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Israël s’est fait un nouvel ami en Afrique, le maréchal Haftar, qu’il aide en secret

Publié le par S. Sellami

Une source israélienne bien informée – qui a souhaité garder l’anonymat, étant donné que l’affaire est censurée par les militaires israéliens – m’a révélé que les Forces de défense israéliennes (IDF) avaient bombardé des positions du groupe l’État Islamique (traduction parGoogle) en Libye à la demande de l’homme fort de ce pays, le maréchal Khalifa Haftar (pour un profil plus complet, cliquez ici).

Le censeur militaire des IDF a décidé que ces informations ne pouvaient pas être diffusées en Israël. Jusqu’à cette semaine, le censeur n’autorisait même pas les journalistes israéliens à renvoyer les lecteurs aux médias étrangers évoquant cette histoire. Récemment, Yediot Aharonot a publié un profil flatteur d’Haftar renvoyant à un article koweitien paru dans Al Jarida, (lien ci-dessus), qui confirmait ces informations. Aux termes des dispositions prévues par la censure israélienne, les journalistes, qui sont interdits d’écrire directement des reportages sur certains événements, s’arrangent souvent pour faire allusion aux mêmes événements via des publications étrangères, et ainsi contourner la censure.

es reportages fournissent des preuves de plus en plus incontestables d’une intervention israélienne directe dans la guerre civile libyenne, qui oppose de nombreux adversaires : Haftar, les milices islamistes et l’État islamique. J’ai envoyé un tweet au lieutenant-colonel Peter Lerner et à l’unité chargée de communiquer pour les IDF, où je sollicitais leurs commentaires. Ils n’ont toujours pas répondu au moment où nous publions cet article.

« Un ami de nos amis »

Haftar est aligné sur les États sunnites – l’Égypte et les Émirats arabes unis étant les plus notoires – que ces reportages accusent d’avoir bombardé des forces libyennes hostiles à Haftar. On appelle quelquefois ce dernier le « Sissi libyen ». La source israélienne m’a confirmé l’argument du journal koweitien, voulant qu’Israël ait offert son aide militaire directe en faveur de Haftar, dont des frappes aériennes sur des positions de l’EI à Syrte et ailleurs.

Une source des IDF a précisé à mon contact : « Les amis de nos amis – et les ennemis de nos ennemis – sont nos amis ; or Haftar est un ami de l’Égypte, de la Jordanie et des EAU. Il combat aussi l’EI ».

Le censeur israélien a même interdit de citer ce reportage écrit par le correspondant à Jérusalem du journal koweitien Al Jarida – qui a fuité, probablement à l’initiative de sources israéliennes. Le rapport, daté du 27 août 2015, indique qu’Israël a bombardé Syrte le 25 août 2015.

Des sources informées ont affirmé qu’il y a deux jours, des avions militaires israéliens ont bombardé des cibles de l’EI à Syrte. Elles ont ajouté que le raid a été effectué à la requête du maréchal Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL) lors de sa récente visite à Amman [où il a secrètement rencontré des responsables de la sécurité israélienne]. Ces sources ont révélé que Haftar a promis, [en échange], de signer avec Israël des contrats d’armes et de pétrole.

Pour que personne ne croie que les événements de 2015 ont changé, The New Arab indique que Haftar a récemment rencontré des fonctionnaires du Mossad lors d’une réunion négociée par les Émirats arabes unis, l’un des alliés sunnites mentionné ci-dessus. « La coordination entre Haftar et Israël dure depuis longtemps ; il a organisé des pourparlers avec des agents du Mossad en Jordanie en 2015 et 2016 », a indiqué à The New Arab la source anonyme.

Le rapport prétendait que ces rencontres avaient été négociées par les EAU et que Haftar avait rencontré des agents du renseignement israélien. On y lit que l’autoproclamée Armée nationale libyenne de Haftar avait reçu des fusils israéliens pour snipers et des équipements de vision nocturne. Il a ensuite laissé entendre que le commandement de Haftar et les militaires israéliens se sont coordonnés, courant 2014, pendant l’offensive baptisée « Opération Dignité »contre plusieurs groupes d’islamistes armés à Benghazi.

Pendant les combats, l’un des chasseurs MiG de Haftar est censé avoir été abattu par les islamistes et l’une des bases aériennes de Haftar a été prise. Il est possible que des chasseurs israéliens aient été engagés pour éviter une encore plus grosse défaite tactique.

Une alliance de plus en plus étroite entre Israël et États sunnites

Les analystes et les journalistes du Moyen-Orient (dont moi-même) ont régulièrement signalé l’intensification de l’alliance entre Israël et les puissances sunnites (Arabie saoudite, États du Golfe, Égypte, etc.). Entre autres services réciproques, les Saoudiens ont financé à hauteur d’un milliard de dollars (850 millions d’euros) le programme malveillant israélien, Stuxnet, et l’assassinat de scientifiques nucléaires iraniens. Israël a ouvert quant à lui des bureaux secrets de liaison militaire dans les États du Golfe, organisé des réunions secrètes entre chefs du renseignement israélien et Arabie saoudite, tout en apportant le soutien israélien aux forces d’al-Nosra. Bien que ces reportages se soient surtout concentrés sur l’intervention sunnito-israélienne en Syrie et l’hostilité de l’alliance envers l’Iran chiite, rares sont les articles expliquant qu’Israël offre ses services aux milices libyennes alliées avec l’Égypte.

Israël a toutes les bonnes raisons d’aider l’homme fort libyen. Premièrement, ses ressources pétrolières pourraient profiter à Israël, pays pauvre en ressources qui cherche sans cesse à diversifier son accès à des sources d’énergies vitales. Deuxièmement, Israël a une affinité naturelle avec les hommes forts du Moyen-Orient qui ont peu ou pas d’engagements religieux ou idéologiques (le Jordanien Abdallah, et les Égyptiens Moubarak et Sissi). Israël tient à s’entourer de voisins qu’il soit en mesure de coopter, soit carrément en les achetant, soit en se rendant des services réciproques, comme le partage du renseignement et de moyens militaires. Troisièmement, Israël apprécie sa relativement récente « romance de raison » avec les pouvoirs sunnites dans la région et saisit toutes les occasions de déverser ses faveurs sur ceux que soutiennent ses nouveaux alliés, dont Haftar.

De récents bulletins d’information indiquent que la Russie vient, elle aussi, de s’allier avec Haftar et de dépêcher des conseillers militaires dans ce pays, tant pour fortifier Haftar que pour empêcher l’EI de s’implanter dans la partie occidentale du désert égyptien, ainsi qu’il y est parvenu au Sinaï. Il a aussi lourdement investi dans des projets d’exploitation pétrolière en Égypte et Libye. Haftar, ancien allié de Kadhafi, a reçu son entraînement militaire dans l’ancienne Union soviétique et ses liens avec la Russie sont donc très étroits.

Lucratives ventes d’armes d’Israël aux despotes africains

De plus, Israël se place au sixième rang mondial des marchands d’armes. Il recherche des nations, surtout en Afrique, accablées par les guerres civiles et les conflits fratricides, où il vend des armes à quiconque a les moyens de payer. Il envoie aussi des conseillers militaires dans ces pays (le plus souvent des généraux à la retraite et des officiers du renseignement) pour engranger des milliards en honoraires de consultants. Son plus récent nouveau client est le régime brutal du Sud-Soudan, et Israël a essayé de censurer des informations mettant son allié en cause. De cette manière, Israël étend son influence dans les pays émergents et se forge des alliances qui le protègeront de futures menaces islamistes (c’est du moins ce qu’espèrent les responsables israéliens).

La Libye fait partie des rares pays producteurs de pétrole à avoir nettement augmenté sa production l’an passé. Probablement du fait de l’emprise croissante de Haftar sur les gisements pétroliers libyen, ou peut-être cela indique-t-il que cette énergie lui a valu d’accumuler des milliards, et qu’il entend bien continuer en la vendant à des alliés tels qu’Israël, entre autres pays dont le sous-sol n’en recèle pas.

En parallèle, Haftar a cette semaine rejeté un contrat négocié entre ses rivaux libyens et l’Italie, qui aurait permis aux navires de la marine italienne de patrouiller dans les eaux libyennes et d’intercepter les bateaux débordant de réfugiés essayant d’atteindre l’Europe.

Cela entrave les efforts des Européens qui tentent de contenir le flot d’immigrants vers l’Europe – jusqu’à 600 000 en provenance de la seule Libye. Avec pour résultat, également, de faciliter dans la foulée les affaires des trafiquants d’êtres humains dans les régions côtières sous contrôle de Haftar.

Richard Silverstein

Article original en anglais : Haftar: Israeli secret aid to Libya’s strongman reveals a new friend in Africa, Middle East Eye, 4 août 2017.

Traduction de l’anglais (original) par Dominique Macabies, Middle East Eye

 

Richard Silverstein est l’auteur du blog « Tikum Olam » qui révèle les excès de la politique de sécurité nationale israélienne. Son travail a été publié dans Haaretz, le Forward, le Seattle Times et le Los Angeles Times. Il a contribué au recueil d’essais dédié à la guerre du Liban de 2006, A Time to speak out (Verso) et est l’auteur d’un autre essai dans une collection à venir, Israel and Palestine: Alternate Perspectives on Statehood (Rowman & Littlefield).

http://www.mondialisation.ca/
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Révélation. Pendant 10 ans, le fils de Tebboune a voulu faire comme… Ali Haddad

Publié le par S. Sellami

 Abdelmadjid Tebboune

Abdelmadjid Tebboune

 

Quand Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, parle du “pouvoir de l’argent”, il sait très bien de quoi il parle. Et pour cause, dans sa propre famille, le business faisait partie de sa vie quotidienne. 

En effet, le très austère Premier ministre qui se targue d’avoir été toute sa vie un technocrate dévoué au service de l’Etat ne dit jamais aux Algériens que ses propres enfants étaient des hommes d’affaires influents lorsque, lui, occupait des fonctions de Walis dans plusieurs régions à travers le pays ou de ministres au sein du gouvernement. Ainsi, alors qu’aujourd’hui Tebboune diabolise les “oligarques” et hommes d’affaires, pendant pas moins de 10 ans son fils Tebboune Salah Eddine Ilyes tentait de devenir un autre “Ali Haddad” dans le secteur du BTP.

ffectivement, Salah Eddine Ilyes dirigeait et possédait entre 1999 et 2009 la Sarl Société de Grands Travaux, une entreprise de BTP qui a beaucoup travaillé au sud du pays. Lui-même né à Béchar en 1979 quand son père était secrétaire général de la wilaya d’Adrar, Salah Eddine Ilyes Tebboune, s’est lancé dans le business, comme par hasard, au moment où son père a pris le poste du ministre de la Culture et de la Communication en 1999. Le plus étrange demeure cette posture où le fils de Tebboune décroche encore et toujours des marchés dans le BTP au moment où papa se retrouve…. ministre de l’Habitat dans le gouvernement Benflis II entre 2001 et 2002.

Une situation de conflit d’intérêts qui ressemble étrangement à cette dérive du pouvoir de l’argent que combat en 2017 le même Abdelmadjid Tebboune. Or, ce dernier, a-t-il pris les dispositions nécessaires pour éviter de favoriser son fils face à ses concurrents dans le secteur de l’Habitat ? Pas si sûr.

En tout cas, Salah Eddine Ilyes est resté un homme d’affaires qui tentait de faire fortune dans le BTP jusqu’au 22 avril 2009 date à laquelle il arrête son aventure entrepreneuriale au moment où son père n’occupe plus aucune fonction officielle au sein du gouvernement. Le fils de Tebboune a essayé également de se frayer un chemin dans des secteur très pointus comme les travaux sous-marins. Mais la réussite n’était pas au rendez-vous. Toutefois, la tentation de l’argent a duré pendant pas moins de 10 ans. Tebboune est-il donc réellement sincère dans son combat contre le “pouvoir de l’argent” ?

https://algeriepart.com
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Ces Algériennes qui cherchent et qui ne trouvent pas

Publié le par S. Sellami

Ces Algériennes qui cherchent et qui ne trouvent pas

"Elle a une envie de femme. Envie de quoi ? Mais du Tout, du Grand Tout universel… A ce désir immense, profond, vaste comme une mer, elle succombe, elle sommeille…Elle a dormi, elle a rêvé… Le beau rêve ! Et comment le dire ? C’est que le monstre merveilleux de la vie universelle ; chez elle, s’était englouti ; que désormais vie et mort, tout tenait dans ses entrailles, et qu’au prix de tant de douleurs, elle avait conçu la Nature." (1)

C’est une agence allemande, la DPA, qui a donné le chiffre : plus de 50% des Algériennes en âge de se marier n’ont pas trouvé de mari. Par ailleurs, les statistiques révèlent que 50% des Japonaises et 60% des Japonais boudent le mariage. D’une nationalité à une autre d’une culture à une autre, le sujet devient complément et vice-versa. Certes les chercheurs germaniques n’ont fait que scanner la société algérienne et emprunter son langage. Chez nous, une femme sans mari est une femme qui n’a pas trouvé de mari, simplement. Malgré le codage étatique, la "démocratisation" de l’école et le voile intégré et intégral, il y a pénurie en la matière pour accomplir la "moitié de la religion". On ne nous dit pas combien d’Algériens ne veulent pas être "trouvés" mais logiquement leur nombre ne doit pas être négligeable si on se réfère à la biologie (il naît 105 garçons pour 100 filles) et étant donné qu’il n’y a pas de facteur perturbant tel que l’avortement sélectif ou l’infanticide sexiste qui fait qu’un géant comme la Chine a un manque de femmes estimé à 100 millions.

