire

Nicolas Sarkozy, ancien président français, qui a plusieurs affaires en justice – déjà condamné à 3 ans de prison dont un an ferme et qui va devoir s’expliquer sur les fonds libyens donnés par son “ami” Kadhafi pour financer sa campagne de 2007 – a toujours fait de la politique à coup de mauvaise foi et de mensonges. Son dernier livre, “le temps des combats” (Édition Fayard) en est saturé. La lecture des passages justifiant l’intervention désastreuse en Libye – décidée avec son complice le britannique David Cameron et le soutien mou mais réel de Barack Obama – illustre jusqu’à la nausée l’irresponsabilité absolue de celui qui a été, sans doute, le pire président de la 5eme république française.

Narcissique, imbu de lui-même, Nicolas Sarkozy veut écrire “son” histoire qui n’a rien à voir avec les faits. On n’est pas surpris, non plus, de l’éloge qu’il fait dans le chapitre libyen au rôle de l’éternel poseur qu’est BHL. Dans le chapitre libyen, Sarkozy continue le storytelling de l’intervention humanitaire destinée à sauver les Libyens des griffes du dictateur Kadhafi’’. Sauf que sans attendre longtemps, la justice fait déjà l’histoire sur les fonds que son “ami” Kadhafi lui a versés pour mener sa campagne présidentielle de 2007.

L’intervention libyenne – avec l’assassinat dans des circonstances toujours floues de Mouamar Kadhafi – parait bien comme une mise en branle des moyens de l’Etat pour aller effacer un témoin gênant et les traces du crime. C’est un échec puisque même si on ne sait pas tout, le “fric” de Kadhafi poursuit Sarkozy qui, comme tout narcissique, rejette les conséquences du désastre provoqué par l’intervention en Libye, sur son successeur, François Hollande. Ce serait donc ce dernier qui n’aurait pas “poursuivi” sa politique en aidant les nouveaux dirigeants libyens. Sauf que le désastre en Libye a été une conséquence immédiate avec une multitude de groupes qui se sont mis à faire du shopping dans les arsenaux libyens pour créer des milices; des armes qui ont fait imploser l’équilibre précaire du Sahel.

La seule chose qui restera aux historiens sera de se demander comment l’Etat français a pu se laisser entraîner dans cette aventure menée pour des intérêts purement personnels par un égocentrique caractérisé. L’intervention de l’Otan en Libye a été un point de retournement de l’opinion dans le monde arabe à l’égard de ce qui a été appelé improprement le “printemps arabe”.

Le fait qu’elle ait été faite sur la base d’un subterfuge détournant une résolution du conseil de sécurité aura des conséquences lourdes: les russes qui se sont estimés bernés vont non seulement bloquer toute action au niveau du conseil de sécurité, mais ils s’engagent résolument aux côtés de Bachar Al-Assad. L’action “humanitaire” de Sarkozy en Libye continue de déployer ses désastreuses conséquences au Sahel. Ce n’est pas ma faute, c’est celle des autres, continue de claironner Nicolas Sarkozy.  Sur la Libye, comme sur d’autres sujets, Sarkozy continue de mentir comme il respire. 

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♥ Pathologie des devises

Publié le par S. Sellami

Les BRICS ont, à leur programme, la "dédollarisation" du monde, c’est-à-dire la suppression de la dictature du dollar, et de ses succédanés , l'euro, le yen , dans les échanges internationaux. Cela devrait commencer par l'utilisation de quelques monnaies émergentes, le yuan, le rouble, la roupie etc.. dans les échanges commerciaux entre les pays du BRICS et avec d'autres pays, pour ensuite s'élargir à d'autres monnaies et d'autres pays.

La perspective est que, dans le futur, tous les pays utilisent leur monnaie nationale dans leurs échanges, alors que c’est jusqu’à présent, le privilège des États-Unis et des pays occidentaux. Les monnaies nationales deviendraient alors des devises. Ce serait probablement la plus grande révolution de ce siècle avec l’Internet.

Ainsi donc, tous les pays dont la devise est inconvertible, ont désormais cette perspective. Certes cela prendra du temps, ou pourra aller plus vite qu’on ne s’y attend, mais cela change tout, on croit rêver : il n’y aura plus alors toute cette criminalité diffuse liée à l’acquisition de devises : marché noir de devises, doubles facturations en monnaie nationale et en devises, fuite des capitaux, fraude fiscale, thésaurisation des devises etc.