Aux enquêteurs, un chef de service en gynécologie a jugé utile de préciser : "L’impossibilité pour les Algériennes de trouver des maris pousse grand nombre parmi elles, à avoir une vie sexuelle hors mariage." Il ajoute que la prolifération des actes sexuels hors mariage implique la surconsommation des contraceptifs de tous types monopolisés par les pharmacies. Il interpelle les pouvoirs publics pour mettre la pilule gratuite à la disposition de toutes ces malchanceuses. Raisonnement pragmatique courageux et déconnecté. Certes pourquoi laisser venir au monde des enfants illégitimes dont personne n’en veut et qui vont coûter bien plus cher que tous les moyens de contraception réunis. Rappelons qu’il fut un temps où parce qu’elle a eu des relations hors mariage, la fille était interdite de mariage, vouée à la solitude, au pire à la prostitution ou au crime d’honneur. Déconnecté : l’État -FLN a utilisé la femme algérienne pour obtenir l’Indépendance, l’a renvoyée derrière ses fourneaux avant de la donner en pâture aux intégristes en 1984 avec le code de l’infamie qui l’a dégradée en tant qu’être humain pour en faire une chose, un objet inerte qui peut être accepté, refusé, rejeté avec des rejetons à son image. Contrairement à la Japonaise qui jouit non seulement de lois égalitaires depuis 1945, mais elle peut se marier le matin à l’église et le soir quémander la bénédiction des ancêtres dans un temple. Le célibat ne concerne pas seulement les femmes algériennes, il est planétaire tout sexes confondus. Les experts disent que «c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’un nombre aussi élevé d’individus de tous âges et de toutes conditions ont décidé de vivre en solitaire en «singleton». Selon le Pew Research Center aux USA, l’âge moyen du premier mariage atteint «le niveau le plus élevé jamais enregistré, avec une hausse de 5ans au cours du demi-siècle passé. »En 1996, le nombre de singletons était de 153 millions, 206 millions en 2006 une augmentation de 33% en 10 ans. (2) En France, on parle de «célibat-boom», 15 millions de célibataires d’après l’Insee, soit un adulte sur trois dont 60% sont des femmes.

 

En Corée du Sud, on n’hésite pas à qualifier de bombe sociale les 20% des femmes qui ne cherchent ni à se marier ni à faire des enfants. Alors que le taux de natalité le plus bas d’Asie se trouve en Corée du Sud, Japon, Taïwan et Hong-Kong, que du beau monde. Pour les sociologues allemands Ulrich Beck et Élisabeth Beck, l’individu est en train de devenir l’unité de base de la reproduction sociale. Pour Toffler, la famille nucléide (père mère enfants) est une construction du 19eme siècle liée à l’industrialisation et il prévoit sa disparition dans une société postindustrielle. Dans les pays occidentaux, ce n’est pas le recul du mariage qui inquiète, mais le fait que ces «singletones» ne veulent pas faire des enfants. L’enquête souligne que la quasi-totalité des Algériennes célibataires vivent sous la protection du père ou du frère.

Toutes les études le démontrent quel que soit le pays, ses coutumes et sa religion, le célibat féminin a pris de l’ampleur avec l’accès des femmes à l’université. Certes les causes du célibat sont autant sociales que personnelles, mais quand on est économiquement indépendant, on n’est pas obligé de s’unir à l’autre pour survivre. Dans le règne animal, en général, la femelle fait des petits sans dépendre du mâle pour sa subsistance, les lionnes choisissent le lion qui assure leur protection et en échange, elles chassent pour le nourrir. Selon les statistiques, 34,2% des femmes trentenaires à Séoul ayant un diplôme universitaire sont célibataires et pour leur grande majorité elles n’ont pas d’enfants. Alors que le taux de fécondité des autres ayant le même âge et sans diplôme est pratiquement égal à celui des Algériennes : 3,64. D’après le sociologue Kim Young-chul, les femmes sont trop «sélectives» :"Aussi longtemps que les femmes adhéreront à l’idée que leurs maris doivent être meilleurs qu’elles dans tous les domaines, il leur sera difficile de trouver quelqu’un..." Certes, il est légitime qu’une femme cherche un partenaire ayant le même statut qu’elle, mais certaines n’hésitent pas chez nous à faire un mariage au «rabais» et parfois elles acceptent de végéter dans leur cuisine malgré les longues années d’études. D’autres n’ont aucune exigence, se contentent d’une dot symbolique et vont jusqu’à contribuer aux dépenses de la fête au risque d’alimenter les mauvaises langues et subir ce genre de sarcasme: "elle a acheté un mari".

Aux USA, la situation de la femme noire intellectuelle est encore plus préoccupante, le taux de célibat est celui des Algériennes additionné à celui des Sud-Coréennes : plus de 70% (3). À 40 ans, une Noire a 5 fois moins de chances de se marier qu’une Blanche. La chaine ABC a réuni des experts pour leur poser la question : pourquoi les femmes noires qui réussissent sont souvent célibataires ? Dans son livre Is Marriage for white People ? (Le mariage est-il réservé aux Blancs ?) Ralph Richard Banks, professeur à la Stanford Law School (Californie) qui est lui-même noir, met en cause le rejet des mariages mixtes de la part des Afro-Américaines. Une autre cause aussi importante c’est le nombre des prisonniers noirs, 40% de l’effectif total alors qu’ils ne représentent qu’à peine 15% de la population. Autre facteur, les femmes noires sont deux fois plus diplômées que leurs congénères et même quand elles ne sont pas "sélectives" question mariage, elles échouent à 60%. "Où il y a mariage sans amour, il y aura amour sans mariage.» disait B. Franklin. Quant aux hommes noirs qui réussissent, ils avouent qu’ils ont le choix entre les Noires, les Blanches, Hispaniques, les Asiatiques. Banks conclut que seule une sur 20 franchit la barrière raciale : "Elles veulent se montrer solidaires des hommes de leur communauté. Pour beaucoup d’entre elles, mariage mixte rime avec trahison." Parfois les causes sont futiles : "C’est facile de sortir avec un Noir, car il sait que je ne me lave pas les cheveux tous les jours, que je porte un foulard la nuit…" Pour d’autres, elles veulent des bébés noirs parce qu’elles ont peur d’enfanter un petit blanc et de passer pour la nounou. (4) Pourtant, nous sommes en Amérique où la deuxième femme la plus populaire après Mère Theresa, est une présentatrice noire de la télé qui vaut 1,5 milliard de dollars d’après Forbes Oprah et où la première dame est une Afro-Américaine. Le problème réside sans doute dans la démission paternelle : deux fois plus importante chez les Noirs. Lors de sa première élection, Obama a osé, lui qui n’a pas connu son père, fustiger cette «anomalie». En France, un juge enquêtant sur les causes de la délinquance dans les banlieues a conclu à un dénominateur commun : l’absence du père. Le garçon frustré du modèle masculin se révolte, se venge en intégrant la bande tandis que la fille gavée du modèle maternel hésite entre l’imiter ou l’éviter tout en évitant de "trahir". Sur le web, un internaute a écrit : "Pour nous qui sommes Africains-Américains, nous savons que le racisme, la guerre, la drogue l’homosexualité, l’injustice et la pauvreté ont influencé de façon significative notre capacité à engager et à soutenir à long terme des relations monogames."

Le monde arabe aussi n’est pas épargné par le célibat des femmes, dès la fin des années 70, on a observé le recul de l’âge moyen du mariage et vers les années 90, le phénomène a commencé à inquiéter les régimes. C’est que le mariage arabe n’est pas l’union d’une femme et d’un homme, mais de deux familles qui vont pondre une troisième dont la structure est déterminée à l’avance par l’État le régime et la société. Le célibat est un non-sens encore moins celui des femmes, le mariage est le seul canal de reproduction de l’espèce. Même en Arabie Saoudite où les femmes n’ont aucune existence légale à part celle que leur concède leur tuteur, elles sont de plus en plus éduquées, indépendantes financièrement et ne veulent plus être forcées à n’importe quel mariage. Les sociologues saoudiens pointent du doigt cette émancipation qui explique leur refus d’être la seconde troisième ou quatrième épouse. Pour échapper à ce genre d’union, certaines vont jusqu’à chercher des concubins étrangers. "Les femmes sont de plus en plus instruites et ont un emploi alors, elles n’ont plus hâte de se marier afin de bénéficier par le biais de leur mari d’un soutien financier, surtout si leurs parents leur offrent la liberté de voyager et de mener leur vie comme elles le souhaitent…", affirme Wajiha Al-Huwaidar, militante saoudienne des droits des femmes. Pour combattre ces rebelles, un groupe de jeunes a lancé une campagne pour la polygamie avec le slogan : "Prophète des quatre" Eman Al Nafjan, une blogueuse qui écrit sur les problèmes des femmes saoudiennes livre son analyse : «Cette campagne ne sert pas à convaincre les femmes, il y a beaucoup de femmes qui acceptent de telles propositions de mariage. Ce que ce groupe cherche à faire, c’est de convaincre les hommes de se marier avec des femmes plus âgées… Les hommes saoudiens souhaitent se marier avec de jeunes vierges pas avec des femmes âgées ou divorcées. Mais le problème est que nous avons beaucoup de femmes âgées qui ne sont pas mariées. Les hommes ne sont pas intéressés par ce type de femmes. Et les jeunes filles, quant à elles, ne veulent pas faire office de seconde épouse… Ces hommes polygames veulent juste du bon temps, alors ils épousent une femme. Parfois cela ne dure qu’un mois, puis ils divorcent sans que personne, pas même la première épouse, ne soit au courant de quoi que ce soit… Il arrive aussi que la femme tombe enceinte ou que le couple soit réellement amoureux, mais c’est rare.» (5) La polygamie est autorisée dans tous les pays musulmans à l’exception de la Turquie et de la Tunisie, quasi généralisée en Afrique noire, mais on a constaté que là où il y a un développement social et économique, elle recule. Les anthropologues parlent d’esclavage féminin : plus il y a d’épouses plus il a de la main-d’œuvre pour le travail de la terre. Ce qui explique que la polygamie en Afrique est mieux tolérée par les victimes qui voient en elle un moyen de les soulager de leur dur quotidien jalonné par les mutilations sexuelles, les viols, les génocides, le sida et en prime des codes misogynes. Au Mali, menacé par les islamistes, sauvé par la France des droits de l’homme, il fallait attendre la naissance d’un nouveau code qui concède enfin le statut d’humain à la Malienne et pour interdire aux Maliens de marier leur fille à 13 ans. Pour contrer cette «épidémie» du célibat féminin qui touche tous les pays arabes, on organise des mariages collectifs, on alerte les prédicateurs officiels, on découvre le cauchemar de la dot, on débloque des fonds pour des prêts des dons afin d’alléger le poids des festivités matrimoniales.

En 1992, les Emirats arabes unis ont offert des primes pour encourager les hommes, trop séduits par des étrangères, à préférer leurs compatriotes. Egypte Jordanie Qatar Bahreïn Yémen pays du Golfe Palestine Soudan et même l’Iran qui a réservé 1,3 milliard de dollars de ses excédents pétroliers pour créer le Fond matrimonial en 2006… Nos émigrées semblent miraculeusement épargnées par le phénomène, l’une d’elles sur le web écrit : "Moi j’ai 31 ans, je ne connais ni n’ai jamais fréquenté aucun homme de ma vie. Les seules demandes en mariage que j’ai reçues viennent de l’étranger d’hommes que je n’ai jamais vus et qui ne m’ont probablement jamais vue, bref on sait la seule chose qui les intéresse, mais moi je refuse d’épouser un homme qui ne s’intéresse qu’à un titre de séjour… Je pense donc que je ne me marierai probablement jamais et Dieu sait à quel point je souhaiterais fonder une famille et avoir des enfants." Une autre ajoute : "Je vis au Canada depuis 5 ans, j’ai 42 ans…j’en ai vu des vertes et des pas mûres. Physiquement, je suis normale, j’ai réussi à me frayer une place dans ce pays…Allah sobhanou m’a tout donné sauf un mari… Nos hommes et malheureusement pour nous, ont découvert que dans ce pays des femmes peuvent s’offrir pour une nuit, alors pourquoi en prendre une pour la vie ? Et certaines de nos femmes font autant…" On constate certaines similitudes avec les Afro-Américaines sauf que la barrière est plus religieuse que raciale.

Pourtant, si certaines de nos expatriées redécouvrent l’Islam, d’autres n’hésitent pas à s’affranchir du dogme pour se marier. Au Québec, les chiffres révèlent que les Maghrébines sont plus nombreuses à se lancer dans des mariages mixtes que les Maghrébins. En France où le mélange génétique concerne ¼ à 1/3 de la population, il y a autant de musulmans que de musulmanes qui franchissent le pas. Les sociétés changent de l’intérieur même quand l’extérieur garde son apparence figée. Darwin s’est trompé ainsi que Freud, toutes les études anthropologiques le démontrent : dans des conditions similaires et sans élément perturbateur comme la peur, les femmes agissent comme les hommes. Si la femme ne pèse pas lourd sur l’échiquier arabe, son célibat sème la panique chez les régimes arabes sauf chez l’exception algérienne où le système ne se projette pas dans un avenir algéro-algérien, son existence est liée à la rente pétrolière et aux profits pour l’ailleurs… La famille musulmane ne se contente pas d’être seulement patriarcale, elle est aussi «étendue, patrilinéaire, patrilocale, patriarcale, endogame et occasionnellement polygame». Ce modèle affirment les études est orienté vers un type de reproduction qui favorise le nombre, les « hiérarchies du genre et des générations» pour des sociétés segmentaires d’après Philippe Fargues. En un mot telle famille tel régime, mais la machine a commencé à grincer à la fin des années 80. Une génération est passée subissant cette paralysie sociale pour finir par tout rejeter sans rien rejeter, n’est-t-elle pas la cause du printemps arabe et de ses dérives ? Certes c’est dans les pays les plus démocratiques que la condition féminine se porte bien sans pourtant atteindre l’idéal. Le féminisme ne fait plus recette, a échoué dans l’essentiel : le pouvoir a toujours un seul genre, le plus mauvais des masculins. Le blocage existe dans les écarts de salaires, la sanction «maternité» pour les promotions, l’image poupée Barbie véhiculée dans les médias sans oublier la crise économique qui touche en premier les plus vulnérables, les femmes et ceux du bas de l’échelle. L’instruction a ouvert les yeux de la femme sur l’anomalie de sa situation et elle use consciemment ou inconsciemment du seul moyen en son pouvoir : la reproduction de l’espèce. Todd dans son livre "Après l’Empire", souligne que si la guerre est une affaire d’hommes, les enfants sont une affaire de femmes. Historiquement, si aucun élément extérieur n’intervient, les guerres, les conflits, les génocides entrainent toujours une diminution du nombre d’enfants au lieu d’une augmentation afin de compenser les pertes en vie humaine. Dans les jardins zoologiques, les animaux ne se reproduisent qu’avec l’aide de la science, la nature a horreur des situations "anormales".

Parmi les 50% d’Algériennes qui ont eu la chance de trouver un mari, combien ont subi la pression de leur famille pour se lier, combien taisent la violence conjugale par peur d’être répudiée et se retrouver à la rue, combien acceptent un mari polygame parce qu’elles ne voient aucune issue à leur malheur à moins de sacrifier les enfants, combien sont-elles celles qui ont brisé leur carrière pour se retrouver dépendante de la seule volonté de l’époux comme le stimule le code de la famille, combien sont-elles celles qui ignorent que leur conjoint a concocté un mariage religieux et qui deviendra officiel le jour du partage de l’héritage…? Dans son livre « Les Algériennes Victimes de la Société Néopatriarcale» l’historien et anthropologue, Mahmoud Bennoune écrit dans son introduction : "En 1978, plus de 15 ans après l’indépendance, j’ai interviewé une douzaine de collègues femmes de l’université d’Alger au sujet de leur vie quotidienne .La plupart d’entre elles m’ont répondu en utilisant la même expression : elles se sentaient vivre dans une "prison" et leurs "maris", "frères" et "pères" leur apparaissaient comme des"geôliers". Celles qui avaient pu faire un séjour d’études à l’étranger insistaient sur la morosité de leur vie quotidienne plus que les autres." 35 ans plus tard, c’est pire avec l’émergence du terrorisme qui les a ciblées en premier et un code sexiste qui a fait exploser le nombre des répudiations. Et pour celles qui ont eu la chance de faire un séjour d’études à l’étranger, elles prennent généralement un billet sans retour avec la complicité du "mari" du "frère" et du "père".

Les psychologues ont constaté que le célibat est un choix dans 2% seulement des cas, c'est-à-dire 98% le subissent. 2% c’est aussi le pourcentage des enfants surdoués. Le célibat «inné» a donc la même probabilité d’existence que le génie. S’il devient la règle au lieu de l’exception c’est que la fracture est abyssale, les inégalités démentes. D’après Aristote c’est les catégories intermédiaires qui stabilisent les systèmes politiques or elles n’existent pas dans le monde arabe qui n’est constitué que de dominants et dominés liés tacitement : les premiers redistribuent le pain de la rente et les autres s’occupent de leur sphère privée en gommant la politique de leurs préoccupations. Aujourd’hui le pain et la famille sont menacés, le contrat ne tient plus et c’est la panique à bord. Comment faire pour rattraper des siècles de retard, survivre à la crise mondiale et se préparer aux dangereux virages, aux mutations à venir ? Dans Sultanes Oubliées, l’historienne Fatima Mernissi ne cache pas son pessimisme : "Nous, habitants des médinas-démocraties, sommes en train de tourbillonner entre ciel et terre, cosmonautes malgré nous, sans combinaisons ni masques à oxygène, lâchés dans cette danse planétaire, la face nue et les paumes ouvertes. À cette différence, qui est loin d’être négligeables : c’est que nous, les femmes, devons faire toutes ces pirouettes avec le voile en plus." 

Mimi Massiva

Renvois

(1) Catherine B. Clément (La Jeune Née)

(2) Rapport d’Euromonitor International (organisme d’analyse des marchés à Londres)

(3) New York Times 

(4) Jeuneafrique.com : Etats-Unis : pas de «mariage blanc» pour les Africaines-Américaines 

(5) www.guysen.com/ article_4-mari

http://www.lematindz.net/
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Les Algériens accepteraient-ils une intronisation de Saïd Bouteflika en 2019 ?

Publié le par S. Sellami

 

  Said Bouteflika avec ses amis hommes d'affaires. Said Bouteflika avec ses amis hommes d'affaires.

C’est un secret de polichinelle maintenant : Saïd Bouteflika se prépare assidûment pour les élections présidentielles d’avril 2019, avant même d’élucider le grand mystère, celui de la réaction des Algériens envers sa candidature.

Faute de sondages, Saïd Bouteflika est resté et restera probablement encore dans le flou total, et c’est cette grande inconnue qui taraude actuellement son esprit et le pousse parfois à s’emmêler les pinceaux, comme par exemple dans l’affaire Ali Haddad – Abdelmadjid Tebboune. Mais il doit avoir une idée, une astuce, ou quelque chose de ce genre. Il n’est pas quelqu’un qui attaque tête baissée.

Après de longues années passées à l’ombre, sans jamais communiquer mais tout en étant au four et au moulin, Saïd Bouteflika s’est retrouvé subitement et comme par enchantement devant les manettes de commande abandonnées par son frère gravement malade. N’étant pas de ceux qui ratent lamentablement des occasions en or, Saïd Bouteflika s’en saisit, use et abuse, jusqu’au jour où il se rend compte que cela ne peut pas durer et qu’il faudra donc y remédier, avant qu’il ne soit trop tard.

 

Son ambition démesurée lui dicte alors de ne pas lâcher prise. Mieux encore, elle lui dicte de viser la plus haute marche du podium. Dans la foulée, le « docteur » Djamel Ould Abbès, encore lui, apparaît à la télévision et nous rappelle, des fois que nous l’aurions oublié, que rien n’empêche Saïd Bouteflika d’être candidat à l’élection présidentielle d’avril 2019.

Il restait seulement à Saïd Bouteflika de prendre son courage à deux mains et sortir de l’ombre. Ce sera chose faite par une belle journée de printemps dans une rue de la capitale pour soutenir l’écrivain Rachid Boudjedra, victime d’une caméra cachée.

Quelques jours plus tard, au cimetière d’El Alia, à l’enterrement de l’ancien chef de gouvernement, Redha Malek, Saïd Bouteflika récidive en prenant le soin cette fois de se montrer flanqué de la garde rapprochée du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika.

Un seul geste et la boucle sera bouclée : Saïd Bouteflika n’a plus qu’à s’afficher sur les écrans des télévisions pour nous dire, les yeux dans les yeux, qu’il a décidé de se porter candidat dans la course au Palais d’El Mouradia. Le reste, tout le reste, ne sera que matraquage médiatique et bourrage des urnes.

Ahcène Bettahar

http://www.lematindz.net/
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Le Myanmar défie la « communauté internationale » PAR WILL SUMMER le 2 AVRIL 2017 • ( 1 )

Publié le par S. Sellami

Par Gearóid Ó Colmáin, le 01 avril 2017

Aung San Suu Kyi, dirigeante de facto du Myanmar, a rejeté les appels de l’ONU pour enquêter sur la situation vécue par la soi-disante minorité ethnique Rohingya du pays. Il y a eu une éruption de violence dans la province d’Arakan en octobre 2016, lorsque des terroristes djihadistes ont attaqué un barrage de police le long de la frontière bangladaise, tuant neuf policiers.

Cet attentat fut imputé à l’Organisation de Solidarité Rohingya (RSO, Rohingya Solidarity Organisation), une organisation terroriste djihadiste pourvue de liens avec l’Arabie Saoudite. Des groupes de défense des droits de l’homme en cheville avec le State Department US ont lancé un appel concerté à la « communauté internationale » pour qu’elle agisse afin de prévenir le « génocide » de la minorité Rohignya, après que les troupes birmanes aient déclenché une opération militaire visant à écraser l’insurrection islamiste. Le Bureau du Haut Commissaire des Nations Unies aux Réfugiés (UNHCR) a accusé le gouvernement du Myanmar de génocide, sur les bases des rapports douteux des organisations sus-mentionnées qui possèdent un historique étoffé de diffusion de mensonges et de désinformation, visant à justifier des guerres d’agression grimées en « interventions humanitaires ».

Le gouvernement birman a nommé une commission pour investiguer les allégations de crimes d’état en province d’Arakan. Le sort des Rohingyas a reçu une couverture médiatique touffue ces dernières années. Les Rohingyas sont en réalité des Musulmans bengalis qui migrent vers l’ancienne province britannique d’Arakan depuis le 19ème siècle, lorsque l’Empire Britannique y installa des propriétaires terriens venant des « Chittagong Hill Tracts » (région montagneuse de Chittagong, au sud-est du Bangladesh) pour cultiver la terre. La province possède bien une histoire islamique glorieuse, remontant au XVème siècle; mais la population bouddhiste n’est devenue minoritaire dans l’Arakan septentrional qu’au cours des dernières décennies.

Des milliers de femmes bouddhistes ont été violées et assassinées par des Musulmans bengalis; de cela, les médias occidentaux ont à peine parlé, voire pas du tout. En lieu et place, l’attention a été portée sur la diabolisation des moines nationalistes qui œuvrent à favoriser un boycott de ce qu’ils perçoivent comme une tentative, menée par les Musulmans bengalis, pour procéder au nettoyage ethnique de la province. Aucune investigation objective des violences ethniques ensanglantant la province n’a été menée par la presse occidentale. Au lieu de cela, les moines nationalistes ont été décrits comme étant « racistes », et de nombreuses vidéos mal traduites et hors de contexte ont été produites pour appuyer ce discours.

Aung San Suu Kyi a été un atout de l’impérialisme britannique et étasunien depuis le soulèvement 8888 appuyé par la CIA de 1988, qui visait à renverser le régime nationaliste et à installer un dirigeant fantoche favorable à l’Occident à sa place. L’espoir avait toujours été qu’elle ouvre le pays riche en minéraux aux entreprises occidentales. Cependant, la « communauté internationale », c’est-à-dire les USA et leurs états vassaux, a récemment exprimé ses regrets face au rythme jugé lent des réformes économiques dans le pays, depuis qu’elle a été élue pour le diriger en 2015: Aung San Suu Kyi devait livrer le Myanmar sur un plateau aux intérêts occidentaux, mais jusqu’ici elle n’a pas encore livré la marchandise.

À la tête de la Ligue Nationale pour la Démocratie, Aung San Suu Kyi semble désormais défier la communauté internationale – en jouant la carte nationaliste. Avec l’Occident en déclin terminal, il est probable que Suu Kyi ait compris que les réels intérêts du pays se situent dans le rapprochement avec la Chine. Terreau de tensions ethniques, la Birmanie pourrait aussi avoir à faire face, entre autres, à une insurrection provoquée par l’État Islamique et l’Armée pour l’Indépendance Kachin. Le pays tient ses premières élections partielles depuis l’avènement d’Aung San Suu Kyi au pouvoir en 2015 et les tensions ethniques sont déjà palpables. Selon des rapports, des activistes du NLD auraient été menacés dans l’État de Shan par l’armée de l’État de Shan. L’Union du Myanmar est fragile et des puissances étrangères pourraient facilement déstabiliser le pays si le NLD choisissait de rejeter l’Occident au profit de la Chine.