Au niveau politique il n’y aura plus ces discours instrumentalisant la question des devises, la dramatisant, alertant ici sur le niveau des réserves de devises, et culpabilisant là sur le niveau des dépenses en devises. Il n’y aura plus ce double discours de contrôle des changes et en même temps de tolérance de leurs trafics, au vu et au su de tout le monde. Au niveau personnel aussi, il n’y aura plus ces humiliations de devoir mendier des devises aussi bien auprès des "connaissances" que des guichets des banques, pour n’importe quoi, voyager, se faire soigner. Il n’y aura plus ses quartiers où la location est réservée aux étrangers, en général des occidentaux, parce qu’ils paient en devises, et où les loyers sont versés à l’étranger sans que le fisc s’en émeuve ou puisse faire quelque chose. Il n’y aura plus ce parent ou cet ami qu’on choie ou qu’on supporte parce qu’il vous donne des devises.
Bref, on ne peut imaginer à quel point la question des devises a eu une influence sur la vie économique, commerciale, politique et même sur la vie quotidienne tout court, de bien des pays du monde non occidental, notamment de ceux qui avaient opté pour une économie administrée par l’État. On ne peut imaginer à quel point elle a rendu malade, au sens littéral du terme, des sociétés toutes entières et singulièrement leurs élites. À ce titre on peut parler de véritable pathologie.

 

Le mal des devises

 

L’attraction des devises, la course aux devises va pénétrer toutes les pores de la société. L’addiction aux devises ne va pas seulement concerner les activités économiques et commerciales mais jusqu’aux activités intellectuelles. La formation à l’étranger est une voie d’accès à l’attribution par l’État de devises. Elle va être le terrain d’une intense compétition et de risques de trafics d’influence, avec en prime un canal doré à l’exode de compétences puisque beaucoup des personnes formées restent à l’étranger où...ils n’auront plus ce problème de devises. Les missions et voyages scientifiques seront, eux aussi, contaminés par le mal des devises car ils sont la seule voie d’accès, pour bien des scientifiques et universitaires, à l’allocation en devises en dehors de celle dérisoire attribuée à chaque citoyen, une fois tous les deux ans, pour un voyage touristique. La motivation scientifique pourra alors se la disputer à la motivation d’une dotation en devises, avec une brèche ouverte ainsi dans l’éthique universitaire. De tout cela, il restera un sentiment tenace, à la fois de frustration et d’humiliation, en arrière-plan du mécontentement politique et social.
Une remarque, là, s’impose. Qu’on nous comprenne bien. Il ne s’agit pas ici de développer un jugement moralisateur comme le font souvent les gouvernants qui, faute de comprendre l’objectivité des rapports économiques, moralisent les rapports sociaux et en arrivent, au bout, à nier la réalité, et donc à se priver de pouvoir la transformer. Il ne s’agit pas ici de juger quiconque. Peut-on reprocher à un particulier d’avoir recours au marché noir des devises pour voyager ou se soigner par exemple et de contribuer ainsi, indépendamment de sa volonté, à la dévaluation de sa propre monnaie nationale. Qui peut être responsable si ce n’est le système lui-même, basé sur la dualité monnaie nationale-devise et qui crée ainsi de fait, continuellement, une double économie, un double circuit monétaire.

 

Devises et corruption

 

Ce qui est valable au niveau des personnes l’est aussi au niveau des États, pour la bonne raison que ce sont des personnes qui dirigent les États. Un bon exemple des imbrications de la question des devises avec celle de l’économie d’État, est le commerce extérieur. Les révolutionnaires du mouvement socialiste et des mouvements de libération nationale ont fait du monopole de l’État sur le commerce extérieur une sorte d’axiome d’un développement rapide, maitrisé : équilibre entre les exportations et les importations, planification etc.. Cela a donné des résultats, au départ, lorsque le personnel révolutionnaire était encore "pur et dur", que sa morale se confondait avec ses idéaux et son action, ou qu’il ne s’était pas épuisé à combler le fossé entre la théorie et la réalité.