Les Rohingyas ont reçu le soutien du milliardaire des fonds spéculatifs George Soros, dont les Fondations « Open Society » promeuvent un agenda néolibéral vendu sous l’habit de « droits de l’homme » et de « démocratie ». Des défenseurs du récit des Rohingyas ont souligné que l’armée birmane entretient des liens étroits avec Israël, et que la violence à l’encontre de la minorité Rohingya a été attisée par Tel-Aviv. De fait, les militaires birmans ont des rapports étroits avec Israël et des agents israéliens attisent l’islamophobie dans le pays; mais la Russie et la Chine ont aussi des rapports étroits avec Israël. Cela signifie-t-il que la répression chinoise contre les terroristes ouïghours soutenus par l’Occident, et la guerre en cours de la Russie contre des djihadistes au nord du Caucase font également partie d’une conspiration sioniste? Allons donc…

Le conflit au Myanmar est extrêmement complexe mais le récit construit par le complexe militaire/industriel/médiatique/du renseignement/humanitaire imputant tous les problèmes du pays au gouvernement ressemble aux premiers stades de la campagne terroriste appuyée par l’Occident contre la Libye, la Syrie et plusieurs autres pays. Aung San Suu Kyi travaille peut-être toujours pour le compte de ses sponsors occidentaux ou elle a pu choisir de suivre dans les pas de son père, qui avait trahi ses soutiens impérialistes japonais pour suivre une ligne nationaliste.

Peut-être Aung San Suu Kyi a-t-elle appris une leçon importante pendant ses années sous résidence surveillée, aux mains du régime militaire: le pays ne se développera jamais s’il se vend complètement à la « communauté internationale ». Au cours du siècle chinois il n’y a qu’une ceinture, et qu’une route – One Belt, One Road.

Plusieurs cercles élitistes d’Europe et des États-Unis appellent à la révocation du Prix Nobel d’Aung San Suu Kyi. Elle est confrontée à un choix clair: expulser toutes les ONGs étrangères et s’orienter plus près de la Chine économiquement et militairement, garantissant ainsi un avenir au pays, ou alors ployer devant la pression néocoloniale occidentale, en cédant du terrain sur le thème des Rohingyas. Si elle opte pour la première option, elle rejoindra Qaddafi et Assad dans la galerie occidentale des affreux. Mais elle peut remporter la guerre si elle campe fermement sur ses positions, et pourrait devenir une bonne candidate pour le Prix Confucius de la Paix – la médaille arborée par ceux qui sont vraiment en pointe, dans la voie de la paix et du développement.

Source: http://www.gearoidocolmain.org/myanmar-defies-international-community/

Traduit par Lawrence Desforges

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La fable du massacre des « Rohingyas », guerre secrète contre le Myanmar PAR WILL SUMMER le 8 FÉVRIER 2017 • ( 2 )

Publié le par S. Sellami

Par Gearóid Ó Colmáin, le 6 février 2017

Les Nations Unies ont accusé le gouvernement du Myanmar de commettre un « génocide » contre la minorité musulmane des Rohingyas, dans la province troublée du pays qu’est l’État d’Arakan. La crise au Myanmar a connu une escalade ces semaines passées, et des groupes de défense des droits de l’homme et des ONGs ont publié de copieuses dénonciations d’abus des droits humains et de massacres, allégués avoir été commis par les Forces Armées du Myanmar (Tatmadaw). Le gouvernement du Myanmar affirme qu’il mène une guerre contre le terrorisme contre des forces cherchant à déstabiliser l’état, et tout particulièrement des forces islamistes. Le gouvernement affirme également que la prétendue minorité ethnique communément dénommée « Rohingya » consiste en réalité d’immigrants illégaux, provenant de l’Est du Bengale. En dépit de milliers d’allégations sérieuses de viol, de pillage et de massacre perpétrés par ces immigrants bengalis au Myanmar, les groupes de défense des droits de l’homme et la « communauté internationale » ont imputé toute la violence aux autorités birmanes. Qui sont les « Rohingyas », et pourquoi sont-ils désormais devenus le point de mire d’une attention internationale? Pourquoi la position des autorités birmanes est-elle ignorée? Quels objectifs géopolitiques peut-il y avoir derrière une tentative de déstabilisation du pays, reflétant ce qu’ont déclaré les autorités birmanes?

Qui sont les « Rohingyas »?

Il n’existe aucun groupe ethnique portant le nom de « Rohingya ». Le terme « Rohingya » est un terme étymologique bengali, qui signifie « arakanais ». Un « Rohinga » n’est rien de plus qu’un Musulman d’Arakan, un Musulman résident de l’État d’Arakan, la province occidentale de la République de l’Union du Myanmar. Le Dr. Jacques Leider, directeur de l’École Française d’Études Asiatiques en Thaïlande et expert de l’histoire de l’État d’Arakan, met ce nom si fréquemment cité en contexte:

Rohnigya est un nom, pas une catégorie ethnique, qui a été ravivé de nos jours pour identifier les Musulmans d’Arakan, en tant que groupe social distinct. On pourrait éventuellement le comparer au nom donné aux Chinois musulmans du Myanmar, qui sont appelés « Panthay ».

Contrairement aux affirmations de propagande des « Rohingyas », l’Islam n’a été enregistré dans l’État d’Arakan qu’à l’époque de la dynastie Mrauk-U au quinzième siècle. Jusqu’au dix-neuvième siècle, les Musulmans n’ont composé qu’une toute petite minorité de la population d’Arakan. Au 19ème siècle, le Raj britannique a déplaçé des Bengalis pour travailler dans l’État d’Arakan, en Birmanie occidentale et essentiellement bouddhiste. Les colons musulmans ont été utilisés d’une manière idoine aux colons presbytériens d’Irlande au 17ème siècle; des colons protestants et presbytériens y avaient été installés par l’état impérial britannique, ceci afin de constituer une force loyaliste locale contre les autochtones irlandais. Les conséquences de cette implantation se font toujours sentir, dans la portion de l’ancienne province irlandaise d’Ulster encore occupée par les Britanniques.

Les Britanniques se sont servis des colons bengalis en Birmanie pour administrer l’État d’Arakan, au bénéfice des intérêts britanniques. Depuis lors, ils ont périodiquement perpétré des massacres de la population bouddhiste indigène de la région de l’État d’Arakan. L’historien Aye Chan écrit:

L’une des causes sous-jacentes de cette violence commune était le Système de Zamindar, importé du Bengale par les Britanniques. Selon ce système, les administrateurs britanniques accordaient aux propriétaires terriens bengalis des milliers d’acres de terres arables, dotés de baux de quatre-vingt-dix-neuf ans. Les paysans d’Arakan, qui fuyaient le pouvoir birman et qui revenaient chez eux après l’annexion britannique, se retrouvèrent privés des terres dont ils avaient, par héritage, été les légataires. Les Zamindars bengalis (les propriétaires terriens) n’ont pas non plus voulu des Arakanais comme locataires sur leurs terres. Des milliers de paysans bengalis furent importés du District de Chittagong pour y cultiver la terre. (Rapport sur les Opérations de Colonisation dans le District d’Akyab 1887-1888:2, 21)

Les paysans colons étaient fortement sous l’influence du mouvement « Faraizi » du Bengale, qui reposait sur des enseignements wahhabites importés d’Arabie. L’idéologie violente professait « l’installation des ikhwans ou frères dans les communautés agricoles proches des ressources aquifères. Les paysans selon leur enseignement, hors le fait de cultiver la terre doivent être prêts à prendre les armes dans une guerre sainte, à l’appel de leurs seigneurs. »

Les Musulmans qui causent aujourd’hui tous les troubles sont appuyés par les Saoudiens, les Pakistanais, les Turcs et les Bangladais ainsi que par les Britanniques et les Étasuniens, qui veulent balkaniser le Myanmar riche en minéraux. Je souhaite mettre l’accent sur « Musulmans qui causent tous les troubles ». Car il s’agit d’une minorité des Musulmans dans l’État d’Arakan, qui s’efforce de mener un « djihad » pour le compte des intérêts géopolitiques occidentaux et de la « guerre contre le terrorisme » d’origine sioniste en cours, étiquetée faussement et avec euphémisme, comme étant un « choc des civilisations ».

Depuis l’indépendance, la population musulmane de l’État d’Arakan est devenue la majorité, et les Bouddhistes ont subi des persécutions. Des temples sont souvent pris d’assaut et incendiés. Des viols de femmes bouddhistes locales par des hommes musulmans sont régulièrement rapportés. Les Bouddhistes d’Arakan vivent dans la peur. La violence islamiste contre les Bouddhistes dans l’État d’Arakan est souvent suivie d’attaques brutales contre des Musulmans, dans des régions du pays où ils sont minoritaires.

Un État d’Arakan indépendant qui, comme le Kosovo serbe, dépendrait entièrement des États-Unis pour sa sécurité, serait un trophée géopolitique de taille pour les USA et un outil majeur de déstabilisation graduelle de la Chine, où les USA mènent une guerre secrète par « djihad » interposé employant des terroristes ouïghours, dont beaucoup s’entraînent en Syrie et en Irak. Le Congrès Mondial Ouïghour est basé à Washington.

Les autorités du Myanmar mènent présentement une guerre de libération nationale contre deux organisations terroristes, dénommées l’Organisation de Libération Rohingya (OLR-RLO, Rohingya Liberation Organisation) et l’Organisation de Solidarité Rohingya (OSR-RSO, Rohingya Solidarity Organisation). L’OLR est soutenue par l’Arabie Saoudite, le Pakistan, la Turquie et – ipso facto – par l’OTAN. Des rapports récents d’agences de renseignement indiennes ont indiqué que Da’esh recrute désormais des Rohingyas en Inde et les envoie en Arabie Saoudite, afin d’y suivre un entraînement.

Les terroristes Rohingyas reçoivent très probablement des armes et un entraînement, des mains des renseignements militaires bangladais sous la supervision de la Turquie et des USA, tandis que les Saoudiens fournissent la radicalisation et lecash. L’histoire des réfugiés Rohingyas est une énorme opération de guerre psychologique, dont l’intention est de manipuler les émotions des consommateurs de médias de masse ignorants, qui ne comprennent pas l’histoire et le contexte géopolitique complexe du Myanmar et du Golfe du Bengale.

« Comment les Rohingyas trompent les médias du monde entier. Ne tombez pas dans le panneau! »
Images d’Indonésie, présentées comme un massacre de Rohingyas au Myanmar

Avec une population de 150 millions d’individus, le Bangladesh est l’un des pays les plus densément peuplés du monde. L’état bengali est l’une des plus grandes « usines à sueur » (sweatshop – « atelier de misère », NdT) du monde, fournissant un labeur d’esclavage pour de puissantes entreprises occidentales. Cependant, l’état est incapable de fournir suffisamment d’emplois pour la jeunesse bourgeonnante du pays. Et ainsi, des centaines de milliers de jeunes Bengalis prennent la mer, en se dirigeant principalement vers la Thaïlande ou vers la Malaysie.

Exploités par une brutale mafia de trafiquants humains qui se coordonnent avec les agences de renseignement occidentales et les ONGs, ces migrants économiques échouent souvent sur les plages de l’État d’Arakan, où ont été dressés des camps de réfugiés. Ils sont ensuite recrutés par des groupes terroristes liés à al-Qaeda dans l’objectif de déstabiliser l’État d’Arakan pour le compte des intérêts occidentaux. La crise des Rohingyas est l’exemple le plus brutal et le plus flagrant de ce que Kelly Greenhill appelle les « armes de migration massives », où des êtres humains sont utilisés par un état comme armes géopolitiques contre un autre état.

En dépit de recherches exhaustives, effectuées sur le terrain au Myanmar par des chercheurs indépendants comme Rick Heizman, qui documentent abondamment et largement le nettoyage ethnique perpétré par les Musulmans Rohingya contre de pauvres paysans bouddhistes, les organisations de défense des droits de l’homme qui façonnent le consensus médiatique international n’ont fait que relayer les accusations de génocide proférées par les organisations qui le commettent elles-mêmes, c’est-à-dire les gangs terroristes organisés de l’insurrection « Rohingya ». Bien que le public soit porté à croire que des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch sont indépendantes, elles sont en réalité étroitement liées aux gouvernements du Royaume-Uni et des USA et fonctionnent comme agences para-étatiques impérialistes de propagande de guerre. Les organisations de défense des droits de l’homme infiltrées par des agents des renseignements occidentaux jouent un rôle-clé dans la fabrication du consensus populaire pour les interventions militaires des USA, de l’OTAN ou de l’ONU dans des pays où il est nécessaire de trouver un prétexte pour une guerre de conquête, cyniquement grimée en « intervention humanitaire ».

Tension frontalière entre le Bangladesh et le Myanmar

L’entraînement militaire présumé fourni aux terroristes Rohingya par les militaires bangladais est l’un des facteurs alimentant le conflit entre le Myanmar et le Bangladesh, où les tensions frontalières se sont récemment intensifiées. Dans son livre « The Politics of Refugees in South Asia – Identity, Resistance and Manipulation » [la politique des réfugiés en Asie du Sud – identité, résistance et manipulation, NdT], Narvine Murshid écrit:

Le Bangladesh voit-il un quelconque intérêt dans la prévention d’une lutte armée au Myanmar? Récemment, les relations entre les deux pays ont connu un litige au sujet de l’exploitation du gaz naturel dans le Golfe du Bengale. Selon le Bagnladesh, le Myanmar a empiété sur les eaux territoriales bangladaises autour de l’île de Saint Martin mais après enquête, le tribunal maritime a statué que la zone reposait à l’intérieur des frontières maritimes du Myanmar.