Avec le capitalisme d’État, le pouvoir ne dispose plus seulement du pouvoir politique, mais aussi du pouvoir de l’argent, et sous sa forme la plus appréciée, la plus recherchée, celle des devises. D’ailleurs l’attraction vers celles-ci va augmenter en proportion des pénuries et des restrictions causées par la négation des réalités du marché. L’attribution des licences d’importation va être au centre d’extrêmes tensions politiques. L’accès aux devises de l’État qu’elles permettent, va constituer un appel d’air irrésistible à tous les passe-droit, et aussi à toutes les fausses justifications économiques Ce qui était au départ une solution est devenu avec le temps un problème, fragilisant l’économie, augmentant les pénuries, créant régulièrement des crises sociales.

Ainsi naquit, un peu partout dans les pays où l’économie est administrée par l’État, des nomenklatura ou des bureaucraties d’autant plus aptes à défendre l’inconvertibilité de la monnaie nationale pour les autres qu’ils pouvaient eux en bénéficier. Cette question des devises a été et demeure encore, probablement le baromètre de toutes les corruptions, et de tous les blocages économiques, ainsi que celui des relations sociales malsaines. Du moment que la propriété des devises, donc sa gestion, relève de la propriété d’’État, le terrain existe pour tous les trafics d’influence. La question des devises sera presque toujours au centre des affaires de corruption. Elle a été au final le récif sur lequel se sont brisées toutes les économies d’État, toutes les bonnes intentions de dirigeants sincèrement nationalistes, désireux au départ, de protéger leur économie nationale au développement si fragile. Beaucoup de dirigeants nationalistes ont pensé qu’ils se préservaient, par l’inconvertibilité, de leur monnaie, de l’évasion des capitaux, mais c’est ainsi qu’ils l’ont, en réalité, alimentée. Des capitaux fuient un pays lorsqu’ils sont menacés d’une manière ou d’une autre, par leur dévalorisation. Mais si les possesseurs de capitaux ont confiance, s’ils sont sûrs de pouvoir garder la valeur et la propriété de leurs capitaux, ils n’ont aucune raison de les faire fuir. De même pour le citoyen, lorsqu’il épargne des devises. En fait l’existence d’une monnaie nationale convertible, c’est à dire qui puisse être une devise, est la meilleure manière de pouvoir comparer son économie à celle des autres, au moyen de la valeur de cette monnaie, c’est-à-dire de la confiance placée en elle, laquelle en assure la stabilité et l’attraction.

 

À deux pas de la banque centrale

 

Les pays, à devise non convertible, finissent, dans les faits à n’avoir pas réellement de monnaie nationale, alors que l’argument est de la défendre au nom de la souveraineté. Ils n’ont qu’une monnaie locale. En effet, la monnaie est amputée de l’une de ces fonctions, celle de payer et d’acheter à l’extérieur du pays, c’est à dire d’assurer les échanges avec l’étranger. Elle abandonne cette fonction à la monnaie étrangère, le dollar ou autre. C’est supposé être le cas en dehors du sol national puis cela finit par être le cas, de fait, même sur le sol national, comme vient de le démontrer la catastrophe financière du Liban, ou la monnaie nationale n’a même plus la valeur du papier qui l’imprime et où la devise est de plus en plus la seule à avoir cours.

La survalorisation de la devise est allée jusqu’à imprégner le discours politique des dirigeants. Ainsi une activité économique sera donnée en exemple, jugée "véritable" parce qu’elle "rapporte des devises" ou qu’elle en économise ; elle sera décrite comme coûteuse, néfaste, voire dispendieuse lorsqu’elle amène à des dépenses en devises. Le mot "facture", avec une connotation négative dans le vocabulaire politico-économique officiel, est alors consacré aux dépenses en devises : "facture des médicaments", facture des importations de lait, de viande". Ainsi s’installe, dans l’inconscient collectif, l’image d’un État d’autant plus puissant qu’il a le pouvoir, qui est devenu régalien, d’attribuer l’argent en devises aussi bien au citoyen qui part en vacances, qu’au producteur qui veut investir. Et lorsque celui-ci obtient un crédit d’investissement, toutes les procédures sont là pour lui signifier que la devise est propriété de l’’État, et qu’il a un privilège de pouvoir l’obtenir au taux fixé par l’État, "qui - est bien- plus avantageux -que celui du marché parallèle", lequel est précisément toléré par... l’État à deux pas de la banque centrale.