La politique des réfugiés en Asie du Sud

En 2012, une foule musulmane attaqua des laboureurs bouddhistes à Ramu au Bangladesh, détruisant des temples et de nombreuses maisons. Des politiciens locaux ont pris part à ces violences sectaires. Certains d’entre eux ont tenté de justifier ces crimes de haine en affirmant que la violence était causée par la frustration ressentie par les Rohingyas, qui ne pouvaient entrer dans l’État d’Arakan pour y « protéger » leurs coreligionnaires musulmans face à la « répression bouddhiste », suite à la fermeture de la frontière par l’Armée du Bangladesh. Il y a de bonnes raisons de croire que les groupes terroristes Rohingyas sont armés et entraînés au Bangladesh. L’auteur précité s’est fait dire au Bangladesh que, « ce n’est un secret pour personne que les Rohingyas ont un accès aux armes légères. » Les puissances occidentales soutiennent le Bangladesh dans cette entreprise à travers l’industrie des Droits de l’Homme, dédaignant totalement le nettoyage ethnique des Bouddhistes par les Musulmans dans l’État d’Arakan, et ignorant le fait que beaucoup des victimes de la prétendue répression de l’état birman sont des terroristes liés à al-Qaeda.

Il est possible que la CIA et le MI-6 soutiennent également quelques organisations terroristes bouddhistes, afin de discréditer le gouvernement du Myanmar. La violence s’est accrue dans l’État d’Arakan depuis l’assassinat de l’Avocat musulman des droits de l’homme U Ko Ni, le 29 janvier par des terroristes bouddhistes. U Ko Ni a été un proche conseiller de la dirigeante du Myanmar, Daw Aung San Suu Kyi. Le gouvernement birman a déclaré qu’il s’agissait d’une tentative de « déstabilisation de l’état ». Amnesty International a expliqué au New York Times qu’une réelle enquête indépendante devait être menée, afin d’élucider l’assassinat d’U Ko Ni. L’insinuation claire est que les forces gouvernementales y étaient peut-être mêlées. Nonobstant, il est beaucoup plus probable que des forces tentant d’affaiblir le gouvernement étaient en réalité derrière l’exécution de ce meurtre.

U Ko Ni, précédemment légiste défenseur de la cause des Musulmans au Myanmar

Ils font la guerre par duperie

Beaucoup d’organisations et d’officines médiatiques qui rapportent sincèrement la guerre en Syrie ont été complètement leurrées par la crise sophistiquée et bien financée des « Rohingya » au Myanmar. L’excellent service d’information iranien PressTV a ainsi relayé de la désinformation et des mensonges provenant d’organisations sionistes telles que Human Rights Watch, qui reprochent à l’état du Myanmar la violence qui ensanglante le pays. Ils n’ont fait aucun effort pour expliquer objectivement la nature géopolitique de la crise des Rohingyas, et aucune tribune n’a été donnée aux victimes du terrorisme Rohingya. La République Islamique d’Iran a, par le passé, fait des erreurs politiques majeures. Dans les années 1990 l’Iran a soutenu les Moudjahidines bosniaques, collaborant avec les USA pour faire parvenir des armes aux terroristes qui massacraient les civils serbes pour le compte des pays de l’OTAN. L’Iran espérait ainsi acquérir de l’influence en Europe, et a été leurré par la propagande occidentale qui diabolisait le gouvernement serbe.

Les Israéliens ont joué un rôle central dans cette tromperie en exprimant un soutien en faveur des Serbes. Les relations entre Israël et la Serbie avaient été bonnes. Mais des agents de désinformation comme le journaliste Robert Fisk ont fait tout un foin du soutien israélien à la Serbie, créant ainsi dans l’imagination du gauchiste libéral bien-pensant des analogies entre l’oppression des Palestiniens par le régime israélien, et la répression serbe des terroristes bosniaques et kosovars. Le 6 janvier 2006, dans une chronique du journal The Independent sur le Premier Ministre israélien Ariel Sharon, Fisk a écrit:

Les admonestations sonores de Sharon contre la guerre de l’OTAN en Serbie de 1999 ont largement été oubliées à l’époque où il était Premier Ministre, parmi ses discours de haine contre le « terrorisme ». Onze ans plus tard il avait sympathisé avec l’objectif politique de Slobodan Milošević: empêcher l’établissement d’un état albanais au Kosovo. Cela, disait-il, allait mener à la « Grande Albanie » et fournir un havre à – que les lecteurs retiennent ici leur respiration – la « terreur islamique ». Dans une interview accordée à un journal de Belgrade, Sharon a dit que « nous devons nous tenir à vos côtés contre la terreur islamique.« 

Bien qu’il soit un criminel de guerre et un boucher, Sharon exprimait parfois des opinions qui n’étaient pas en phase avec le Sionisme mainstream. Comme je l’ai souligné dans ma série sur la guerre du Sionisme en Europe, Sharon a pu être assassiné à cause de son aveu stupéfiant qu’Israël allait devoir mettre fin à l’occupation illégale des terres palestiniennes. Robert Fisk est, et a toujours été un agent de la désinformation et de propagande de guerre de l’OTAN.

Robert Fisk

Dans l’article précité, il entend que le lecteur croie que l’objection de Sharon au bombardement par l’OTAN de la Serbie était une mauvaise chose, simplement parce Sharon croyait que le soutien occidental en faveur du « djihad » islamique allait, dans ce cas précis, menacer la sécurité d’Israël. La réalité est que la guerre contre la Serbie a sonné le début d’une suite de guerres brutales d’agression contre des états-nations indépendants, et qui faisait partie d’une volonté de susciter un ordre mondial dominé par Israël. Mais çà, vous ne le lirez pas dans les chroniques trompeuses de Fisk, qui sont d’un frénétique libéralisme de gauche impérialiste. En diabolisant l’un des camps d’une guerre complexe, et en fournissant des justifications pour une campagne de bombardements qui a mené à une perte massive de vies innocentes en Bosnie, en Libye, en Syrie et au-delà, Robert Fisk devrait être jugé pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Fisk est un auteur habile et la plupart des gens échouent à voir comment il travestit sans cesse la vérité. L’OTAN n’a jamais soutenu les Palestiniens ou offert d’intervenir, alors qu’ils subissaient les bombardements massifs du régime sioniste. Cependant, l’organisation a bel et bien appuyé les terroristes et les trafiquants de drogue de l’Armée de Libération Kosovare. L’Iran n’a glané presque aucun avantage de son aventure géopolitique en Bosnie. Le régime « indépendant » bosniaque pro-US a ensuite voté pour le maintien des sanctions à leur égard aux Nations Unies! Une grande part de la diabolisation des Serbes provient de Bernard Henri-Lévy, un Sioniste fanatique et agent de chaos du « Nouvel Ordre Mondial ». Le Sioniste français Bernard Kouchner a été un autre acteur majeur de la destruction de la Yougoslavie.

Une couverture médiatique polarisée du Myanmar

Désormais, les mêmes mensonges et distorsions de la réalité se voient publiés par PressTV, comparant la répression de l’insurrection terroriste Rohingya par le gouvernement birman au génocide israélien des Palestiniens. Les auteurs de PressTV qui publient ces inepties feraient bien de songer au fait que l’Iran est confronté à une guerre majeure contre les États-Unis. Les mêmes groupes qui massacrent des civils bouddhistes au Myanmar ont posé des bombes dans des mosquées à travers l’Iran ces dernières années, et ils n’hésiteront pas à trancher en morceaux les Musulmans chiites iraniens lorsque la « Babylone » sioniste déferlera en Perse!

Le Guide Suprême iranien, l’Ayatollah Khameneï, a été sans équivoque dans sa condamnation du terrorisme takfiriste. Mais il existe une cinquième colonne opérant aux plus hauts niveaux de la République Islamique d’Iran pour le compte du Sionisme. Si l’Ayatollah Khameneï ne prend pas de mesures pour extraire ces individus de positions de pouvoir et d’influence, la République Islamique d’Iran pourrait devenir la prochaine Syrie.

Des milices bouddhistes commencent à émerger à travers le Myanmar; ils préviennent les citoyens de s’armer et de défendre leur race, leur religion et leur patrie contre l’invasion bengalie. Les tensions sociales et religieuses ont déjà été manipulées par l’Occident, dans le passé. En 2007, la CIA organisait la « révolution de safran » – une révolution de couleur qui s’est servi de moines bouddhistes comme bélier contre l’état, afin de faire progresser les intérêts géostratégiques occidentaux dans le pays.

Le Moine Ashin Wirathu, cible de diabolisation occidentale

Ainsi qu’écrit plus haut, il peut y avoir des terroristes à la solde de la CIA au sein de la population bouddhiste. Le moine bouddhiste Ashin Wirathu a été accusé d’incitation à la haine raciale et au massacre contre la population musulmane. Le magazine Time a publié une photo de lui en couverture d’un de ses exemplaires portant la légende: « Le visage de la terreur bouddhiste ». J’ai visionné plusieurs documentaires et reportages médiatiques qui dédaignent purement et simplement ses arguments, selon lesquels il prend la défense de son peuple contre le terrorisme islamiste. Les crimes présumés commis par les Bouddhistes contre les Musulmans sont immanquablement confirmés, tandis que les crimes présumés commis par les Musulmans contre les Bouddhistes sont tout simplement ignorés, sans la moindre investigation. Les allégations contre Wirathu possèdent peut-être un fondement, mais j’attends toujours de voir quoi que ce soit pouvant être considéré comme une enquête objective et impartiale.

Au dire de tous, Wirathu est un criminel violent qui dirige des foules ayant coûté la vie à des milliers de personnes, et qui ont créé une crise humanitaire qui engloutit lentement toute l’Asie du Sud-Est. Pourtant Wirathu compte encore parmi les soutiens les plus audibles d’Aung San Suu Kyi, et pèse fréquemment sur les décisions prises au plus haut niveau, par le parti de Suu Kyi. En outre l’Occident a échoué à le condamner ou à imposer la moindre sanction contre lui et, par le biais de ses propres divers médias grand public continue de lui accorder des interviews, ce qui entretient sa crédibilité et son influence.

Wirathu semble donc être un « criminel violent« , « au dire de tous« . La BBC a diffusé un documentaire intitulé « Notre Monde: le Moine Extrémiste du Myanmar » [en anglais, « Our World: Myanmar’s Extremist Monk« , NdT] où le doute n’est laissé à personne quant à l’identité des « gentils » et des « méchants » dans la guerre civile en gestation au Myanmar. Dans ce documentaire de la BBC des meurtres épouvantables, commis par des Bouddhistes contre des Musulmans, sont examinés avec attention. Des membres des familles sont interviewés, etc., mais le respect correspondant n’est absolument pas témoigné aux familles des victimes bouddhistes. Il nous est annoncé que les autorités ont interrompu le tournage du documentaire, et ont emmené l’équipe de la BBC pour leur poser des questions et vérifier leur accréditation. Le sous-entendu est que le gouvernement du Myanmar aurait quelque chose à cacher. Mais il est clair que c’est la BBC qui essaye de dissimuler l’information. La BBC n’a pas interviewé un seul fonctionnaire du gouvernement. Leur point de vue est totalement absent.

Nous ne disposons d’aucune information concernant des victimes bouddhistes d’agressions islamistes, en dépit de l’aveu par la BBC que les photos que le Moine Wirathu leur a montré sont si horribles et graphiques qu’elles ne se prêtent pas à la diffusion. Il nous est seulement dit que Wirathu n’a cure des victimes musulmanes. Wirathu pourrait rétorquer la même chose à propos du manque de compassion de la BBC pour les Bouddhistes. Nous pouvons voir des preuves exhaustives de la destruction de mosquées à Meiktila par des Bouddhistes, mais rien sur la destruction islamiste de temples bouddhistes à travers l’État d’Arakan. Il nous est péroré que le gouvernement ne fait rien pour faire cesser la violence bouddhiste, et quelques minutes plus tard il nous est annoncé que Wirathu a été incarcéré pendant neuf ans, précisément du fait de ses présumés crimes politiques.

Le reporter de la BBC Jonah Fisher montre au « moine malfaisant » une vidéo d’un homme musulman se faisant rosser à mort par des terroristes bouddhistes. Le reporter lui demande si sa prédication ne contribue pas à une telle violence. Après avoir condamné la violence qu’a subie le Musulman, Wirathu répond:

« Si le conflit avait commencé du fait de mes enseignements dans les lieux où je prêche, alors nous aurions pu en être les initiateurs mais ce n’est pas ce qui s’est produit. Ils nous ont attaqués et nous avons répliqué, c’est ainsi que je le vois. » Une faction des moines bouddhistes, instrumentalisée par la CIA dans la « révolution de safran » en 2007, veut que le mouvement nationaliste 969 soit écrasé parce que c’est un « obstacle à la réforme démocratique ». Traduit en langage géopolitique, le nationalisme de Wirathu est un obstacle aux plans occidentaux de balkanisation du pays. Thein Sein, précédent Président, était moins favorable à l’autonomie régionale de l’État d’Arakan que l’est Daw Aung San Suu Kyi. Thein Sein soutient Wirathu.

Wirathu a proposé une législation prohibant le mariage des hommes musulmans avec les femmes bouddhistes. Il est parvenu à rassembler deux millions de signatures, afin que cette pétition soit présentée devant le Parlement. Le projet de loi est ethno-religieux et des observateurs occidentaux affirment qu’il est raciste, mais il s’agit d’une proposition tout à fait raisonnable d’un point de vue nationaliste bouddhiste. De nombreuses femmes bouddhistes sont converties à l’Islam et la population islamique s’accroît rapidement. La population indigène se sent menacée, et prend des mesures pour défendre sa culture et son identité. Des règles similaires existent dans de nombreux pays islamiques mais personne ne mentionne ce détail. Par exemple dans la République Islamique d’Iran, les hommes musulmans ont le droit d’épouser des femmes non-musulmanes mais celles-ci doivent se convertir à l’Islam, garantissant ainsi la continuité de l’Islam comme religion d’état.

Il nous est dit que Wirathu porte un message « haineux » et « intolérant ». Wirathu semble effectivement honnir l’islamisation du Myanmar, et il n’a aucune tolérance envers les nombreux crimes contre l’humanité perpétrés par des terroristes takfiris. Il veut que les Musulmans restent une minorité, et condamne les actes de violence commis à leur encontre. Que de haine et d’intolérance…! Un documentaire de PressTV intitulé: « Le Moine Raciste du Myanmar » aurait pu être produit par la BBC, CNN ou Channel 1, la chaîne israélienne! Wirathu est décrit comme un « fasciste » et diabolisé de son début à sa fin.

Ces dernières années, les États-Unis ont redéployé leurs forces dans le Pacifique Sud dans ce qui ressemble à la préparation d’une confrontation militaire avec la République Populaire de Chine. Les terrorismes de soutien, islamiste et lamaïste, sont deux pôles importants de la stratégie militaire de Washington contre la Chine. Un individu depuis longtemps à la solde de la CIA j’ai nommé le Dalaï-Lama, a publiquement condamné le gouvernement du Myanmar pour sa « répression » des Musulmans Rohingyas.

La CIA a financé des insurrections terroristes au Tibet depuis que les communistes chinois ont libéré le pays en 1950, mettant un terme à des siècles de servage et d’esclavage brutal. Le Dalaï-Lama, qui est exécré par de nombreux Bouddhistes authentiques, compte sans nul doute sur la forte présence de terroristes takfiris au Xinjiang pour occuper l’Armée de Libération du Peuple, pendant que le terroriste lamaïste continue d’être fomenté au Tibet. Les conditions pour une guerre civile sont mûres. La « communauté internationale », c’est-à-dire les États-Unis, soutient évidemment la guerre secrète du Bangladesh contre le Myanmar car il s’agit de contrer l’influence chinoise dans le Golfe du Bengale et de se servir de l’État d’Arakan comme base d’opérations pour le « djihad » imminent, appuyé par les USA, dans le province occidentale chinoise du Xinjiang; et ainsi que pour déstabiliser la Thaïlande, la Malaysie et l’Indonésie. Bien que l’élection du Président Donald Trump puisse supputer un changement d’orientation US, la CIA étant en conflit ouvert avec le président US sur la politique étrangère, il est probable que cela demeurera « business as usual« , pour la machine de guerre militaro-industrielle US.

En 1942, plus de 50 000 Bouddhistes ont été massacrés par des Musulmans « Rohingyas » à MaungDaw dans l’État d’Arakan. Les massacres de civils bouddhistes ont depuis été d’une régulière occurrence, d’échelle massive ces dernières années. Le modus operandi Rohingya est d’accuser la victime. Rick Heizman est l’un des rares chercheurs indépendants qui aient documenté le génocide en cours de paysans bouddhistes pauvres, par des terroristes « Rohingyas » soutenus par l’Occident. Le travail de Heizman pour l’Organisation Arakane pour les Droits de l’Homme et le Développement est le fruit de recherches exhaustives. Le Dr. Leider, cité plus haut, est lui-même l’un des rares experts ayant entrepris une approche scientifique du problème Rohingya. Il a dénoncé l’analyse médiatique internationale et des groupes de défense des droits de l’homme, qu’il considère biaisée et jouant sur le facteur émotionnel. Il a déclaré aux médias birmans, « les journalistes ont besoin de faire plus attention à diversifier leurs sources de documentation. »

Source: http://www.gearoidocolmain.org/rohingya-psyops-us-covert-war-myanmar/

Traduit par Lawrence Desforges

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L’histoire de la Palestine

Publié le par S. Sellami

Àmon instituteur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Il ne m'a pas cru, il n'a plus cru en moi

 

À mon géniteur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Il a fait comme s'il ne m'avait pas entendu

 

À mon coureur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Mais il a préféré continuer de courir, of course !

 

À mon admirateur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Il s'est emmuré et cessé de m'admirer

 

À mon serviteur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Il a jugé bon de cesser de me servir

 

À mon éboueur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Il n'a plus vidé ni ordures, ni poubelles

 

À mon sculpteur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Il s'est aussitôt transformé en statue

 

À mon employeur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Il m'a congédié sans autre forme de procès

 

À mon chroniqueur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Il n'a plus écrit une ligne dans mon journal

 

À mon lecteur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Il a tourné la page et cessé du jour au lendemain de me lire

 

À mon créateur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Il y a eu comme un éclair, le ciel s'est aussitôt couvert et je fus plongée dans le noir

 

À mon fossoyeur, j'ai posé la question

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

Il m'a enterré vivante sans même me regarder

 

En désespoir de cause, je me suis rendue à ma banque et j'ai emprunté le premier spermatozoïde et j'ai fait un enfant dans le dos à mon destin

Dès qu'il ouvrira les yeux, je pourrai lui raconter l'histoire de la Palestine sans lui poser la question... Miracle de l'éducation !

Qu'est-ce que tu as dit cadreur ?

Est-ce tu veux que je te raconte l'histoire de la Palestine ?

https://www.lejournaldepersonne.com/
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À l’intérieur du château de cartes de la Maison de Saoud

Publié le par S. Sellami

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Image Sputnik/Mikhaïl Voskrenenskiy

Par Pepe Escobar, le 24 juin 2017

Alors que les observateurs géopolitiques avaient parié sur un changement de régime au Qatar – orchestré par une Maison de Saoud aux abois – ledit changement de régime se produisit en fait à Riyad, orchestré par le Prince Guerrier, Destructeur du Yémen et Blocus du Qatar, Mohammad ben Salman (MBS).

Considérant la nature impénétrable de cette oligarchie familiale du pétrodollar désertique s’affichant telle une nation, il incombe aux quelques étrangers bénéficiant d’un accès direct de donner un sens à ce tout nouveau Game of Thrones d’Arabie. Cela n’aide pas non plus que la « largesse » des lobbiessaoudiens – et émiratis – à Washington réduise presque tous les think-tanks et informateurs en vue à la flagornerie la plus abjecte.

Une source de premier plan sur le Moyen-Orient proche de la Maison de Saoud, et dissident de facto du consensus en cours dans le Beltway, ne mâche pas ses mots; « la CIA est très mécontente du renvoi de [l’ancien Prince Héritier] Mohammad ben Nayef. Mohammad ben Salman est vu comme un promoteur du terrorisme. En avril 2014, la totalité des familles royales des Émirats Arabes Unis (EAU) et de l’Arabie Saoudite devaient être déchues du pouvoir par les USA, à cause du terrorisme. Un compromis fut atteint, selon lequel Nayef prendrait les rênes du Royaume afin d’empêcher cela. »

Avant le coup à Riyad, un récit insistant circulait dans certains cercles géopolitiques moyen-orientaux bien précis, selon lequel les renseignements US avaient « indirectement » empêché un autre coup d’état visant le jeune Émir du Qatar, le Sheikh Tamim al-Thani, orchestré par Mohammad ben Zayed, Prince Héritier d’Abou Dhabi avec le concours de l’armée de mercenaires Blackwater/Academi d’Eric Prince aux EAU. Zayed, et c’est essentiel, se trouve être le mentor de MBS.

Notre source clarifie, « MBS échoue partout. Le Yémen, la Syrie, le Qatar, l’Irak, etc., sont tous des échecs de MBS. La Chine est également fâchée contre lui car il a attisé les troubles au Xinjiang. La Russie ne peut être heureuse du fait que MBA était, et est toujours, derrière les prix dégonflés du pétrole. Qui sont ses alliés? Il n’en a qu’un et c’est son père, qui n’en a guère la compétence. » Le Roi Salman est quasiment infirme, pour cause de démence sénile.

La source est formelle, « il est grandement possible que la CIA agisse contre la monarchie en Arabie Saoudite. » Cela hisserait la guerre entre le Président Trump et certains secteurs particuliers de l’état profond US à un niveau d’une toute autre envergure.

Et pour assaisonner davantage le mélange, il y a le facteur Jared d’Arabie. Impossible qu’un acteur sérieux, proche de ces événements, confirme quoi que ce soit à propos du coup (avorté) au Qatar. Mais si cette tentative de coup d’état a réellement eu lieu et qu’elle a été réprimée, Jared Kushner a pu en avoir vent eu égard à ses relations.

Selon la source, « Jared Kushner est essentiellement en faillite au 666 5ème Avenue, et il a besoin du soutien financier saoudien. Il fait donc tout ce que veulent les Saoudiens. Le 666 5ème Avenue est dans un état financier si mauvais que même son beau-père est incapable de l’en dépêtrer. »

Opération Arrogance du Désert

Cette piste complexe d’événements corrobore bien le fameux mémo’ de décembre 2015 de la BND – les renseignements allemands – selon lequel la Maison de Saoud a assumé une « politique d’intervention impulsive » avec MBS, alors Ministre de la Défense et Vice-Prince Héritier, un « joueur », provoquant immanquablement de nombreux troubles.

Le mémo’ de la BND détaillait comment la Maison de Saoud avait, en Syrie, financé l’Armée de Conquête – grosso-modo un recyclage de Jabhat al-Nosra, alias al-Qaeda en Syrie – ainsi que l’organisation Ahrar al-Sham, une sœur idéologique. Traduction; la Maison de Saoud est complice du terrorisme salafiste/djihadiste, en le finançant et en l’armant. Cela provient d’un régime qui accuse désormais le Qatar des mêmes crimes (le Qatar a soutenu des organisations différentes).

Au Yémen, Le BND s’inquiétait que la guerre de MBS contre les Houthis et l’Armée du Yémen ne bénéficiait qu’à al-Qaeda dans la Péninsule Arabique (AQPA). Maintenant, la guerre de MBS – conduite avec des armes étasuniennes et britanniques – a également provoqué une atroce catastrophe humanitaire.

Comment un crétin arrogant, négligé et imbu tel que MBS en est-il venu si près de mettre le feu à toute l’Asie du Sud-Ouest? Et pas seulement l’Asie du Sud-Ouest; des vagues de désarroi se répandent à travers les cercles d’investisseurs occidentaux, comme quoi MBS est tellement imprévisible que ses actes vont démolir des comptes-retraite dans tous les secteurs.

Il convient de dresser une toile de fond. Ce que nous avons aujourd’hui, c’est le Troisième Royaume saoudien – fondé en 1902 par ibn Saoud, et qui conserve la même alliance néfaste avec des écclésiastiques wahhabites troglodytes. Ibn Saoud ne régnait que sur le Najd pour commencer; puis, en 1913, il annexa l’Arabie orientale chiite (c’est là que se trouve le pétrole) et jusqu’en 1926 le Hedjaz, sur la côte de la Mer Rouge. Le Royaume « uni » d’Arabie Saoudite ne fut proclamé qu’en 1932.

Ibn Saoud mourut en 1953. La plus influente des épouses de son harem était sans doute Hassa al-Sudairi. Ils ont eu 7 fils. Le Roi Salman (sénile), Nayef et MBS sont tous des Sudairis. MBS est le premier des petits-fils d’Ibn Saoud en ordre d’accession au trône.

De nombreux autres princes sont plus compétents que MBS. Nayef, qui a passé beaucoup de temps au Ministère de l’Intérieur, était le tsar saoudien de l’anti-terrorisme (et donc un chouchou de la CIA). Il y a Mitab ben Abdullah, Ministre de la Garde Nationale d’Arabie Saoudite; le notoire Prince Turki, ancien patron du renseignement, ancien ambassadeur aux USA et ancien meilleur pote d’Oussama ben Laden; et Khaled ben Faisal, Gouverneur de La Mecque et ancien Ministre de l’Éducation.

MBS a tout parié sur sa « Vision 2030 » – qui en théorie pourrait propulser l’économie saoudienne au-delà de la monoculture pétrolière, mais implique un aggiornamento politique virtuellement impossible; après tout, le château de cartes de la Maison de Saoud est irréformable. Prenez la liste risible des 13 exigences désormais imposées au Qatar – c’est le boulot de MBS – comprenant l’excommunication belliqueuse de l’Iran et la fermeture d’al-Jazeera.