Bref, la monnaie, sous sa forme de devise, devient donc en fait monopole et propriété de l’État. Le producteur, le citoyen qui est celui, en définitive, qui l’a produite par son travail, y compris pour les revenus des hydrocarbures, en est dessaisi au nom de l’intérêt général. Le citoyen, lui, est donc payé en monnaie locale, par exemple en dinars. On s’est habitué, peu à peu, à un monde anormal, anomique. L’argent du citoyen, du travailleur, son salaire, ses dinars n’ont plus de valeur dès qu’il franchit la frontière. Au bout du compte, le travail payé en dinars s’en trouve dévalorisé Malheur à qui dirait, au guichet d’une banque, " mais le dinar est aussi de l’argent, et sans mon travail en dinars, il n’y aurait pas de devises et de ...banques".

 

La fétichisme de la devise

 

La monnaie nationale n’est pas dévalorisée ainsi seulement matériellement, mais moralement, culturellement. Le discours officiel, dans les pays notamment à économie administrée, y contribue glorifiant les opérateurs qui "font entrer des devises", stigmatisant les dépenses en devises.

La monnaie nationale est certes un symbole de sa souveraineté mais cela est valable aussi dans un autre sens, à savoir que sa dévalorisation est aussi celle de l’image du pays, pour ses habitants comme à l’étranger. La monnaie deviendra l’un des relais de l’aliénation culturelle.

Qu’on considère seulement un aspect anecdotique mais significatif : le papier monnaie national est froissé, plié, martyrisé. Mais le papier de la devise est rangé soigneusement, préservé, bref respecté, il en devient attirant, littéralement beau, séduisant. Le fétichisme de la monnaie est ici celui de la devise. Il sera proportionnel à la dévalorisation de la monnaie nationale sur le marché.

 

Au début, Staline

 

Tout cela a commencé en 1932 lorsque Staline décrète l’inconvertibilité du rouble et créée ainsi un argent qui n’est plus de l’argent, puisqu’il perd sa fonction d’échange avec la monnaie étrangère, c’est-à-dire sa fonction de devise. Après la deuxième guerre mondiale, puis après les indépendances, de nombreux États vont imiter l’URSS. L’économie d’État va s’y installer et la monnaie nationale deviendra inconvertible. Il faut replacer les choses dans leur contexte. Tout cela, au départ, donne de bons résultats. L’économie d’État permet de réagir aux urgences, elle permet un développement économique et social réel. Par exemple, un pays comme la Corée du Nord prend dans les années 60 une grande avance sur son voisin la Corée du Sud. Puis les économies d’État se sont mises à péricliter lorsque leurs défauts (bureaucratie, trafic d’influence, absence d’esprit d’initiative, corruption, et dévalorisation à la fin du travail lui-même) se sont mis à l’emporter sur leurs avantages (planification, solidarité sociale, services publics).

Au fond, ce n’est pas un hasard, si trois des pays fondateurs des BRICS, Chine, Inde, Russie, sont ceux aussi qui ont émergé puissamment économiquement en tirant les leçons de cette période historique et en rompant notamment avec les aspects les plus néfastes de l’économie d’État, et précisément sur la question des devises. Ce n’est pas un hasard que tous ont leur monnaie convertible, qu’ils veulent désormais en faire réellement des devises internationales, et qu’ils proposent un monde où chaque monnaie nationale aura cours, concrétisant ainsi, sur le plan financier, la vision d’un monde multipolaire.

Bien sûr, ce n’est pas demain que chacun pourra voyager et payer avec sa monnaie nationale, comme le font les étasuniens, les européens et quelques rares élus. Il y aura probablement d’abord d’autres monnaies fortes, appuyées sur une économie puissante, le yuan, la roupie, le rouble, qui accèderont au statut de devises et de réserves de change. Mais c’est une révolution qui s’annonce certainement, celle d’un monde où la planche à imprimer les dollars ne remplacera plus, comme elle le fait depuis des décennies, la production des richesses réelles, et où la dictature du dollar ne servira pas à faire payer aux autres la dette de l’Amérique, et à asservir des économies entières.