Pas étonnant que chaque acteur géopolitique majeur imagine désormais des scénarios de guerre – malgré le fait que seule l’Allemagne ait vu ses inquiétudes enregistrées. Le Qatar a le statut d’observateur à l’OTAN. Doha est formelle; elle ne pliera pas face aux exigences saoudiennes. Et maintenant… MBS – le « dirigeant » le plus dangereux dans la géopolitique actuelle – perdra-t-il la face, ou déclenchera-t-il encore une autre guerre insensée et ingagnable, allant cette fois-ci jusqu’à faire se convulser le monde?

Source: https://sputniknews.com/columnists/201706241054941082-saudi-house-of-cards-inside-story/

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Au cœur de la lutte US pour amender la réputation mondiale d’Israël

Publié le par S. Sellami

Nikki Haley a menacé le retrait de l’UNHRC des USA – Photo Bebeto Matthews/AP

75aeaadfbe864705b9553273e830cc8d_18 Par Jonathan Cook, le 8 juin 2017

À l’ONU, les USA et Israël mènent une campagne d’intimidation dans le but de forcer la réhabilitation du standing international d’Israël.

L’administration Trump emploie des tons de menace sans précédent, ainsi que du « chantage » financier à l’encontre des Nations Unies et de ses agences afin de mettre fin à leur focalisation sur les abus des droits humains commis par Israël, selon des analystes et des dirigeants palestiniens.

Ils accusent les États-Unis de se joindre à Israël dans une campagne d’intimidation dirigée contre le secrétariat de l’ONU et de ses états membres afin de forcer la réhabilitation du standing international d’Israël.

Cette offensive survient suite aux nombreuses années de critiques subies par le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou parmi les cercles diplomatiques, pour avoir refusé de s’engager dans un processus de paix avec les Palestiniens.

Une indication précoce du succès de cette nouvelle campagne, relevée par les analystes, s’est réalisée par l’élection la semaine dernière de Danny Danon comme vice-président du forum le plus représentatif de l’ONU, l’Assemblée Générale.

Danon avait été Ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU depuis 2015.

Il est connu pour être un opposant farouche de la solution à deux états et, avant de se diriger vers l’ONU à New York, appelait à l’annexion israélienne de la majeure partie de la Cisjordanie.

 

« Procureur » US pour Israël

Ce sont des opinions comme celle de Danon qui deviennent de plus en plus éminentes au sein du gouvernement israélien et qui ont alimenté un mouvement bourgeonnant de boycott, ainsi que des comparaisons de plus en plus fréquentes entre Israël et l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid.

« Les USA et Israël se livrent à de vrais ‘combats de rue’ à l’ONU, » a dit un diplomate occidental à al-Jazeera qui souhaite rester anonyme. « Washington roule des mécaniques et brutalise les gens. Les anciennes règles de la diplomatie ont été jetées par la fenêtre. »

Ce point de vue a été confirmé par Hanan Ashrawi, une ancien négociatrice palestinienne et membre du Comité Exécutif de l’OLP.

« L’administration Trump s’est faite très verbale et agressive en défense d’Israël », a-t-elle dit à al-Jazeera. « Cela profile des conséquences [néfastes] pour tous ceux qui semblent soutenir les Palestiniens ou critiquer Israël. »

Danon assumera son nouveau poste en septembre, (co-)présidant aux séances de l’Assemblée Générale, concourant à régler son agenda tout en supervisant l’application de son règlement et du protocole pendant ses réunions.

Nouveau shérif en ville

L’alliance devenant de plus en plus évidente entre Israël et les USA à l’ONU s’est vue soulignée cette semaine quand Danon escorta Nikki Haley, la porte-parole de Trump à l’ONU, lors d’une visite en Israël.

Au cours d’un discours donné devant le lobby US pro-israélien « AIPAC » en mars, Haley s’était engagée à devenir le « nouveau shérif en ville » à l’ONU.

En route vers Israël, Haley s’arrêta à Genève pour s’en prendre à l’une des principales agences de l’ONU, le Conseil des Droits de l’Homme (UNHRC), à cause de ce qu’elle a décrit comme leur « biais chronique anti-israélien ». Leur comportement, selon ce qu’elle a ajouté, « en fait une moquerie non seulement d’Israël mais du Conseil en lui-même. »

Elle a menacé que les USA se retireraient de l’UNHRC si celui-ci ne rendait pas compte de leurs critiques.

En avril, Haley émit un avertissement similaire quand elle assuma la présidence tournante du corps le plus puissant de l’ONU, le Conseil de Sécurité. Elle annonça aux autres membres que leurs débats moyen-orientaux mensuels allaient désormais se concentrer sur l’Iran, la Syrie, le Hamas et le Hezbollah, mais pas sur Israël.

Retrait du rapport sur l’apartheid

Israël et la Maison Blanche ont pesé sur d’autres agences essentielles de l’ONU.

En mars, la Commission Économique et Sociale pour l’Asie de l’Ouest a été contrainte de procéder au retrait d’un rapport d’experts, après que celui-ci ait conclu qu’Israël avait établi un régime d’apartheid à l’encontre des Palestiniens.

Ensuite le mois dernier, les USA ont condamné une résolution issue de l’agence culturelle de l’ONU, l’UNESCO, suite à ses admonestations pour qu’Israël respecte le droit international et mette un terme aux politiques qui modifient le caractère religieux et culturel de Jérusalem-Est, sous occupation [israélienne].

Bien que la résolution soit passée, la majeure partie des pays européens se sont abstenus, ou alors ont voté contre. Dès lors, Netanyahou a croassé: « le nombre de pays soutenant cette absurde résolution de l’UNESCO se rétrécit. »

Menace pour le budget de l’ONU

Tout ceci s’est produit sous fond de menaces aboyées par l’administration Trump, selon quoi elle est prête à imposer desréductions drastiques à sa contribution au budget de l’ONU. Washington est le plus grand contributeur net de l’ONU, assurant presque $13,5 milliards du budget de cette organisation d’une portée mondiale.

« L’élément essentiel derrière la promotion de Danon, c’est un chantage exercé par l’administration Trump, » affirme Ashrawi. « Elle menace de s’abstenir de son financement à l’ONU, et il est clair que certains états-membres en ont peur. »

Nathan Thrall, auteur d’un ouvrage récent sur la diplomatie israélo-palestinienne, « The Only Language They’ll Understand« , [« Le Seul Langage qu’Ils Vont Comprendre », NdT] déclare que la campagne a contraint les Palestiniens à s’abstenir d’amener des initiatives diplomatiques devant l’ONU.

Au cours des sept dernières années, le Président palestinien Mahmoud Abbas a mis l’accent sur la lutte pour obtenir la reconnaissance étatique auprès de l’ONU. Ceci comprenait le fait de rejoindre l’UNESCO en 2011. Les USA ont réagi en coupant leur financement pour l’UNESCO.

« Les Palestiniens ont peur de ce que peut faire Trump, » a dit Thrall à al-Jazeera. « Si les USA se mettent à faire tomber les institutions mondiales la direction palestinienne s’inquiète qu’elle en porterait la blâme, de la part d’autres pays. »

Les opérations de maintien de la paix et d’assistance humanitaire de l’ONU figureront parmi les premières à en pâtir. « Les Palestiniens ne veulent pas perdre d’amis quand ils en ont le plus besoin, » a ajouté Thrall.

L’enfant terrible de la droite

Danon, âgé de 46 ans, fut sélectionné pour devenir vice-président de l’Assemblée Générale par une faction régionale connue à l’ONU, portant le nom de « Western European and Others Group » [« Groupe des Européens Occidentaux et des Autres », NdT]. Celle-ci comprend la plupart des pays européens,  comptant en sus Israël, l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande.

L’élection des vice-présidents s’organise selon une rotation régionale, afin d’assurer une représentation géographique équitable.

Salah Bardawil, un responsable de haut rang du Hamas, a tweeté que l’élévation de Danon était « une marque de Caïn sur le front de l’ONU ».

Israël a été l’objet de douzaines de résolutions condamnant ses violations de la Charte de l’ONU – beaucoup plus que n’importe quel autre état-membre. Cependant pertinemment, le choix de Danon a perturbé les dirigeants palestiniens. Jusqu’à récemment, il n’était que l’enfant terrible de la droite israélienne.

Netanyahou avait viré Danon de son poste de Ministre de la Défense Adjoint pendant l’été 2014 au cours de l’attaque israélienne contre Gaza, à la suite de laquelle quelques 500 enfants palestiniens avaient été tués. Il décrivit alors Danon comme « irresponsable », parce qu’il avait dit que l’opération militaire d’Israël avait été trop clémente.

Blocage de Salam Fayyad

Lorsque Netanyahou annonça la nomination de Danon comme Ambassadeur un an plus tard, des analystes israéliens décrivirent cette décision comme une « cruelle plaisanterie ».

Ashrawi nota que la façon dont Danon était considéré à l’ONU contrastait sévèrement avec celle dont bénéficiait Salam Fayyad, l’ancien Premier Ministre palestinien.

Des efforts de la part du Secrétaire-Général US Antonio Guterres en vue de désigner Fayyad, un Palestinien modéré, comme émissaire de l’ONU en Libye furent bloqués par les USA en février. Haley qualifia le geste comme anti-israélien, et ajouta: « Les États-Unis agiront et ne feront pas que parler, en soutien de nos alliés. »

Même avant Trump, des signes apparaissaient indiquant qu’auprès de l’ONU, les vents de la fortune changeaient pour Israël.

L’année dernière, Danon atteignit un rang historique en devenant le premier Ambassadeur israélien auprès de l’ONU à présider un comité permanent – gérant paradoxalement le droit international, sujet qui assène le plus de critiques à l’encontre Israël. Encore une fois, Danon a reçu le soutien du Western European and Others Group.

Toutefois, les relations entre Danon et l’administration US précédente étaient tendues. Fin 2012, il accusa le Président Barack Obama de n’être « aucunement un ami d’Israël ».

Un siège au Conseil de Sécurité?

Par contraste, Danon a reçu l’adhésion enthousiaste de l’administration Trump, a observé Thrall.

« Pour le moment, Israël s’en sort diplomatiquement bien. Il y a des rumeurs selon lesquelles ils aspirent à un siège au Conseil de Sécurité. Le climat est tel, que certains politiciens israéliens semblent même croire que c’est peut-être réalisable. »

Interviewé par l’agence de presse des colons [israéliens] Arutz Sheva le mois dernier, Danon a dit qu’il y avait un « nouvel esprit » à l’ONU. « Ils ne se concentrent plus seulement sur Israël. L’ONU n’est plus le terrain de jeu palestinien. Il se passe quelque chose. »

De sa relation avec Haley, il a déclaré au magazine orthodoxe juif Mishpacha en avril, « quand il s’agit d’Israël, nous partageons les mêmes points de vue. »

Se faire de nouveaux amis

Bien que l’organisation mondiale ait été considérée comme traditionnellement hostile envers Israël, des experts ont cité plusieurs facteurs expliquant le changement de vent qui favorise Israël.

Ces dernières années, Israël a conclu des alliances stratégiques avec des états puissants à l’ONU, en sus de son allié principal à Washington.

Israël s’est souvent attiré des faveurs par le biais de ventes d’armes et d’échange de renseignements.

Le diplomate, qui a travaillé en Israël, affirme: « Israël a lancé des sondes vers les économies émergentes des BRICS [Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud], ainsi que vers le Mexique. Cela commence à livrer des dividendes diplomatiques. » De la même manière l’Europe, qui vit un désarroi croissant, a abandonné l’idée même d’apparence de contrepoids face à Washington.

Gagner des pays européens au bord israélien n’en est devenu que plus facile.

Thrall a noté: « Le calcul apparent dans des pays comme le Royaume-Uni, c’est que le meilleur moyen de jouir des faveurs des USA réside dans la bienveillance envers Israël. »

Quant à l’ONU, englué dans des difficultés financières, il vacille face à la menace de pénalités supplémentaires de la part des USA et de leurs alliés, si l’organisation continue à être vue comme anti-israélienne.

« Israël et les USA sont prêts à violer l’ordre international de façon à parvenir à leurs objectifs, » a dit le diplomate. « Les gens ont peur de ce qu’ils sont capables de faire. »

Source: http://www.jonathan-cook.net/2017-06-08/us-israel-street-fighting-un/

Via: http://www.globalresearch.ca/inside-the-us-fight-to-fix-israels-global-standing/5594286

Et: http://www.aljazeera.com/indepth/features/2017/06/israel-jointly-engaged-street-fighting-170607102628886.html

Traduit par Lawrence Desforges

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LE POUVOIR GOUVERNE LE PEUPLE SANS LE PEUPLE

Publié le par S. Sellami

ُEl Watan le 18.07.17 

Ali Yahia Abdenour

Le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune a informé dans son plan d’action les deux Chambres du Parlement, écho du pouvoir, «qu’il a besoin d’un consensus national le plus large possible».