Cet article n’a pu explorer qu’une partie de la "pathologie de la devise", de sa genèse et de ses incidences. Cette question, a "pourri" la vie du monde non occidental sous des formes diverses, économiques, sociales, culturelles, psychologiques. Il reste tout un travail d’exploration à faire sur ce sujet. On ne peut imaginer combien la dictature du dollar, qui a été l’une des formes de l’hégémonie occidentale, a fait du mal à l’humanité. Les générations qui viennent auront la chance de ne pas la connaître.

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♥ MAROC ! VRAI OU FAUX ?

Publié le par S. Sellami

 

Certains bruits, parfois assourdissants, circulent sur le Maroc sur les réseaux sociaux, sont-ils vrais ou faux, de l’info ou de l’intox, une légende ou de la propagande ? Faut-il les relayer ou les rayer du tableau ? Le Maroc est-il en passe de devenir l’Eldorado du Sud de la Méditerranée ou le radeau de la Méduse qui ne peut que faire naufrage ? « Ô saisons, ô châteaux quelle âme est sans défaut ? » aurait dit Verlaine à Rimbaud. - C’est le Maroc qui a trahi les pays arabes en 67, en fournissant à Israël leurs pensées de derrière : vrai ou faux ? - C’est le Maroc qui cherche par tous les moyens, licites comme illicites, d’avoir le leadership en Afrique du Nord aux dépens et au détriment du grand Maghreb : vrai ou faux ? - C’est le Maroc qui veut devenir à tout prix le pays de toutes les attractions en ouvrant ses frontières à tous les projets et à tous les rejets de la modernité : vrai ou faux ? - C’est le Maroc qui a bien voulu devenir le partenaire privilégié de l’Occident en servant et en se servant de tous les caniches des États-Unis, à commencer par la France : vrai ou faux ? - C’est le Maroc qui a repris ouvertement ses relations bilatérales et amicales avec Israël, non seulement par opportunisme économique mais surtout par mimétisme idéologique, faire partie - de la cour des grands : vrai ou faux ? - C’est le Maroc qui n’a pas hésité à serrer la main d‘Israël, le jour où Israël a proclamé Jérusalem comme capitale, rien que pour qu’Israël et ses amis unis acclament le Maroc au Sahara Occidental : vrai ou faux ? - C’est le Maroc qui a été le premier pays musulman à tolérer même l’intolérable, à proposer une aire de liberté à tous les exclus de l’atmosphère : les homos, les toxicos, les paranos, les schizos et les barjots… au festival du rire : vrai ou faux ? Que même les pédophiles se la coulent douce…. sous prétexte qu’il ne peut y avoir de prospérité sans vice. Vrai ou faux ? Toutes ces questions insolites ou interdites nous donnent l’impression que même le paradis peut être pavé de mauvaises intentions… à mauvais entendeur, salut !

#Maroc #info #intox #lejournaldepersonne

♥ MAROC ! VRAI OU FAUX ?
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♦ Le franc CFA, monnaie de discorde entre l’Afrique et l’Europe

Publié le par S. Sellami

Cette monnaie, actuellement utilisée dans 14 pays, est considérée par beaucoup comme un héritage colonial qui maintient l’influence de la France et des élites africaines sur ses anciens territoires d’outre-mer.                                        Franc CFA franc Afrique                                                          Image en gros plan d’une pièce de 25 francs ouest-africains isolée sur fond noirVITORIA HOLDINGS LLC (GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO)

L’instabilité politique récente au Niger et l’accroissement de l’influence de la Russie sur les pays d’Afrique francophone ont une fois de plus remis en question les relations de la France avec ses anciennes colonies. Dans ce contexte, politiques et experts se sont une nouvelle fois interrogés sur le rôle joué par le franc CFA dans les économies de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette monnaie, actuellement utilisée par 14 pays, a été découplée du franc et imposée à la région par Paris après la Seconde Guerre mondiale. Cependant, bien que des alternatives possibles aient émergé au fil des ans, il reste actuellement la monnaie principale et la plus répandue sur le continent.

« Cette monnaie est mise en place par la France pour établir un commerce plus stable par rapport aux taux de change avec lesquels ils étaient encore leurs colonies à cette époque. Il est intéressant de voir que certains pays sont entrés et d’autres ont sorti, de sorte que tous ceux qui utilisent cette monnaie n’étaient pas des colonies françaises. C’est le cas, par exemple, de la Guinée équatoriale, qui était une colonie espagnole et qui l’utilise maintenant. La Mauritanie, par exemple, l’a quitté en échange de sa propre monnaie », explique Ainhoa Marín, professeur d’économie appliquée à l’Université Complutense de Madrid, à CincoDías.

La monnaie a déjà suscité la controverse au cours des dernières décennies. Le plus récent est venu en 2019, lorsque les politiciens italiens l’ont décrit comme un outil « néocolonial » qui appauvrissait les pays de cette région. Dans cette ligne, les membres de l’environnement du politicien d’extrême droite Matteo Salvini ont même jugé que le franc CFA est l’une des causes de l’immigration illégale d’Africains en Europe, une affirmation qui à l’époque a été radicalement rejetée par le gouvernement d’Emmanuel Macron.

« Le passage de la monnaie coloniale à la monnaie néocoloniale. Seul le nom a changé. C’était autrefois le franc des colonies françaises d’Afrique et est maintenant le franc de la Coopération financière africaine (CFA). Seules la France et la population la plus riche des pays qui font du commerce international en bénéficient », a déclaré Dagauh Komenan, historien africain et chercheur à l’Université de Las Palmas de Gran Canaria, à ce journal.

                                                                                                                                                                             Produit?

Parmi les arguments en faveur de l’utilisation du franc CFA figure sa convertibilité fixe avec l’euro. Selon certains spécialistes, ce taux de change fixe protégerait partiellement les économies qui l’utilisent contre l’inflation par rapport à d’autres pays africains dotés de leur propre monnaie.

« Il y a pas mal d’études, mais elles ne pointent pas toutes dans la même direction. Certains montrent que les pays en franc CFA ont eu moins d’inflation. En ce sens, ce serait une monnaie qui leur donne une plus grande stabilité monétaire en général », explique Marín. Le spécialiste souligne toutefois que l’influence et le contrôle français restent importants. « Leur rôle est fondamental. D’abord parce qu’ils sont les moteurs, mais aussi parce qu’il y a des règles strictes, comme le fait que les pays africains gardent 50% de leurs réserves dans le Trésor français. Ce sont eux qui l’émettent et, s’il est vrai qu’il existe des conseils qui contrôlent les émissions, la France a des représentants. Il est clair qu’il y a un contrôle direct assez important », ajoute Marín. Il convient d’ajouter que les conditions d’utilisation du franc CFA exigent également que les pays maintiennent une couverture du taux de change de 20%.

Dans cette ligne, le gouvernement français souligne que la relative résilience des pays en franc CFA par rapport au reste de l’Afrique lors de la crise sanitaire de 2020 en montre les bénéfices : une croissance de 0,3% en 2020, contre une récession de 1,7% en Afrique subsaharienne. « Le système monétaire du franc CFA est conçu pour garantir la monnaie du franc sur les marchés internationaux, tout en empêchant les découverts et l’inflation dans les pays membres du CFA », explique Landry Signé, chercheur principal au groupe de réflexion Brookings. Dans cette ligne, Signé souligne que ce modèle favorise également l’exportation des matières premières, mais pas le développement de l’industrie et des entreprises locales.

La parité avec l’euro peut également avoir un inconvénient. Selon Komenan, le fait que les banques doivent travailler avec une monnaie qui maintient une valeur dissociée de la réalité de ses citoyens est préjudiciable aux utilisateurs. Par exemple, dans le cas de l’inflation, les indicateurs macroéconomiques peuvent indiquer quelque chose de différent de ce que vivent les ménages. Les chiffres semblent positifs, mais l’économie des gens normaux ne le reflète pas », explique l’expert, qui rappelle que par le passé, la France a dévalué unilatéralement la valeur du franc CFA, nuisant à des millions de personnes.

Dans cette ligne, Komenan ajoute que les institutions financières de ces pays se concentrent souvent davantage sur l’achat de devises étrangères que sur la promotion des entreprises locales. « Les banques n’accordent généralement pas de prêts ou ne leur accordent pas d’intérêts très élevés parce qu’elles savent qu’elles devront maintenir une valeur par rapport à l’euro. Avec une monnaie qui correspond à la réalité nationale, ce ne serait pas nécessairement le cas. Naturellement, il pourrait y avoir des complications, mais il y aurait aussi d’autres possibilités. Bien qu’il y ait de la stabilité, tout le monde n’en profite pas », explique l’expert.