Les élections

Dans les élections, deux conceptions s’affrontent : celle qui se fonde sur la volonté du peuple librement exprimée qui veut accéder au pouvoir par des élections propres et honnêtes, et celle qui se réclame du peuple, mais n’a pas son soutien et qui s’efforce d’expliquer que la légitimité ne peut venir que du pouvoir qui trouve son expression la plus achevée dans le FLN, le RND, le TAJ, les alliés et les ralliés du pouvoir qui n’ont aucune base sociale, qui soutiennent qu’il faut dépolitiser le peuple pour qu’il soit soumis, dompté, domestiqué.

Pour assurer aux clans du pouvoir une prolongation infinie à la tête de l’Etat, une seule condition : perpétuer le trafic des urnes. En vertu de quel droit un pouvoir issu de fraudes électorales massives, qui s’est illustré par son opposition à toute ouverture démocratique, peut-il régenter le pays et s’imposer à la majorité du peuple, si ce n’est par l’arbitraire, le despotisme, la violence ? C’est du peuple que vient le pouvoir, c’est dans le peuple que résident la légalité et la légitimité.

A chaque élection, le pouvoir ne cesse de dire et de répéter que les élections seront libres, mais dans la mémoire collective des Algériens, les souvenirs sont frais de toutes les fraudes électorales qui leur ont fait déserter les urnes. Le peuple algérien veut devenir maître de son destin par des élections propres et transparentes, pour faire arriver aux responsabilités des femmes et des hommes compétents, doués de capacités de réflexion et d’action. Un pouvoir en fin de règne qui repose sur trois piliers, la dictature, l’affairisme et la corruption ne peut préparer des élections crédibles et céder le pouvoir au cas où le suffrage universel ne sera pas en sa faveur.

Le boycott a été massif aux élections législatives du 4 mai 2017. Il a déclenché une grande désaffection de l’électorat qui a déserté les urnes avec un nouveau record d’abstention pour dénoncer la farce électorale et ne pas servir de caution au pouvoir. Pour combien de temps encore le pouvoir décidera-t-il de la confiscation du suffrage universel ? La politique n’est plus la science des Etats, des pouvoirs et des gouvernements, mais la technique de la conquête, de la pratique et de la conservation du pouvoir.

Le déroulement des élections législatives du 4 mai 2017

Le pouvoir qui gouverne le peuple sans le peuple est considéré par le peuple comme l’autre face du colonialisme. Il a intégré la pensée coloniale et les schémas mentaux coloniaux en ne donnant pas plus de droits et de liberté au peuple que le régime colonial. Les pratiques qui faussent les élections et le libre choix des électeurs sont permanentes de Naëgelen à Bouteflika. Avant de participer à des élections, il faut garantir l’assentiment du peuple souverain, ne pas lui imposer le sens unique qui ne conduit qu’au maintien du statu quo et de l’immobilisme.

Les élections législatives qui se sont déroulées dans une terne et morne campagne peu visible, sans grands meetings publics et sans foules aux réunions publiques s’apparentent à une simple formalité. La machine du gouvernement, bien huilée et mise en marche pour donner comme d’habitude la majorité des élus aux partis de la majorité présidentielle, le FLN et le RND, dont l’unique programme est celui du Président qui n’a jamais été formalisé.

Le mélange de la politique et de l’argent a caractérisé ces élections. Les partis islamistes qui prétendent être la première force politique du pays ont participé aux législatives en ordre dispersé. Leurs leaders chargés de conduire la campagne électorale caressaient l’espoir d’obtenir la majorité à l’APN. Ils ont révisé leurs ambitions à la baisse.

Le gouvernement de Abdelmadjid Tebboune

Il succède à Abdelmalek Sellal comme Premier ministre. Il est né le 17 novembre 1945 à Mecheria, wilaya de Naâama, et père de cinq enfants. Il est diplômé de l’Ecole nationale d’administration ENA). Son gouvernement est composé de 13 anciens ministres et de 10 nouveaux. Messaoud Benagoun, nommé ministre du Tourisme, est limogé 48 heures après sa nomination. Est-ce un dysfonctionnement grave au sommet de l’Etat, l’absence d’une enquête d’habilitation, ou une faute de Amara Benyounès, président du MPA, qui aurait abusé de la confiance de l’Etat, ce qu’il a démenti.

Un mois et demi après le limogeage de Benagoun, Hacène Mermouri et nommé ministre du Tourisme. Tebboune informe les deux Chambres du Parlement, qui ne sont que l’écho du pouvoir dans son plan d’action, qu’il a besoin d’un consensus national le plus large possible pour réduire les importations, faire face à l’économie et aux défis auquel le pays est confronté. Pour convaincre, il faut des arguments ou de l’éloquence. La sortie de la crise ne peut se faire que par le renouveau politique afin d’éviter que la rue dicte sa loi. Tebboune ne peut qu’appliquer la politique du président Bouteflika.

Il n’a pas fait devant le Parlement une analyse même sommaire, mais lucide de la situation du pays dans tous les domaines. La première réflexion profonde qu’il doit faire après avoir pris la température politique du peuple concerne l’abstention massive qui dépasse les 70% du corps électoral aux élections législatives du 4 mai 2017. Que peut-il faire pour redresser l’économie néolibérale du Président et qui ne profite qu’aux clans privilégiés du pouvoir ? L’illusion du progrès entretenue par le pouvoir, qui a manqué de réalisme économique, qui s’illusionne lui-même, n’est que désillusion, mensonge sur mensonge, incompétence et irresponsabilité.

Tebboune doit faire respecter la liberté d’expression et de fonctionnement démocratique de l’Etat. Il doit s’interroger sur la dégradation des consciences et faire reculer l’intolérance. L’économie informelle, l’oligarchie et ses réseaux, la surfacturation des produits importés, la corruption… plombent les finances publiques. Va-t-il mettre fin à l’impunité dont bénéficient les corrupteurs et les corrompus, qui est un véritable scandale ?

Abdessalem Bouchouareb, garde rapprochée du président Abdelaziz Bouteflika, a participé activement à sa 4e élection présidentielle en avril 2014. Il est nommé moins d’un mois après, le 5 mai, ministre de l’Industrie. Il a obtenu carte blanche pour gérer son ministère. La politique industrielle catastrophique de montage automobile n’a servi qu’à faciliter les importations.

Pour Tebboune, cette politique industrielle a coûté près de 6 milliards de devises. Mais la gestion du foncier industriel et des mines n’est pas encore portée sur la place publique. L’affaire Abdessalem Bouchouareb, largement diffusée par la presse et tant d’autres exigent des poursuites judiciaires.

Le moment n’est plus à l’immobilisme et au statut quo, mais à l’action. Il faut des actes, des solutions, des résultats, renouer avec la justice. Le président Bouteflika s’est doté d’une nouvelle Constitution qui concentre à outrance entre ses mains tous les pouvoirs. Depuis 2013, il est incapable de remplir les hautes fonctions dont il a la charge de diriger le pays de par sa maladie grave et durable qui relève de l’article 91 de la nouvelle Constitution.

Au Conseil des ministres, tenu le 14 juin 2017, le président Bouteflika a adressé dans un communiqué «ses vœux au peuple algérien à l’occasion du mois de Ramadhan et l’ensemble de la oumma musulmane». Il n’a pu présenter en quelques minutes oralement ses mots. Il doit céder sa place pour éviter la radicalisation politique du pays qu’il faut freiner pour éviter l’escalade de la violence. Nous sommes la risée du monde, le peuple ne mérite pas ce camouflet qui concerne seulement le pouvoir.

Dans sa conférence de presse(1), Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, a parlé des rumeurs sur les biens de sa famille : «Concernant ma femme, celui qui trouve une ‘‘preuve’’ de cette société, je la lui céderai». Il n’a pas le droit de céder les biens de son épouse, même s’il lui a donné de la main droite ce qui veut récupérer de la main gauche. Il lui faut pour cela un acte notarié, signé librement pas son épouse. Cela pose une fois de plus la question des droits de la femme.

Députée, elle a les mêmes droits que le député, elle a le droit de parole et son vote est égal au sien. Mais face au juge devant lequel elle est convoquée, son témoignage n’est que la moitié de celui de l’homme. Imaginons brièvement la réplique du juge à la femme députée qui lui dit : «Monsieur le juge, je suis membre du pouvoir législatif qui vote les lois que vous êtes chargé d’appliquer selon la Constitution qui me donne les mêmes droits que l’homme.»

Le juge : «Madame la députée, n’oubliez pas qu’il y a une autre Constitution supérieure à celle élaborée par le pouvoir, qui relève de l’islam, du Coran, de la Sunna et de la Charia que je suis tenu d’appliquer et qui fait de vous l’éternelle mineure, dont le témoignage n’est que la moitié de celui de l’homme.» Il y a contradiction.

Les années 2017 à 2019 seront celles de tous les dangers et de tous les espoirs. Tout est joué après 18 ans de pouvoir sans partage, où les clans rattachés à la Présidence se sont accaparés des richesse du pays, notamment durant les années fastes, où le pétrole et le gaz ont atteint le prix fort. Ils ont pris le pouvoir pour s’enrichir, ils le garderont pour se protéger, pour ne pas rendre des comptes. Après le cours de règlement de comptes, les comptes. Comment donner aux jeunes le goût de la politique devant cette corruption généralisée ? L’histoire fait de l’homme soit un citoyen, soit un sujet, soit un objet.

Le citoyen participe à la vie du pays, désigne librement par des élections propres, honnêtes et crédibles ses représentants à toutes les institutions élues de l’Etat, désavoue un pouvoir illégitime issu d’élections truquées.
Le sujet est soumis au pouvoir colonial, puis au pouvoir totalitaire qui est l’autre face du colonialisme qui s’est accaparé de la souveraineté populaire et de la citoyenneté. L’objet est présenté au public et retiré quelques minutes après pour prouver qu’il joue son rôle. C’est triste et désolant.

Les migrants

Le pouvoir doit donner le chiffre approximatif des migrants. Seraient-ils des centaines de milliers ou seulement des dizaines de milliers ? La politique actuelle du gouvernement à l’égard des migrants n’est pas celle des droits humains. Il a peur parce qu’il considère les migrants comme une menace à sa sécurité et à son équilibre. Les Algériens doivent se mobiliser pour défendre ceux que Frantz Fanon a appelés Les Damnés de la terre.

Il faut protéger les migrants qui ont connu la faim, les périls du désert, venir en aide à des réfugiés en situation de précarité. Ils vivent dans des conditions lamentables, logent dans des taudis, travaillent au noir sans aucune garantie. S’ils protestent, ils sont dénoncés comme clandestins et renvoyés dans leurs pays. Jean Ziegler — sociologue qui lutte contre la faim et l’oppression, pour les droits de l’homme et la paix — considère que la famine actuelle en Afrique de l’Est menace directement 23 millions de personnes. Selon le dernier rapport de la FAO, un enfant qui meurt de faim est assassiné.

Ahmed Ouyahia a déclaré que les migrants clandestins de pays subsahariens qui séjournent en Algérie «sont source de crime, de drogue et de plusieurs autres fléaux». Les propos racistes d’un homme qui sert un système politique totalitaire depuis plus d’un quart de siècle relèvent d’un vocabulaire xénophobe tenu de par le monde par les régimes totalitaires ou d’extrême droite.

Il soutien le principe affirmé par Auguste Comte, qui fait la pierre angulaire de la dictature : «Nul ne possède d’autre droit que de faire son devoir.» Pour Ahmed Ouyahia, il y a deux Algéries, celle des riches toujours plus riches, celle des déshérités, des pauvres toujours plus nombreux. Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères, rejoint la position d’Ahmed Ouyahia quand il dit qu’«il est de notre devoir en tant que gouvernement et en tant qu’Algériens de défendre la souveraineté nationale et notre sécurité».

Quelle place pour les démocrates dans l’Algérie de demain ?

Le peuple algérien doit entamer le processus de transition démocratique pour se donner un horizon politique, parce le pouvoir ne veut pas entrer dans la démocratie qui est création et contrôle du pouvoir, mais cherche à s’en donner l’apparence. Les divisions et les conflits au sommet de l’Etat sont si forts que l’explosion du pouvoir n’est pas à exclure.

La volonté commune des Algériens dans ce moment-clé de la vie du pays où se joue l’avenir de la démocratie est de se donner un Président démocrate, compétent, cultivé, à l’Etat son chef, avec séparation et équilibre des pouvoirs. Le moment est venu d’établir un Etat de droit. L’islam est la religion de la tolérance, du respect d’autrui, de la dignité humaine. La montée de l’intégrisme religieux et de l’intolérance, du dogmatisme, de l’obscurantisme ont été des facteurs puissants de la mobilisation des démocraties, femmes et hommes, qui luttent contre les mentalités et les pratiques rétrogrades.

 

Les démocrates qui réfléchissent et cherchent une issue à la crise doivent être particulièrement vigilants, garder leur liberté d’action, créer avec la société civile libre fondée sur la compétence, cerveau et cœur du combat pour la démocratie qui nous montre le chemin à suivre, préparer l’avenir fait de démocratie, de liberté et de justice, qui ne sont jamais données et qu’il faut construire en maîtrisant le présent, pas seulement par une alternance, mais une alternative.

Ali Yahia Abdenour
http://lequotidienalgerie.org/
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