                                                                                                                                                                                         Division

Il convient de noter que, dans la pratique, il existe en réalité deux monnaies différentes qui valent la même chose mais ne sont pas interchangeables : le franc CFA ouest-africain et le franc CFA centrafricain. En fait, leur circonscription correspond directement à la division coloniale que les Français avaient imposée avant l’indépendance, bien qu’elles soient émises par des entités différentes.

Dans le cas du franc CFA ouest-africain, il s’agit de la monnaie de huit États indépendants : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. La monnaie est émise par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, basée à Dakar, la capitale du Sénégal, pour les membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Quant au franc CFA centrafricain, il est la monnaie de six États : le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, la République du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale. Il est émis par la Banque des États de l’Afrique centrale, basée à Yaoundé, la capitale du Cameroun, pour les membres de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale).

Komenan estime que, précisément, la non-interchangeabilité entre les deux monnaies est l’un des facteurs critiqués, car il s’agit d’une étape supplémentaire pour faire des affaires entre l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest. « Pour un citoyen ordinaire ou un homme d’affaires d’un pays qui utilise le franc CFA ouest-africain qui veut envoyer son argent dans un pays d’Afrique centrale, il y a des coûts supplémentaires, qui sont généralement extrêmement coûteux. En fin de compte, ceux qui en bénéficient sont ceux qui les changent d’abord en euros ou en dollars et qui y participent. Ils restent des intermédiaires », explique le chercheur.

                                                                                                                                                                                 Une alternative africaine

Les pays de la région ont essayé de promouvoir des alternatives au franc CFA, bien que pour le moment tous soient en pause. La plus connue d’entre elles est peut-être l’éco, une proposition de monnaie commune que la Zone monétaire ouest-africaine propose d’introduire dans le cadre de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) d’ici 2027.

Dans cette ligne, les promoteurs du projet assurent qu’il cherche à promouvoir l’intégration économique et le transit des capitaux entre les pays membres. La monnaie serait utilisée par les huit pays utilisant actuellement le franc CFA occidental, avec le Cap-Vert, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Libéria, le Nigeria et la Sierra Leone les rejoignant.

« La France, à l’époque, avait déjà donné son feu vert à l’écho. Il éliminerait certaines conditions, comme avoir la moitié des réserves sur le sol français, mais il a été proposé qu’au début, il maintiendrait toujours un taux de change fixe par rapport à l’euro », explique Marín. Il convient de noter que les conditions convenues pour participer à l’écho pour l’instant ne sont pas remplies par de nombreux pays intéressés. Parmi les critères établis figurent le maintien d’un déficit inférieur à 3%, l’inflation inférieure à 10% et une dette ne dépassant pas 70% du produit intérieur brut (PIB).

Dans ce contexte, Marín ne pense pas que l’abandon du franc CFA suppose un changement de paradigme très radical. « Si l’éco remplaçait le franc CFA, cela ne changerait pas grand-chose. Ce serait surtout une perte symbolique pour la France et une perte d’influence sur les politiques monétaires de ces pays. Nous devons également garder à l’esprit que l’Union européenne est un partenaire commercial fondamental pour ces pays et que des taux de change flexibles pourraient générer de l’instabilité », explique l’économiste.

Marín souligne cependant qu’au-delà de l’union monétaire, le projet auquel le monde doit être attentif est l’intégration économique panafricaine que certains pays promeuvent. « Il y a un projet de fond qui est la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine. Tous les pays, à l’exception de l’Érythrée, ont signé cet accord, ce qui signifie le lancement d’un continent exempt de droits de douane. À long terme, il est même proposé de créer une union monétaire continentale. Nous devons regarder au-delà de l’Afrique de l’Ouest et comprendre qu’ils sont plongés dans un processus de libéralisation des échanges qui pourrait être beaucoup plus pertinent.

Article traduit de l'Espagnol

LU IS ALBERTO PERALTA                                                                                                                                         Le franc CFA, monnaie de discorde entre l’Afrique et l’Europe | Économie nationale et internationale | Cinq jours (elpais.com)        

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